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Le groupe Terrenoire dans les studio de ici Saint-Etienne Loire à l'occasion de la sortie de leur nouvel album : Protégé.e

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Musique
Transcription
00:00Bonjour Théo. Bonjour. Et bonjour Raphaël. Salut. Vous nous revenez, Terre Noire, avec ce nouvel album
00:05Protégé. On l'a attendu. Vous nous avez fait un petit peu patienter. 14 titres.
00:11Justement le titre
00:13Protégé.e
00:15L'écriture inclusive.
00:17Qu'est-ce qu'il dit de votre parcours, de vos idées, ce choix-là, Raphaël ? C'est surtout de nommer le
00:24De nommer deux visions, en fait, de ce qui peut être la protection. Pour nous, on a pensé la protection comme une préservation.
00:31Pour nous,
00:33la protection protégée, c'est la musique. Ça a toujours été la musique.
00:36C'est pour ça que le titre, en fait, éponyme, c'est le titre instrumental qui est orchestral. Donc pour nous, il y a cette idée
00:42d'une protection qui est ouverte,
00:45qui
00:46inclut tout le monde, qui pense à tout le monde. Et voilà, on veut pas d'une protection comme des murs qui se dressent entre les gens.
00:52C'est une forme de protectionnisme. Mais pour nous, c'est, on l'entend là, c'est la protection
00:58ouverte. Celle qui permet de définir ses contours. Plus, comme je dirais, la peau autour d'un fruit.
01:04Il y a un autre choix très formel, c'est le fait qu'il n'y a pas de majuscules à vos titres de chansons. Je l'ai déjà vu
01:10chez Billy Eilish, chez Pomme, par exemple, entre autres.
01:13Qu'est-ce qu'il y a derrière ce choix-là également ? C'était l'idée aussi de
01:17pour
01:18monter vers le haut, il faut aller aussi plus profondément, il faut réduire les choses.
01:21Et il y a cette idée aussi qui traverse le disque, notamment dans le morceau qui s'appelle « Vivre sobrement », où
01:26on a envie en fait de réduire pour pouvoir,
01:29tout simplement...
01:31En fait, gagner en puissance, c'est pas être plus fort ou plus gros. Gagner en puissance, c'est pouvoir réduire et trouver plus de joie à
01:36l'intérieur. On l'entend avec ce titre « Protégé », qui est
01:40uniquement instrumental.
01:42Des violons, beaucoup de pianos. C'est un
01:46un album presque orchestral, plus que le précédent, j'ai l'impression. Ça aussi, c'était un choix de direction artistique ?
01:53En fait, Théo, là pour le coup, je m'en remets vraiment à lui, mais Théo, il a vraiment passé beaucoup de temps. C'est pour ça qu'on a mis
01:58du temps pour revenir, parce qu'on a appris de nouvelles choses. Et Théo, il s'est vraiment mis à travailler l'orchestration, l'arrangement pour cordes.
02:04C'est Théo qui a fait tous les arrangements cordes de cet album.
02:08Et donc, ce qu'on entend, c'est les arrangements de Théo et qu'on a fait jouer par un quatuor.
02:13Et voilà, il y avait cette volonté. En fait, c'est une musique qu'on aime beaucoup, la musique de film.
02:18C'est pour nous presque le rapport premier à la musique. En tout cas, quand j'étais gamin, je voulais faire des films.
02:23Et c'est vrai que les musiques du Seigneur des Anneaux,
02:25de
02:27Gladiator, même des Disney, etc. C'est les premières émotions musicales qui sont très très puissantes. Et je pense qu'on était super heureux de
02:35faire tomber ça dans la musique. Et aujourd'hui, le 24 janvier, on va jouer avec un orchestre, l'Orchestre du Nouveau Monde.
02:40Et pour la première fois, on va jouer avec des cordes sur scène.
02:42Ce sera à Paris ce soir. Il y a un titre qui est quasiment hip-hop.
02:47C'est le fou dans la voiture, avec un message fort, un message
02:52politique. Il dénote complètement,
02:54j'allais dire, et sur la forme, et sur le fond, ce titre-là. Théo, j'ai bon ou pas ?
03:00Je dirais en fait qu'il raconte plein de choses, tout comme cet album. C'est-à-dire qu'il permet
03:06de s'asseoir, en fait, sur
03:08quelque chose qu'on avait envie, en fait, de traverser dans cet album. C'est-à-dire de prendre à bras-le-corps, aussi,
03:15des vraies interrogations que nous portons en ce moment, et que nous portons sur la société.
03:21Et il y a, bien évidemment, des morceaux instrumentaux plus éthérés, mais on avait aussi envie de rentrer sur des sujets qui ont besoin
03:28d'être dits, et on avait besoin de se sentir pas extérieur, en fait, à ces sujets-là.
03:33Vous avez parlé de vivre sobrement, dont on va écouter
03:37quelques notes. Elle est très symbolique, aussi, la manière dont vous allez aborder la tournée,
03:42puisque vous allez la penser différemment, en restant plus longtemps dans les villes où vous allez jouer,
03:48quitte à faire moins de dates. Raphaël ?
03:49Oui, c'est ça. L'idée, c'est de prendre le temps, de rester longtemps. Alors, longtemps, c'est quelques jours. On peut pas rester pendant
03:55hyper, hyper longtemps, mais l'idée, c'est...
03:57En fait, on a envie de changer un peu le système
04:01de pensée qu'il y a à l'intérieur de la tournée. Souvent, on part...
04:04On peut jouer dans le sud, un jour, et puis, le lendemain, partir dans le nord. Il y a quelque chose où la France devient un
04:08peu un paysage défilant.
04:10Et nous, un peu à l'image du festival qu'on avait organisé au quartier de Terre-Noire,
04:13on s'est rendu compte qu'on adorait mettre la musique comme un système de transmission, et de rencontres, et de démultiplication des liens.
04:20Et je crois qu'on a de moins en moins envie de participer à ce système où l'artiste, il est starifié,
04:26il est là, sur sa scène, et il regarde les gens de haut. Nous, on a envie d'être avec les gens.
04:31On ne fait pas ce métier pour se lever socialement. On ne fait pas ce métier. Ça, c'est un truc un peu stéphanois, je pense.
04:35Mais on ne fait pas ce métier pour
04:37pour devenir des puissants. Pas du tout. Et
04:40c'est ce qu'on dit dans le texte. On dit Terre-Noire n'est pas révolutionnaire. C'est des chansons populaires qui rendent fiers le quartier.
04:46J'ai pas perdu mon frère. On s'est même amélioré après le métier. Ça, pour moi, c'est vraiment une phrase de chez nous.
04:52Et c'est vraiment très très important, du coup, dans notre tournée, de multiplier les gestes de rencontre.
04:57Donc, on va faire des ateliers d'écriture avec des gens. On va travailler avec des anciens, avec des chorales.
05:03On va rester, en fait, et on va aussi avoir la chance, enfin, de pouvoir traverser les espaces, voir les villes,
05:09rencontrer les gens vraiment. Et on a travaillé dans les quartiers Nord à Marseille il y a un an. On a travaillé à Bourges,
05:15dans un conservatoire. Et en fait, c'est des choses qui, nous aussi, personnellement, qui nous enrichissent énormément en tant qu'humains.
05:21Et cette tournée, elle passera par le fil à Saint-Etienne. Ce sera à l'automne prochain. On a le temps d'en reparler.
05:26On fait du vrai plaisir.
05:29Exactement. Pour l'instant, on célèbre avec vous la sortie de cet album. Il est en ligne depuis ce matin sur toutes les plateformes.
05:35Vous pouvez l'écouter. Il est magnifique. Ça s'appelle Protéger. On vous souhaite plein de succès pour ce nouvel album. Merci Théo. Merci Raphaël.

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