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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57Trois kilomètres après la sortie de la ville, Garvin ralentit et marmonne écoeuré.
01:05Il jette un nouveau coup d'œil dans le rétroviseur de sa voiture de sport.
01:09Il n'y a derrière lui qu'une vieille voiture à la carrosserie en mauvais état.
01:14Il détourne alors légèrement la tête vers le siège arrière en disant
01:18« J'ai pas fait très attention, je pensais qu'il me suivait, mais il doit avoir quitté la route quelque part. »
01:24Bien que Garvin soit apparemment seul dans la voiture, personne n'étant assis derrière lui,
01:29une voix s'élève du coffre à bagages placé à l'arrière.
01:33« Curieux ! J'avais cru comprendre d'après ce que tu me disais qu'il avait mordu pour de bon. »
01:38« Moi aussi ! » répond Garvin.
01:41L'air soucieux, il continue d'avancer sur l'étroite route au revêtement de goudron noir maintes fois refait.
01:48« Bon, je vais encore continuer pendant quelques kilomètres.
01:52Je vais bien trouver un embranchement qui me permettra de revenir vers la ville. Ça te va ?
01:57« Ouais, à condition que ça ne te prenne pas la journée.
02:00Il fait bigrement chaud là-dedans et je suis en train de me payer crampe sur crampe. »
02:05« Ne t'en fais pas ! » répond Garvin en souriant.
02:09Le jeune homme accélère et la voiture rouge sombre à la ligne aérodynamique, réagissant aussitôt, s'élance en rugissant.
02:18Pour alléger la pression du petit magnétophone glissé dans la poche de son veston qui pèse contre ses côtes, Garvin déboutonne son vêtement.
02:25Puis il allume une cigarette et jette l'allumette par la fenêtre.
02:30La remarque de Mac, l'homme qui se cache dans le coffre arrière, est juste.
02:35Il est curieux que la voiture de police noire et blanche qui s'est mise à les suivre dans la ville ait si manifestement abandonné la chasse.
02:44Ça ne concorde pas du tout avec les sacro-saintes habitudes des représentants de la loi de Getzburg.
02:50D'ordinaire, quand ils trouvent une poire, ils ne lâchent pas prise si facilement.
02:56Garvin et Mac ont lu toutes sortes de témoignages à ce sujet.
03:01Un curieux racket s'évite à Getzburg qui peut prendre différentes formes.
03:06Ainsi, les feux de signalisation dans le centre de la minuscule bourgade sont soigneusement cachés derrière un poteau hérissé de panneaux.
03:15La pancarte « Attention École » elle aussi est cachée dans un buisson en bordure du terrain vague que longe l'autoroute,
03:22tandis que celle annonçant en énormes lettres noires « vitesse limitée à 30 km heure » se trouve dissimulée par un faux arbuste.
03:32Garvin jette sa cigarette sur la chaussée et soudain la vieille guimbarde qui se traîne derrière lui entreprend de le doubler avant de lui couper la route.
03:40Garvin écrase la pédale de frein, la voiture fait une embardée et dérape en crabe vers le bas-côté.
03:45Après avoir patiné à mort, la Porsche s'arrête, les roues avant à quelques centimètres seulement du bord du fossé.
03:52Passablement secouée, Garvin laisse échapper un profond soupir.
03:56Une voix un peu étranglée se fait entendre depuis le coffre.
04:00« Bon Dieu, Garvin, à quoi tu joues ? »
04:02« Cet imbécile m'a fait quitter la route ! » répond Garvin quand il est enfin en mesure de parler.
04:07« Oh là là là là ! » ajoute-t-il en regardant la route droit devant lui.
04:13« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » s'inquiète Mac.
04:16La vieille guimbarde également s'est arrêtée à quelques mètres devant et l'un de ses deux occupants s'en extrait lentement.
04:25Le soleil de l'après-midi étincelle sur l'insigne argenté épinglé sur sa chemise bleu marine.
04:32Tandis qu'il s'avance d'un pas tranquille et assuré vers la voiture de sport,
04:36Garvin tapote le magnétophone dans la poche de son veston et murmure à l'adresse de Mac.
04:42« Il se peut que ça ait mordu, après tout ! »
04:46L'homme s'approche sans hâte et se penche pour examiner avec attention la plaque minéralogique étrangère à l'état accrochée au pare-chocs avant.
04:56Sans plus hésiter, Garvin l'apostrophe.
04:59« Ben dites donc vous, à quoi vous jouez là ? Vous avez failli m'envoyer dans le fossé ! »
05:03« À quoi je joue ? C'est plutôt à moi de vous le demander, à quoi vous jouez vous ? »
05:08Il est grand et évouté. Un revolver de taille impressionnante pend le long de sa hanche droite.
05:14« On a l'air plutôt pressé, hein, mon vieux ? »
05:17Affectant de découvrir qu'il s'adresse à un homme en uniforme, Garvin proteste alors d'un ton respectueux.
05:23« Non, non, non ! Détrompez-vous, monsieur l'agent ! »
05:27« Je m'appelle Ashley, je suis l'agent de police du comté. »
05:31L'homme dévisage Garvin de ses yeux gris pâles.
05:35« Nous avons des règlements concernant l'excès de vitesse dans les limites de l'agglomération, et moi je les fais appliquer. »
05:42Garvin cligne des paupières. « L'agglomération ? Mais nous en sommes loin. Gettzburg est à au moins quatre ou cinq kilomètres d'ici. »
05:50« Gettzburg, oui, » répond Ashley.
05:54Il désigne de l'index une lointaine colline.
05:57« Mais c'est cette butte là-bas qui marque les limites de l'agglomération. Nous avons, comme qui dirait, une petite ville très étendue.
06:06Je pourrais fermer les yeux, étant donné que vous n'êtes pas d'ici. Je pourrais aussi vous laisser filer avec un avertissement pour avoir grillé les feux en ville, et il y aurait plusieurs signaux.
06:16Mais en ce qui me concerne, je trouve inadmissible que l'on souille la voie publique. »
06:22« Que l'on souille la voie publique ? » épète Garvin d'une voix qui fléchit.
06:28L'agent Ashley hoche lentement la tête.
06:32« Eh oui, mon vieux. Je vous ai vu lancer votre cigarette sur la voie publique, ainsi qu'une allumette, un mouchoir en papier, je ne sais quoi encore. »
06:42« Eh ben ? » commence Garvin, non sans admiration, pourtant d'habileté.
06:47« De quoi ? » le coupe aussitôt Ashley d'un ton cassant.
06:50« Menace à agent, hein ? Ça va chercher loin, mon petit vieux. »
06:54« Mais je n'ai pas… »
06:55« Les agents de la voiture de patrouille en ville m'ont dit par radio que vous aviez une drôle de dégaine.
07:00Ils ont demandé à moi et à mon collègue de vous surveiller. C'est une chance que nous ayons pu vous prendre un flagrant délit, je le reconnais. Mais nous avons l'œil. »
07:09« Monsieur l'agent, je n'ai rien dit. »
07:11« Fermez votre gueule, mon vieux ! »
07:13« Vas-y, Lem, démarre ! » ajoute immédiatement Ashley en se tournant vers l'autre voiture.
07:18« Je te suis avec lui ! »
07:21Garvin voit le vieux taco partir devant eux sur la route dans un nuage de gaz d'échappement.
07:27« Mais poussez-vous, mon vieux ! » lui intime Ashley.
07:30« Je vais conduire. »
07:32« Un instant ! » proteste Garvin qui ajoute après une hésitation. « Et si je vous offrais vingt dollars, par exemple ? »
07:39Ashley lève une main caleuse et le gifle en travers de la bouche.
07:43« Tentative de corruption, ça va vous coûter cher, mon petit bonhomme. Allez, poussez-vous ! »
07:49Garvin passe sur l'autre siège.
07:51Frottant ses lèvres meurtries, il réfrène sa colère et prend un ton plaintif.
07:57« Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous vexer. »
08:01Le policier, sans mot dire, prend place derrière le volant.
08:04Il met le contact, embraye et la Porsche bondit en avant dans un crissement de pneus.
08:11En quelques secondes, ils ont dépassé la vieille guimbarde.
08:15« Est-ce que des fois ces règlements sur la vitesse ne s'appliqueraient pas à vous ? » murmure Garvin.
08:22Ashley lève suffisamment la main du volant pour le gifler à nouveau.
08:27« Et ce sera mon dernier avertissement ! » dit-il d'un air méchant.
08:32S'efforçant de desserrer les poings, Garvin se recroqueville sur le siège avec, du moins l'espère-t-il, une expression obsequieusement craintive.
08:43Il effleure les magnétophones qui bourdonnent dans la poche de sa veste en pensant « Attends un peu, mon vieux. Attends un peu. »
08:53Garvin, quoi qu'il ait pu prévoir, semble s'être laissé piéger.
08:58Parviendra-t-il à se tirer de cette situation délicate ? La réponse d'ici quelques instants.
09:13Garvin, qui conduit une Porsche rouge et qui transporte un ami, Mac, dans le coffre arrière de sa voiture,
09:20semble avoir volontairement servi d'appât à des policiers qui, semble-t-il, sont des habitués du racket.
09:27Les policiers, qui n'ont pas remarqué la présence de Mac, conduisent à présent Garvin devant un prétendu juge de paix
09:35en l'accusant de divers délits que Garvin n'a pas commis, mais que ses aventures ont l'air de réjouir.
09:42Tandis que Lem hoche la tête, observant Garvin effondré à ses pieds,
09:47un homme grand et ventru sort de la maison en traînant les pieds.
09:52Il fronce les sourcils en voyant Garvin.
09:56Ses yeux minuscules se portent vers la luxueuse voiture de sport et la plaque étrangère à l'état.
10:01Le froncement de sourcils cède la place à une expression de satisfaction anticipée.
10:06— Eh bien !
10:08— Oui, voilà, répond Ashley.
10:12Ce coup-ci, on en a pris un vraiment fait sur mesure.
10:15— Faites-le entrer, grommelle le juge.
10:19Il montre le chemin jusqu'à une pièce sombre et meublée de façon minable
10:23et installe sa grande carcasse sur une chaise derrière un bureau ancien.
10:28— Alors ? demande-t-il.
10:32— Les gars en ville nous ont tuillotés sur cet individu par radio, explique Ashley.
10:38Ils avaient environ une demi-douzaine de choses à lui reprocher avant qu'il ne quitte la ville.
10:43Nous l'avons donc ramassé.
10:45— Bon Dieu !
10:46— Excès de vitesse, jette d'étritus sur la route, conduite imprudente, tentative de corruption.
10:52— Un instant !
10:54Coupe le juge qui, écrasant ses phalanges sur le bureau,
10:57se racle la gorge avant de hurler d'une voix de stentor.
11:00— L'audience est ouverte. Poursuivez, agent.
11:05Entrave à l'exercice des fonctions d'un officier.
11:08Tentative d'agression et, comme vous avez pu le voir, monsieur le juge,
11:12le type est tombé par terre d'ivresse.
11:16Ashley s'arrête pour reprendre son souffle.
11:19Le juge hoche pesamment la tête et masse l'étendue dégarnie de son crâne.
11:25— Eh bien ! répète-t-il, visiblement satisfait.
11:31Puis il tourne ses yeux envris vers Garvin.
11:34— Avez-vous quelque chose d'important à dire ?
11:38— Mais voyons, c'est du brigandage !
11:41bredouille Garvin.
11:42Tout cela est foudre.
11:43De toutes ces prétendues charges, pas une n'est vraie, monsieur le juge.
11:46J'ai entendu parler de cet endroit, mais je n'aurais jamais cru.
11:49— Ahem ! dit le juge en souriant.
11:52— Enfance à la cour !
11:54— Très bien, très bien, répond alors Garvin, d'un air effrayé,
11:58levant une main en signe de dénégation.
12:00D'accord, tout ce que vous voudrez.
12:02Combien ?
12:04Tandis que le juge griffonne quelque chose sur un morceau de papier,
12:08Ashley et Lem l'observent le souffle court.
12:12Garvin, lui, jette un bref coup d'œil vers la porte ouverte.
12:16Mac doit être juste là, dehors, à l'écoute.
12:20Quant au magnétophone dans sa poche,
12:23il doit avoir enregistré le moindre mot de cette instructive discussion.
12:29Garvin sourit intérieurement.
12:32— Bon, dit le juge finalement,
12:35j'estime que ça va chercher dans les deux cents dollars.
12:40Les trois hommes regardent Garvin.
12:43Ce dernier frémit.
12:45— C'est...
12:47commence-t-il...
12:48C'est ça et pas autre chose !
12:51grogne le juge.
12:52Deux cents dollars ou deux cents jours de prison, à vous de choisir.
12:57Garvin, qui sort son portefeuille,
13:00le laisse tomber volontairement sur le plancher.
13:02Comme il se baisse pour le ramasser,
13:04Ashley le devance.
13:05Le policier se redresse, le portefeuille dans les mains.
13:08Portefeuille qui contient une grosse liasse de billets.
13:12— Vous avez vu ça, juge ?
13:14s'exclame-t-il.
13:17Le juge, tendant la main, se fait remettre le portefeuille et,
13:20à son tour, glisse un oeil à l'intérieur.
13:24Puis il s'éclaircit la gorge.
13:26— A la réflexion, monsieur,
13:29je crains que votre amende ne soit un petit peu plus élevée.
13:34Une ou deux choses m'ont échappé tout à l'heure.
13:36Alors, disons trois cents dollars.
13:39— Trois cents dollars ?
13:41proteste Garvin.
13:43— Et vous vous en tirez bien ?
13:45lui répond le juge.
13:47Lem, l'autre agent, intervient alors.
13:51— Pourquoi on ne lui prendrait pas tout ?
13:53Qu'est-ce qui s'y oppose ?
13:54Ce type n'ira pas se plaindre.
13:56Qu'est-ce qu'il pourrait faire ?
13:58Un silence.
14:00Puis le juge murmure.
14:02— Je pense que voilà une observation bien pertinente, Lem.
14:08La coupe est pleine, et même plus que pleine,
14:11songe Garvin, tout en reculant vers la porte
14:13pour se mettre hors d'atteinte.
14:15Tirant le magnétophone de sa poche,
14:16il l'arrête avec un déclic,
14:18puis l'agit sous le nez des trois comparses.
14:20— Qu'est-ce que c'est que ça ?
14:22s'étonne Lem.
14:24— Un gentil petit truc,
14:25qui, voleur que vous êtes,
14:27va vous amener derrière les barreaux pour une longue,
14:29une très longue période,
14:31répond Garvin d'un ton sec.
14:33— Hâche les bégayes.
14:34— Vous ne pouvez pas.
14:35— Oh que si, je le peux, mon vieux !
14:37lui dit Garvin.
14:38— Chaque mot que vous avez prononcé, bande d'escrocs,
14:41est enregistré là,
14:42toutes les charges montées de toutes pièces,
14:44et plus particulièrement,
14:46cette dernière idée de me prendre tout mon argent.
14:48Pas vrai, juge ?
14:51Le visage gras du juge est luisant de sueur.
14:54— Qui êtes-vous ?
14:56demande-t-il.
14:57— Lancez-moi ce portefeuille, vite !
15:00répond simplement Garvin.
15:02Le juge s'exécute,
15:03et Garvin lui montre alors une carte d'aspect officiel.
15:07— Bureau criminel d'État !
15:09dit-il laconiquement.
15:11— Satisfait ?
15:13— Mon Dieu ! s'exclame Lem, le souffle court,
15:16tandis que Hâchelet, pour sa part,
15:18semble sur le point de s'évanouir.
15:20Le juge ouvre et referme la bouche
15:22comme un poisson hors de l'eau,
15:23et finit par demander.
15:25— Eh bien, est-ce que nous ne pourrions pas nous entendre ?
15:30— Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
15:32demande Garvin.
15:34Prenant une petite clé dans la poche de son pantalon,
15:37le juge ouvre le tiroir de son bureau,
15:39dont il extrait une boîte métallique
15:41pleine de grosses liasses de billets.
15:44— J'ai là près de deux mille dollars !
15:47explique-t-il.
15:48— Tentative de corruption d'un fonctionnaire, hein ?
15:51ironise Garvin.
15:53— Voyons, voyons, restons sérieux.
15:55— Mais je suis sérieux !
15:57réplique Garvin en indiquant la porte d'un mouvement du menton.
16:00— Allez, en route, les enfants !
16:02En route pour la prison de Capital City !
16:05Le juge sort alors du tiroir une autre boîte métallique
16:08qui contient un autre magot.
16:11— Trois mille dollars !
16:13gémit-il.
16:15— Combien de temps vous a-t-il fallu pour amasser tout ça ?
16:19s'informe Garvin.
16:21— Combien de pauvres types, vous et vos acolytes,
16:24avez-vous détroussés ici dans ce tribunal bidon ?
16:27— Oh, je vous en prie, pas de sermons !
16:29proteste le juge.
16:31Ashley, entre-temps, vient de se glisser derrière Lem.
16:34Soudain, il bondit en direction de Garvin,
16:36braquant un gros Colt 45 sur lui.
16:38— Imbécile ! s'écrit alors Ashley.
16:40— Croyez-vous que nous allons nous laisser traîner en prison
16:43comme un troupeau de moutons ?
16:45— Regardez plutôt derrière vous, mon vieux,
16:47réplique Garvin.
16:49Max se tient sur le seuil,
16:51braquant lui-même son revolver sur l'agent.
16:54Ashley lâche alors son calibre 45
16:57et recule précipitamment.
17:00— Et vous, Lem ? demande alors Garvin.
17:03Lem, à son tour,
17:05laisse son revolver tomber sur le plancher
17:08avec un bruit sourd.
17:10Tandis que Max tient les trois hommes en respect,
17:13Garvin s'avance jusqu'au bureau,
17:16rafle l'argent et le four dans ses poches,
17:19les bourrant à l'extrême.
17:21Puis, faisant demi-tour, il marche vers la porte.
17:24— Qu'est-ce que vous allez faire de nous ?
17:27demande alors le juge.
17:30— Vous accordez un répit
17:32que vous ne méritez pourtant pas,
17:34répond seulement Garvin
17:36avant de sortir en compagnie de Mac.
17:39Quelques instants plus tard,
17:41les deux hommes dans la Porsche
17:43foncent vers l'autoroute.
17:45Mac jette un regard vers l'arrière.
17:48— Ouf ! dit-il en s'essuyant le front.
17:51Ils ne nous ont pas poursuivis.
17:53Quel travail que de gagner sa vie !
17:55Garvin sourit légèrement.
17:57— Quel travail peut-être,
17:59mais reconnais qu'en très peu de temps,
18:01on gagne bien notre vie.
18:03— Tu crois qu'ils t'ont vraiment pris
18:05pour un flic d'État ?
18:07demande Mac quelques kilomètres plus loin.
18:09— Ma foi, répond Garvin
18:11avec un haussement d'épaule,
18:13cette vieille carte militaire
18:15a l'air passablement officielle.
18:17Tu veux que je te dise quelque chose ?
18:19J'ai bien envie de mettre cette bande magnétique
18:22que nous détenons dans une petite boîte
18:24et de l'envoyer par la poste au flic de l'État.
18:27De tous les escrocs que j'ai jamais connus,
18:30ces trois-là sont vraiment les pires.
18:33Mac hoche la tête, l'air hésitant.
18:36— Si tu tiens à envoyer cette bande à quelqu'un,
18:39ouais,
18:41prends bien garde d'enlever auparavant
18:44toutes les empreintes digitales
18:46qui pourraient y avoir dessus.
18:48Sous-titrage Société Radio-Canada
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