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Mai 1968. La France est en ébullition. De Gaulle ne la comprend plus. Les appels à son départ résonnent dans l'entourage du Premier ministre Pompidou. Les « événements » ne s'apaisent pas : les syndicats appellent les ouvriers à la révolte. Fin mai, le Général, sans prévenir, disparaît. A Baden-Baden, il retrouve son vieux fidèle le général Massu.

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Transcription
00:30Nous avons pris nos responsabilités
00:34Et nous continuons à agir
00:38Pour lutter contre le viol
00:55Le régime de la police est un régime fasciste et réactionnaire
00:58Les travails avancés se retournent.
01:22On se parle tout à l'heure.
01:24Non, pas de journaliste, pas de photographe.
01:26Bonsoir messieurs. Alors, de Gaulle tourne le dos et tout s'écroule.
01:37Nous sommes vraiment très heureux de vous revoir, mon général.
01:40Et pour m'accueillir, on laisse prendre l'Odéon.
01:42Nous contrôlons la situation.
01:44Et bien qu'est-ce que ce serait dans le cas contraire ?
01:47L'Odéon envahit. Vous vous rendez compte, Malo ?
01:50Je suis premier à en souffrir, mon général, mais ça ne leur portera pas bonheur.
01:55Dans les universités de perfide, c'est toujours la chianlie.
02:00Et dans les usines, monsieur le ministre de l'Industrie, là aussi, c'est le bordel.
02:06Et vous, Debré, vous allez me dire encore que de votre côté, tout va bien.
02:10Mais je ne parle pas de l'information qu'on laisse aux mains de Trublion.
02:15Alors voilà, si j'ai décidé d'avancer mon retour de Roumanie,
02:20pays où on aime la France, c'est pour vous dire qu'on ne peut pas continuer de la sorte.
02:27La Sorbonne ? L'Odéon ? C'est trop.
02:32Nous allons régler ces problèmes comme nous l'avons toujours fait dans les moments difficiles.
02:36Nous allons en appeler au peuple.
02:39La récréation est terminée.
02:50Ouvre, monsieur le Premier ministre.
02:54Malraux se marre, mais un jour, on me donnera raison.
02:57Il n'aurait pas dû se représenter il y a trois ans.
03:02Oui, après la mise en ballotage du général de Gaulle, on attend toujours une réaction de la majorité.
03:07Quant au général, on sait qu'il est resté à Colombais, ou on imagine qu'il réfléchit à la suite.
03:13Je vais demander aux meilleurs spécialistes de la Constitution de rédiger une note
03:16pour expliquer qu'avec notre mode de scrutin, le ballotage était inévitable.
03:19Et je la ferai porter en urgence à Colombais.
03:21Essayons ça, de toute façon, on n'a pas le choix.
03:24Essayons. Merci, Perfit. Allez-y.
03:29Alors qu'il est, toutes les hypothèses sont sur la table.
03:31Oui, y compris celle assez improbable où le général de Gaulle ne se maintiendrait pas pour le second tour.
03:37Mais si c'était le cas, que ressentirait alors monsieur Pompidou,
03:41qui, il faut le rappeler, aurait sans doute été candidat,
03:44si le général de Gaulle ne s'était pas décidé au dernier moment ?
03:48Je reconnais que je me suis trompé.
03:51Et je mentirais si je disais que je n'ai pas été atteint.
03:57Mais c'est vrai.
03:59Ce n'était pas un référendum.
04:03Je vous remercie, Perfit, de m'avoir éclairé.
04:08Vous vouliez me reparler de votre idée d'interview ?
04:12Les Français viennent de faire ça.
04:14Les Français viennent de faire savoir qu'ils voulaient que le général de Gaulle leur parle,
04:18et pas seulement le président de la République.
04:21Et qui me poserait les questions ?
04:25Nous avons envisagé plusieurs possibilités, et aimerions vous proposer Michel Droit.
04:32Ce n'est pas une mauvaise plume.
04:35Je lis avec plaisir.
04:38Mais sera-t-il d'accord ?
04:40Mais sera-t-il d'accord ?
04:42Il vous poserait les questions que les Français se posent.
04:46Il saura vous envoyer la balle, sans être complaisant.
04:50Je vois.
04:53Et vous, Malraux, toujours envie de faire votre meeting ?
04:57Plus que jamais.
04:59Maurice Schumann y participera, et d'autres.
05:03Nous démontrerons que, pour Mao Tse-tung aujourd'hui, comme pour Nero hier, la France,
05:09c'est la Révolution.
05:12Et de Gaulle.
05:18Savez-vous que, quand je suis arrivé en 1958,
05:23le budget d'avant prévoyait, pour ce qui est des dépenses concernant l'enseignement tout entier,
05:329% du budget français.
05:36Et bien, actuellement, il est de 17%.
05:41On dit, pourquoi vous n'avez pas fait assez d'école ?
05:43Pourquoi vous n'avez pas assez recruté de maîtres ?
05:46Les gens qui nous disent ça, ils se sont traînés à ce qu'ils appelaient le pouvoir,
05:51et qu'il n'en était pas un, pendant 12 ans.
05:55À droite, on dit, vous faites une politique de gauche, au dehors, à gauche.
06:00Du reste, vous le savez bien, on dit, de Gaulle, il est là pour la droite,
06:03pour les monopoles, pour je ne sais pas quoi.
06:06Le fait que les partisans de droite et les partisans de gauche
06:14me déclarent que j'appartiens à l'autre côté, prouve précisément ce que je vous dis.
06:20Je ne suis pas d'un côté, je ne suis pas de l'autre, je suis pour la France.
06:25Alors on dit, ben oui, mais et votre succession ?
06:29Parce que ça ne pourra pas durer toujours.
06:32Ma succession, pour le moment, n'est pas ouverte.
06:37Ben, naturellement, un jour viendra, un peu plus tôt, un peu plus tard,
06:42où ce ne sera plus le cas, et où de Gaulle disparaîtra.
06:55Charles de Gaulle, 12 868 661, soit 55%.
07:05J'ai gagné, bien sûr.
07:08Mais enfin, il y a ceux, les jeunes surtout, qui se disent,
07:14le général de Gaulle, c'est très bien, mais il faut le remplacer, il est trop vieux.
07:20Même moi, je le pense.
07:24En tout cas, Schumann, je vous remercie de la peine que vous vous êtes donnée pour que je sois encore là.
07:31Mon général, si j'ai pris la parole publiquement aux côtés d'André Malraux,
07:35c'était pour rappeler qu'il y a vingt ans, à la Libération,
07:39vous avez entrepris de faire renaître la France,
07:42que la tâche n'est pas achevée, et que vous êtes le seul à pouvoir l'accomplir.
07:48Mais il n'y a plus rien d'héroïque à faire, les Français le sentent bien.
07:53Aucun danger à l'horizon.
07:56Alors, ils s'éparpillent, comme à la récréation.
08:01Ils préfèreraient peut-être un maître d'école plus arrangeant.
08:07Vos paroles sont celles d'un fidèle, d'un véritable ami.
08:12Et pourtant, on ne peut pas dire que vous soyez de ceux
08:15qui guettent les va-et-vient au gouvernement pour y avoir une place.
08:18Puis-je me permettre de vous demander
08:20si Pompidou va se succéder à lui-même comme Premier ministre ?
08:28Pompidou a bien travaillé pendant ces trois ans.
08:32Il le sait, c'est ce qui le faisait espérer que je ne sois pas candidat.
08:37Mais il va falloir faire des choses nouvelles.
08:42Alors il y a Chaban, et Couverture.
08:47Et Couvre-de-Murville, je pourrais faire revenir Debré.
08:53Évidemment, Pompidou n'a pas des mérités.
08:58Nous verrons.
09:03Oui, capitaine, nous montons ensemble cet escalier,
09:05mais moi, quand je redescendrai, je serai un nouveau Premier ministre,
09:08ou bien un homme libre.
09:10Moi, je ne me suis jamais senti aussi libre qu'auprès du général,
09:13Monsieur le Premier ministre.
09:17Mon cher Pompidou.
09:21Encore mes félicitations pour votre élection, Monsieur le Président.
09:25Asseyez-vous.
09:32J'ai décidé de vous confirmer dans vos fonctions,
09:38si tant est que vous l'acceptez, naturellement.
09:41Mais vous n'avez donné aucun signe d'impatience à vouloir quitter le pouvoir.
09:47C'est donc bien volontiers que je vous propose de continuer avec moi.
09:53C'est un immense honneur, mon général.
09:56Rien ne m'est plus précieux que votre confiance.
09:59Vous me proposerez un nouveau gouvernement, dès que possible.
10:03Mais peut-être y avez-vous déjà réfléchi.
10:07En me confirmant dans mes fonctions, mon général,
10:09vous me fixez l'objectif de gagner les élections législatives de l'an prochain.
10:14Moi, je n'entre pas dans ces calculs et je ne veux pas d'une cuisine politicienne.
10:20Ce qu'il faut, aujourd'hui comme demain,
10:23ce sont des ministres qui travaillent avec conviction et loyauté
10:28à la politique qui sera fixée.
10:31Souhaitez-vous que de nouveaux noms apparaissent ?
10:34Je voudrais bien que Guichard soit proposé.
10:37Bien sûr.
10:38Et il faut penser à Schumann aussi.
10:42Et à Jeanneney.
10:44Estimez-vous que les ministres actuels doivent quitter le gouvernement ?
10:49Et vous ?
10:56Je pense à Giscard.
10:59Giscard ?
11:01Il a bien réussi.
11:02Les finances sont saines.
11:05Sa mission de rétablir l'équilibre budgétaire est terminée, mon général.
11:10Nous allons pouvoir envisager une phase nouvelle, comme vous le souhaitez.
11:15Vaut mieux que le ministre de la Régard ne soit pas le même que celui de l'expansion.
11:23Puisque vous évoquez les chantiers à venir,
11:26sachez qu'il y en aura un d'essentiel.
11:29Car il jettera les bases de la France de demain.
11:32C'est-à-dire d'une grande puissance en avance sur son temps.
11:38Il s'agit de la participation.
11:41Mais qu'appelez-vous participation, mon général ?
11:45Vous n'allez pas croire que je viens d'inventer cela.
11:48Il est vrai que la dernière fois que j'en ai parlé,
11:51c'était à Saint-Étienne, en 1948,
11:55quand j'ai évoqué l'association capitale travail.
12:00Eh bien, celui ou celle qui apporte par son travail
12:06sa contribution à une entreprise
12:10doit aussi avoir sa part du rendement.
12:14Mais la participation, voyez-vous,
12:17ce doit être encore plus que cela.
12:20C'est aussi la participation dans la vie quotidienne de la société.
12:26C'est aussi la participation dans la vie quotidienne de la société
12:31qui permet l'émancipation et la responsabilisation de l'individu.
12:36C'est Lucide Parker. C'était il y a deux ans et demi.
12:39J'en souviendrai toute ma vie. C'était assez beau, d'ailleurs.
12:41On aurait dit qu'il testait un discours sur la dignité de l'homme.
12:45Avec les idées sociales de la résistance.
12:48Qui d'autre que lui pouvait se lancer là-dedans ?
12:50Oui, qui d'autre ?
12:56En attendant, même les syndicats n'en veulent pas de sa participation.
13:00Bon, messieurs, le général arrive.
13:04Hier soir, Pompidou m'a proposé sa démission.
13:08Je lui ai dit qu'il n'en était pas question.
13:12Je commence à en avoir assez
13:14de tous ces gens qui ne cherchent qu'à s'abriter quand ça souffre trop fort.
13:19Si j'avais fait ça en 40...
13:23Oui, je sais, tu m'avais prévenu.
13:27Tu es là, Yvonne.
13:30De toujours, j'étais là.
13:34J'ai fait tout ce qui compte.
13:37Dans quelques jours, je m'adresserai aux Français
13:40et tout rentrera dans l'ordre.
13:47Il en résulte que notre pays
13:50est au bord de la paralysie.
13:55Compte tenu de la situation tout à fait exceptionnelle où nous sommes
14:00et sur la proposition du gouvernement,
14:04j'ai décidé de soumettre au suffrage de la nation
14:10un projet de loi
14:12par lequel je lui demande
14:16de donner à l'État
14:18et d'abord à son chef
14:20un mandat
14:22pour la rénovation.
14:49Il y a deux voitures, quatre voitures qui sont retournées.
14:52C'est des grilles d'armes.
14:54Des grilles d'armes qui font que l'un des policiers
14:56charge maintenant les manifestants.
14:58Là, il y a un tas de sable, mais je viens de voir juste devant moi
15:01un policier courant...
15:03On est au bord de l'insurrection, mon général.
15:05Il y a un début d'incendie à la Beauce.
15:07Le ministre des Armées vous fait savoir
15:09que plusieurs possibilités d'intervention militaire
15:11sont étudiées en ce moment même.
15:14J'ai mis à côté de la plaque.
15:17Ce n'était pas un discours de De Gaulle.
15:19C'était une déclaration de sous-préfet.
15:22Et voilà le résultat.
15:24Ils sont tous dans la rue.
15:27Qu'est-ce que vous en pensez, Floyc ?
15:30C'est le général De Gaulle qui ne comprend plus les Français ?
15:34Ou le Vers ?
15:36Nous vivons quelque chose qui ne touche pas seulement la France.
15:38D'accord, mais qu'est-ce qu'ils veulent ?
15:41Les jeunes, qu'est-ce qu'ils attendent ?
15:43J'ai posé la question à mes petits-fils.
15:46Je n'ai pas de réponse très convaincante.
15:49Bien sûr, nous comme d'autres, on s'est laissés dépasser.
15:54Mais pas plus que d'autres, justement.
15:57L'évolution des choses, la technique, nous ont peut-être pris de court.
16:03Mais la France, la France n'est quand même pas dernière de la classe.
16:09Malraux m'explique que tout cela vient
16:13de la disparition des valeurs suprêmes.
16:17Mais moi, je sais ce qu'il se passe.
16:20Les Français sont repus.
16:22Ils ne pensent plus qu'à sauvagir.
16:24Ils n'ont pas besoin de De Gaulle pour ça.
16:30Pour l'amour du ciel, est-ce qu'on peut éteindre ce poste ?
16:36Ils veulent, par pitié.
16:44Attention, une grenade à fumée !
16:46D'abord ça, vite !
16:48Allez, on se casse !
16:58Je suis ennuyé partout.
17:10Il aurait fallu te reposer.
17:13Tu es fatigué, tu n'as pas dormi.
17:15Avec le pays à feu et à sang.
17:21Cour de Murville a fini par me dire que
17:24des gens brandissaient des pancartes avec des inscriptions insultantes.
17:31De Gaulle au placard.
17:33De Gaulle à l'hospice.
17:35De Gaulle au musée.
17:38Je m'en fiche.
17:41Si c'est la fin de ma destinée,
17:44tant pis.
17:46Mais je ne cèderai pas sur l'autorité de l'État.
17:56Ne nous méprenons pas, camarades.
17:59Rien n'est signé.
18:03Il y a ici des ouvriers, des travailleurs, des étudiants,
18:07des enseignants qui veulent en finir avec le pouvoir police.
18:18La photo de Paris à cette heure-ci,
18:20c'est un désordre incommensurable, invraisemblable,
18:24dont il est impossible actuellement de tirer sur l'instant autre chose
18:29que cette image d'un immense désordre sans ligne directrice,
18:33sans qu'il soit possible d'en tirer des lignes de porte.
18:41Robidoux a une méthode. Je suis persuadé que c'est une méthode.
18:44Il sourit en permanence.
18:47Lorsque son horizon est large et bien visible.
18:51Le mien est tout proche.
18:54C'est pour ça qu'il sourit.
18:57Ce sourire me classe.
19:00La bonhomie m'effraie.
19:02Elle attise les incendies alors qu'elle prétend les éteindre.
19:06Je ne supporte pas que ce même visage souriant proclame
19:09que nous devons toujours être fidèles au général
19:12et en même temps écoute benoîtement ce psaume ignoble
19:16qui se chante autour de lui.
19:18Le dernier service que de Gaulle doit rendre à ce pays,
19:21c'est de s'en aller.
19:25Il ne parle plus de moi en disant de Gaulle.
19:28C'est exact, mon général. Il le dit le vieux.
19:31Mais pas de mépris assez grand pour eux.
19:35Pour être à la mode, il faudra être gaulliste sans de Gaulle.
19:44Pompidou veut qu'on reconnaisse qu'il avait raison.
19:48C'est-à-dire que je n'aurais pas dû me représenter.
19:52Pourquoi l'avez-vous laissé faire ?
19:54Quand ça a commencé, il a autorisé la bagarrie.
19:57Pompidou est comme ça.
19:59Il pense que les choses s'arrangent d'elles-mêmes.
20:02Il suffit d'attendre.
20:04Au combat, il préfère les accommodements.
20:07C'est un conciliateur.
20:10C'est un peu pour ça que je l'ai pris en 62.
20:14Mais enfin, je n'aurais pas dû aller en Roumanie.
20:19Quand il était encore temps,
20:21j'aurais dit que la rigolade était finie.
20:24Au lieu de quoi ?
20:26On s'est empressé de clamer qu'on laisserait faire.
20:29On va s'en sortir par le référendum.
20:32Et par les réformes.
20:34Peut-être héberge votre idée de la participation.
20:37À condition que personne ne vienne le torpiller, ce référendum.
20:41Vous voulez parler de Pompidou.
20:44Il ne nous trahira jamais, ce serait se trahir lui-même.
20:47Pompidou ne s'opposera jamais directement.
20:50Il y a toujours des seconds couteaux.
21:21Est-ce que vous pouvez voir si le général a la possibilité
21:24de venir prendre une tasse de thé ?
21:26Tout de suite, madame.
21:28Comme Philippe et sa famille viennent déjeuner dimanche,
21:31j'ai voulu faire quelques courses.
21:34Un automobiliste m'a reconnu alors que nous étions arrêtés en feu rouge.
21:38Il avait l'air correct, il roulait en déesse.
21:41Eh bien, il s'est penché vers moi.
21:44Et il m'a crié, partez !
21:46On vous a assez vu, on ne veut plus de vous.
21:49Et il a même rajouté, foutez le camp.
21:55C'est un torrent, un torrent de boum.
21:59Je n'ai plus de prise.
22:02Les communistes et la CGT annoncent un défilé.
22:07Ils vont s'approcher de l'Elysée.
22:10J'ai pris ma décision.
22:13Nous allons partir.
22:17Ils ne s'attaqueront pas à un palais vide.
22:21Je préviendrai Philippe.
22:24J'ai appris qu'il reçoit des lettres de menace chez lui.
22:29Et les garçons aussi.
22:34Mme Hulouse, Elisabeth et Alain sont protégés.
22:39Surtout, tu ne dis rien.
22:42Personne ne doit savoir.
22:45Je vais jouer ma dernière carte.
22:50Ça marchera ou pas, on verra bien.
22:58On est partis.
23:06En France, depuis le 3 mai 1968,
23:10il n'y a plus d'Etat.
23:13Et ce qui en tient lieu
23:16ne dispose même pas des apparences du pouvoir.
23:27Allô ?
23:28Georges, c'est Guichard.
23:30Non, j'ai pas le temps.
23:32J'ai rendez-vous avec Chirac et les syndicats.
23:35Comment ça ?
23:37Attends, ne quitte pas.
23:41Tous les Français savent que le gouvernement actuel
23:45est incapable de résoudre la crise qu'il a provoquée
23:49et qu'il en est réduit à agiter la menace du désordre
23:53dont il est le vrai responsable
23:56pour tenter de se maintenir en place
23:59quelques semaines encore.
24:01Et pour quel dirigeoir à venir,
24:04quelques semaines, quelques jours, quelques heures,
24:09nul n'en sait rien, peut-être pas mal lui.
24:13Bonsoir, j'ai appelé l'Élysée.
24:16Oui, j'ai entendu, oui.
24:19Rejoins-moi, j'appelle le général.
24:22Mais notre pays n'a pas le choix
24:26entre l'anarchie et l'homme
24:29dont je ne dirai rien aujourd'hui,
24:31sinon qu'il ne peut plus faire l'histoire.
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27:22Baden, vous dites nous. C'est qui, nous ?
27:25Le Général et Madame de Gaulle.
27:28Le Général ?
27:30Nom de Dieu !
27:32Nous arrivons.
27:34Mais qu'est-ce qu'ils font ?
27:37Mais qu'est-ce qu'ils font ?
27:38Mais qu'est-ce qu'ils font ?
27:40Suzanne !
27:48Oui, allô ?
27:53Comment ça l'hélicoptère a disparu des radars ?
27:55Vous vous foutez de moi ?
28:22Le Général a disparu.
28:53Avec un coup de feu, on va tourner vers le Général.
28:55Bien reçu.
29:22Comment ça va, Massu ?
29:24Ça va.
29:26Bonjour Madame.
29:28Mon fils me suit avec sa famille, dans un autre appareil.
29:32Je suis honoré de vous accueillir, mon général, mais je ne m'attendais pas à ce que...
29:36Tout est foutu, Massu !
29:38Je ne comprends pas, mon général.
29:41Je ne demande plus rien.
29:43Si la France veut se coucher, on ne peut pas l'en empêcher.
29:48Ce qui se passe est insupportable.
29:54J'ai l'impression d'un complot.
29:56C'est intolérable.
29:58Je ne crois pas qu'il ait agi contre toi, Georges.
30:01Tout le monde a l'air de savoir où est passé le président de la République française.
30:07Sauf son premier ministre.
30:09Et à l'Élysée, c'est à qui il me mentira le mieux.
30:12Mais quand il t'a appelé ce matin, t'as rien remarqué de particulier ?
30:16Il a commencé par se plaindre qu'il ne dormait plus, et qu'il allait à Colombay pour se reposer.
30:21Il m'a dit que le Conseil des ministres était reporté à demain,
30:24et quand je lui ai dit que j'avais peur qu'il ne revienne pas,
30:28il m'a répondu, si, j'en reviendrai.
30:32Puis il a ajouté, de toute façon, vous êtes là.
30:35Vous êtes jeune, vous êtes à venir.
30:38Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est ambigu.
30:41Mais je ne crois pas un départ.
30:43Mais je ne crois pas un départ.
30:45Pas dans ces conditions.
30:47Ça ne lui ressemble pas.
30:49Le plus incroyable, c'est ce qu'il m'a dit avant de me raccrocher.
30:52Je vous embrasse.
30:54Tant qu'on est de Gaulle, disons, je vous embrasse.
30:57Là, quand même, je me suis douté que quelque chose n'allait pas.
31:03Pompidou a eu tort, au début.
31:09En faisant rouvrir la Sorbonne, il a cédé aux étudiants.
31:13Mais après, il s'en est mieux sorti.
31:17Il a mené les négociations avec les syndicats.
31:21J'espère qu'il n'est plus là.
31:24Il n'est plus là.
31:27Il a mené les négociations avec les syndicats.
31:31J'espère qu'il ne se sera pas fait avoir.
31:34En tout cas, plus personne ne veut de Gaulle.
31:39Alors voilà.
31:41Mon général, pour vous et pour le pays, vous ne pouvez pas renoncer.
31:45Vous vous trouvez face à 15 000 enragés
31:47qui mènent chez nous une lutte qui se joue dans le monde entier.
31:50Je comprends que vous soyez écoeuré.
31:52Mais depuis 1940, vous en avez vu d'autres.
31:54Je le sais, j'étais avec vous.
31:56Ce que vous avez fait depuis 10 ans ne peut pas disparaître en 10 jours.
32:00Réfléchissez, mon général.
32:03Vous ne pouvez pas donner aux Français l'impression que vous vous êtes enfui.
32:06Ce n'est pas de Gaulle, ça, non ?
32:08Pas vous et pas ça.
32:14Jadis, j'ai écrit que lorsque les circonstances le nécessitaient,
32:20un chef devait savoir semer le doute et garder le silence.
32:26Créer l'inattendu pour surprendre l'adversaire
32:31et sortir d'une situation bloquée.
32:34Il faut garder par devers soi quelques secrets de surprise
32:37qui risquent à toute heure d'intervenir.
32:39C'est ce que vous écriviez dans le fil de l'épée, mon général.
32:41Alors permettez à un vieux soldat de vous dire qu'il comprend mieux ce langage.
32:44Je sais que l'armée me soutient, mais les Français...
32:48Les Français veulent que le général de Gaulle soit le général de Gaulle,
32:52ce qui veut dire qu'il n'y a qu'un seul mot d'ordre.
32:57Faire face.
33:04De toute façon, le général de Gaulle ne peut pas descendre de Seine
33:08sans combattre jusqu'au bout.
33:12Il m'a écarté de son cercle de confiance comme s'il se méfiait.
33:18Je dis ça et je me demande au fond s'il a fait confiance à quelqu'un un jour.
33:23Très difficile à vivre, Olivier.
33:26Je pense qu'il y a très peu de monde dans le secret.
33:29Peu importe.
33:31Moi, je n'y suis pas.
33:33Et ça, ça, je l'admets pas.
33:38Bien.
33:42J'ai pris ma décision.
33:44Mais je ne comprends pas.
33:46Par ailleurs, c'est un homme tout à fait remarquable.
33:52Yvonne, nous repartons.
33:55Où ça ? À Paris ?
33:57À Colombay. Paris, ce sera pour demain.
34:00C'est pas possible.
34:02Madame, il est possible qu'aujourd'hui, votre mari ait un fléchi le cours de l'histoire.
34:08Julien serait toujours reconnaissant.
34:33C'est pas possible.
34:35C'est pas possible.
34:37C'est pas possible.
34:39C'est pas possible.
34:41C'est pas possible.
34:43C'est pas possible.
34:45C'est pas possible.
34:47C'est pas possible.
34:49C'est pas possible.
34:51C'est pas possible.
34:53C'est pas possible.
34:55C'est pas possible.
34:57C'est pas possible.
35:00C'est pas possible.
35:02Je crois que le Général avait envie d'être seul un moment.
35:05Ah non, il n'est pas seul.
35:08Il est avec moi.
35:11Il est avec moi.
35:14Il est avec moi.
35:17Il est avec moi.
35:20Il est avec moi.
35:23Il est avec moi.
35:26Il est avec moi.
35:29Il est avec moi.
35:32Cela fait vingt ans qu'Anne est partie,
35:34et pourtant elle est toujours là, avec lui.
35:37Il la remercie.
35:40C'est grâce à elle que nous sommes revenus.
35:43Croyez-moi.
35:47Monsieur le Premier ministre.
35:52Je suis ravi de vous voir.
35:55Moi plus encore, mon Général.
35:59Mais je ne veux pas vous cacher que, dans l'ignorance où j'étais de vos intentions,
36:03toutes les craintes m'ont envahi.
36:05Je vous avais pourtant téléphoné pour vous dire que j'étais à Colombay
36:09et que le Conseil des ministres était reporté à aujourd'hui.
36:13Certes, mon Général, mais je me suis heurté au secrétaire général
36:17qui n'a pas jugé utile de me rassurer sur votre destination réelle après votre départ.
36:23Je vous ai dit que je reviendrai.
36:25Je suis là.
36:29J'ai bien dormi.
36:31Je suis dispo et je me suis mis d'accord avec moi-même.
36:36Après avoir eu la tentation de me retirer.
36:39Mais je ne pouvais pas abandonner dans ces conditions.
36:43Je m'adresserai au pays tout à l'heure.
36:46Et pour que tout le monde m'entende, je parlerai uniquement à la radio.
36:52Asseyez-vous. Je vais vous indiquer dès maintenant ce que je vais dire.
37:00Monsieur le Président,
37:03j'ai informé le secrétaire général que je comptais vous remettre ma démission.
37:09Oui, je sais. Mais il n'en est pas question.
37:12Nos sorts sont liés. Mais moi, je ne pars pas, donc vous restez.
37:16C'est ce que je vais dire.
37:18Et aussi que je sursois au référendum.
37:23Je prendrai les dispositions prévues par la Constitution si le pays reste bloqué.
37:29Mon général, il faut annoncer des élections.
37:32Mais pourquoi faire ?
37:33Les Français attendent que vous lanciez la consultation populaire.
37:37Qui seul mettra fin aux grèves et à la bagaille.
37:39Je ne diffère pas la date du référendum pour organiser des élections législatives.
37:44Vous voulez ouvrir la porte à Mitterrand et aux communistes.
37:48Ça n'arrivera pas, mon général.
37:52Et puisque vous me demandez de rester,
37:55je vous demande la dissolution de l'Assemblée et de nouvelles élections.
38:15Les gaullistes appellent à une manifestation ce soir.
38:20Nous verrons si j'ai eu raison.
38:30Nous verrons bien.
38:33Françaises, Français,
38:36dans les circonstances présentes,
38:39je ne me retirerai pas.
38:43J'ai un mandat du peuple.
38:46Je le remplirai.
38:49Je ne changerai pas.
38:52J'ai un mandat du peuple.
38:55Je le remplirai.
38:58Je le remplirai.
39:01Je ne changerai pas le Premier ministre
39:05dont la valeur, la solidité, la capacité
39:11méritent l'hommage de tous.
39:14Il me proposera les changements
39:18qui lui paraîtront utiles
39:21dans la composition du gouvernement.
39:25Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale.
39:31La République n'abdiquera pas.
39:35Le peuple se ressaisira.
39:38Le progrès, l'indépendance et la paix
39:43l'emporteront avec la liberté.
39:47Vive la République, vive la France.
39:55...
40:01Monsieur le ministre ?
40:02Non, je vais à la manif !
40:03C'est 44, la Libération !
40:05Vite de Gaulle ! Vite de Gaulle !
40:07Allons enfants de la paix...
40:10Attendez-moi !
40:12...
40:20...
40:27...
40:38Il y a presque un million de personnes
40:40qui remontent les Champs-Elysées.
40:42Quel succès pour vous, mon général ?
40:45Quand les Français ont peur,
40:47ils me tirent par la manche
40:49et se groupent autour de moi.
40:51Mais quand les périls s'éloignent,
40:55ils se perdent en palabres
40:58et en disputes.
41:02C'est comme ça.
41:04...
41:10À voter !
41:12...
41:21À voter !
41:22...
41:31À voter !
41:32...
41:34Nous sommes en mesure de vous donner
41:36les résultats définitifs de ce 30 juin 1968
41:39au terme du second tour des élections législatives
41:42qui confirme la victoire absolue des gaullistes
41:45puisque l'UDR obtient 293 sièges sur 487.
41:50Les Républicains indépendants et les non-inscrits
41:52obtiennent 69 sièges
41:54ce qui porte la majorité à 362 députés.
41:57On peut dire que cette majorité très confortable
42:00est une grande victoire pour le général de Gaulle
42:02mais aussi pour le Premier ministre Georges Pompidou.
42:07On sait que Georges Pompidou a convaincu le général de Gaulle
42:10de procéder à la dissolution de l'Assemblée nationale.
42:13Il est hors.
42:15...
42:35Vous étiez à Colombay pour ce dimanche historique ?
42:38Non, c'était mon camarade d'Escriane
42:40qui était de service auprès du général.
42:42On ne ment pas si le général est de bonne humeur
42:44après une telle victoire.
42:46Vous allez voir par vous-même, monsieur le Premier ministre.
42:51Mon cher Premier ministre,
42:54vous voilà satisfait, je pense.
42:57Vous aviez demandé des élections
43:00pour récolter un triomphe.
43:03Je continue de croire que c'était le moyen
43:05de mettre fin à cette crise
43:07après que le 30 mai vous ayez indiqué la voie à suivre, mon général.
43:10La voie à suivre, j'en ai jamais connue qu'une seule.
43:13Elle s'appelle l'autorité de la République.
43:16Nous voilà donc avec ces élections
43:20que vous et moi avons gagnées.
43:23Il faut désormais savoir quoi en faire.
43:26Quand tout sera remis en place,
43:29nous examinerons comment installer la participation.
43:34Et nous lancerons ce référendum.
43:37Mon général, j'aimerais entendre de votre bouche
43:40la définition que vous donnez à la participation.
43:43Il est assez difficile de s'y retrouver
43:46dans ce que certains en disent.
43:49Qui sont-ils, ces certains ?
43:52Lors du remaniement gouvernemental du mois dernier,
43:55vous m'avez demandé de faire entrer
43:58quelques gaullistes de gauche,
44:01dont René Capitan à la justice.
44:04Depuis, il s'est autoproclamé chôcter de la participation.
44:09Et si on l'écoute, c'est ni plus ni moins que la soviétisation des entreprises.
44:13Mais il ne s'agit pas de ça, voyons !
44:16Je l'ai déjà dit !
44:18Il faut associer les travailleurs à l'activité des entreprises.
44:21Ça n'a rien à voir !
44:26De toute façon, mon général,
44:29j'espère que cette fois vous conviendrez
44:32d'arrêter de me reposer.
44:36Que sont vos intentions ?
44:39Je pense y avoir bien réfléchi, oui.
44:42Et que ferez-vous ?
44:45Je vous l'ai dit, je veux prendre des vacances.
44:48Ça ne dure pas tout le temps, les vacances.
44:51Eh bien, je me consacrerai à mes électeurs du Cantal, bien sûr.
44:57Eh bien.
45:02Nous en reparlons.
45:09On ne sait pas si Elisabeth vous l'a dit, père,
45:11mais ces élections nous laissent une drôle d'impression.
45:14D'ailleurs, on dirait que leur succès ne vous fait pas plaisir.
45:17C'était les élections de la trouille !
45:21Ce qu'il faut retenir de tout ça,
45:24c'est que les Français préfèrent que rien ne change.
45:29On m'a rapporté une réflexion de Capitain
45:31qui prouve qu'il déteste Pompidou.
45:33Il aurait dit,
45:35« Ce n'est pas une chambre bleue horizon,
45:37c'est une chambre bleue d'auvergne. »
45:40Aux yeux de Pompidou, Capitain est dangereux
45:42parce qu'il est de gauche.
45:44Mais Capitain, en 43, était à Alger, avec moi.
45:48En tout cas, il est insupportable d'entendre
45:50à un tout bout de champ que c'est Pompidou
45:52qui a gagné les élections.
45:54Il a des ambitions, je ne lui reproche pas.
45:57L'an dernier, il a pris la main sur la majorité
46:01et il s'est fait élire dans le Cantal.
46:04Mais quand il veut me faire croire
46:06qu'une carrière politique ne l'intéresse pas,
46:09il me prend pour une pomme.
46:12Pareil pour la participation.
46:15Il s'est laissé aller à dire à Michel Droit
46:18que je rêvais complètement.
46:21Évidemment qu'il guette la place.
46:24Vous avez remarqué?
46:26Il a intérêt à prendre les devants.
46:28Parce qu'avec Giscard sur ses talons,
46:31ils ne se feront pas de cadeaux.
46:34Tout cela n'arriverait peut-être pas
46:36si vous disiez qui vous voyez pour vous succéder.
46:38Et pourquoi je ferais ça?
46:41Parce que le temps passe, papa, et que...
46:44Et que j'ai fait le mien.
46:46Vous entendez, Alain?
46:48Le fils parle comme sa mère.
46:54Au fond, c'est peut-être
46:56ce que j'aurais dû faire le 29 mai.
46:59M'en aller pour de bon.
47:01En attendant, père, vous auriez peut-être eu intérêt
47:04à garder Pompidou comme premier ministre.
47:06Il sera plus gênant dehors que dedans.
47:08J'ai insisté.
47:10Il ne m'a répondu que par son besoin de vacances.
47:13Peut-être a-t-il pensé
47:15que j'allais me retirer rapidement
47:17et qu'il n'aurait plus longtemps à attendre.
47:20Alors, après son deuxième refus,
47:24j'ai demandé à Couve.
47:26Et quand Pompidou s'est ravisé,
47:28Couve de Murville avait déjà accepté.
47:30Quand on veut être un homme d'État,
47:32on commence par faire du temps son allié.
47:34On ne se dévoile pas trop tôt,
47:36on ne se décide pas trop tard.
47:39Grand-père! Grand-père!
47:41Oh, voilà le renfort que j'attendais.
47:45Veux-tu qu'on aille voir les canards?
47:48Je pense qu'il faut leur donner à manger.
47:51Viens, Anne.
47:53Où sont-ils, ces petits canards?
47:56J'espère qu'ils ne se sont pas envolés.
48:01Alors, Philippe,
48:03le choix est-il le bon?
48:05Couve de Murville?
48:08L'avenir le dira.
48:18Coréateur,
48:20j'y pense bien,
48:22puis souvent, j'en combattant,
48:24mon œil noir te regarde
48:29et que l'amour t'attend.
48:31Coréateur,
48:33l'amour, l'amour t'attend.
48:39Coréateur,
48:41j'en garde un à manger.
48:43Tant qu'il t'attend,
48:45Coréateur,
48:47l'amour, l'amour t'attend.

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