• l’année dernière
Récompensé aux Victoires de la musique ainsi qu'aux Grands Prix de la Sacem, le rappeur et chanteur franco-camerounais Yamê revient sur l'année 2024 qui l'a vu exploser aux yeux du grand public. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-du-lundi-23-decembre-2024-7159521

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Yamé, révélation des victoires de la musique, des grands prix SACEM, vous serez à l'Olympia le 6 février prochain
00:08et votre titre « Bécane » est rien de moins que dans le top 5 de Spotify des titres francophones les plus écoutés dans le monde.
00:30« Bécane » Yamé, c'est le titre qui vous a fait connaître, c'est une année incroyable pour vous l'année 2024 ?
00:53C'est vrai, vraiment une année incroyable, c'est l'année de Bécane, même si Bécane est sorti un peu avant, le clip est sorti en 2024,
01:02et c'est l'année de la première tournée, donc de beaucoup de découvertes.
01:06L'année déjà d'une forme de reconnaissance, c'est l'explosion et c'est déjà la reconnaissance.
01:11En quelques mois, je parlais des victoires de la musique, des grands prix SACEM, des grands artistes aussi qui vous disent leur admiration,
01:20Stromae, Damso, le grand producteur américain Timbaland, tout ça, ça a de quoi donner le vertige un peu.
01:27C'est vrai, c'est vrai, mais on a un peu appris à voler, merci nos parents.
01:33Votre musique, est-ce que vous m'aideriez à la caractériser ? C'est un mélange de plein de choses, de rave, de jazz, de variété ?
01:41C'est vrai, au final, c'est un peu le résultat de ce que j'imagine à un moment précis, quand je suis au studio ou chez moi, ou à un moment donné.
01:50Tout ça, ça découle effectivement de toute mon expérience qui prend dans la soule le jazz, le rap, et tout ça, ça finit par ça.
01:59Par quoi vous avez commencé ?
02:02C'est une bonne question, je pense que j'ai commencé par la musique africaine.
02:10Vous êtes franco-cameroonais, votre mère, informaticienne, adorait la musique française.
02:15Votre père était musicien de soul makossa ?
02:18Bien sûr, et il a toujours eu justement cette façon à lui d'interpréter sa musique.
02:26Et son makossa, il avait toujours un peu un terme, kossa groove, il essaie toujours de créer son truc et je pense que c'est quelque chose qui m'a beaucoup alimenté aussi.
02:35Ça a commencé par ça. Donc avec lui, vous commencez la musique au Cameroun ?
02:40Alors avec lui, pas tout à fait, parce que c'est vrai que lui faisait sa musique de son côté.
02:44Mais avec lui, dans le sens où il a mis des instruments à la maison et que moi forcément, quand il n'est pas là, je teste, je joue dessus.
02:51Et j'ai choisi le piano.
02:53Et ensuite que vous avez expérimenté, appris, rodé sur un nombre incalculable de petites scènes à votre retour à Paris.
03:02C'est de l'impro, du live. C'est à ce moment-là que vous cherchez, que vous essayez de trouver ce que vous voulez faire dans votre musique ?
03:09Un petit peu, peut-être pas encore à ce moment-là.
03:13J'essayais plutôt de découvrir la musique parce qu'au final, c'est vrai que d'avoir un père dans la musique, ça m'a donné une certaine curiosité.
03:19Mais je n'avais jamais vraiment pratiqué les jams.
03:21C'était le moment où je pouvais pratiquer avec des gens qui devenaient mes potes.
03:24Et je découvrais encore et je ne me posais pas trop de questions sur si je voulais faire quelque chose avec la musique ou pas à ce moment-là.
03:30Ce n'était pas trop ma question.
03:31Je voulais faire mes études. Mon père me disait « tu fais tes études, je veux en savoir ».
03:35Il faut avoir un métier sérieux.
03:36C'est ça.
03:37C'est vrai ?
03:38Oui, carrément. De la part d'un père musicien, c'est assez étonnant.
03:40Mais ce n'est pas qu'un père musicien, c'est peut-être pour ça.
03:42Alors, comment est-ce que vous vous y êtes mis à la musique ?
03:45Quand est-ce que vous avez eu ce déclic ?
03:47Je m'y suis mis au confinement.
03:49Au final, c'est vraiment le moment où je me dis « qu'est-ce que je fais ? »
03:53Je suis en train de travailler dans un truc.
03:55C'est sympa, mais ça ne me plaît pas.
03:57C'est mon premier taf après les études.
03:59Je crois que je n'ai pas envie de faire ça de ma vie.
04:01J'ai envie de faire un truc que j'adore.
04:02Et je vais faire de la musique.
04:03Du coup, j'ai essayé.
04:04J'avais deux ans de chômage et j'ai testé.
04:07La musique, donc le piano d'abord.
04:09Le rap arrive ensuite.
04:11Et la voix.
04:13Vous chantez et vous en faites un instrument à part entière, votre voix.
04:18Vous jouez énormément avec.
04:20Jusqu'à rouler des airs, jusqu'à faire des sons dans les plus aigus.
04:24Comment vous l'avez travaillé ça ?
04:26Je pense que je l'ai travaillé à la maison en stage quand j'étais à l'école.
04:30Un peu tous les jours dans ma vie.
04:32Je me mentionne le stage parce que je repense à un moment où j'étais en stage.
04:36J'étais un peu tout seul dans une pièce et je chantais du Muse.
04:38C'est super aigu et je criais à fond dans la pièce.
04:40Et personne ne disait rien.
04:42C'est ce moment-là auquel je repense.
04:44Parce que c'est une anecdote qui me rappelle comment j'ai toujours aimé rechanter les chanteurs que j'aimais bien.
04:51Exactement comme ils chantaient.
04:53Au début, même, ça me créait un peu un trouble.
04:56Je sais juste chanter comme les autres et pas avoir ma propre voix.
04:59Et comment vous la trouvez, votre propre voix ?
05:01J'essaye d'écrire des paroles déjà.
05:03Dire des choses qui parlent de moi ou qui sont plus dans mon délire.
05:07Ou qui viennent de moi.
05:09Et je me disais que c'est peut-être la première étape.
05:11C'est des textes très personnels que vous écrivez.
05:15Qui sont emprunts de cette double culture que vous avez française, camerounaise.
05:19Comment elle est présente dans votre écriture, cette double culture ?
05:23Pour moi, elle est présente déjà dans la musique.
05:25Dans les rythmiques.
05:27Et même dans la manière de jouer.
05:29Elle est présente dans ma façon de parler.
05:33De ma musique aussi, je trouve.
05:37La manière dont je la décris.
05:39La manière dont je l'introduis.
05:41Et puis aussi dans les textes, évidemment.
05:43Ça se retrouve aussi un petit peu dans les textes.
05:45On l'entend dans les textes.
05:47Vous vous sentez des deux côtés appartenir à ces deux cultures ?
05:49Ou à aucune des deux ?
05:52C'est souvent la question qu'on me pose.
05:57Oui, je trouve que je me trouve appartenir à ces deux cultures.
06:00Parce que j'ai vécu dans les deux pays.
06:03Et dans mon éducation, j'ai grandi vraiment dans les deux cultures.
06:08On avait vraiment comme une double culture à la maison.
06:11Et ça s'en ressent dans ma musique.
06:13C'est vrai qu'il y a le roulement des R que j'aime beaucoup.
06:15Mais aussi il y a parfois dans ma voix aiguë quelque chose de Papa Wemba.
06:19Et ce mélange, vous l'aimez au point de collaborer avec des artistes différents.
06:23Le dernier en date, c'est Gazo.
06:25Vous étiez il y a quelques semaines ici à Inter
06:27pour dévoiler votre dernier titre, Pur Coder.
06:49Je serai te chercher où que ce soit
06:53Je roule en trois fois et j'observe le vent
06:57On a fini blessé
07:00Parait que c'est la pression
07:02Ces appareils sont à laisser
07:04Quoi tu m'as laissé
07:06Pur Coder.
07:08Il y a mes deux univers très singuliers.
07:10Vous et Gazo. Ça marche bien ?
07:12Ça marche bien. Moi j'adore.
07:14Mais je pense que c'est parce que humainement ça marche bien déjà entre Gazo et moi.
07:17Moi c'est vraiment un peu le fondement de mes relations avec les artistes.
07:21Je les rencontre, on se connaît et ensuite on fait de la musique.
07:24Après ça peut arriver que je fasse de la musique.
07:26Il y en a que je ne connais pas mais c'est parce qu'on s'entend bien humainement tout de suite.
07:28Quels sont les prochains artistes avec qui vous avez envie de travailler maintenant ?
07:33Je ne révélerai rien.
07:35Mais il y en a, j'imagine.
07:37Il y a déjà des collaborations qui sont faites.
07:39Il y en a où c'est à faire, ça vient.
07:41Je sortais de la tournée.
07:43Je viens de sortir de la tournée il y a à peu près un mois et demi.
07:45Je me remets tout de suite en ce moment sur le studio avec ou sans mes amis.
07:51Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour l'année 2025 ?
07:55Est-ce que c'est l'année du premier album ?
07:59Est-ce que c'est l'année du premier album ? On verra bien.
08:01Qu'est-ce qu'on me souhaite ?
08:03De la santé.
08:07Que j'arrive à toutes mes résolutions comme tout le monde.
08:10Je ne sais pas.
08:16J'aimerais que mon projet touche autant les gens que le premier.
08:18En tout cas, que Beckhann a touché.
08:20Et le projet Héloïe dans sa globalité.
08:22Héloïe, c'est le titre de votre projet.
08:24Ça veut dire ce qui n'est pas visible.
08:26Qu'est-ce qu'on ne voit pas ?
08:28Justement, on ne voit pas plein de choses.
08:30On ne sait pas me situer musicalement.
08:32Il y a des choses qu'on ne comprend pas dans mes mélodies.
08:34Dans mes voix.
08:36J'essaie d'évoquer des choses qui ne sont pas forcément visibles.
08:38J'utilise des métaphores.
08:40Beckhann, par exemple, c'est une métaphore.
08:42A chacun de la comprendre comme il veut.
08:44Et c'est ce qui fait la singularité de votre musique.
08:46Merci Yamé d'avoir été avec nous ce matin sur Inter.
08:48En attendant peut-être un album cette année.
08:50On vous retrouve dans la playlist de France Inter.

Recommandations