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Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères était l'invité de franceinfo: soir le 17 janvier 2025

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00:00Daniel Langlois, tout de suite, Aurélie Herbemont reçoit Christophe Lemoyne.
00:03France Info soir, l'invité Aurélie Herbemont.
00:09Bonsoir Christophe Lemoyne.
00:11Bonsoir.
00:12Vous êtes le porte-parole du ministère des affaires étrangères.
00:15Le cabinet de sécurité israélien a validé l'accord de trêve avec le Hamas.
00:19Cette fois, plus rien ne peut faire échouer le début du cessez-le-feu dimanche.
00:24C'est une excellente nouvelle et nous sommes réjouis déjà lors de la conclusion de l'accord cette semaine.
00:29C'est des négociations qui ont été extrêmement longues, qui durent depuis longtemps.
00:34Et atterrir sur un accord entre l'Israël et le Hamas pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza,
00:41la libération de l'ensemble des otages est une excellente nouvelle.
00:45Cet accord doit entrer en vigueur dimanche et nous nous en réjouissons vraiment.
00:50Vous parlez des otages. Emmanuel Macron annonce que les deux otages franco-israéliens
00:55figurent dans la liste des 33 premiers libérables.
00:59Est-ce que vous savez plus précisément quand nos compatriotes seront libérés ?
01:03L'accord doit entrer en vigueur formellement dimanche.
01:07Nous n'avons pas d'indication plus précise et de détail.
01:10Mais en tout cas, ce qui est une excellente nouvelle, c'est qu'effectivement, ils font partie de la première vague.
01:14Mais qui doit s'étaler sur plusieurs semaines.
01:16C'est un accord en trois étapes qui a été décidé avec différentes étapes
01:22qui doivent mener à un cessez-le-feu permanent.
01:25Nous nous réjouissons déjà de la libération de nos deux compatriotes
01:29ainsi que des 33 otages qui sont dans la bande de Gaza.
01:32Et nous espérons qu'ils pourront retrouver leurs proches le plus rapidement possible.
01:36Vous avez des informations concernant leur état de santé et la certitude qu'ils sont bien vivants ?
01:41C'est ce qu'indiquait le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères cette semaine.
01:46Non, malheureusement, nous n'avons pas énormément d'indications depuis le 7 octobre.
01:51Les seules indications que nous avons obtenues sont des indications obtenues par le biais de certains des otages qui ont été libérés.
01:57Notamment leurs enfants ?
01:59Notamment leurs enfants, mais nous avons assez peu d'indications à ce jour.
02:03Est-ce que la France va mettre en place un accompagnement pour eux
02:08quand ils seront libérés après 15 mois, je rappelle, de détention dans les tunnels de Gaza ?
02:14C'est une durée exceptionnellement longue dans des conditions qu'on imagine extrêmement difficiles.
02:19Bien évidemment, la France offrira toute l'aide et toute l'assistance à ces deux otages.
02:24Dans un premier temps, je pense qu'ils seront d'abord heureux de retrouver les leurs,
02:29leurs familles, leurs enfants qui ont été, comme vous le soulignez, aussi pris en otage avec eux.
02:34Et l'excellente nouvelle, c'est qu'ils puissent d'abord retrouver leurs proches.
02:38Au printemps, Emmanuel Macron s'était dit prêt à reconnaître un Etat palestinien à un moment utile.
02:43Est-ce qu'avec ce cessez-le-feu qui approche, ce moment utile peut-être pour bientôt ?
02:48La logique qui préside à l'ensemble de cette séquence, c'est que le cessez-le-feu et la libération des otages est une première étape.
02:55Mais comme il a toujours été indiqué, cette première étape doit s'ouvrir sur une deuxième étape d'un règlement politique de la situation.
03:02Avec une solution à deux Etats.
03:04Avec une solution à deux Etats qui permet des garanties de sécurité tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
03:09Et ça, c'est quelque chose qui est extrêmement clair.
03:11Ce que le Président de la République a dit à plusieurs reprises, c'est que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas une question taboue.
03:19Elle peut se poser. Simplement, elle doit se poser au moment où il y aura l'utilité de cela.
03:25C'est quoi le moment utile ?
03:27Nous verrons comment évolue la situation.
03:29Pour le moment, nous avons déjà obtenu cette première étape qui, encore une fois, a été obtenue après 15 mois de négociations.
03:35Des négociations difficiles.
03:37Et on rend hommage notamment aux trois Etats qui ont été médiateurs.
03:40Les Etats-Unis, le Qatar et l'Égypte.
03:42Et qui ont rendu possible cet accord.
03:45Cette première étape doit être franchie, validée.
03:49Les trois étapes du plan de cessez-le-feu doivent être effectuées dans les faits.
03:55Et ensuite, une fois que ce cessez-le-feu sera pérennisé, nous aborderons des questions plus politiques.
04:02Ainsi d'ailleurs que des questions de reconstruction.
04:05Puisque c'est une question qui va se poser aussi à terme.
04:07À Gaza, qui a été très largement détruite par les 15 mois de guerre.
04:11Le chef de l'Etat Emmanuel Macron est au Liban aujourd'hui pour rencontrer les nouveaux dirigeants.
04:16Vous êtes optimiste quant à la consolidation du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais ?
04:22Mais là encore, il y a quand même une dynamique extrêmement positive qui s'est enclenchée au Liban.
04:29Qui aurait pu dire au mois de septembre, lorsqu'il y a eu les premières frappes d'Israël sur le sud du Liban,
04:35que nous en serions là quatre mois plus tard.
04:38Et c'est une dynamique positive qui s'est enclenchée,
04:41notamment parce qu'il y a eu une grande implication de la France sur le dossier.
04:45Tout particulièrement celle de Jean-Noël Barraud, qui s'est rendu plusieurs fois au Liban.
04:49Le ministre des Affaires étrangères.
04:52Qui a assisté à des réunions au Conseil de sécurité sur le sujet.
04:56Nous avons organisé le 24 octobre dernier une conférence pour le soutien au peuple et à la souveraineté libanaise.
05:02Il y a vraiment eu un engagement total de la France sur ce sujet.
05:05Et aujourd'hui, l'élection d'un président de la République ainsi que d'un premier ministre,
05:10qui doit aboutir sur la formation du gouvernement d'une part.
05:14Et d'autre part, l'accord de cesser le feu qui a été obtenu sous les auspices de la France et des Etats-Unis.
05:19Et qui est entré en vigueur fin novembre avec un mécanisme de surveillance.
05:23L'ensemble de ces éléments constituent une dynamique extrêmement positive.
05:27Et le chef de l'Etat s'est déplacé justement pour appuyer cette dynamique et faire en sorte qu'elle se poursuive.
05:34Christophe Lemoyne, un avion de patrouille maritime français a été pris pour cible il y a quelques heures par un radar russe au-dessus de la mer Baltique.
05:42Une intimidation pas acceptable selon le ministre des Armées.
05:46Est-ce que la France a ou va demander des explications, des excuses à la Russie ?
05:51C'est un événement qui s'inscrit dans une longue suite d'événements avec la Russie.
05:57La Russie a une posture extrêmement agressive vis-à-vis de l'Ukraine évidemment.
06:01Mais aussi vis-à-vis de tous les Etats qui soutiennent l'Ukraine, à commencer par la France.
06:06Elle mène des opérations notamment de désinformation.
06:09Elle cherche à déstabiliser.
06:11Elle est dans une logique d'escalade.
06:13Elle franchit régulièrement des seuils.
06:15Ceci en est un autre.
06:17A savoir que l'avion de l'OTAN était en patrouille dans le cadre d'une mission de l'OTAN.
06:23Il était tout à fait là où il devait être.
06:26Et honnêtement, l'agression russe n'est pas acceptable.
06:30Mais elle s'inscrit dans une logique générale d'agressivité croissante de la Russie à notre endroit.
06:36Ces derniers jours, avec un autre pays, la tension est montée d'un cran.
06:40Je parle de la France avec l'Algérie.
06:42À la suite du renvoi d'un influenceur algérien que Paris voulait expulser,
06:46quelle réponse doit apporter Paris à Alger ?
06:50Alors, effectivement, l'épisode qui concerne l'influenceur algérien
06:55qui a été renvoyé en Algérie et refusé par les autorités algériennes
07:00est extrêmement surprenant.
07:02On a rarement vu un Etat refuser ses propres nationaux.
07:05Alors qu'il avait un passeport en règle biométrique
07:08et qu'il n'y avait absolument aucun doute ni sur son identité ni sur sa nationalité.
07:14C'est assez surprenant et c'est le signe d'une forme de crispation de la part d'Alger,
07:21d'une forme d'agressivité ou en tout cas d'hostilité.
07:26Face à cela, évidemment, il y a eu des réactions.
07:29Le ministre notamment de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
07:33a indiqué plusieurs choses.
07:35Il a indiqué qu'évidemment, nous étudierions certaines mesures.
07:39Quelles peuvent être ces mesures ?
07:41Elles peuvent être de différents ordres.
07:43Économiques ? Des restrictions sur les visas ?
07:45Il y a plusieurs possibilités.
07:47La première, et c'est ce qu'il a redit encore cette semaine,
07:50c'est d'abord d'inviter Alger au dialogue.
07:53Il a indiqué qu'il était tout à fait disposé à discuter avec son homologue algérien
08:00sur l'ensemble de ses sujets, les sujets faciles et les sujets difficiles.
08:04Si vous me passez l'expression.
08:06Donc ça c'est la première des réactions.
08:08C'est-à-dire de marquer le fait qu'effectivement,
08:10cet épisode faisait preuve d'une certaine forme d'hostilité de la part d'Alger.
08:14Mais que la relation franco-algérienne méritait mieux que ça.
08:18C'est une relation qui est ancienne, qui est dense.
08:21Il y a des échanges entre la France et l'Algérie de manière permanente.
08:25Donc d'abord privilégier le dialogue.
08:27Et alors de plus en plus de voix s'élèvent contre l'accord de 68
08:30qui facilite les conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.
08:33On entend des anciens premiers ministres, je pense à Édouard Philippe
08:37ou récemment Gabriel Attal, s'élever contre cet accord.
08:40Est-ce que la remise en cause de cet accord est envisagée par le gouvernement
08:44parmi les mesures envisageables ?
08:46La réflexion est encore en cours parmi l'ensemble des mesures qui peuvent être envisagées.
08:52Ce qui est certain c'est que l'accord de 1968
08:55est une spécificité de la relation bilatérale franco-algérienne.
08:59C'est en quelque sorte un accord dérogatoire au droit commun
09:04qui permet des facilités pour les Algériens, notamment en termes de regroupement familial
09:09qui est aussi moins favorable pour les Algériens sur d'autres choses
09:12notamment en termes de mobilité étudiante.
09:14Et il faut y toucher ou pas ?
09:16Encore une fois, l'ensemble de la réponse doit s'inscrire dans un cadre général.
09:23Donc il y a plusieurs options qui sont sur la table.
09:26Il y a différents sujets qui ont été évoqués par les différents ministres.
09:33C'est encore à l'étude.
09:35Mais ce qui est certain c'est qu'effectivement
09:38on a quand même intérêt dans un premier temps avec Alger de rétablir le dialogue.
09:43Et puis si ce dialogue n'est pas possible, effectivement la réflexion se poursuivra.
09:47Christophe Lemoyne, Donald Trump redevient président des Etats-Unis lundi.
09:51On sait qu'il y aura des élus du Rassemblement national
09:53ou encore Éric Zemmour, Marion Maréchal.
09:55Mais qui va représenter officiellement la France à cette investiture ?
09:58Alors officiellement lors des investitures des présidents américains
10:03sont invités à titre protocolaire, c'est-à-dire à titre officiel
10:07les ambassadeurs accrédités auprès du gouvernement américain.
10:10Donc il y aura l'ambassadeur français ?
10:12Donc l'ambassadeur de France sera présent à l'investiture de Donald Trump
10:15avec ses collègues ambassadeurs des autres Etats représentés aux Etats-Unis.
10:20L'autre série d'invités qui est concernée et à laquelle vous faites allusion
10:27sont les invités du parti républicain.
10:30A savoir que le parti du candidat victorieux peut inviter des personnalités à l'investiture.
10:36Mais il y a des dirigeants étrangers qui sont invités.
10:38Je pense à Giorgia Meloni, à la présidente du conseil italien.
10:41Victor Orban, le premier ministre hongrois. Pas la France.
10:44Ils ont été invités à titre personnel par le parti républicain.
10:48Encore une fois, officiellement, les différents Etats sont représentés
10:52par leurs ambassadeurs accrédités à Washington.
10:54Et ce sera le cas pour la France.
10:56Et donc pas Emmanuel Macron ?
10:58Non.
10:59Merci beaucoup Christophe Lemoyne pour cette parole du Quai d'Orsay.
11:02Merci à vous. Merci beaucoup.
11:03Et merci Aurélie Herbemont.

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