Marion Maréchal : «Il ne connaissait pas le désespoir. Il avait un élan vital qui emportait tout»

Marion Maréchal, eurodéputée, sur Jean-Marie Le Pen : «Il ne connaissait pas le désespoir. Il avait un élan vital qui emportait tout».

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00:00Pourquoi chantaient-ils tout le temps et que représentait le chant chez lui ?

00:03Si je ne me trompe pas, ils chantaient tout le temps ?

00:05Oui, tout le temps.

00:07Ils ne connaissaient pas le désespoir.

00:09C'est fascinant d'ailleurs, parce que quand on met les combats qui sont les nôtres,

00:12parfois on peut avoir une forme de découragement.

00:14Ils ne connaissaient pas le découragement, ils ne connaissaient pas le désespoir.

00:16Il y avait une espèce de pulsion vitale, d'élan vital qui emportait tout

00:20et qui se manifestait par une joie de vivre qui se faisait par la chanson.

00:23Je pense que c'était aussi un peu culturel.

00:25On chantait beaucoup dans la France d'avant, dans la France des territoires.

00:28C'était un homme aussi, un aspect qu'on connaît un peu moins bien,

00:31mais il aimait vraiment les gens.

00:33Il avait une vraie délicatesse.

00:35J'ai souvenir d'une anecdote qu'on m'avait racontée un jour

00:38et plusieurs témoins ont été là, je ne l'ai pas vue moi-même,

00:41mais qui, je trouve, synthétise assez bien le personnage.

00:44Il est en train de faire une dédicace de livre à l'époque.

00:49Il y a une file interminable et à ce moment-là, arrive une femme.

00:52Il se tourne vers elle et lui dit « Voilà, quel est votre nom ? »

00:55Elle lui répond de manière un petit peu honteuse et enrougissant

00:58« Je m'appelle Madame Boudin. »

01:00Je pense qu'elle s'attend à ce moment-là à susciter,

01:02comme depuis toute sa vie, des sarcasmes et des moqueries.

01:04Mon grand-père se relève vers elle très sérieux et lui dit

01:07« Madame Boudin, comme le peintre ! »

01:09faisant référence à Eugène Boudin, un grand peintre du 19e siècle.

01:12Cette femme a vu son visage s'illuminer parce que c'était une marque de délicatesse.

01:16Je pense que pour la première fois de sa vie, elle a pu être fière de son nom.

01:19C'était ça aussi Jean-Marie Le Pen.

01:21C'est pour ça d'ailleurs qu'il a suscité une telle adhésion aussi militante

01:24des passions humaines, des gens qui l'ont suivi jusqu'au bout

01:27parce qu'il était capable de ça.

01:28Et ça se manifestait aussi par une extraordinaire convivialité.

01:31Ce qui fait que quand l'enterrement a eu lieu,

01:33nous nous sommes retrouvés en famille, en amis,

01:35on a bu à sa santé, on a pleuré mais on a ri aussi

01:38parce que Jean-Marie Le Pen aurait voulu qu'on rie et aurait voulu qu'on chante.