Frédéric Francelle, porte-parole du collectif 19, se confesse sur le quotidien invivable des riverains face à la présence de crack à Paris : «Rien ne change».
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00:00– Tout à fait, rien ne change, alors effectivement pendant les JO,
00:03on a eu un petit peu plus de policiers, puisqu'effectivement, vous m'entendez, oui,
00:09on a eu plus de policiers pendant les JO, mais c'est vrai que c'est passé depuis,
00:15et puis la police ne peut pas tout faire non plus, ils peuvent interpeller les dealers,
00:19ils peuvent essayer de faire en sorte qu'ils ne soient plus dans les rues,
00:22mais pour les consommateurs, ça pose toujours le même problème,
00:26c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas embarquer tous les consommateurs,
00:29et il faudrait trouver une autre solution pour les sortir de la rue,
00:33alors la mairie essaye de proposer des solutions qui sont l'hébergement,
00:40qui sont de financer en fait des associations pour qu'on leur distribue des pipacras,
00:45pour qu'ils puissent aller fumer ailleurs,
00:47mais tout ça en fait, ça ne les sort pas de la rue,
00:50et ça n'empêche pas ces personnes d'errer dans les rues pour consommer,
00:55donc c'est vrai que rien n'a changé, sauf peut-être les lieux,
00:59parce que poursuivis par la police, ils changent de lieu,
01:03ils essayent de se réfugier dans des endroits toujours plus secrets,
01:07parce que l'endroit que vous montrez là dans votre reportage,
01:11il est connu depuis près de 30 ans pour être un lieu de consommation,
01:15à l'époque d'héroïne, et puis maintenant de craque.
01:17– Alors Frédéric Fransel, pour bien comprendre,
01:20est-ce que vous pouvez en quelques mots nous décrire votre quotidien,
01:23le quotidien de vos voisins, des riverains de votre quartier,
01:27celui des familles, pour bien comprendre,
01:29que les spectateurs comprennent bien l'enfer finalement que vous vivez ?
01:36– C'est simple, ça commence le matin tout simplement,
01:40dès que nous on sort de chez nous, ces personnes sont là en fait,
01:45ont erré toute la nuit, donc sont dans un état lamentable,
01:48cherchent encore à ce moment-là de quoi consommer,
01:51donc cherchent de l'argent, puisqu'ils ont passé toute la nuit
01:53sans voir personne, donc ils nous agressent directement.
01:56Ensuite, pour ceux qui ont déjà consommé,
01:59qui sont dans un état encore plus lamentable,
02:02ils sont tout simplement affalés par terre,
02:05des fois sans leurs vêtements,
02:06parce qu'ils se sont fait voler par les uns par les autres.
02:09Ensuite, en journée, c'est de trouver des pipes à craques,
02:14des seringues un petit peu partout, et puis au milieu de l'après-midi,
02:19ce qui se passe c'est qu'ils reviennent,
02:22parce qu'ils disparaissent entre guillemets,
02:24je ne sais pas où, ce qu'ils font, après 8h-9h,
02:29mais ce qu'il y a c'est que,
02:30enfin encore qu'il y a une distribution alimentaire juste à côté qui les attire,
02:33mais ce qu'il y a c'est qu'ensuite ils reviennent vraiment vers 16h-17h
02:37pour reconsommer et reconsommer toute la nuit.
02:40Alors là, le passage dans lequel ils sont,
02:42comme il est légèrement excentré des rues passantes avec des véhicules,
02:50c'est vrai qu'ils se sentent relativement plus protégés, eux.