À quel âge part-on véritablement à la retraite en France depuis la réforme ?

Depuis les réformes successives des retraites de 2010, 2014 et 2023, l'âge légal de départ à la retraite en France a été repoussé de 60 à 62 ans, puis à 64 ans, entraînant ainsi une hausse de l'âge "réel" de départ.

## Évolution de l'âge moyen de départ à la retraite

Pour les travailleurs du secteur privé, l'âge de départ moyen se rapproche lentement des 64 ans. En 2024, d'après une estimation de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, l'âge moyen de départ des nouveaux retraités devrait avoisiner 63 ans et demi. Toutefois, en prenant en compte les divers régimes – y compris les régimes spéciaux, les fonctionnaires et les militaires – l'âge moyen descend à 62 ans et sept mois selon les données de fin 2022.

## Différences selon le sexe et les carrières

Dans le régime général, les hommes tendent à partir à la retraite plus tôt, bénéficiant souvent de dispositifs de départ anticipé pour "carrières longues", car ils entrent en général sur le marché du travail plus jeunes. Les femmes, quant à elles, ont moins d'accès à ces systèmes, en raison de leur travail majoritairement dans des domaines moins reconnus pour leur pénibilité et des carrières souvent fragmentées en raison de la maternité.

## Impact de la réforme de 2023

Depuis la réforme de 2023 initiée par Emmanuel Macron, l'âge légal a été rehaussé de 62 à 64 ans. Actuellement, les nouveaux retraités du secteur privé partent en moyenne à 63 ans et demi, et les prévisions indiquent un passage progressif au 64 ans d'ici 2030, avec des ajustements par génération.

## Conséquences d'une éventuelle suspension de la réforme

Avec la mise en place de la nouvelle législation depuis septembre 2023, chaque nouvelle génération voit son âge légal augmenter de trois mois chaque année. Ainsi, pour la génération née à partir de septembre 1961, l'âge légal a été fixé à 62 ans et trois mois, et il continuera à augmenter d'une manière similaire pour les générations suivantes.

Si le gouvernement décide de suspendre la réforme, les règles actuelles resteraient alors à 62 ans et demi. Cette mesure pourrait être appliquée aisément par décret, laissant ainsi le temps aux partenaires sociaux de discuter d'améliorations sans compromettre les comptes, alors que le déficit du régime de base pourrait atteindre plus de 10 milliards d'euros.