Ancien chef du Raid, Jean-Michel Fauvergue s'est exprimé sur l'assaut de l'Hyper Cacher le 9 janvier 2015 : «Je n'étais pas convaincu de sauver tous les otages».
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00:00Au même moment, Jean-Michel Fauvergue, le RAID est à l'hypercachère,
00:05les frères Kouachi, eux, sont à Darmatin-Anguel, et le GIGN donne la scène.
00:10C'est-à-dire qu'il y a une concomitance des deux actions,
00:12gendarme-police, gendarmerie-police, qui fait qu'on vient à bout de ces terroristes.
00:18Oui, ça faisait deux jours qu'on travaillait la main dans la main avec le GIGN
00:22sur les deux terroristes de Darmatin, qui se sont réfugiés à Darmatin.
00:28Et cette opération-là, l'opération qu'on a menée ce jour-là,
00:31à la fois à l'hypercachère, mais aussi à Darmatin-Anguel avec le GIGN,
00:34était une opération particulièrement délicate, qui n'a pas d'équivalent au monde.
00:39C'est-à-dire que deux unités, trois unités, puisqu'il y en avait la BRI qui était aussi à l'hypercachère,
00:46trois unités interviennent en même temps sur deux endroits différents,
00:49en secteur gendarmerie avec le GIGN, en secteur police avec la BRI et le RAID,
00:56sous une bannière qu'on appelle la FIPN, sous l'autorité du chef du RAID que j'étais,
01:01avec comme adjoint le chef de la BRI.
01:03Eh bien, ça, ça ne s'est jamais fait auparavant, donc il a fallu coordonner ces opérations-là.
01:08En fait, pourquoi ? Parce que quand vous donnez l'assaut sur l'hypercachère,
01:11l'assaut est donné aussi à Darmatin-Anguel de peur ?
01:14Ça devait se passer comme ça, ça ne s'est pas passé comme ça.
01:17Ça devait se passer comme ça, c'est-à-dire que moi, je devais avoir la priorité de l'assaut
01:21parce que j'avais les otages, parce qu'il y avait 26 otages,
01:24tandis qu'à l'imprimerie de Darmatin-Anguel, il n'y avait pas d'otages.
01:29Il y avait quelqu'un qui s'était caché, mais qui n'était même pas cherché par les terroristes.
01:35Et donc, on s'était mis d'accord avec le chef du GIGN.
01:39J'avais des officiers du GIGN avec moi pour faire la liaison.
01:42Il avait des officiers du RAID avec lui pour faire la liaison.
01:45Et on est resté en liaison constante.
01:47Et il a été décidé que l'assaut, j'aurais la primeur de l'assaut
01:51parce que nous devions sauver le plus d'otages possible.
01:56Je dis bien le plus d'otages possible.
01:58Je n'étais pas convaincu à ce moment-là de sauver tous les otages.
02:02Donc, la primeur de l'assaut était pour moi.
02:06Ça ne s'est pas fait comme ça parce que les frères terroristes
02:11sont sortis à Darmatin et ont chargé les gendarmes du GIGN
02:20parce que c'était leur manière de faire pour mourir en chahide,
02:23parce qu'ils veulent mourir au feu pour, dans leur croyance, monter au paradis d'Allah.
02:29Donc, ça s'est fait de cette manière-là.
02:31Et nous avons dû précipiter un peu notre assaut sur Vincennes.
02:36Ça s'est fait aux environs de 17 heures.