Dans « le grand témoin », Télématin reçoit Gérard Davet et Fabrice Lhomme à l'occasion de leur livre "Les juges et l'assassin" à paraitre aujourd'hui.
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00:00Vous vous souvenez de l'atmosphère pesante qui était en train de monter à cette période de l'année, il y a 5 ans, le Covid arrivait et il s'apprêtait à bouleverser nos vies, Covid-19.
00:07Comment l'événement a-t-il été géré politiquement ? Vos grands témoins ce matin, Flavie, font des révélations dans leur livre. Les juges et l'assassin, ils sont avec nous.
00:15Et c'est leur première télévision, merci à vous pour votre confiance. Bonjour Gérard Davé, bonjour Fabrice Lhomme, merci d'être avec nous ce matin.
00:22Alors ce livre qui est là, c'est une enquête, c'est une enquête de 5 ans, les coulisses de l'instruction judiciaire de la CJR. La CJR c'est la Cour de Justice,
00:33une instruction qui aurait dû rester secrète, top secrète, top confidentielle, mais ça c'était sans compter sur vous, évidemment, et sur le fait que vous puissiez mettre la main sur ces documents.
00:43De quoi s'agit-il en fait, Gérard Davé ? Quels sont les documents que vous vous êtes procurés ?
00:48Votre objectif avec Fabrice c'était vraiment de creuser au cœur du pouvoir pour essayer de comprendre ce qui s'était passé. Parce qu'il y a une logique qui est souvent propagée,
00:57qui est de dire on a fait pas trop mal ou pas pire que les autres. C'est ce qu'on a entendu. C'est ce qu'on a beaucoup entendu, et surtout les hommes politiques qui ont géré à cette époque.
01:05Or, nous on s'est dit, il y a quand même un truc à aller chercher. Et en allant creuser au milieu de ce fatras de documents, il y a un million de documents confidentiels,
01:13on a découvert des documents incroyables qui nous permettent de dire et de crédibiliser le fait que pendant 4 mois, entre janvier 2020 et au moins juillet 2020, donc ça fait 6 mois,
01:25il y a eu vraiment des faillances d'État de manière très très importante.
01:28Vous avez trouvé des documents confidentiels, vous avez trouvé des SMS édifiants, on va revenir sur tout ça. Derrière vos décisions, ce sont des gens qui vont mourir.
01:38Ces mots, cette accusation, vous écrivez cette accusation, Fabrice Lhomme, on la doit à Agnès Buzyn. Elle s'adressait alors au Premier ministre, Premier ministre Édouard Philippe,
01:46le saumon d'agir dans cette période justement où le Covid était en train de s'installer véritablement en France. Ces mots en fait, ils n'étaient pas seulement prédictifs.
01:55C'est-à-dire que quand on lit votre livre, on se rend compte que c'est une succession de décisions qui ont finalement créé la crise majeure que notre pays a connu, Fabrice Lhomme.
02:05Absolument, c'est ce dont on s'est aperçu à la lecture, à la fois des nombreux témoignages que les magistrats ont recueillis et de tous les documents qu'on est parvenus à se procurer,
02:14c'est que tout était prévu en fait pour faire face à une pandémie mondiale.
02:18Ça n'était pas prévisible cette pandémie, elle était prévue.
02:21Elle était tout à fait, il y a une cinquantaine de rapports ou de notes qui ont alerté les plus hautes autorités de l'État dans les dernières années pour prévenir de l'imminence d'un péril
02:31et surtout pour prévoir les moyens d'y faire face.
02:34C'est surtout ça.
02:35Parmi les nombreux documents qu'on publie, il y a deux notes qui datent l'une de septembre 2018, l'autre de septembre 2019.
02:42Celle de septembre 2018 signale que 60% au moins des stocks de masques qui sont primordiaux dans la gestion d'une épidémie sont en voie de péremption.
02:51Et on apprend, parce qu'il n'y a pas que les masques, que parmi les stocks gardés par l'État, 95% des médicaments antiviraux sont périmés.
03:02Et aucune suite n'est donnée.
03:03Septembre 2019, le 12 septembre 2019, il y a le compte rendu d'une réunion de la Direction générale de la Santé, on est à quelques semaines de la crise,
03:10et il est indiqué que sur le stock initial prévu d'un milliard de masques, il n'en reste quasiment plus et que les quelques dizaines de millions qui restent sont périmés.
03:18Et la note ajoute, il est décidé de ne pas renouveler le stock de masques.
03:22Mais qui a été décisionnaire de ça ? Qui a pris cette décision ?
03:26Alors, c'est tout l'enjeu de l'enquête judiciaire, c'est d'établir les responsabilités.
03:31Nous, ce que l'on sait, c'est que ça s'est joué entre la très haute administration et le pouvoir, c'est-à-dire les ministres de la Santé successifs,
03:38mais notamment ceux qui étaient en poste les dernières années avant le Covid, c'est-à-dire Agnès Buzyn principalement et son successeur ensuite Olivier Véran.
03:46Vous pointez du doigt la responsabilité du discours politique de l'époque aussi, Gérard Davies, c'est-à-dire qu'on l'a tous entendu,
03:53ne portez pas de masque, ça n'est pas nécessaire pour l'instant, enfin ça nous a tous marqué.
03:57Et ça en fait, selon vous, c'était pour masquer justement, pour travestir cette réalité ?
04:02Oui, parce qu'on a eu accès grâce aux juges et à l'enquête des juges aux échanges de SMS entre Emmanuel Macron et Agnès Buzyn,
04:09Emmanuel Macron, Edouard Philippe, Edouard Philippe et Agnès Buzyn, Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.
04:15Et donc ces échanges de SMS montrent qu'il y a une volonté très claire de l'exécutif de ne pas dire la vérité aux Français tout simplement,
04:22parce qu'ils savent dès le début qu'il n'y a pas assez de masques.
04:25Donc vous faire croire qu'on n'a pas besoin de masques parce qu'il n'y en a pas en fait, c'est ça l'idée ?
04:28C'est exactement ça, ils savaient dès le début et là on le prouve qu'il n'y avait pas de masques.
04:32Mais on se souvient de l'argument médical à l'époque, Edouard Philippe le disait, c'est moi je dis ce que les médecins me disent,
04:37et les médecins me disent que le masque n'est pas obligatoire à l'époque.
04:39Est-ce que vous en parlez de ça, de l'influence des différents médecins ? Fabrice Lhomme.
04:43Oui bien entendu, on fait allusion et plus que ça, on détaille notamment les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé au début,
04:51qui disait que le masque ce n'était pas forcément l'idéal, etc.
04:55On sait depuis que l'OMS s'est trompé également, mais surtout nous ce qui nous intéresse, c'est de voir qu'il n'y a pas que l'OMS,
05:01le gouvernement disposait de rapports d'éminents scientifiques, d'experts, de spécialistes, de qui vous voulez,
05:07qui tous disaient la même chose, tous disaient la même chose, il y a besoin de masques en cas de crise,
05:11et on a un tel besoin qu'il faut avoir un stock gigantesque, au moins d'un milliard, ce qui a longtemps été le cas, on a longtemps eu ces stocks.
05:18Il y a quelque chose de très édifiant aussi dans cette enquête, c'est la double vie entre le professeur Raoult et le pouvoir.
05:25Expliquez à ceux qui nous regardent ce qui s'est réellement passé.
05:29C'est assez passionnant effectivement.
05:31Raoult au début est apparu comme une espèce de messie, mais Macron va aller le voir et va crédibiliser ce personnage.
05:39Quand Agnès Buzyn l'appelait le dingue de Marseille.
05:41Exactement, mais ensuite il va être très très vite mis au banc de la société politique.
05:47Mais simplement ce qu'on révèle, c'est que la sphère politique, et en particulier Olivier Véran,
05:53va continuer d'avoir des relations avec le professeur Raoult de manière très très très serrée,
05:58et on révèle dans les échanges de SMS qu'ils montrent une réelle proximité.
06:01Est-ce que vous pensez, et l'un et l'autre, je vais vous demander une réponse rapide évidemment,
06:05qu'il y a des leçons qui vont être tirées de cette crise et de cette enquête justement de la CJR ?
06:09Très franchement, il faut l'espérer. J'allais presque dire c'est la vocation de ce livre.
06:13S'il y a un livre parmi tous ceux qu'on a fait qui est d'intérêt public, c'est celui-là.
06:16Parce que si on ne tire pas les leçons de la crise qu'on a connue, la prochaine, les mêmes causes produiront les mêmes effets dramatiques.
06:22Et avec une population qui sera alertée. Merci beaucoup en tout cas à vous deux.
06:27« Les juges et l'assassin », ça vient de sortir. Ça sort aujourd'hui d'ailleurs en fait, celui-ci il est tout chaud.
06:31Et c'est aux éditions Flammarion. Merci messieurs.
06:33Merci à tous les deux.