Le nouveau visage d'Ahmad al-Chareh : du pseudonyme al-Joulani à son identité originelle

Depuis le 5 décembre, le leader syrien Ahmad al-Chareh, anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammed al-Joulani, a choisi de revenir à son nom de naissance. Ce changement constitue un acte symbolique fort pour ce dirigeant qui cherche à renforcer sa légitimité sur la scène internationale, après des années de militantisme armé aux côtés des jihadistes.

## Un parcours marqué par le changement de nom

Au début de la guerre d'Irak en 2003, Ahmad al-Chareh, alors étudiant en médecine et en arabe littéraire, rejoint Al-Qaïda et adopte son pseudonyme. Ce nom, qui se présente sous la forme de « kunya », est courant dans la culture arabe et permet notamment de se dissimuler. Il représente également une transition vers une identité plus militante permettant d'assurer sa sécurité et sa clandestinité.

## La symbolique derrière « al-Joulani »

Le choix du nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani, qui signifie « du Golan », est chargé de sens. Il fait référence à la région du plateau du Golan, d'où sa famille a été déplacée suite à l'invasion israélienne de 1967. Ce pseudonyme représente non seulement un lien avec son passé mais aussi son intégration dans le milieu jihadiste.

## Vers une évolution de la doctrine

Le nom al-Joulani l'a accompagné à travers divers groupes extrémistes – d'Al-Qaïda à l'État islamique, puis au Front al-Nosra et au Front Fatah al-Cham, avant de fonder Hayat Tahir al-Sham en 2017. Ce dernier mouvement a notamment joué un rôle crucial lors de l'effondrement du régime de Bachar al-Assad. Avec son retour à son identité originelle, al-Chareh marque une rupture avec son passé jihadiste, tout en offrant une vision de coexistence et de protection des minorités.

## Un changement de style et d'image

Parallèlement à ce retour à l'identité d'Ahmad al-Chareh, l'apparence physique du leader a également évolué. Lors de ses premières apparitions, il affichait un style militaire traditionnel, avec turban et barbe longue. En revanche, il se présente désormais avec une image plus modernisée, telle que le costume-cravate arboré lors de ses récents entretiens, notamment sur Al-Arabiya, témoignant ainsi d'une volonté d'alignement avec les normes internationales.