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L'invité de la rédaction de "ici Gascogne"
"On n'a plus d'arbitres à cause des incivilités" déclare Barbara Canlorbe, présidente du comité départemental de Basket

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Transcription
00:00D'ici matin, avec la présidente du comité départemental de basket, nous recevons Barbara Canlorb.
00:05Avec elle, nous allons revenir sur la décision de son homologue en Gironde.
00:09Il fait jouer tous les matchs à huis clos ce week-end en raison de violences dans le basket amateur.
00:16La présidente du comité départemental de basket est avec vous. Eric Balanger, bonjour.
00:20Bonjour, bonjour Barbara Canlorb.
00:22Bonjour.
00:23En effet, ce week-end, tous les matchs de basket en Gironde vont se jouer à huis clos.
00:27Pas de spectateurs en tribune en raison des incivilités, mais aussi des violences qui se déroulent très trop souvent chez nos voisins.
00:37Début décembre, vous aviez déjà tiré la sonnette d'alarme ici dans les Landes
00:42après un week-end où on avait enregistré 10 incivilités, 10 incidents.
00:46Est-ce que ça s'est calmé depuis décembre ?
00:50Il y a eu une petite période d'accalmie, pour être honnête.
00:54Alors, il y a eu aussi une trêve, donc je ne sais pas trop comment relier ça.
00:59Le fait est qu'il n'y a pas eu d'arrêt, si c'était ça aujourd'hui la question.
01:04Et que malheureusement, on a encore des incidents qui remontent.
01:08Le week-end où je suis intervenue, il y avait eu des incivilités, mais il y avait eu bien plus que des incivilités.
01:14C'était vraiment un week-end très fort en termes d'incidents de match, que ce soit d'effets de violence, que ce soit des insultes.
01:22On avait eu tout le panel, je crois, ce week-end-là.
01:26Je me rappelle avoir déjà alerté il y a deux ans.
01:29On avait essayé de mettre des choses en place, les parents faire plaider dans les gradins.
01:34On voit bien aujourd'hui que la prévention est compliquée et qu'elle est du moins mal réceptionnée,
01:39ou pas réceptionnée, par les spectateurs et par les joueurs et les éducateurs.
01:44Alors, le huis clos en Gironde, c'est une décision un peu radicale.
01:49Qu'est-ce qu'on y pense ? Est-ce que vous y pensez, ici, pour chez nous ?
01:52Oui, ça fait deux ans qu'on y pense, qu'on en parle.
01:56C'est assez compliqué parce qu'on a des compétitions départementales, mais on a aussi des compétitions régionales et nationales.
02:02Donc c'est compliqué, par exemple, sur une après-midi, un même club va recevoir deux matchs de département,
02:08deux matchs de région, un match de national.
02:11Donc nous, nous n'avons autorité que sur les matchs de département.
02:17C'est compliqué d'avoir un consensus avec tout le monde.
02:20Donc on s'est dit qu'il fallait qu'on choisisse, nous aussi, parce que c'est notre volonté,
02:24un week-end où on ne pourra cibler que les matchs départementaux.
02:29Et donc on a une visio avec tous les présidents le 27 janvier, pour essayer de mettre ça en compte.
02:34Où ce sera à l'ordre du jour ?
02:36Oui, c'est spécifiquement à l'ordre du jour, parce que c'est important quand on prend une décision comme ça.
02:42D'abord, on ne peut pas la prendre sans leur accord.
02:44Parce qu'on n'est pas maître de ce qui se passe dans les salles.
02:48Donc c'est important d'avoir leur accord.
02:50Et on sait aujourd'hui que tous les présidents sont également embêtés par ce qui se passe.
02:55Ils ne sont pas complices de ça.
02:57Au contraire, ils essaient de lutter comme ils peuvent.
03:00Et ils se sentent un peu démunis.
03:02Et c'est vrai que ce serait le moyen...
03:04Moi, je ne voudrais pas verticale cette décision.
03:07Je la voudrais vraiment dans un consensus.
03:09Essayer de trouver le moyen de recevoir les parents adverses qui accompagnent.
03:13De ne pas leur laisser accès au match.
03:15Mais d'ouvrir une table ronde un peu.
03:17Ou un dialogue.
03:19On va essayer de réfléchir à tout ça.
03:21Mais alors, qu'est-ce qu'il se passe ?
03:23Le basket dans les Landes, ça a toujours été épique.
03:25Incontestablement.
03:27Mais jamais à ces niveaux-là, j'imagine.
03:29Qu'est-ce qu'il se passe ?
03:31Épique, c'est vrai que c'est un petit euphémisme.
03:35C'est chaud.
03:37C'est chaud.
03:39Oui, ça fait 40 ans, 50 ans, 60 ans qu'on sait qu'il y a certaines salles.
03:43C'est bouillant.
03:45J'allais dire, ça se cantonnait chez les adultes, chez les seniors.
03:47Ça se cantonnait quand même sur des compétitions à haut niveau.
03:51Avec plus d'enjeux.
03:53Je ne sais pas trop ce qu'il se passe.
03:55Le fait est que toutes les compétitions jeunes
03:57et qui n'ont strictement aucune importance
04:00que celle que leur accordent, j'allais dire, très souvent.
04:03Je ne veux pas stigmatiser les parents.
04:05Mais c'est un peu ça.
04:07Nous, on joue en départ sur des enfants qui apprennent le basket.
04:11Parce qu'en U13, en U15, en U17, en U18, on apprend encore le basket.
04:16Sur une compétition de niveau département.
04:19Et on est dans l'apprentissage.
04:21Et on devrait être dans la joie de voir évoluer son enfant.
04:25Alors, je suis maman, je vais voir ma fille jouer.
04:28Et c'est frustrant des fois.
04:30Parce que ça ne joue pas très bien.
04:32Parce qu'il y a une décision contre notre enfant
04:35qui ne nous semble pas très juste.
04:37Mais c'est la vie, c'est l'apprentissage.
04:39Et ce qui est dur pour nous,
04:41c'est que ceux qui arbitrent sont également,
04:43chez les jeunes, des arbitres en formation.
04:45Et c'est là que j'ai du mal à comprendre le lien qui peut être fait.
04:50Oui, parce que tout à l'heure, vous parliez de démunis.
04:54Mais vous-même, vous vous sentez démuni ?
04:56Ça sert à quoi faire ? Que faire ?
04:58Un peu.
05:00Un peu, parce que ce serait rentrer dans la tête des gens.
05:05C'est un peu gros comme image.
05:07Mais c'est un peu ça.
05:09J'aurais tellement envie de leur dire.
05:11Mais regardez-vous, qu'est-ce que vous faites ?
05:14C'est un gamin de 15 ans qui vient arbitrer,
05:17qui est U15, qui vient arbitrer le match des U11.
05:21Qui, je le redis, n'a aucun enjeu.
05:24Et même s'il en avait un.
05:26Et vous imaginez si c'était votre propre enfant ?
05:29Est-ce qu'un gamin qui rate en panier, on va lui dire
05:31t'es nul, sors, qu'est-ce que tu fais là ?
05:34Ça choquerait tout le monde.
05:36Moi je la privais de dessert quand je jouais main.
05:39C'est une question qui inquiète les autorités.
05:43Oui.
05:44En ce moment, on est en train de regarder,
05:47les autorités sont en train de regarder
05:50qu'est-ce qui se passe dans le sport amateur.
05:52Oui, on sait plus ou moins qu'il y a une enquête
05:55qui a été demandée plus haut
05:57sur la violence dans le sport.
05:59Alors si on est encore préservé, j'allais dire,
06:02d'une violence telle qu'on peut l'entendre,
06:05violence physique, avec des hooligans,
06:07des choses comme ça, évidemment,
06:09on n'a pas ça dans le basket.
06:11Moi j'ai quand même l'impression
06:13que c'est quelque chose qui gangrène.
06:15Je prends cette comparaison qui est sans doute malheureuse,
06:18mais je n'en vois pas d'autre,
06:20sur le harcèlement ou les violences psychologiques,
06:23c'est-à-dire que c'est insigneux.
06:26Plus ça va, plus on banalise
06:28et on met la barre encore plus haute
06:30dans ce qui devient inacceptable.
06:32Sauf qu'on est en train de banaliser
06:34ce qui était inacceptable il y a cinq ans,
06:37et en plus nous,
06:39et là aussi ça a été un cri d'alerte
06:41auprès des présidents,
06:42on n'a plus d'arbitre à cause de ça.
06:44Essentiellement.
06:46Merci Barbara Conlord d'avoir accepté notre invitation.
06:48Je retiens que ce qui se passe en Gironde
06:50va certainement se produire dans les Landes,
06:52sans doute un week-end à 8 kilos pour les matchs.
06:54Merci d'avoir été avec nous.

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