Les émissions ont légèrement augmenté au troisième trimestre (+0,5%), alors que sur les neuf premiers mois de l'année 2024, la baisse des émissions de gaz à effet de serre est de 2,4% contre -6% l'an dernier.
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00:00Pierre, l'organisme qui est en charge de l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre en France dévoile aujourd'hui les chiffres pour le troisième trimestre.
00:07Ils ne sont pas bons, hein ?
00:08Non. En fait, les mois de juillet, août et septembre ont effectivement nuit à une tendance qui était quand même jusqu'à il y a maintenant quelques mois positive.
00:17On le voit à l'écran. L'an passé, les émissions de gaz à effet de serre avaient nettement baissé. On avait effacé l'augmentation de 2021 et même mieux que ça.
00:26Et là, sur les neuf premiers mois de 2024, le site EPA constate toujours une baisse, c'est vrai, mais une baisse qui est insuffisante pour atteindre les objectifs qu'on s'est fixés, nous, la France, pour 2035.
00:38Et si on n'est plus sur la bonne trajectoire, ça veut dire qu'on avait pris une mauvaise direction depuis plusieurs mois ?
00:42En fait, on a sans doute commencé à légèrement dévier au printemps, mais ça s'est accentué de façon très significative cet été avec une légère hausse des émissions de gaz à effet de serre au troisième trimestre par rapport à 2023 où, c'est vrai, elles avaient plongé de 7%.
01:03Mais comment on l'explique par le petit rebond de la croissance économique, Claire ?
01:06Ça a pu jouer. Il faut se souvenir qu'au troisième trimestre 2023, le PIB avait légèrement baissé alors que cet été, essentiellement grâce aux JO.
01:15Mais bon, la France a connu et bénéficié d'un petit regain de croissance.
01:20Et ce n'est pas la seule raison, parce que quand on regarde plus en détail, en fait, les secteurs qui, traditionnellement, contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre en France,
01:30on voit qu'on a, par exemple, une tendance qui s'est totalement inversée dans le secteur du bâtiment, notamment à cause d'une forte augmentation du recours au chauffage au mois de septembre.
01:43Alors, c'est vrai, septembre, ça a été, on s'en souvient, le mois le plus pluvieux depuis 1999.
01:49Et en plus, on a eu deux périodes pas si courtes de fraîcheur, d'une fraîcheur qui était totalement anormale pour la saison.
01:56Mais le réflexe immédiat, là, ça n'a pas été la sobriété.
02:00Le réflexe immédiat, ça a été de remettre le chauffage dans les bâtiments.
02:03Parce que les prix d'énergie ont baissé ?
02:06Ça a joué. Non, mais c'est vrai, ça a joué.
02:09Et quand on regarde, d'ailleurs, les données sur le transport routier, on le voit bien.
02:13Au troisième trimestre de cette année, on a eu une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, des voitures, des camions, alors qu'elles avaient bien baissé durant l'été 2023.
02:23Qu'est-ce qui a changé entre cette année et l'année dernière ?
02:27Les prix des carburants.
02:29Pour faire court, grosso modo, le plein d'une voiture, c'est 10 euros de moins.
02:33Eh bien voilà, ça joue, ça, sur la motivation des automobilistes à consommer moins en réduisant leurs déplacements, en roulant un peu moins vite.
02:43Peut-être même, d'ailleurs, dans leur motivation à remplacer éventuellement leur voiture thermique par un modèle électrique.
02:50On en parlait hier.
02:52Merci beaucoup, Pierre.