"Je ne pense pas qu'il faille abroger" la réforme des retraites, déclare dimanche 12 janvier 2025 Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, dans "Questions politiques". Mais elle reconnaît une réforme "injuste", à améliorer.
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00:00La question des retraites, fondamentalement, les retraites, le sujet des retraites ne figure pas dans le budget.
00:07Donc il faut quand même rappeler que les discussions autour du budget doivent s'inscrire dans le cadre budgétaire pour parvenir à un accord.
00:17Mais dans le cadre d'un pacte de non-censure.
00:19Sur un pacte plus large de non-censure, moi je considère que cette réforme des retraites, il fallait la faire.
00:26Nous en avons besoin. Nous n'arrêtons pas de parler du budget de la France et l'on sait que le plus grand poste de dépense publique, c'est le paiement des retraites.
00:36Et donc nous ne pouvons pas mettre ce sujet de côté.
00:40En revanche, comme d'autres, je vois bien que cette réforme est injuste, qu'un certain nombre de publics continuent à avoir des effets très délétères.
00:52Moi, j'ai regardé à nouveau ce matin, j'ai été frappée par le fait qu'aujourd'hui, vous avez plus de 50% des femmes qui touchent moins de 1000 euros de retraite.
01:02Moins de 1000 euros de retraite, 50% des femmes, alors que cela concerne 20% des hommes.
01:07Donc il y a un vrai sujet autour des carrières longues, il y a de la pénibilité, mais surtout des carrières des femmes.
01:13Et donc il faut s'attaquer à tout cela, il faut en rediscuter avec les partenaires sociaux, avec les forces politiques.
01:20Si nous parvenons à avoir un système qui permet de beaucoup mieux corriger ces inégalités-là.
01:25Mais attendez, moi, je signe tout de suite.
01:27Et donc si tout le monde retourne à la table, je sais que c'est un peu compliqué.
01:32Vous comprenez bien le sens de mon propos.
01:36Oui, on a compris.
01:37Tout le monde est d'accord sur les carrières longues, tout le monde est d'accord sur la pénibilité et tout le monde est d'accord sur les femmes.
01:42Il n'y a personne qui viendra dire quelque chose.
01:44Deux points.
01:45Le premier, sur la forme.
01:47Ce matin, Gérard Larcher a commencé à dire, a commencé à continuer à dire, ni suspension ni abrogation.
01:54C'est-à-dire, en gros, dans la symbolique et dans les faits, il ne faut pas que le mot suspension arrive.
02:00Même si c'est une suspension de six mois, de un an, même si ça ne s'applique qu'à ceux qui vont rentrer dans un mois dans le système.
02:06A quoi il joue ?
02:07Vous le connaissez très bien.
02:09C'est pour ça que je vous demande à quoi il joue et que je ne passe pas directement par lui.
02:12Est-ce que c'est la bonne méthode ou est-ce qu'il risque de servir d'épouvantail, si j'ose dire, aux socialistes ?
02:17Est-ce que tout ça, c'est un cirque, un jeu organisé entre la gauche et la droite pour s'organiser, pour se mettre d'accord à la fin ?
02:23On peut se demander.
02:25Je suis d'accord avec vous.
02:26Il y a Collierfort qui dit, si on ne négocie pas encore, on vote la censure.
02:29L'autre qui dit…
02:30Oui, il y a tout.
02:31Est-ce que, sur le fond, et est-ce que, finalement, il faut s'attacher aux mots ou qu'il peut y avoir un petit geste ?
02:36Est-ce qu'il y a quelque chose de fait, même temporairement, sur les 64 ans ?
02:39J'ai envie de vous dire qu'il ne faut pas…
02:41Soyez claires.
02:42Je suis toujours très claire.
02:44Moi, je ne veux pas, justement, qu'on s'attache aux mots.
02:49Parce que, franchement, ce qui est important, c'est, si on arrive, un, à remettre tout le monde autour de la table sur la réforme des retraites,
02:55deux, qu'on arrive à une réforme qui nous permette le rétablissement de l'équilibre du système et de corriger les inégalités,
03:04ça, eh bien, oui, c'est le Graal.
03:06Et donc, nous ne pouvons pas, quand on fait de la politique, refuser de se remettre à la table des discussions pour essayer d'atteindre ce fameux Graal.
03:13Non, mais vous savez que les mots sont importants en politique.
03:15Alors, moi, je ne pense pas qu'il faille abroger la réforme des retraites avant de y retourner.
03:19Ça, c'est complètement absurde.
03:21C'est complètement absurde parce que, aussi, ça nuit à la crédibilité de la parole de la France.
03:26Regardez nos voisins européens.
03:29Regardez les âges de retraite des pays avoisinants.
03:33Et on ne va pas revenir en arrière.
03:35Pas d'abrogation, mais suspension.
03:37Pas d'abrogation.
03:38Suspension.
03:39Il faut regarder ce que ça signifie parce qu'en fait, il faut regarder très concrètement.
03:45Mais suspension, ça veut dire qu'on arrête et qu'on rediscute.
03:47Est-ce que ça vous convient ou pas ?
03:48Moi, ce qui me convient, c'est qu'on rediscute.
03:50Après, s'il faut arrêter pour rediscuter avec un cycle très court de discussion, moi, je n'y suis pas opposée par principe.
03:58Mais ce que je veux dans ces cas-là, c'est que vraiment, on soit d'accord pour mettre vraiment les choses sur la table pendant ces six mois de discussion.
04:07Et qu'on s'engage tous à discuter réellement et qu'on sorte des postures.