Lilian Curt, le défenseur d'Espaly (N3) revient sur la très belle prestation de son équipe qui a craqué en toute fin de match ce mercredi face au PSG (2-4) en 16es de finale de la Coupe de France.
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00:00Lillian Kurt, défenseur central d'Espagne, qui est là, qui a été calé gentiment par notre honnête spéciale David Aiello, que je salue.
00:08Bonsoir Lillian.
00:10– Bonsoir.
00:12– Lillian, je ne sais pas, là on a commencé l'équipe du soir, la question, comme tous les soirs, on a quelques questions.
00:17Ce qui vous a surpris, c'est le niveau des amateurs au sujet du PSG, donc Stéphane et Régis, Estelain et Guy,
00:23ont été surpris par votre niveau, et notamment sur votre résistance physique.
00:30Vous aussi, vous avez été surpris, vous aviez certainement imaginé le match.
00:36C'était comment ce soir ?
00:38– Alors quand on a tiré Paris Saint-Germain, on s'est tous dit, ça va être impossible tout ça,
00:43mais sauf que nous, au niveau 1-3, on a quand même des bons joueurs.
00:46Donc il y a une différence avec ceux du Paris Saint-Germain, bien sûr,
00:49mais franchement, quand les premières minutes se sont passées, je me suis dit,
00:52ok, c'est des très très très bons joueurs physiquement, techniquement, tactiquement, ça va très vite,
00:56mais on peut rivaliser.
00:57Donc oui, on n'a pas eu beaucoup le ballon, nous, mais sur quelle transition on est capable de faire mal ?
01:01Et c'est là où, en fait, on voit la différence entre notre niveau et leur niveau,
01:04c'est qu'eux, sur un détail, sur un centre, sont capables de faire la différence à tout moment.
01:08Mais c'est frustrant pour nous, quand il y a 2-2, la 90ème quasiment,
01:12enfin je ne sais même pas à quel temps ils ont marqué, et on se fait prendre un 3-2, c'est hyper frustrant.
01:16Mais on retiendra qu'on n'était pas loin d'un match du siècle pour nous.
01:20Parce qu'éliminer Paris, ça aurait fait la une de partout.
01:22Ah bah là, oui, là, je pense.
01:25Lilian, quand le match commence et quand vous ouvrez le score,
01:29on se dit quoi entre coéquipiers d'Espalie, on garde son calme ?
01:34Non mais je ne sais pas, il y a un truc un peu intérieur,
01:36il y a quand même quelque chose d'irréel qui se passe quand même.
01:39Franchement, moi je croyais que j'étais encore à l'hôtel en train de faire ma sieste.
01:42Non, moi je croyais que j'étais encore à l'hôtel en train de faire ma sieste.
01:45Je me suis dit, les gars, je ne suis pas réveillé, ils se foutent de ma gueule,
01:47je vois qu'on gagne à 0, soit ils accélèrent et on va en prendre 5 d'un coup.
01:51Et non, en fait, on a tenu le score, franchement, le gardien,
01:53il n'a pas eu 10 000 arrêts à faire, pas 10 000 frappes.
01:55Ils égalisaient 1 avec Warren sur une frappe un peu anodine,
01:59le mec, c'est là la différence, il a un petit espace, frappe fort, but.
02:03Mais franchement, quand on gagne à 0, je me suis dit, c'est un film, il faut qu'on le réveille.
02:07Et non, en fait, ce n'est pas un film, on a réussi à rivaliser jusqu'à 90 minutes,
02:10sauf qu'un match, c'est 95, 100 minutes et il ne nous a manqué pas grand-chose ce soir.
02:14– Lilian, on profite, parce que de croiser les joueurs du PSG,
02:18nous, on en parle tout le temps, mais on ne les croise pas parce qu'on est nuls en foot.
02:21Mais ils s'engueulaient un peu lorsque vous étiez en train de mener ou pas ?
02:24Les réactions quand vous veniez au score ou non ?
02:26Ils restaient concentrés, ils étaient comment ?
02:30– Ils restaient concentrés, mais ils s'embrouillaient un peu
02:33parce qu'ils ne se faisaient pas assez tourner vite, je pense.
02:35Mais après, ils parlaient portugais, Ramos avec Raúl Neves,
02:37donc je ne comprenais rien à ce qu'ils disaient, je ne vais pas te mentir.
02:40Donc voilà, mais je pense qu'ils n'étaient pas contents
02:43et ils auraient aimé produire plus de jeux.
02:45Mais après, je pense qu'ils nous ont pris aussi un peu de haut,
02:47ce qui est normal, c'est le Ligue 1 et nous, on est l'N3.
02:50– En portugais, fonesse, ça veut dire putain.
02:52Je ne sais pas si vous avez entendu ça ou pas.
02:54Stéphane, vous avez une question pour Lilian Hurt, défenseur central ?
02:57– Ce qui change aussi, c'est le niveau des interviews.
02:59– J'essaie de lui faire.
03:00– C'est quand même bien plus intéressant qu'un joueur pro.
03:02– Non, non, non, parce que Guillaume est fan de vous,
03:04parce qu'il dit, voilà, vous répondez, c'est bien, c'est intéressant,
03:07on peut rebondir et tout ça.
03:08Est-ce que vous avez des questions à poser à Lilian Hurt ?
03:10Ah, question, Stéphane, pour qu'il comprenne d'où vous venez.
03:13Vous, par exemple, Lilian, votre parcours dans le foot, expliquez-nous.
03:18– Alors moi, j'ai commencé à la SA Roma, petit club du Jura.
03:21Après, je suis allé à Jura Sud, un club de N2 qui est un peu plus connu,
03:23jusqu'à mes 14 ans.
03:24Après, je suis allé à Bourg-en-Bresse, club de N1 et Ligue 2.
03:27J'ai goûté les entraînements et un groupe en N1
03:29et je n'ai pas réussi à concrétiser le rêve de tout le monde
03:32à finir pro en N1 ou en Ligue 2.
03:34Et après, je suis allé à Espalie à mes 20 ans.
03:36Et depuis ces 20 ans, je suis à Espalie et là, c'est le grade d'avoir joué PSG.
03:40– OK, voilà.
03:41Autre question, les copains ?
03:43Oui, Éric Blanc, Lilian Hurt, on y va.
03:46– Bonsoir, félicitations pour votre match malgré la défaite,
03:48mais vous êtes pro ou vous travaillez à côté ?
03:51– Non, il ne peut pas être pro.
03:53Alors, moi, je travaille pour le club.
03:55Mon objectif, c'est de trouver des sponsors.
03:59Donc voilà, après, il y a des semi-pros un peu dans notre effectif,
04:02avec soit des contrats fédéraux, soit avec des formations qui sont plus tranquilles,
04:05mais il y a quand même beaucoup de mecs qui bossent.
04:07Et c'est là où nous, on a du mérite,
04:08c'est qu'on s'entraîne 4 fois par semaine à 17h30.
04:10On n'a pas les conditions du PSG,
04:12mais ça reste assez professionnel quand même en N3, donc c'est sympa.
04:16Et le Président fait beaucoup pour qu'on ait les meilleures conditions.
04:19– Lilian, les questions s'enchaînent.
04:21Mon cher Lilian, le Président enregistre, c'est cela.
04:23Une question de terrain à vous poser.
04:25– Bonsoir Lilian, bravo, bravo, c'est vraiment super.
04:27Juste une question sur tes adversaires directs du soir,
04:30Barcola, Ramos, Doué, qu'est-ce que t'as pensé ?
04:33Comment tu les as trouvés ?
04:34Est-ce que c'était vraiment si dur que ça de les prendre ?
04:36– Alors, Barcola et Désiré, ça va quand même très très vite dans la profondeur.
04:44Ramos, c'est dans les déplacements, en fait, il va vite se faire oublier.
04:47Physiquement, c'est quand même costaud, le mec, c'est une bûche, c'est costaud.
04:51Après, il n'a pas eu de frappe,
04:52donc je ne peux pas te dire si c'est un renard des surfaces ou pas.
04:55Je n'ai pas eu l'occasion de voir son enchaînement, s'il est rapide ou pas.
04:57Je suis un peu triste pour ça,
04:58j'aurais aimé qu'on le trouve un peu plus dans les pieds pour qu'il vienne le fixer,
05:01qu'il puisse se retourner contre moi pour avoir un vrai duel.
05:03Le seul duel que j'ai eu, c'est avec Barcola et j'en voulais un peu plus avec Ramos.
05:08– Est-ce que vous avez vu, parce que nous, on était tranquille,
05:11on était assis et tout ça, est-ce que vous avez vu un moment,
05:13en fin de match, safo-neuf, le gardien s'échauffait ?
05:16Parce que nous, on s'est dit, tiens, Louis Sénériqué, il y a deux-deux,
05:19il est en train de préparer la séance de tir au but parce qu'il n'y a plus de prolongation.
05:23Et est-ce que vous l'avez aperçu, ça, l'échauffement ?
05:24Non, on est dans le match et puis on a un peu, quand même, la langue qui tire.
05:28– Si, si, j'ai vu qu'il y avait un gardien, je me suis dit, si, si, si, je l'ai bien vu.
05:33Et moi, je voyais, en fait, il n'y avait pas de temps dans le stade Michelin,
05:35il n'y a pas le temps de savoir combien de temps il restait.
05:37Donc, moi, je me suis dit, il doit rester deux-trois minutes par rapport à l'heure.
05:39Et c'est là que je me suis dit, c'est peut-être bientôt la séance des périls de tir.
05:43Petit clin d'œil à mon gardien, hier, je fais une pannelle K,
05:45je me suis dit, est-ce que je l'attends, ce soir ou pas ?
05:48Et donc, j'y pensais déjà inconsciemment, c'était peut-être trop tôt pour y penser.
05:52– Bon, Lilian, il est déjà le temps de se quitter, la suite, c'est quoi ?
05:55Je crois qu'Espalie est au-dessus, juste de la zone de flottaison,
05:58là, c'est l'opération maintien, j'imagine,
06:00mais ça ne va pas être facile de retourner dans le championnat.
06:03– Exactement, et c'est ce qu'on s'est dit avec les mecs,
06:08ce qu'on a vécu là, c'est bien, mais ça n'aura pas cette même faveur et saveur
06:11à la fin de l'année sur nous, on ne se maintient pas, parce que nous,
06:14notre objectif, c'est de se maintenir en 1-3 à Paris, d'avoir gagné contre nous,
06:16ils s'en foutent, c'est cité leur objectif, mais nous, c'était un rêve,
06:20mais maintenant, le retour à la réalité va être dur,
06:21parce que je pense que l'adrénaline qu'on a eue et qu'on a encore
06:24avec les journalistes, avec les supporters, on ne le reconnaîtra peut-être pas
06:27et ça va peut-être nous faire bizarre et j'espère que le groupe sera assez pro
06:30pour se concentrer sur Ollinet.
06:32– Lilian, juste une dernière question, on a appris que vous travaillez pour le club,
06:36il faut absolument être sponsor d'Espalie, pourquoi, moi, je serai sponsor d'Espalie ?
06:41Vous nous présentez le club, c'est le petit flash-pub en ce moment,
06:44c'est comme ça, et on vous quitte là-dessus.
06:47– Pas de soucis, je ne sais pas si vous regardez un peu les réseaux,
06:50on a fait le tour avec nos stades, donc il est emblématique,
06:52on dirait un peu Monaco, sauf qu'on a un autre toit,
06:54on a un super président, on a un super club,
06:57et franchement, il y a des grosses ambitions, c'est un fou,
06:59et aujourd'hui, il y croyait, c'est le seul qui a dit,
07:01les gars, on va gagner, vous allez voir, personne n'y croit,
07:03mais moi, j'y croyais, on n'était pas loin de le faire,
07:05donc il avait peut-être une part de vérité,
07:06donc venez sponsoriser Espalie, parce que les clubs amateurs comme nous,
07:08on a besoin d'argent, on n'est pas le PSG,
07:11ils ont 2000 fois plus de budget que nous,
07:12donc nous, l'argent, aujourd'hui, il est important.
07:15– Merci beaucoup, c'était Lilian Kurt, défenseur central d'Espalie,
07:18et qui charge des sponsors, c'est aussi important l'argent
07:21dans le football amateur, merci beaucoup, et très bonne fin de saison.
07:24– On verra si le PSG laisse la recette. – Merci beaucoup.