Le 12 décembre 2024, les projecteurs sont braqués sur Bruno Le Maire. L'ex-ministre de l'Économie et des Finances est convoqué à l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur le dérapage du déficit public en 2023 et 2024. Il fait face à la commission des Finances, qui s'est dotée des pouvoirs d'une commission d'enquête, et qui veut comprendre les raisons de l'écart entre le déficit prévu pour 2024, qui devait revenir à 4,4% et la réalité d'un déficit, qui pourrait atteindre 6,1%, soit plus de 50 milliards d'euros de décalage. Dès le début de son audition, l'ancien ministre des Finances prend un ton offensif Il assume ses sept ans à Bercy, nie toute faute et accuse les oppositions d'irresponsabilité budgétaire.
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00:00Il est très facile de faire porter sur mes seules épaules la responsabilité de la dégradation des comptes publics en 2023 et en 2024.
00:20Si facile que tout le monde ou presque, depuis mon retrait de la vie publique, a emprunté ce chemin dans un unanimisme suspect, indigne de notre démocratie.
00:32Bonjour et bienvenue sur LCP. Dans cet épisode, retour sur une audition marquante. Nous sommes le 12 décembre. Les projecteurs sont braqués sur Bruno Le Maire.
00:42L'ex ministre de l'économie et des finances est convoqué par la représentation nationale. Il doit s'expliquer sur le dérapage du déficit public.
00:50Bruno Le Maire est face au député de la commission des finances, laquelle s'est constituée en commission d'enquête et veut donc comprendre les raisons de l'écart entre le déficit prévu pour 2024, 4,4%,
01:04et la réalité du déficit qui pourrait atteindre jusqu'à 6,1% au final, soit plus de 50 milliards d'euros de décalage.
01:14Dès le début de son audition, l'ancien ministre prend un ton offensif et accusateur. Il nie toute faute, toute dissimulation.
01:24Cette assemblée taxe, dépense, censure. Elle vote toutes les dépenses nouvelles. Manière un peu baroque de redresser les comptes.
01:36Elle supprime toutes les économies. Manière un peu surréaliste de maîtriser les déficits. Elle a depuis longtemps perdu le sens des réalités économiques et budgétaires.
01:48Elle a même perdu au passage le budget de 2025, qui est la première victime collatérale de la censure.
01:54La seconde victime, elle est déjà connue. Ce sera le rétablissement rapide des comptes publics. Que de temps perdu.
02:04Alors évidemment, il faut quand même donner le change. Il faut quand même faire semblant de vouloir réduire la dette et les déficits pour sauver des apparences.
02:12Donc suivant les orientations des groupes, un coup on joue avec des artifices, un coup on joue avec le feu. Au NFP, on aime jouer avec le feu.
02:21Donc on multiplie les taxes, les impôts, les prélèvements de toutes sortes, dans un pays qui a déjà le triste record de la pression fiscale en Europe.
02:30On fait croire que seuls les riches seront taxés, mais on prévoit une augmentation de 1 point des charges sur tous les salaires, même les salaires les plus modestes.
02:38On invente le travail qui paye moins, le travail qui ne paye plus. Monsieur Mélenchon connaît son histoire.
02:45Il sait que toutes les révolutions en France ont été précédées par un mouvement de colère contre les impôts.
02:52Alors lui et ses affidés chargent à mort la barque fiscale, dans le secret espoir de voir se lever le vent de la révolution, de renverser maintenant le gouvernement et demain le président de la République.
03:05Pour le président de la République, vous trouverez sur votre chemin tous ceux, moi le premier, qui croient encore dans la force de nos institutions.
03:14Pour le gouvernement, en revanche, nous y sommes. Avec l'aide de qui ? Avec la complicité du Rassemblement national, qui, lui, préfère les artifices.
03:25Une pincée de lutte contre la fraude, un poil de migrants en moins et hop, les déficits ont disparu, comme par magie et sans effort.
03:34Parce que le déficit est toujours la faute des autres, jamais notre responsabilité collective à tous.
03:42Madame Le Pen a voté la censure sous le regard attendri au balcon de l'Assemblée nationale de M. Mélenchon, qui jubilait.
03:50Triste jubilation des extrêmes qui aggrave la situation de la France.
03:56A quel moment a-t-il été sérieusement question du redressement des comptes de la nation dans vos débats ? Jamais.
04:04Où avez-vous proposé et documenté des économies durables, sérieuses, significatives dans vos débats ? Nulle part.
04:15Alors oui, je suis responsable devant nos compatriotes de tous mes actes, de toutes mes décisions, de tous mes choix comme ministre des Finances.
04:24Je suis responsable des dépenses que nous avons engagées pour faire face au Covid et à la crise inflationniste.
04:31Je suis responsable des erreurs de prévision sur les recettes de mes services qui étaient sous mon autorité et qui ont été documentées devant vous par les directeurs des administrations.
04:41Je suis responsable des économies que nous avons décidées, présentées, engagées début 2024 et que vous avez toutes combattues et rejetées.
04:53Jamais, en revanche, jamais vous ne me ferez porter la responsabilité de cet aveuglement collectif qui vous interdit de voir une chose simple.
05:02Ni les impôts, ni les bouts de ficelle ne régleront le problème de la dette et des déficits en France qui remontent à 50 ans.
05:09Notre chômage de masse, notre effondrement industriel depuis 1980, notre modèle social, le poids des retraites sont la seule véritable explication de la situation où nous sommes.
05:23Ils sont le fruit des erreurs économiques des décennies passées car les erreurs de politique économique se payent cher et elles se payent longtemps.
05:33La retraite à 60 ans, les 35 heures, les embauches massives de fonctionnaires, la multiplication des échelons administratifs, des autorités indépendantes, des commissions, des agences, tout cela a un coût.
05:45La dette que nous remboursons maintenant au prix fort. Nous avons financé à crédit les promesses de tous ceux qui refusent les réalités économiques.
05:55Et nous continuerons de financer à crédit notre modèle si nous revenons sur la réforme des retraites et si vous redistribuez toujours plus nos richesses nouvelles.
06:04Qui seront les débideurs ? Les jeunes qui sont les grands sacrifiés de la dette.
06:09Les actifs qui se saignent pour payer des retraites de plus en plus coûteuses et indexées sur les prix quand leurs salaires ne sont pas indexés sur les prix.
06:18Que peut devenir une nation qui désespère ses jeunes et qui épuise ses travailleurs ?
06:24La seule solution durable au problème des déficits et de la dette est donc dans la transformation en profondeur de notre modèle économique et social.
06:33En sept ans, nous avons engagé ce chantier. Nous avons transformé un modèle économique et social à bout de souffle, réformé les retraites, réformé le marché du travail, créé 2,5 millions d'emplois.
06:46Nous avons fait venir des investisseurs. Nous avons ouvert des usines. Nous avons baissé les impôts. Nous avons valorisé le travail.
06:53Nous avons généré une croissance depuis 2017 supérieure en moyenne à celle des Allemands ou des Britanniques. Nous avons fait donner les forces économiques de la nation.
07:02Pas assez, certainement. Sur une durée très courte, certainement aussi.
07:08Mais au moins, venons-nous commencer à remettre la France sur les bons rails. Ceux de la formation par alternance, du travail, du travail, du travail et de la production.
07:20Lors de cette audition devant la Commission des finances, Bruno Le Maire maintient sa ligne de défense.
07:25Il justifie l'écart dans les prévisions par une erreur d'évaluation des recettes commises par les services de Bercy et due à l'épidémie de Covid et à la crise inflationniste après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
07:37Loin de tout mea culpa, l'ex-Grand Argentier défend la politique économique et budgétaire qu'il a menée pendant sept ans à Bercy.
07:45Des propos aux accents de réquisitoire contre certains députés qu'il accuse d'irresponsabilité.
07:53En sept jours, avec la censure, vous avez fait dérailler à nouveau la France.
08:00Devant qui est-ce que je prends la parole ce matin ?
08:02Je parle devant des parlementaires qui viennent de voter en commission 60 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2025,
08:09après avoir proposé tous groupes confondus plus de 400 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2024.
08:16Et vous dites vouloir rétablir les comptes publics. Hypocrisie.
08:20Je parle devant des parlementaires qui ont combattu le nouveau pacte de stabilité européen.
08:25Je parle devant des parlementaires qui, à de rares exceptions près, ont tous voulu alourdir la facture des mesures exceptionnelles de soutien face au Covid,
08:32et qui refusent maintenant de sortir de ces mesures.
08:35Je parle devant des parlementaires qui se précipitent aux 20 heures pour annoncer que les retraites seront bien revalorisées au 1er janvier.
08:41Et vous dites vouloir réduire le poids de la dette. Hypocrisie.
08:45Je parle devant des parlementaires qui prétendent vouloir le bien de nos compatriotes,
08:48mais qui offrent à longueur de séances publiques le spectacle des invectives, des menaces verbales et du bruit.
08:54Hypocrisie.
08:55Dans ces moments exceptionnels, il aurait fallu le courage du compromis.
08:59Vous avez choisi la surenchère.
09:01Il aurait fallu de la sérénité.
09:03Vous avez choisi le désordre.
09:05Il aurait fallu de la stabilité.
09:07Vous avez choisi la fuite en avant.
09:10Quel est le risque maintenant ?
09:12Pas la faillite financière, immédiate et brutale.
09:17Nous en sommes pour le moment protégés par la zone euro que certains naguères voulaient quitter et que beaucoup continuent de critiquer.
09:24Le vrai risque est ailleurs.
09:26Ce sont les taux.
09:28Lentement mais sûrement, nous serons étranglés par le nœud coulant des taux d'intérêt qui rendent le financement de notre dette de plus en plus coûteux.
09:36Demain, la charge du remboursement de la dette sera notre premier poste de dépense.
09:40Pas les hôpitaux, pas les écoles, pas les enseignants, pas les universités.
09:45Pas la défense pour faire face au retour de la guerre en Europe.
09:48Pas la lutte contre le réchauffement climatique.
09:50Non, ce sera par aveuglement collectif la charge de la dette.
09:55La France ne risque pas la mort subite.
09:58La France risque la mort lente.
10:01Pour prévenir ce risque, nous avons engagé le redressement des comptes en 2017.
10:06Nous sommes revenus sous les 3% en 2018 et en 2019.
10:10Et nous sommes sortis de la procédure pour déficit excessif pour la première fois depuis 11 ans.
10:16En 2020, 2021 et 2022, nous avons été rattrapés par la crise économique la plus grave depuis 1929, le Covid.
10:24Nous avons fait le choix de la protection maximale pour sauver notre économie et sauver nos emplois.
10:30Nous avons protégé notre potentiel fiscal.
10:33Par conséquent, notre capacité à renflouer les comptes en sortie de crise.
10:38Alors oui, ces mesures de protection massive ont un coût, environ 15 points de dette supplémentaire.
10:43Permettez-moi de rappeler une chose.
10:45De 2008 à 2010, cela a été 35 points de dette supplémentaire pour sortir de la crise financière.
10:5215 points de dette donc pour faire face au Covid, à la crise énergétique et la flambée des prix.
10:5915 points de dette pour sauver des milliers d'entreprises, des centaines de milliers d'emplois, des compétences, des savoir-faire uniques,
11:05des artisans, des commerces, des boutiques, des hôtels, des restaurants, des sites industriels que nous avons mis parfois 50 ans à développer.
11:1415 points de dette pour éviter à nos compatriotes une explosion de leur facture de gaz ou d'électricité.
11:2015 points de dette pour éviter que des territoires entiers ne sombrent dans la misère et le chômage de masse.
11:26A-t-on déjà oublié ?
11:28Et qui peut critiquer ?
11:30Certainement pas vous.
11:32Vous demandiez toujours plus.
11:34La dette Covid est notre dette collective.
11:38Elle aurait été deux fois plus importante si je vous avais écouté.
11:42En 2022 et en 2023, sur ma proposition, nous avons engagé la sortie de ces dispositifs exceptionnels.
11:49Qui était pour ici ?
11:51Les députés de la majorité précédente en face de moi.
11:54Qui d'autre ?
11:56Personne.
11:58Est-ce que nous aurions pu et dû sortir encore plus rapidement de ces dispositifs ?
12:01Est-ce que des mesures d'économie plus fortes, plus radicales auraient été justifiées ?
12:05Certainement, et d'ailleurs j'en ai proposé un certain nombre.
12:08Mais vous reconnaîtrez avec moi que jamais je n'ai trouvé nulle part le soutien nécessaire pour faire adopter ces mesures.
12:15Fin 2023 et demi-2024, alors que nous étions engagés dans le redressement des comptes,
12:21nous avons dû faire face, comme en Allemagne, à une perte brutale de recettes fiscales à hauteur de 42 milliards d'euros.
12:28Des dépenses nouvelles des collectivités locales à hauteur de 12 milliards d'euros sont venues alourdir la facture.
12:34Il a donc fallu prendre des décisions d'économie drastiques, rapides, impopulaires, pour tenir les comptes.
12:42Toutes ces décisions, je les ai proposées au Président de la République, à Elisabeth Borne et à Gabriel Attal.
12:49Nous les avons prises et je les ai assumées publiquement.
12:5325 milliards d'euros au total.
12:5525 milliards d'euros sous forme d'annulation de crédits, de sortie du bouclier tarifaire sur l'électricité,
13:01de doublement de la franchise sur les médicaments ou de prélèvement sur les énergéticiens ou de taxation des rachats d'actions.
13:0725 milliards d'euros qui représentent un montant inédit de corrections budgétaires en cours d'année.
13:13Nous avons fait face.
13:1525 milliards d'euros qui auront été au bout du compte les seules économies de 2024.
13:20Populaires ces décisions ? Certainement pas.
13:24Nécessaires ? Certainement.
13:27La plupart de ces mesures ont été prises par décret.
13:30D'autres auraient pu être prises par une loi de finances rectificative.
13:35Au printemps 2024, la voie du projet de loi de finances rectificative me semblait la seule manière de mettre la question des finances publiques au cœur du débat politique.
13:46Chacun le sait, chacun se fera son idée.
13:50Mais quel que soit le vecteur, une chose est sûre.
13:53Toutes ces économies, vous les avez écartées d'un revers de la main.
13:57Vous avez même exigé de revenir dessus.
14:01Alors qui êtes-vous pour juger ?
14:04La dégradation des comptes s'est poursuivie à l'été 2024.
14:08A ce moment, je ne disposais plus ni des leviers, ni de la légitimité pour prendre de nouvelles mesures de redressement efficaces et rapides.
14:17Après la dissolution, la gestion des affaires courantes ne me permettait pas de prendre des mesures à la hauteur de la situation.
14:24En septembre 2024, j'ai quitté le ministère des Finances en laissant avec Thomas Cazenave un plan de rétablissement des comptes qui permettait à date de contenir le déficit public autour de 5,5% en 2024.
14:37Il proposait de nouvelles mesures courageuses.
14:40L'augmentation de la franchise sur les consultations médicales ou une nouvelle réforme de l'assurance chômage, par exemple.
14:47Il ne proposait en revanche aucune augmentation d'impôts.
14:53Car je n'ai pas changé d'avis depuis sept ans.
14:56La solution est dans la croissance et dans la baisse des impôts.
15:00La solution n'est certainement pas dans les augmentations d'impôts.
15:05Monsieur le Président, monsieur le rapporteur général, messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés.
15:10Il est très facile de faire porter sur mes seules épaules la responsabilité de la dégradation des comptes publics en 2023 et en 2024.
15:20Si facile que tout le monde ou presque, depuis mon retrait de la vie publique, a emprunté ce chemin dans un unanimisme suspect indigne de notre démocratie.
15:33Facile mais faux.
15:35La dégradation brutale des comptes publics en 2023 et en 2024 tient avant tout, et vous le savez tous, à une erreur de prévision des recettes liées à la crise du Covid et à la crise inflationniste.
15:46Nous avons réagi vite, nous avons réagi fort, la plupart du temps contre vous.
15:52Facile mais vain, car il aurait été infiniment plus utile de nous mettre d'accord sur des mesures d'économie nécessaires pour faire face à cet accident et redresser la trajectoire de nos comptes.
16:06Facile mais dangereux, car nous risquons de passer à côté du seul débat essentiel, celui du modèle économique qui permettra à la France de réduire sa dette,
16:16de retrouver sa pleine souveraineté financière et de voter enfin pour la première fois depuis un demi-siècle un budget à l'équilibre.
16:25Hélas, nous en sommes loin. Hélas, nous nous en éloignons.
16:29Après cette diatribe lancée aux députés qui enquêtent sur le dérapage du déficit public, c'est au tour du président de la commission des finances, Éric Coquerel, de prendre la parole,
16:38suivi par le rapporteur Éric Ciotti. Tous deux vont adopter un ton très offensif en réponse à Bruno Le Maire.
16:47Cette politique de l'offre n'a pas eu les effets que vous nous aviez annoncés. Sur l'emploi d'abord, vous défendez un bilan, 2 millions d'emplois créés.
16:53Mais lorsque l'on y regarde de plus près, 38% des créations d'emplois marchands depuis 2017 sont en fait des apprentis.
16:59Entre 2017 et 2022, le nombre d'auto-entrepreneurs a augmenté de 700 000, je le rappelle, à partir d'un amendement qui avait été voté ici dans le projet de loi de finances rectificative 2017.
17:09C'est un des premiers amendements qui a été proposé par la majorité, qui doublait le plafond autorisé pour les auto-entrepreneurs et qui a expliqué l'explosion de ceux-ci.
17:172 millions de travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté. Pour 2025, ce sont 143 000 qui devront être détruits et le taux de chômage devrait remonter à 8% fin 2025.
17:25Au regard de ces chiffres, estimez-vous que votre politique ait permis de créer autant d'emplois que vous le dites ?
17:32C'est-à-dire plus que vous ne le dites, M. le Président, parce que vous avez dit que nous avons créé 2 000 emplois. Nous en avons créé 2,5 millions.
17:38Et je constate que dans les discussions que nous pouvons avoir, y compris les discussions politiques, le chômage n'est plus un sujet.
17:45Nous avons le triste privilège de faire partie des doyens de cette assemblée, M. le Président, avec le rapporteur général et un certain nombre d'autres personnes, mais peu nombreux finalement dans cette commission.
17:57Je me souviens d'un temps pas si lointain où le chômage de masse était la préoccupation numéro 1 des parents et des grands-parents en France,
18:06où tout le monde vivait avec l'angoisse au ventre de ne pas avoir un emploi pour son fils et un emploi pour sa fille.
18:13Ce temps-là, il est révolu. Et il est révolu grâce aux décisions de politique économique que nous avons prises qui ont permis la création de 2,5 millions d'emplois.
18:22Il y a 700 000 apprentis, mais tant mieux. Il est évident que l'une des voies qui permettra à la France de se redresser, c'est la valorisation de l'apprentissage.
18:31C'est la valorisation de tous les métiers industriels, les métiers de la main.
18:37J'ai toujours défendu cette idée simple que l'intelligence de la main vaut l'intelligence de l'esprit.
18:41Et qu'en engageant tous nos jeunes dans la même voie universitaire, on fait une erreur fondamentale pour l'avenir du pays.
18:49Vous nous dites que le seuil de pauvreté touche aujourd'hui un nombre important de travailleurs.
18:55Moi, ce que je sais, M. le Président, c'est qu'il y a 14% de personnes qui sont sous le seuil de pauvreté en France et que c'est un scandale dans un pays développé comme le nôtre.
19:05Mais si vous prenez le chiffre des chômeurs, c'est 34% de chômeurs qui sont sous le seuil de pauvreté.
19:12Donc quand on combat le chômage et quand on crée du travail pour tous en France, comme nous l'avons fait depuis 7 ans, on combat la pauvreté qui est un scandale dans une grande nation comme la France.
19:23Enfin, sur la fin de la politique de l'offre, je suis bien obligé de constater que depuis plusieurs mois qu'elle est mise à l'arrêt, on ne peut pas dire que ça donne des résultats concluants sur l'activité économique du pays.
19:35Le descriptif que je fais de ces 2 millions de travailleurs dont on voit qu'il y a 2 millions d'emplois créés, pour eux, c'est des emplois réels.
19:45Le descriptif que je vous fais, y compris les travailleurs pauvres très importants, ça ne vous inspire pas spécialement de commentaires sur la qualité de ces emplois ?
19:54Mon commentaire, M. le Président, c'est qu'il faut bien commencer par quelque chose.
19:58Et la première chose par laquelle il faut commencer, c'est créer des emplois.
20:01Tous ceux qui promettent bons et merveilles et qui ont détruit des emplois à force de vouloir inventer des emplois qui seraient parfaits sont responsables du chômage de masse dans notre pays.
20:10Ce que je sais, c'est que nous avons tourné la page du chômage de masse depuis 7 ans.
20:17Ce que je sais, c'est que nous avons le taux d'emploi aujourd'hui qui est le plus élevé depuis 1975.
20:22C'est une réalité chiffrée.
20:24Est-ce qu'il faut, dans un deuxième temps, améliorer ces emplois, améliorer les perspectives de rémunération et améliorer la formation ?
20:31Certainement. Mais mieux vaut faire les choses dans le bon ordre, créer des emplois et les améliorer plutôt que les détruire.
20:37Vous avez sans arrêt dit que les baisses d'impôts étaient censées être autofinancées par des hausses de recettes puisqu'elles devaient favoriser la croissance et l'emploi.
20:46Vous avez parlé de la réussite du fait que, quelque part, les mauvais résultats de ce que j'ai compris seraient plutôt le fait que la politique de l'offre a déraillé.
20:54Pour autant, ce n'est évidemment pas une politique de la relance par la demande, notamment, qui est à l'œuvre dans ce pays depuis des mois.
21:01Or, un des objectifs prioritaires que vous étiez fixés était la baisse des déficits.
21:06Et donc la dernière prévision est de 6,1%.
21:10Donc ma question, c'est est-ce que vous considérez que cette politique fiscale, qui a consisté justement à accroître la baisse des recettes,
21:18et notamment tous les chiffres au monde en faveur quand même des plus fortunés de nos concitoyens ou en tout cas de manière plus importante,
21:27est-ce que vous estimez que, rétrospectivement, tout ça est une réussite par rapport au déficit ?
21:36Il n'y a jamais de réussite totale ni d'échec définitif. Vous trouverez l'auteur de cette citation.
21:45Je considère que la baisse des impôts est une nécessité absolue dans notre pays.
21:50Je considère que nous avons la pression fiscale la plus lourde de tous les pays européens, sur les ménages comme sur les entreprises,
21:58et que donc les Français sont fondés de dire stop avec les impôts, stop avec les taxes, stop avec les nouveaux prélèvements obligatoires.
22:08Si on veut libérer les forces économiques du pays, si on veut redonner confiance aux gens dans le travail et dans la capacité à vivre dignement de son travail,
22:17oui, il faut réduire les impôts, les taxes et les prélèvements dans notre pays.
22:22Je regarde d'ailleurs sur les recettes d'impôts sur les sociétés. Nous avons baissé les taux, nous avons maintenu les taux à 25% contre vents et marées,
22:34y compris la période du Covid, y compris la période de l'inflation, et nous avons eu des recettes d'IS qui sont passées de 31 milliards en 2015 à 57 en 2023.
22:45Donc oui, je persiste et je signe. Notre responsabilité collective, c'est de regarder comment on va une dépense publique plus efficace,
22:54rendre aux Français ce qu'ils sont en droit d'attendre de leur contribution à travers les impôts et les taxes,
23:02et certainement pas d'augmenter leurs impôts, qui est toujours une solution de facilité.
23:06Est-ce que vous ne reconnaissez pas que, j'ai parlé des équilibres du système fiscal et d'imprévisibilité des rentrées fiscales.
23:13J'ai bien écouté votre audition par le Sénat. Vous y avez indiqué qu'il existait, je cite,
23:17« un mur entre l'évaluation des recettes et la décision politique pour éviter toute manipulation »,
23:21contrairement au niveau de la croissance, qui faisait l'objet d'un arbitrage politique au plus haut niveau de l'État,
23:26comme nous l'a bien rappelé Jérôme Fournel lors de son audition.
23:29Mais les auditions et les documents transmis montrent bien que ce mur est perméable à trois niveaux.
23:33Le niveau de croissance est une composante du niveau de recettes.
23:36Donc lorsque vous habiterez sur le taux de croissance, vous habitez par incidence sur le niveau des recettes.
23:40Ensuite, la composante de la croissance n'est pas un choix neutre.
23:43Estimer par exemple que les ménages allaient réduire leur épargne n'est pas un choix technique.
23:46C'est estimer que les conditions de vie sont satisfaisantes, les ménages n'ont pas à se prémunir contre l'avenir.
23:51C'est donc estimer que la politique économique fonctionne.
23:54Avec la baisse des salaires réels, les moins bien dotés sont obligés de désépargner.
23:57Quant aux ménages qui ont les moyens d'épargner, ils se restreignent de consommer pour constituer un matelas pour encaisser le choc qu'ils anticipent.
24:04Il était donc bien optimiste d'envisager une diminution du taux d'épargne.
24:14Enfin, la lecture des notes de vos anciens services montre bien des interventions du politique sur les hypothèses afin de rehausser le niveau des recettes.
24:21Dans le compte du 13 septembre 2023, on peut lire par exemple que des hypothèses sont prises pour remonter le taux de prélèvement obligatoire comme arbitré.
24:29Ou encore, dans celui du 18 octobre 2023, le Trésor proposait de s'écarter du consensus interdirectionnel sur les prévisions de recettes
24:37en prenant en compte une augmentation des recettes de plus de 0,6 milliard de TVA dans le PLFG 2023,
24:43en regard d'une légère surprise positive en août qui semble relativement défendable vis-à-vis du HCF.
24:48Je voudrais donc savoir si vous maintenez vos propos sur ce mur entre l'administration et l'eau politique.
24:55Oui, je les maintiens, M. le Président.
24:57Le ministre des Finances n'intervient à aucun moment sur l'évaluation des recettes fiscales.
25:04Alors, vous me dites que nous fixons l'évaluation de la croissance.
25:08Oui, je l'ai dit au Sénat, je le redis ici.
25:11On a eu suffisamment d'heures de débat ensemble sur le niveau de la croissance pour que je ne vous dise pas le contraire maintenant.
25:17Quand j'ai fixé le niveau de la croissance à 1% en 2023, dans cette même commission,
25:22tout le monde est tombé dessus en disant qu'on était trop optimistes, qu'il y aurait une récession.
25:26Je constate qu'au bout du compte, en 2023, on a fait 0,9 point de croissance, pas très loin de notre évaluation.
25:33En 2024, j'ai fixé la croissance à 1,4. Nous l'avons corrigée en février à 1,1.
25:38Vous aviez estimé que c'était trop élevé. C'est évidemment votre droit.
25:42Je rappelle que toutes les prévisions de croissance ont été validées par le Haut Conseil des finances publiques et considérées comme plausibles.
25:52Toutes.
25:54Je rappelle également que le Conseil constitutionnel, dans son avis de décembre 2023, a rejeté le grief d'insincérité sur notre budget et sur les prévisions de croissance.
26:04Alors, vous me dites que l'arbitrage sur les croissances conduit à un arbitrage sur les recettes.
26:10Vous avouerez que c'est quand même un tout petit peu jésuite.
26:13Oui, forcément, si nous fixons un taux de croissance, il va y avoir une incidence sur les recettes.
26:18Mais je ne fixe pas un taux de croissance pour gonfler les recettes.
26:21Je fixe un taux de croissance en fonction de ce que j'évalue être le potentiel de croissance de la France et ses capacités année après année.
26:28Et je constate une fois encore qu'année après année, sauf en 2020, nos prévisions se sont avérées proches de la réalité.
26:36Enfin, sur le rendement des taxes, la TVA de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt sur le revenu, je le redis, ce sont les services qui font l'évaluation du rendement des recettes.
26:48Et c'est évidemment beaucoup mieux comme ça.
26:50Parce qu'imaginez que le ministre commence à se mêler du rendement des recettes en disant « sur l'IS, j'ai prévu ça, moi je pense qu'il faut un milliard de plus ou deux milliards de plus ».
26:58Vous crieriez à la manipulation.
27:01Je pense qu'il est bon et sain d'avoir une séparation entre le politique et l'administratif sur l'évaluation du rendement des taxes et des impôts.
27:10J'ai quelques scrupules à vous poser des questions, puisque dans votre intervention très politique et très offensive, et finalement nous en comprenons les finalités puisque l'offensive est souvent un moyen de diversion.
27:31Il y a un propos, permettez-moi de vous le dire, qui m'a extrêmement choqué et qui confine finalement à une forme d'anti-parlementarisme, de populisme, comme certains convoquent à dessein et à de multiples reprises ce mot souvent galvaudé.
27:47C'est cette question que vous avez posée.
27:50Qui êtes-vous pour nous juger ?
27:53Monsieur le ministre, nous sommes les représentants du peuple français et nous exerçons notre mission constitutionnelle de contrôle, qui est peut-être la plus importante du Parlement.
28:04Et finalement cette phrase, elle traduit une forme de mépris, de condescendance, de certitude, qui permet de vous le dire, avec la longue amitié qui nous unit, nous avons milité dans des mêmes formations très longtemps.
28:24Très longtemps, ces défaits peuvent être regardés, vous avez participé à une primaire à un moment couronnée, j'allais le dire, j'allais rajouter qu'elle était couronnée de peu de succès, mais elle était dans le cadre d'une même famille politique.
28:44Ce que je veux souligner, monsieur le ministre, c'est que vous ne pouvez pas dire aujourd'hui qui êtes-vous pour juger.
28:52Vous avez dessiné un tableau à votre avantage et c'est totalement légitime.
28:58Vous avez dressé des constats de l'effondrement français que je peux partager.
29:03Quand vous évoquez la retraite à 60 ans, les 35 heures, la fin du nucléaire, ce sont des décisions dramatiques pour l'économie française qui, naturellement, ont coûté des centaines de milliards d'euros de dettes, de déficits, de pertes de productivité, de compétitivité pour nos entreprises, de pouvoir d'achat pour nos ménages.
29:27Mais quand même, monsieur le ministre, quand même, quand vous décrivez ce tableau idyllique de l'économie française, je voudrais vous rappeler que vous avez été ministre 7 ans, le seul ministre de l'économie du président Macron avant la dissolution.
29:48Vous avez beaucoup parlé de censure. Vous n'étiez plus dans cette assemblée, monsieur le ministre, mais vous avez beaucoup fait porter à cette censure, intervenue la semaine dernière, tous les maux que subit aujourd'hui l'économie française.
30:04Vous avez évoqué, sans doute omis d'évoquer le mot dissolution. Quand vous évoquez légitimement le risque sur les taux d'intérêt, et vous avez raison, c'est une menace extrêmement lourde, il ne vous aura pas échappé, bien entendu, vous étiez encore ministre, que le spread avec l'Allemagne s'est considérablement dégradé, 30 points de base, le jour même de la dissolution.
30:30En tout cas, le lendemain matin, instantanément. Et que la censure a plutôt conduit à le réduire, parce qu'elle aboutit à faire baisser un budget qui augmentait de 40 milliards d'euros les prélèvements obligatoires à la charge des entreprises et des ménages.
30:47Mais permettez-moi de vous dire que dans ces 7 ans, vous avez eu l'honneur d'être ministre de la France, comme nous, nous avons l'honneur d'être parlementaires et d'assumer ces responsabilités. La dette s'est accrue de 973 milliards d'euros. Les déficits commerciaux cumulés s'élèvent à 563 milliards d'euros.
31:11Les déficits publics s'élèvent à 1050 milliards d'euros. Le chômage, vous avez raison de souligner, et nous nous en réjouissons tous, la diminution du chômage, mais je rappelle que l'écart avec la moyenne des pays de l'Union européenne est de 1,6 point, et que seule l'Espagne, la Finlande et la Suède ont des taux de chômage plus élevés que la France dans l'Union européenne.
31:39Nous sommes à 7,6. La Pologne est à 2. L'Allemagne est à 5,5. Donc tout cela, monsieur le ministre, devrait appeler à un peu plus de modestie au regard d'une situation qui souligne quelque part l'effondrement économique français.
31:57La situation, elle est très grave. Vous l'avez légitimement et parfaitement décrite, mais j'ose vous rappeler que vous en êtes plus que responsable. Vous en êtes comptable, puisque vous avez géré cette économie depuis 7 ans.
32:13Je ne comptais pas faire ce préambule, mais la teneur de votre intervention, qui, je vous le redis, m'a profondément surpris et choqué, m'a invité à porter ce message de rectification.
32:28Ceci étant dit, monsieur le ministre, je voudrais vous interroger. Mes collègues de la Commission des finances, le rapporteur général, le feront tout autant que moi tout au long de cette audition, et je leur laisserai faire.
32:41Mais quelques points néanmoins, monsieur le ministre. Sur les deux dérapages de 2023-2024 de tous nos comptes publics, pourquoi, alors que la direction générale du budget et du Trésor vous adressent une note le 7 décembre 2023,
33:05vous n'engagez pas les mesures correctrices dans le projet de loi de finances pour 2024 ? Il était encore temps. Pourquoi, parallèlement, vous maintenez jusque tard dans l'année 2024 une prévision de croissance à 1,4 que tout le monde, et c'était le consensus des économistes, jugeait irréaliste ?
33:33Première famille de questions. Monsieur le ministre, je vous laisse peut-être répondre sur ce point, puis je souhaiterai évoquer ensuite peut-être les questions sur les arbitrages qui ont conduit à l'absence de PLFR.
33:52Merci, monsieur le rapporteur. Il ne vous a pas échappé que je ne suis ni un grand fan de la dissolution, ni un grand fan de la censure, parce que je suis un grand fan de la stabilité, et que je considère que la stabilité de la politique économique et fiscale, c'est la seule manière d'obtenir des résultats durables, solides dans notre pays et pour nos compatriotes.
34:17Vous avez parlé des spreads. Je tiens juste à rappeler que lorsque j'étais ministre des Finances, sauf pendant la période du Covid, les spreads entre la France et l'Allemagne sont restés stables autour de 25 points, quand ils ont bondi jusqu'à 90 points à la suite des événements politiques et 70 points aujourd'hui.
34:37Donc oui, effectivement, je suis en droit de poser cette question qui est de vous pour juger.
34:40Quels événements politiques, monsieur le ministre ?
34:42Je viens de m'exprimer, monsieur le rapporteur. Je ne suis ni un fan de la dissolution, ni un fan de la censure, car je suis un fan de la stabilité et qu'il n'y aura pas de reconstruction économique française sans cette stabilité que, d'ailleurs, nous avons garantie pendant 7 ans.
34:59Et pendant 7 ans, avec le président de la République, que vous le vouliez ou non, les chiffres sont têtus.
35:05Nous avons le taux d'emploi le plus élevé que nous ayons obtenu depuis 40 ans.
35:11Nous avons rouvert des usines dans un pays qui les fermait par série entière.
35:17Nous avons recréé des filières de production et des filières de formation, notamment dans le nucléaire auquel vous êtes si attaché.
35:24C'est nous qui avons relancé le nucléaire.
35:27Nous avons ouvert des possibilités nouvelles, je le redis, dans les batteries électriques, dans les véhicules électriques, dans l'hydrogène ou dans les pompes à chaleur.
35:357,6 points, ce n'est pas suffisant, certainement, et certainement qu'on doit faire mieux en termes de taux de chômage.
35:41Mais la question qu'on devrait tous se poser collectivement ici, c'est pourquoi est-ce que la France de tous les pays développés est le seul pays à ne jamais avoir atteint depuis 50 ans le plein emploi à 5% ?
35:53C'est nos choix collectifs et c'est ces choix contre lesquels je me bats.
35:56Oui, quand je plaide pour une réforme de l'assurance chômage qui aille plus loin et que vous avez refusé, M. le rapporteur, c'est la condition à payer pour retourner sous les 7,6 points de taux de chômage.
36:05Oui, il faut un meilleur système éducatif.
36:08Oui, il faut un autre système de formation.
36:10Oui, il faut arrêter de vendre cette illusion de 80% d'une classe d'âge au bac et tout le monde à l'université et tout le monde en formation théorique.
36:17Parce que vous n'aurez jamais 5 points de taux de chômage si vous n'avez pas une meilleure formation par l'apprentissage, par l'alternance.
36:25Si vous ne défendez pas cette idée simple que l'intelligence de la main vaut l'intelligence de l'esprit.
36:32Vous n'aurez jamais 7,5% et vous ne passerez jamais à 5% de taux de chômage si vous n'êtes pas capable de continuer à réduire le coût du travail de notre pays.
36:42Et c'est ce débat-là que nous devrions avoir.
36:45Enfin, vous parlez d'effondrement économique français, pardon, j'ai vu une réalité radicalement différente.
36:51C'est un peu regrettable qu'il faille attendre des pays étrangers la reconnaissance de ce qui a été fait en France pendant 7 ans
36:59et que les parlementaires de la République ne soient même pas capables de reconnaître
37:03à quel point notre politique économique a amélioré la vie de millions de nos compatriotes.
37:08Enfin, vous me dites, est-ce que la correction aurait dû être faite fin 2024 ?
37:13Mélanie Jodère, la directrice du budget, y a répondu.
37:16Non, ça n'était ni souhaitable ni techniquement possible fin 2023 pour le budget 2024.
37:23Ça n'était pas techniquement possible parce que les évaluations de la note du 7 décembre étaient trop incertaines
37:28et ça n'était pas souhaitable parce qu'on ne refait pas le budget de la France sur la base d'un pressentiment,
37:33on le fait sur la base de certitude et de données statistiques.
37:38Merci, monsieur le ministre. Je suis encore contraint de faire une petite rectification sur la réforme de l'assurance-chômage.
37:46Non seulement j'y étais favorable, mais je rappellerai que le groupe auquel j'appartenais alors avait déposé un contre-budget,
37:53Véronique Louagy peut en être témoin, où nous avions porté cette réforme de l'assurance-chômage
38:00et de façon plus accentuée que vous ne l'avez fait et que vous l'avez ensuite abandonné.
38:06Vous étiez encore ministre, en tout cas le Premier ministre, ce qui à mon sens est une erreur importante,
38:12entre les deux tours des élections législatives pour des raisons électorales bien évidentes
38:17et qui s'éloignent très nettement de l'intérêt général.
38:21Je pense que par rapport à votre propos liminaire, vous pourriez élargir vos perspectives
38:26à ceux qui ont eu aussi cette attitude qui a eu des conséquences très lourdes pour les finances publiques.
38:33Deuxième question, monsieur le ministre, sur ce qui s'est passé à partir de février.
38:42Vous avez souligné que vous avez pris un arrêté d'annulation de crédit, ce qui est une mesure forte, de 10 milliards d'euros.
38:55Je rappellerai néanmoins, je vous interroge sur la relativité de ces chiffres,
39:01qu'il y a eu un report de 2023 sur 2024 de crédit de l'ordre de 16 milliards d'euros de dépenses
39:10qui naturellement atténue l'effort d'annulation que vous portez, que vous exprimez aujourd'hui.
39:19Mais vous avez évoqué l'arbitrage.
39:25Donc manifestement, on aimerait savoir si cet arbitrage sur la non-présentation d'un PLFR
39:33a été pris par le président de la République ou par le Premier ministre.
39:37J'ai entendu, nous avons entendu hier l'ancien directeur de cabinet du Premier ministre,
39:42mais j'aimerais avoir votre réponse.
39:44J'aimerais savoir comment, à la veille des échéances électorales,
39:50et quel rôle les échéances électorales européennes ont joué dans les prises de décision,
39:58ou plutôt dans les prises de non-décision, qui ont eu des conséquences très lourdes.
40:03Est-ce que c'est le président de la République lui-même, le secrétaire général de l'Elysée,
40:08le Premier ministre, qui ont décidé de reporter ces décisions,
40:12qui, naturellement, ont eu des conséquences budgétaires
40:16et des conséquences sur l'endettement extrêmement lourdes ?
40:23Je pense que le directeur de cabinet du Premier ministre a parfaitement répondu hier.
40:28Les décisions sur un projet de loi de finances rectificatives,
40:30elles sont connues, elles obéissent à des règles constitutionnelles.
40:35C'est le Premier ministre qui prend cette décision,
40:38et il y a un arbitrage qui est rendu entre le Premier ministre et le président de la République,
40:42le ministre des Finances étant suffisamment exprimé sur le sujet
40:46et sur cette opportunité du projet de loi de finances rectificatives.
40:50En revanche, sur le lien avec les élections européennes,
40:52moi, je trouve un peu étrange de le faire.
40:55Mon raison qui est simple, c'est que depuis début 2024,
40:58je n'ai cessé d'annoncer des décisions impopulaires de réduction des dépenses.
41:03Je vois certains de vos collègues, une fois encore, qui défilent à la télévision
41:08pour systématiquement dire qu'il ne faut surtout pas revenir sur le bouclier tarifaire sur l'électricité.
41:12Moi, le 21 janvier, je suis allé défendre l'idée qu'il fallait sortir du bouclier tarifaire sur l'électricité,
41:18que c'était une mesure exceptionnelle pour faire face à la crise inflationniste,
41:22mais qu'il n'y avait pas de raison de maintenir éternellement un bouclier tarifaire sur l'électricité.
41:26C'est une décision populaire ? Non.
41:29C'est à cinq mois des élections européennes.
41:32Quand ensuite nous annonçons 10 milliards d'euros de baisse des crédits de l'État,
41:36concrètement, c'est de l'argent en moins pour la transition climatique.
41:40C'est de l'argent en moins pour l'aide aux pays en voie de développement.
41:45C'est de l'argent en moins pour certains outils essentiels de l'État.
41:50C'est de l'argent en moins pour les universités.
41:53Ce n'est pas facile à annoncer.
41:55Donc, on ne nous dise pas qu'on n'a pris aucune des décisions courageuses avant les élections européennes,
42:01parce que les faits montrent que nous avons eu le courage,
42:05avec le président de la République et le Premier ministre de l'époque,
42:08d'annoncer des décisions impopulaires pour rétablir les comptes publics.
42:13Sur tous les bancs, les députés de la Commission des Finances veulent des réponses.
42:17Ils interpellent Bruno Le Maire, souvent vivement,
42:20pour tenter de comprendre comment de tels écarts de prévision ont pu se produire.
42:24Ils estiment que l'ex-ministre de l'Économie et des Finances, resté sept ans à Bercy,
42:29est comptable de la situation.
42:33Ce n'est pas un procès politique, parce qu'on n'a pas besoin de faire votre procès.
42:36Il y a un flagrant délit de faillite.
42:38Donc, nous, on n'essaie pas de savoir si vous êtes coupable ou pas coupable.
42:42Vous êtes d'évidence coupable, sept ans ministre, 1000 milliards de dettes,
42:46dérapage historique des finances publiques, reprise de la désindustrialisation, reprise du chômage.
42:51Donc, ce n'est pas le sujet.
42:52Le sujet, c'est qu'on essaie de comprendre comment des gens aussi brillants et intelligents que vous
42:57ont pu à la fois tout bien faire et à la fois tout échouer.
43:01Parce qu'on n'aimerait pas reproduire les mêmes erreurs,
43:03parce que comme, visiblement, on est légèrement moins intelligents et brillants que vous,
43:07on est un peu plus prudents sur la façon dont on pourrait mieux faire les choses.
43:10Ma première question, c'est que, finalement, ce n'est pas vous qui avez raison,
43:13le monsieur Le Maire, d'avant 2017.
43:15Quand il disait d'Emmanuel Macron,
43:17Emmanuel Macron, c'est du socialisme, un visage plus avenant, un visage plus ouvert,
43:20mais c'est toujours le socialiste.
43:22Emmanuel Macron, c'est un homme sans projet, parce que c'est un homme sans conviction.
43:25C'est de la soupe.
43:26Donc, finalement, comme, visiblement, vous n'êtes responsable de rien depuis 7 ans,
43:29est-ce que le vrai responsable, ce n'est pas Emmanuel Macron,
43:31tel que vous l'aviez décrit, avant d'être son ministre ?
43:35En tout cas, le vrai responsable de la dégradation des débats publics,
43:38monsieur Tanguy, c'est vous.
43:40Parce que quand vous transformez des mensonges en vérité,
43:42forcément, il n'y a plus de débat possible.
43:44Vous dites qu'il y a des industrialisations.
43:47Mais, pardon, on a ouvert 600 usines.
43:50Et il y a eu un million d'emplois industriels qui ont été détruits avant.
43:53Donc, quand on transforme le mensonge en vérité,
43:55de toute façon, il n'y a plus de débat public qui soit possible.
43:58Quand vous dites chômage de masse,
44:00et, pardon, monsieur Tanguy,
44:02mais s'il y a bien une chose que la majorité précédente a réussie,
44:06c'est d'atteindre le taux d'emploi le plus élevé depuis 1974.
44:11Donc, il n'y a pas de débat possible.
44:13Si, au lieu de partir des faits, vous partez des mensonges.
44:18Vous avez accusé les oppositions d'être responsables de toutes vos erreurs.
44:23Vous avez tous les pouvoirs entre 2017 et 2022.
44:26Vous avez l'Assemblée nationale avec une écrasante majorité.
44:29Donc, vous faites le budget de A à Z
44:31et vous ne reprenez jamais d'amendements des vraies oppositions.
44:34Ensuite, en 2022, pardon, et en 2023, et même pour le budget de 2024,
44:41vous faites des 49.3.
44:43Donc, c'est vous qui écrivez le budget de A à Z.
44:45Vous en tenez la plume de A à Z.
44:47Les oppositions ne sont responsables même pas d'une virgule de ce budget.
44:51Et sur ces budgets 49.3, il y a les deux plus gros dérapages de la Ve République.
44:56Donc, si les oppositions sont responsables de toutes vos erreurs,
44:59comment un budget que vous avez écrit dans les couloirs de Matignon et de Bercy,
45:02de A à Z, peut être de la responsabilité des oppositions ?
45:06Parce que si nous avions suivi vos recommandations, monsieur Tanguy,
45:10je pense que nous aurions creusé le déficit encore plus largement.
45:14Vous revenez d'ailleurs à 2017-2022.
45:17Moi, je voudrais juste rappeler une chose.
45:19C'est que nos déficits publics, tels que nous avons annoncé,
45:23ont été tenus pendant cette période où nous avions la majorité.
45:28L'écart en 2017, il a même été de moins 0,7.
45:31On a fait mieux que prévu.
45:33Ensuite, nous avons amélioré encore les choses.
45:35La seule exception, c'est l'année 2020 où, effectivement, nous avons connu le Covid.
45:39Donc, ça a été tenu et nous avons été sérieux.
45:42En revanche, si on suit vos recommandations,
45:45c'est peut être pour ça qu'on a utilisé le 49-3, monsieur Tanguy,
45:48c'est que tout simplement, ce que vous proposiez,
45:51ça n'était que des dépenses supplémentaires.
45:53Janvier 2024, j'annonce la sortie du bouclier tarifaire.
45:56Vous y opposez, de manière assez virulente.
45:59Ici, monsieur Tanguy, d'ailleurs, madame Le Pen vient de faire tomber le gouvernement
46:03parce que nous ne voulions pas revenir sur le bouclier tarifaire sur l'électricité.
46:07Mais, voilà, aucun débat n'est possible, monsieur Tanguy.
46:12S'il n'y a pas une ligne claire entre la mensonge et la vérité.
46:16Lorsque je me suis exprimé sur la sortie du bouclier tarifaire,
46:20vous avez même eu cette expression, c'est-à-dire la taxe Macron ou la taxe Le Maire
46:23ou la taxe Attal, ça dépendait du plateau de télévision sur lequel vous vous trouviez.
46:27Enfin, à chaque fois, vous attaquiez cette décision de rétablir la taxation de la fiscalité sur l'électricité.
46:32C'est votre droit.
46:34Mais vous ne pouvez pas revenir six mois plus tard en disant
46:37« Non, je ne me suis jamais battu contre ça ».
46:40Si.
46:41Vous êtes opposé au décret d'annulation de février 2024.
46:44C'était quand même 10 milliards d'euros d'économie.
46:46Vous êtes opposé à la réforme des retraites.
46:50Donc, chacun sait que c'est la mesure d'économie la plus significative pour redresser les comptes.
46:56Enfin, en juillet 2024, vous avez fait campagne, active d'ailleurs, je le reconnais bien volontiers.
47:00Vous avez proposé la nationalisation des autoroutes, 40 à 50 milliards d'euros de dépenses.
47:05Vous avez proposé l'exonération de l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, 3,5 milliards d'euros.
47:10Mesure de grande justice fiscale dont bénéficieront tous ceux qui ont créé leur entreprise et qui vivent très bien.
47:15Vous avez proposé une baisse de la TVA sur l'essence pour 10 milliards d'euros.
47:18Vous avez proposé l'augmentation du mien de vieillesse pour 1 milliard d'euros.
47:22Au total, il y a 70 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
47:26Donc, vous comprenez pourquoi nous ne vous avons pas suivi.
47:29Parce que si vous nous avions suivi, nous serions allés droit dans le mur
47:34et nous aurions alourdi d'environ 100 milliards d'euros les dépenses publiques de l'Etat.
47:40Alors, de l'autre vous dire, on fait des économies.
47:42Enfin, vos économies, elles se résument à l'aide médicale d'Etat, 5,2 milliards,
47:47et 5 milliards sur la contribution de l'Union européenne.
47:50En fait, monsieur Tanguy, vous faites des dépenses en milliards d'euros et des économies en millions.
47:55Forcément, ça marche moins bien.
47:58Allez-y. Vous n'avez pas fini votre temps.
48:03Aucune réponse. Donc, vous avez la majorité pour écrire les budgets de 2017 à 2022.
48:08Vous faites des 49.3 à 2022-2024.
48:10Ce sont les pires dérapages budgétaires de la Ve République. Comment vous justifiez ?
48:14Mais vous avez échappé qu'il y avait eu une crise du Covid en 2020, monsieur Tanguy.
48:20Vous avez échappé qu'il y avait eu une crise inflationniste.
48:23Vous avez échappé qu'il y avait eu une crise inflationniste.
48:25Et les pires dérapages budgétaires de la Ve République.
48:28Mais pardon, là aussi, vous êtes dans le mensonge.
48:31En 2017, 2018 et 2019, contre vous, nous avons rétabli les comptes publics.
48:37Nous sommes revenus sous les 3%.
48:40Nous sommes sortis la procédure pour déficit excessif.
48:43Ensuite, nous avons protégé, nous avons protégé massivement.
48:47Et je pense que vous étiez pour.
48:49Et c'était de faire des propositions pour aller encore plus loin dans la protection de nos compatriotes.
48:53Après, nous avons voulu rétablir les comptes.
48:56Faire face à un accident comme il y en a eu d'autres en Allemagne et ailleurs.
48:59Nous avons pris des décisions que vous avez aussi toutes refusées.
49:02Je ne vois pas comment vous rétablissez les comptes en ne cessant de proposer des dépenses supplémentaires.
49:09Vous attendez 2022 pour faire la réforme des retraites.
49:12Les effets économiques de la réforme des retraites ne sont pas du tout valables sur les budgets précédents
49:16et qui ont mis la fin dans cette situation.
49:18La réforme du chômage.
49:20Il y a 600 000 emplois libres en moyenne sous vos mandats.
49:23Il y a 5 millions de chômeurs et de mal employés.
49:25Je voudrais que vous nous expliquiez en quoi la réforme des retraites de 2022 fait des économies sur les 7 ans précédentes.
49:31Et deuxièmement, en quoi une réforme du chômage pourrait inventer les 4,5 millions d'emplois qui manquent
49:37même si tout le chômage résiduel était supprimé
49:41sachant que la moitié, c'est juste des gens qui changent de poste ou qui attendent une vacation.
49:45C'était la dernière question. Vous pouvez vous réinscrire après les autres interventions.
49:48Ce qui est sûr et certain, M. Tanguy, c'est que si on revient sur la réforme des retraites,
49:51là, pour le coup, elle ne produira absolument aucune économie.
49:55La réforme des retraites...
49:57Je suis sous serment, donc je dis des choses vraies contrairement à vous qui dites des choses fausses.
50:01La réforme des retraites permet de générer de 15 à 17 milliards d'euros d'économies à terme
50:07si vous revenez dessus, vous privez d'une économie structurelle indispensable pour notre pays.
50:13Quant à la réforme de l'assurance chômage, nous l'avons accompagnée de dispositifs de formation.
50:17On peut certainement aller beaucoup plus loin, M. Tanguy, sur le sujet.
50:21Mais vous constaterez, puisque vous aimez la Ve République et que vous faites le récit de la Ve République,
50:26regardez quand est-ce que le taux d'emploi a été le plus élevé depuis 1974.
50:31C'est quand nous menions notre politique économique.
50:33Je trouve qu'on s'éloigne un petit peu de la motivation qui était de rechercher les causes des écarts.
50:40Et je pense qu'il faut que nous soyons vigilants à ce que cette commission d'enquête ne se transforme pas
50:45en une commission d'enquête sur la politique économique.
50:48C'était le remarque.
50:49Une question à M. le ministre.
50:51Vous avez évoqué ici, et nous vous avons déjà entendu le dire, que pour diminuer la dépense publique,
50:59il faut agir sur la dépense publique concernant la sphère sociale compte tenu du poids de cette dépense
51:07dans la totalité de la dépense.
51:09En revanche, est-ce que vous estimez que cela peut se faire en faisant adhérer l'opinion publique
51:17sans s'attaquer également en même temps ou préalablement à la dépense publique de l'Etat ?
51:23Parce que ce que l'on entend régulièrement de la part de nos concitoyens, c'est l'Etat ne fait pas d'effort sur son train de vie, etc.
51:30Alors on pense aux opérateurs, aux agences, aux commissions,
51:33aussi à l'enchevêtrement, aux superpositions avec les différentes sphères que vous avez évoquées et moi.
51:41Je voudrais savoir si pour vous, vous pensez qu'on peut s'attaquer à la sphère sociale sans s'attaquer préalablement
51:48pour faire adhérer l'opinion publique à ce qu'on appelle le train de vie de l'Etat.
51:54Je partage totalement votre appréciation Madame la députée.
51:59Je pense que vous faites partie du petit nombre que j'ai cité au début de mon intervention
52:03qui a toujours été attaché au rétablissement des comptes publics et je vous en remercie.
52:08Nous ne pourrons demander aucun effort aux Français si nous ne sommes pas capables de réduire le train de vie de l'Etat,
52:17de simplifier l'organisation administrative du pays, de supprimer des couches administratives dans le millefeuille français
52:26pour que chacun sente bien que l'effort est équitablement partagé.
52:30Et d'ailleurs je vais vous dire, quand nous avons fait les économies en 2024,
52:35j'ai proposé au Président de la République, dans la première série de 10 milliards d'euros d'économies,
52:40que ces 10 milliards d'euros portent exclusivement sur les dépenses de l'Etat.
52:45Parce que je partage à 1000% votre conviction.
52:48Nous ne pouvons pas dire aux Français que les remboursements de médicaments ne seront peut-être pas au même niveau,
52:54que le remboursement des consolations médicales faudrait être un peu plus exigeant,
52:59que sur les retraites il ne faudra peut-être pas d'indexation totale.
53:02Je l'ai proposé au Président de la République, fin août 2023, que l'indexation des retraites ne soit que partielle,
53:08qu'on protège les plus petites retraites, mais que pour les autres on accepte que l'indexation ne soit pas totale
53:14par souci d'équité entre ceux qui travaillent et ceux qui sont à la retraite.
53:20J'ai parfaitement conscience que c'est des efforts qui sont demandés à nos compatriotes,
53:23mais moi j'ai la conviction, contrairement à beaucoup de responsables politiques,
53:27que les retraités sont parfaitement capables d'entendre qu'eux aussi devront faire un effort
53:33pour que les jeunes qui travaillent n'aient pas à supporter un poids de la dette trop élevé.
53:37Je crois à la solidarité française et je crois à l'esprit de responsabilité des Français.
53:41Donc oui, sur la dépense de l'Etat il y a des efforts à faire.
53:44Sur les opérateurs, évidemment, je l'ai proposé.
53:47Sur les agences, sur des choses qui peuvent paraître symboliques mais auxquelles je suis très attaché,
53:51la taille du gouvernement.
53:53La taille du gouvernement, c'est la première chose que vont voir nos compatriotes.
53:57Un gouvernement restreint, avec une dizaine de ministres, une quinzaine au maximum,
54:02tous pleinement engagés dans leur mission, c'est une façon de dire à nos compatriotes
54:05oui, nous nous serrons, nous aussi, les responsables politiques, la ceinture.
54:09Parce que les temps difficiles, ils le sont pour tout le monde.
54:13Donc je pense que votre appréciation, qui est d'ailleurs aussi politique que technique, est parfaitement justifiée.
54:18Oui, Véronique Louvaji, juste, je réponds parce qu'on ne va pas à chaque fois revenir à cette chose.
54:22Dans les causes de la variation, on a la liberté de penser que les causes sont liées à la politique économique.
54:27Et d'ailleurs, Bruno Le Maire a placé dans son introduction la question à ce niveau-là.
54:32Donc on ne va pas revenir à chaque fois, parce que vous-même, vous venez de le faire,
54:35vous dites le train de vie de l'Etat, c'est une raison, c'est vous, c'est très politique.
54:40Donc je propose qu'à chaque fois, on ne revienne pas là-dessus.
54:43Moi, je pense que c'est la politique économique menée.
54:45Et à partir de là, je mène des questions qui, à mon avis, peuvent décrypter les causes.
54:50Je suis d'accord avec vous deux.
54:52Je pense qu'à la fois, nous devons aller jusqu'au bout de la compréhension de ce qui s'est passé sur les recettes.
54:57Et c'est un sujet technique qui est très complexe et sur lequel nous n'avons pas encore, je le dis très humblement, toutes les réponses.
55:03Mais là où je rejoins parfaitement le président de la Commission des Finances, c'est que le sujet majeur, c'est la politique économique.
55:09Et je redis que sans une politique économique visant à créer une nation de production, il n'y aura pas de rétablissement des comptes en France.
55:19Voilà pour les temps forts de cette audition fleuve de Bruno Le Maire devant la Commission des Finances,
55:24qui s'est constituée en commission d'enquête pour tenter de comprendre les raisons du dérapage du déficit public.
55:31Bruno Le Maire qui assume sa politique et accuse l'Assemblée nationale d'être irresponsable en ayant voté la censure.
55:38Fin de cet épisode, on se retrouve très vite sur LCP pour voir ou revoir une autre séquence parlementaire. A bientôt.