Guillaume Perrault à propos de Jean-Marie Le Pen : « Je ne pense pas que la conquête du pouvoir national était sa priorité. Une de ses pulsions était la quête de l'honorabilité. [...] Il avait une conception dynastique de son parti.»
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00:00Je ne pense pas que la conquête du pouvoir national ait été sa priorité.
00:04Je ne pense pas qu'il ait jamais cru qu'il serait un jour président de la République.
00:07Il avait des pulsions un peu contradictoires.
00:10Une de ses pulsions, c'était la quête de l'honorabilité.
00:13Et donc, il aurait bien aimé être président de groupe parlementaire pendant 25 ans,
00:18être reconnu comme un parlementaire important.
00:22C'est pour ça qu'il parlait toujours de ses années de députation entre 1956 et 1962 avec nostalgie.
00:27Ce n'est pas seulement parce que c'était sa jeunesse.
00:28Il y avait cet aspect désir de respectabilité et une conception de la vie politique très quatrième république.
00:35Mais la conquête du pouvoir pour et par sa fille, ça, ça l'intéressait ?
00:40Il s'était projeté dans une victoire éventuelle de Marine ?
00:43Il voulait évidemment que l'affaire familiale reste dans la famille.
00:48Donc, il avait une conception dynastique de son parti.
00:52Et évidemment, il a posé pour que sa fille, et non pas Bruno Golnich,
00:56parce qu'il n'y avait d'ailleurs pas grande incertitude entre eux dans le match en 2011,
01:00lui succède.
01:02Donc, il était plutôt fier et plutôt content, malgré leurs frictions,
01:06que sa fille lui succède et que le parti, du coup, se pérennise.
01:09Démentant d'ailleurs un pronostic qui avait été longtemps fait
01:13par toutes sortes d'observateurs qui voulaient que le FN ne survivrait jamais à son fondateur.
01:18Je l'ai entendu 100 fois.
01:19Le FN ne peut pas survivre à son fondateur.
01:21Pourquoi ? Parce que c'est un parti fasciste, disait-on, disait-on.
01:23Et donc, un parti fasciste, par définition, ne survit pas à son fondateur.
01:26Constat qu'il a survit à son fondateur.