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Transcription
00:00J'étais là à Konakry. Quand on a cassé Kapouraï, la première journée, il y a eu,
00:25selon les enquêtes, plus de 150 personnes tuées. Mais les autorités avaient parlé de 51 personnes
00:34tuées. Et ce jour-là, il y a eu le gouvernement qui a parlé au nom, par exemple, de l'État. Celui
00:45qui a parlé ce jour, c'était Eladj Selouda Lendjalo, en tant que ministre sur RFI. Il a dit que ce
00:51qui s'est passé à Kapouraï, c'était une bonne chose. Le journaliste lui dit à bon, il dit oui,
00:55c'était une bonne chose. On dit que mais il y a eu des morts d'hommes. Il dit que même s'il
00:59faut répéter, il faut encore répéter. Il a dit ça en 1980. Les choses ont évolué. Il y a eu le
01:06changement, la modification constitutionnelle. Cette modification constitutionnelle a abouti à
01:13l'élection de 2003, que les gens appelaient le coudeïsme. Et ça a permis au général,
01:20dans sa racontée encore, de se faire réélire. C'est là que Falfrançois a été nommé, après qui a
01:24démissionné. Après encore, Eladj Selouda Lendjalo a été nommé premier ministre, qui avait aussi été
01:30démis de ses fonctions par après. Et par la suite, les choses vont évoluer jusqu'aux événements,
01:35par exemple, de 2007. En 2007, la répression qu'il y a eu aussi, tout le monde était à la prison.
01:41Je vois souvent des gens qui me disent non, les gens qui ont été tués pendant cette époque-là,
01:47c'étaient des intellectuels, c'était comme ça et tout. Mais faites très attention, il n'y a pas une
01:52vie qui vaut mieux qu'une autre vie. Ou bien, le petit sirène qui a été tué par exemple à Bambeto
01:58là-bas, la vie d'un Fodéba Kéta ne vaut pas mieux que la vie de ce dernier. Ce sont tous des humains.
02:07Autant la maman de Fodéba va pleurer la vie de son enfant, ou bien la maman de Télégalo, autant
02:16la maman de ce pauvre enfant va faire la même chose. Donc, il n'y a pas une âme supérieure à une
02:20autre âme. C'est un principe. Alors, tenant compte toujours des principes économiques, parce que je
02:27suis en train de prendre une partie aussi d'une autre manière. Quand je parlais tout à l'heure
02:32du Fonds monétaire international et quand je parlais aussi des cas des intellectuels, il faut
02:37comprendre qu'en 1958, il y avait 12 universitaires en Guinée, 12 universitaires. Il y avait 4 qui
02:44avaient terminé, les 8 aussi étaient sur les bancs. Seulement que 12 universitaires. A l'époque, en 1958, le
02:50taux de scolarisation était de 2 %, parce que c'était l'enseignement d'élite. Le taux de
02:56scolarisation, 2 %. Mais dès qu'Ahmed Sekoutouré est arrivé au pouvoir, ils ont quitté de 2 % à 52 %
03:03avec école pour tous. Tout le monde avait accès à l'école. Et dans l'histoire de l'humanité, la Guinée
03:10est le seul pays qui a commencé son indépendance avec zéro franc, dans l'histoire de l'humanité.
03:15Zéro franc. Parce que quand on a dit indépendance, la France a tout pris. On a empoisonné les terrains
03:22au niveau de Mafraya, on a déboulonné même les bouts, on a cassé les meubles, on a tué les
03:30chevaux, on a battu tout ce qu'ils avaient. Parce que tout simplement que nous avons dit que nous
03:35voulons notre liberté. Il n'y a pas de temps de liberté. L'homme doit être libre. C'est comme ça le
03:41principe. Et le complexe que nous avons, on dit non, ce n'était pas le bon moment d'être indépendant.
03:46Oh non, on ne connaît pas l'histoire du monde. L'Egypte antique a dominé le monde. L'Egypte
03:51antique, les scientifiques l'ont démontré, c'était des noirs comme vous et moi. Pourquoi on a le
03:56complexe que l'on devait attendre encore un peu dans la colonisation ? L'homme doit être libre.
04:01En 1956, Nkwame Kuruma a dit, nous, nous préférons nous gérer nous-mêmes et tout de suite en assumant
04:10les responsabilités de la vie que de se faire gérer par d'autres personnes et dans la facilité.
04:16Sekou Touré a dit, quant à nous, nous préférons la liberté dans la pauvreté, dans la liberté à
04:24l'opulence, dans l'esclavage. Ce qu'il a dit et ce que Nkwame Kuruma a dit, il y a la différence ?
04:29En amont et conscience, quand vous déchiffrez vraiment ce qu'ils ont voulu dire. Mais en quoi
04:35les Ghanais sont fiers de leur indépendance ? Il y a des gens qui veulent mettre toujours en cause
04:40l'indépendance de la Guinée. Il faut qu'on quitte un peu dans ça. Je l'ai dit tout à l'heure, le
04:45taux de scolarisation était de 52%. Ahmed Sekou Touré a créé dans les pays francophones ici en
04:54Guinée l'université Gamal Abdel Nasser, qui était la première université francophone à l'exception
05:00de l'université Cheikh Anta Diop du Sénégal. Parce que ça c'était une université qui avait été
05:06déjà créée par les colons, mais pour l'ensemble des Africains, pas seulement que pour les Sénégalais.
05:11Donc il a, en 1984, il avait 18 promotions universitaires. Vous nous verrez dans aucun
05:19pays de l'AOF et de l'AOF, là où il y avait 14 promotions universitaires. Il était en avance.
05:25Parlant par exemple des questions économiques, comme j'ai souvent l'habitude de le dire, on ne
05:30peut pas développer un pays jamais au plus grand jamais sans passer par l'industrialisation. On va
05:37dire non, la Guinée c'était un pays qui était bas, qui avait ça, avec seulement quelques critiques
05:43avec certes, mais le gars était dans la vision. Il était au même stade que la Corée par exemple du
05:51Sud, certains pays asiatiques qu'on appelle aujourd'hui des pays émergents. Dans toute
06:00l'Afrique entière, il n'y avait pas 10.000 agronomes. Cheikh Outouré avait déjà réussi à former 11.000
06:06agronomes en 1984, 11.000 ingénieurs agronomes. Les unités industrielles dont on parle, ces unités
06:13industrielles que nous avons présentement, que l'on avait eu je veux dire à l'époque, 300 unités
06:18industrielles, même si d'autres contestent, d'autres disent que c'était 200 et quelques, d'autres disent que c'est
06:225 et quelques. Mais quatre pays réunis, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Congo et le Gabon n'avaient pas
06:2860 unités industrielles. Or en économie, on dit qu'on ne peut jamais développer un pays sans passer
06:34par l'industrialisation. Si tel était le cas, qui était sur la voie de développement? La Guinée, n'est-ce pas?
06:40Mais Abidjan était plus belle, comme j'ai dit la dernière fois. On avait créé quelques immeubles là-bas,
06:45donc il faut faire la différence entre l'utile et l'agréable, comme il a dit tout à l'heure. Il y avait
06:49quelques immeubles quand tu partais à Abidjan, elles étaient plus belles que Conakry. Mais sur la voie de
06:53développement, c'est nous qui étions. Les jus de fruits, on les fabriquait ici, on les buvait ici. C'était
06:59les Guinéens qui consommaient. L'argent restait où? Combien de canettes de jus on peut peut-être
07:05mentionner aujourd'hui qu'on boit en Guinée par jour? L'argent va où? On continue à enrichir les autres.
07:14Les pièces de réchanges avaient commencé ici. Mao avait commencé la même chose chez lui. Il avait
07:20acheté des catarpillars. Il a dit aux Chinois, vous déboulonnez pièce par pièce, mais vous ne cultivez
07:26pas avec. C'est ce que je vous dis, parce qu'il était très exigeant. Il a dit, vous déboulonnez
07:32pièce par pièce et il voulait fabriquer. Les Chinois étaient des imitateurs. 40 ans passés,
07:37ah ça c'est un produit chinois, laissez. Mais aujourd'hui qu'est-ce qu'il y a? Ce ne sont pas les
07:41Chinois qui dominent aujourd'hui le commerce mondial. 1000 mètres de marche commence par un pas. Il faut
07:47oser. Donc vous comprenez, Sékou Touré était dans cette tendance. Il était sur ce chemin. Il avait
07:53ici le bateau Simandou qui exportait le minéral de la bauxite. C'est nous qui amenons la bauxite
08:02et à les vendre. Mais ce minéral là aujourd'hui, qui amène? Quand vous partez à Boké, ce sont des
08:08Chinois, ce sont toutes les nationalités qui sont là-bas. Et puis seulement avec 15% d'intérêt.
08:13Sur les 70$ qu'on perçoit sur chaque tonne de bauxite, la Guinée ne gagne que 12%. Les 12$
08:21je veux dire. Les 12$ là parfois aussi c'était allé dans la caisse des individus, eux non dans la
08:26caisse de l'Etat. Donc imaginez les 12$. Quand vous prenez les 12$ avec 80 millions de tonnes
08:34exportées, quand vous faites 8 x 12, c'est à dire 8 x 2, ça vous fait 16. Vous mettez 2, 6, vous retenez 1.
08:418 x 1, ça vous donne 8. 1 de retenue, ça vous fait 9. Donc ça vous fait 960 millions de dollars. C'est ce que
08:47la Guinée gagne par an dans l'exportation de la bauxite. Imaginez que ceux qui étaient venus
08:54avaient consolidé ce bateau Simandou. C'est nous-mêmes qui exportions. Avec 80 millions de tonnes, seulement
09:00que dans l'exportation, je ne parle pas de la transformation. 80 millions de tonnes exportées,
09:05qu'est-ce qui allait se passer ? Vous prenez 8 fois combien ? Fois maintenant 70$. Maintenant vous faites 8 x 7,
09:13ça vous donne 56. 56$ ça vous fait 5,6 milliards de dollars au lieu de 9,6 milliards, n'est-ce pas ?
09:22Vous voyez ce que ça fait ? Mais tout cela doit se faire avec un leadership assumé, un nombre audacieux.
09:27C'est pourquoi quand je parlais de circonstancialisme, il y a beaucoup de personnes qui ne comprennent pas
09:32la philosophie et la quintessence de la chose. Elles sont par exemple dans les rires, mais aucune économie surie
09:39au monde ne va pas contester ce que Moricaba dit de façon scientifique. Il ne peut pas. Le libéralisme
09:43vous dit que l'État ne doit pas posséder les moyens de production. Tout ce qui est moyens de
09:48production doit appartenir au secteur privé. Et le capitalisme aussi, c'est la forme couchée du
09:56libéralisme. Maintenant, le socialiste dit que l'État doit posséder tous les moyens de production et
10:03fabriquer tous les biens et services de consommation. Vous pouvez interdire aujourd'hui à cette femme qui a sa boutique ici.

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