• il y a 4 jours
Les Européens face à Donald Trump et Elon Musk

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00:00Ravis de vous retrouver comme chaque dimanche pour les informer de l'Europe,
00:12votre émission de décryptage de l'actualité européenne avec vous François Baudonnet, bonjour.
00:18Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:19Vous êtes rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions
00:23et on vous retrouve chaque jour dans votre chronique internationale sur France Info, Canal 27.
00:28Aujourd'hui au programme, nous allons parler des assauts de deux Américains,
00:33Donald Trump et Elon Musk contre les Européens.
00:37C'est deux Américains qu'on appelle déjà le duo Trusk, François,
00:41et on va en parler avec nos deux informés.
00:43Oui, avec un autre duo, Alain Guillemol, journaliste chargé de la couverture de l'Union Européenne au quotidien La Croix,
00:50et avec Patrice Moyon, chroniqueur et reporter à West France.
00:54Et donc François, Elon Musk, comme Donald Trump, s'en sont pris cette semaine au Vieux Continent,
01:00avant même l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
01:02Et oui, ce qu'on appelle dorénavant le duo Trusk a frappé fort cette semaine avec des attaques,
01:08si ce n'est coordonnées tout au moins, elles ont été complémentaires.
01:12Elon Musk tout d'abord, qui vendredi a offert une tribune en direct de plus d'une heure à Alice Weidel,
01:18la tête de liste de l'extrême droite aux élections de février en Allemagne.
01:21Et hier, sur son compte personnel, Elon Musk a diffusé en direct le congrès de l'AFD,
01:27donc ce parti d'extrême droite, retransmission qui a été suivie, tenez-vous bien, par 4 millions de personnes.
01:33C'est 100 fois plus que sur le compte de l'AFD.
01:36Et en début de semaine, Donald Trump, qui avait annoncé que les États-Unis souhaitaient annexer le Groenland,
01:42région autonome du Danemark et donc territoire de l'Union Européenne.
01:46Donald Trump, qui n'exclut pas d'utiliser la force armée pour cela.
01:49Et hier, en campagne électorale, il y eut aussi le chancelier allemand, Olaf Scholz, a répondu à Donald Trump.
01:56Le principe de l'inviolabilité des frontières s'applique à tous les pays,
02:04qu'ils soient situés à l'est ou à l'ouest.
02:06Chaque État doit respecter ce principe, qu'il s'agisse d'un petit État ou d'un État très grand et très puissant.
02:13L'inviolabilité des frontières est un principe central du droit international.
02:17Aucun pays n'est l'arrière-cours d'un autre.
02:19Aucun petit pays ne devrait avoir à craindre ses grands voisins.
02:23Ce principe est au cœur de ce que nous appelons les valeurs occidentales, nos valeurs.
02:29Alors voilà pour cette réaction plutôt ferme de Olaf Scholz,
02:32mais qui avait été précédée d'une autre beaucoup plus molle en fin de semaine.
02:36Quant aux institutions européennes, elles ont brillé par leur absence.
02:39Pour cela, Von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, n'a rien dit.
02:44Alors certes, on a appris après coup qu'elle avait été hospitalisée pendant une semaine en Allemagne à cause du pneumonie,
02:50ce qui pose au passage d'ailleurs un problème démocratique.
02:53Pourquoi cette hospitalisation a-t-elle été cachée ?
02:55Et puis pourquoi, puisqu'elle était empêchée, n'a-t-elle pas été remplacée ?
02:58Enfin, quoi qu'il en soit, toute cette semaine, l'Union européenne n'a pas su ou pas voulu répondre à Donald Trump
03:03avec toute la fermeté qui s'impose.
03:05On va procéder par ordre d'abord sur le Groenland, Alain Guimauld.
03:10Effectivement, pourquoi cette réaction un peu faiblarde, pour le dire de façon diplomatique, de la part de l'Union européenne ?
03:18Oui, alors il faut quand même noter que Kajsa Kalas, la responsable de la politique étrangère européenne, s'est quand même exprimée.
03:25Donc la commission a parlé à travers cette responsable.
03:31Mais c'est vrai qu'on n'a pas vu une réaction.
03:35On a l'impression qu'en regard des mots qui sont utilisés d'un côté, ceux qui sont utilisés de l'autre sont quand même un petit peu plus polissés.
03:42Oui, puis il y a eu un retard à l'image, parce que Kajsa Kalas, elle a réagi au moins avec 48 heures de retard.
03:49Oui, mais oui, c'est vrai, on ne va pas ergoter là-dessus.
03:52Mais de toute façon, ce qui compte, je crois, c'est surtout que la commission européenne n'a pas voulu rentrer dans une forme de surenchère et de guerre des mots et de surenchérir.
04:03Évidemment, à cause de la proximité, vous l'avez dit, d'Elon Musk avec le futur pouvoir américain, Donald Trump.
04:12Mais aussi, en fait, ce qui est très frappant, c'est aussi la réaction du Danemark.
04:16C'est-à-dire que les premiers concernés, c'est quand même les Danois.
04:19Or, on a entendu que la première ministre du Danemark, elle, a répondu en tendant la main à des discussions avec les Américains.
04:28Et c'est vrai que ça interroge, mais si on regarde d'un peu plus près, en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a une extrême fragilité de la relation entre le Danemark et le Groenland.
04:37Puisque le Groenland, qui est une ancienne colonie danoise, a aujourd'hui un statut de territoire autonome qui a une poussée indépendantiste dans ce territoire.
04:45C'est un grand territoire, mais très peu peuplé.
04:48Il y a 57 000 habitants et un premier ministre qui est indépendantiste là-bas.
04:54Et il y a des élections en avril.
04:56Lui a annoncé un référendum d'indépendance s'il est réélu, s'il gagne ses élections.
05:01Et finalement, voilà, tout est un peu entre les mains de ce premier ministre.
05:07Et le Danemark n'est pas en position d'imposer aux Groenlandais une ligne de conduite alors qu'eux pourraient être tentés dans un avenir d'aller vers l'indépendance
05:18et puis d'accepter des offres américaines qui peuvent être assez mirobolantes.
05:22Donc c'est compliqué.
05:23Parce que vu des Etats-Unis, Patrice Moyon, le Groenland, c'est pas rien.
05:27C'est un territoire qui est très, très important.
05:29Alors c'est un territoire qui est très important à un double niveau.
05:32Alors c'est ce territoire, c'est quatre fois, quatre fois en gros la superficie de la France.
05:37Mais c'est aussi un territoire qui est riche en or, en uranium, en métaux rares stratégiquement importants pour la transition écologique et énergétique.
05:46C'est aussi un territoire qui est en pointe à cause du changement climatique, puisque de nouvelles voies maritimes pourraient également s'ouvrir via le Nord.
05:59Donc c'est un territoire qui est convoité à la fois par les Etats-Unis.
06:03Il y a une base militaire américaine.
06:05Il est convoité par la Chine du fait des mineraux.
06:08Et comme le soulignait Alain, c'est un territoire aussi qui est extrêmement...
06:11Les Américains ont parfaitement identifié la vulnérabilité européenne sur ce plan-là,
06:15puisque c'est un territoire autonome qui pourrait demander donc son indépendance.
06:19Et il faut donc pour les Européens véritablement s'intéresser au Groenland.
06:23Le Groenland, on n'en parle jamais dans les médias européens.
06:25Effectivement, parce qu'en plus, vous parlez des intérêts économiques, parce qu'effectivement, je crois avoir lu que d'un point de vue stratégique,
06:30la présence américaine, vous parliez d'une base militaire.
06:32En fait, les Etats-Unis ont tout à fait capacité d'être au Groenland.
06:36Ils n'ont pas vraiment besoin de demander la permission.
06:38Donc effectivement, c'est peut-être plutôt des sujets économiques.
06:41Mais à travers ça, François Baudonnet, il cherche quoi, Donald Trump ?
06:45Ce qu'il faut noter, c'est qu'il fait tout ça dix jours avant son entrée en fonction.
06:49Donc je crois que c'est un test.
06:50En fait, il teste l'Europe.
06:52Il essaye de l'affaiblir, affaiblir son adversaire parce que l'Europe, pour lui, n'est pas une alliée.
06:58Et je dirais, c'est un peu comme dans une corrida.
07:01Il va planter des banderilles avant l'estocade, peut-être finale, qui sera dans quelques jours lorsqu'il va annoncer qu'il va y avoir des tarifs douaniers
07:09extrêmement importants sur les produits européens.
07:11Et qu'est-ce qu'il a vu comme réponse face à ce test ?
07:14Rien, en fait, ou très peu de choses.
07:16Donc Donald Trump a compris, je crois.
07:18La voie est libre.
07:19Il a fait peur à l'Europe et c'est exactement, me semble-t-il, ce qu'il ne faut pas faire.
07:23Parce que comme Vladimir Poutine, Donald Trump reconnaît qu'un seul langage, c'est le langage de la force.
07:31Et donc, il ne faut absolument pas lui laisser ça.
07:34Alors, ça ne sera pas la force militaire.
07:35Il ne va pas, demain matin, envahir le Groenland avec son armée.
07:39Mais c'est la force économique.
07:41Il l'a dit d'ailleurs pour le Canada.
07:42Il a dit que ça serait par des pressions économiques.
07:44Il le fera aussi pour l'Europe.
07:46Je crois que les Européens doivent absolument se ressaisir au risque de se laisser écraser par Donald Trump.
07:52Est-ce qu'Alain Guillemot, vous avez le sentiment, effectivement, que ces propos de Donald Trump, ils peuvent créer une forme d'électrochoc en Europe,
07:58dont on sait qu'elle est quand même, notamment d'un point de vue stratégique, très indépendante, très dépendante des Etats-Unis ?
08:05Écoutez, pour l'instant, on a plutôt vu le contraire.
08:08On a plutôt vu une Europe qui essaye de faire profil bas et puis d'amortir le choc et d'essayer de se concilier les bonnes grâces des Américains.
08:16En parlant d'achat de gaz, par exemple, de futur achat de gaz de schiste américain ou des achats d'armement.
08:23Enfin, donc, on est plutôt dans une attitude où on essaye de la conciliation.
08:29On a entendu les Allemands beaucoup, notamment, dire que nous avons intérêt à maintenir le lien transatlantique et la relation transatlantique.
08:38C'était aussi le message, d'ailleurs, de cette semaine.
08:40Si Ursula von der Leyen s'est exprimée, c'est à travers un tweet dans lequel elle disait justement ça.
08:48Voilà, la coopération transatlantique a fait la richesse et le succès des pays développés.
08:55Il faut que ça continue. Donc voilà plutôt le message des Européens en ce moment.
08:58On a parlé de Donald Trump. On va parler de l'autre membre du duo, Elon Musk.
09:03Juste après le fil info, 10h moins 10, Marie Maheuve.
09:07Au moins 16 personnes ont perdu la vie dans les incendies de Los Angeles.
09:10Nouveau bilan encore provisoire alors que les flammes sont toujours très virulentes.
09:15Elles s'étendent à de nouvelles zones jusqu'ici épargnées et les habitants sont appelés à sortir le moins possible pour éviter les fumées toxiques.
09:23Une enquête est ouverte après le décès d'une jeune femme de 26 ans aux urgences de Villeneuve-Saint-Georges dans le sud de Paris.
09:30Les causes de sa mort sont pour le moment inexpliquées.
09:32Elle dormait dans la salle d'attente des urgences.
09:35Des soignants de cet hôpital s'étaient mis en grève début janvier pour réclamer plus de personnel.
09:40À Strasbourg, la collision entre deux tramways a fait 36 blessés en urgence relative.
09:45On ignore encore précisément les circonstances de l'accident.
09:48Mais selon le parquet, l'hypothèse d'un geste volontaire est écartée.
09:52En Ligue 1 de football, Marseille a renversé Rennes hier 2 buts à 1 et conforte sa place de dauphin du PSG au classement.
09:59Elle est parisienne qui accueille Saint-Étienne ce soir.
10:02Coup d'envoi 20h45 à suivre en direct avec nous sur France Info.
10:07Et toujours avec Alain Guillemolle, journaliste chargé de l'actualité européenne au journal quotidien La Croix ainsi que Patrice Moyon,
10:27vous êtes chroniqueur et reporter à Ouest France.
10:30On parlait donc de Donald Trump qui s'est fait très vocal notamment vis-à-vis du Groenland.
10:36Cette semaine, un autre de ses proches, enfin un de ses proches, même un de ses plus proches, Elon Musk, on l'a beaucoup entendu aussi.
10:43François en parlait sur son soutien clairement affiché à l'extrême droite allemande.
10:49Alain Guillemolle, on a l'impression que c'est pareil.
10:51C'est l'entreprise d'Elon Musk.
10:53C'est de déstabiliser les démocraties européennes.
10:58Oui, c'est vrai que c'est assez stupéfiant.
11:00Tout d'un coup, on voit Elon Musk qu'on avait connu comme un entrepreneur disruptif.
11:06Enfin, celui qui voulait nous emmener sur Mars et qui concevait des voitures électriques et avec un certain succès.
11:14Et tout d'un coup, on voit cet entrepreneur s'engager sur un terrain très politique, très politicien même,
11:20puisqu'il affiche un soutien à l'AFD allemande, l'extrême droite allemande.
11:27Il s'en prend au premier ministre britannique.
11:32Alors en France, ça n'est pas pris à des responsables français pour l'instant.
11:36Qu'est ce qu'on a fait ? Pourquoi nous ? Pourquoi il nous oublie ?
11:40Il s'en est quand même pris à Thierry Breton, qui l'a accusé de tirant hier matin par un message sur sa plateforme.
11:49Donc, je ne vais pas prononcer le nom pour ne pas lui faire de publicité.
11:56Comment dire ? On l'a connu, entrepreneur de la Silicon Valley.
11:59C'est vrai, on sait que dans la Silicon Valley, il y a beaucoup d'entrepreneurs comme ça qui sont assez disruptifs.
12:06Et qui sont plutôt d'ailleurs, qui vivent plutôt dans un État qui est à majorité démocrate, très démocrate.
12:13Et lui, tout d'un coup, prend le parti des Républicains et puis s'engage sur un terrain très politicien.
12:18C'est un peu inhabituel de la part de ces grands milliardaires de la Silicon Valley.
12:23On se demande un peu où ça va le mener.
12:25Moi, ce que je me demande aussi, c'est là encore, quelle est la réaction de l'Europe ?
12:28Patrice Moyon, il y a eu des menaces.
12:31On sait que l'Europe a la possibilité d'agir contre le réseau social X d'Elon Musk.
12:38Il y a eu une enquête aussi, je crois.
12:41Enquête qui a été lancée, je crois, en 2023.
12:43En juillet.
12:44En juillet, pardon.
12:45Dont on n'a pas encore eu les résultats.
12:48Qu'est-ce qui se passe ?
12:49L'Europe se hâte lentement sur le sujet.
12:52En dépit du fait que, sous l'impulsion notamment de Thierry Breton, l'ancien commissaire européen,
12:57l'Europe s'est dotée de deux grands textes sur le numérique.
13:01Le DSA, Digital Service Act, et DMA, Digital Market Act.
13:06Et avec le DSA, en fait, l'Europe a, dispose de l'arsenal juridique
13:10pour faire plier les grandes plateformes numériques.
13:13Elle peut effectivement faire une enquête.
13:14Elle peut demander, elle exige un point de contact en Europe.
13:19Et s'il y a des infractions liées à des ingérences, notamment autour de la démocratie,
13:26comme on l'a vu récemment en Roumanie,
13:28l'Europe peut aller jusqu'à des sanctions atteignant 6% du chiffre d'affaires mondial
13:33des grandes plateformes numériques.
13:34Donc, elle a les moyens.
13:35Ça, c'est un peu de la théorie quand même, pour l'instant.
13:37C'est de la théorie, mais on voit quand même que,
13:40quand il y a un bras de fer avec ces grandes plateformes numériques,
13:43on l'a vu récemment au Brésil,
13:46Elon Musk a fini par accepter...
13:49On rappelle les 40 jours de suspension de X au Brésil, il y a quelques mois.
13:55François Boddenet, on a bien compris qu'on avait les moyens, qu'on pouvait le faire.
13:59Néanmoins, est-ce qu'il n'y a pas quand même une forme de peur ?
14:02Est-ce qu'Elon Musk n'inquiète pas parce que c'est un investisseur ?
14:05C'est quelqu'un qui est puissant et qui ferait que la réponse puisse être un petit peu plus modeste ?
14:11Je pense qu'effectivement, il y a de ça.
14:14Mais à la fois, vous savez, la puissance économique, elle est aussi de l'autre côté.
14:17Elle est aussi du côté de l'Union européenne, qui est la troisième puissance économique mondiale.
14:22Ce qu'on ne dit jamais, il y a 450 millions d'habitants dans l'Union européenne.
14:27C'est plus qu'aux Etats-Unis.
14:29Donc, en fait, on est également très fort.
14:31Et l'amende qui a été évoquée par Patrice, je l'ai calculé, c'est 6% du chiffre d'affaires mondial.
14:37Ça serait aux alentours de 200 millions de dollars.
14:42En tout cas, ça ne ferait pas faire faillite à Elon Musk et à X.
14:46Mais en tout cas, ça serait une amende suffisamment conséquente pour le faire réfléchir.
14:50Donc, je crois que vraiment, là, dans ce bras de fer, il y a des forces des deux côtés.
14:54Vous imaginez, Alain Guillemol, une amende européenne contre les entreprises d'Elon Musk
15:00ou de toute façon, ça n'arrivera pas ?
15:02Parce que, je le disais, il y a quand même peut-être cette crainte.
15:05Il y a quand même l'impression qu'effectivement, les enquêtes n'avancent peut-être pas beaucoup.
15:10C'est-à-dire ? Bon, le DSA, c'est un texte qui est tout neuf.
15:13Donc, on n'a pas d'expérience.
15:15Il n'y a pas de jurisprudence.
15:16Et c'est vrai que le DSA, on rappelle, c'est le texte sur la régulation des services numériques.
15:19C'est ça qui pourrait permettre à l'Europe de...
15:21Enfin, c'est l'instrument juridique, en fait, qui pourrait permettre à l'Europe de réagir.
15:26Ensuite, une amende, pourquoi pas ?
15:29Puisqu'on a déjà vu par le passé...
15:31Enfin, l'Europe a aussi une politique de concurrence.
15:35Et au titre de sa politique de concurrence, elle a déjà infligé des amendes à des grandes entreprises américaines.
15:41On l'a vu. Microsoft, par exemple, elle en a fait les frais.
15:44Bon, voilà, on sait...
15:45Oui, c'est faisable, en tout cas.
15:46C'est faisable. L'Europe s'est déjà attaquée à des géants du numérique.
15:50Et a gagné, je veux dire, puisque le droit, quand même, s'applique.
15:53Simplement, c'est vrai qu'en ce moment, on est dans une période un peu charnière entre...
15:58Et on voit que la Commission européenne hésite à aller de l'avant,
16:04tout simplement parce qu'elle ne veut pas provoquer un bras de fer avec la nouvelle administration américaine,
16:08au moment où il risque d'y avoir une bataille commerciale.
16:11Et donc, on ne veut pas trop mettre de l'huile sur le feu.
16:13Un dernier mot, justement.
16:15François Baudonnet va peut-être falloir se préparer à ce que ce soit comme ça pendant 4 ans.
16:18Oui, parce que je crois que ça augure véritablement rien de bon.
16:20Parce que Donald Trump, en fait, va diviser pour mieux régner.
16:24Il va contourner les institutions européennes et leurs représentants qu'il déteste.
16:28Il déteste les institutions européennes et qui aussi, d'une certaine façon, lui font peur.
16:32Alors, c'est un homme d'affaires.
16:33Donc, je crois qu'il préfère faire des transactions ambilatérales avec l'Union européenne.
16:38Ou avec des pays.
16:39C'est ça.
16:40Justement, il ne veut pas faire de transactions avec l'Union européenne.
16:43Et il va faire, par exemple, des transactions avec l'Italie.
16:47De Georgia Melanie, il dit qu'elle est fantastique, par exemple.
16:49Viktor Orban, c'est également son ami.
16:53Donc, on voit, il va choisir les personnes, les chefs d'État qui d'ailleurs vont se rendre.
16:58Et je termine d'un mot, qui vont se rendre à son intronisation le 20 janvier.
17:02Et c'est avec eux qu'il va négocier et pas avec l'Union européenne à Bruxelles.
17:06Merci beaucoup, François Baudonnet.
17:08Vous nous accompagnez.
17:10Vous êtes, je le rappelle, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
17:14Merci Alain Guillemolle, journaliste Europe au quotidien La Croix.
17:18Et merci à vous, Patrice Moyon, chroniqueur et reporter à Ouest France.
17:23Merci d'avoir suivi les informés de l'Europe qui reviennent, évidemment, la semaine prochaine.

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