• l’année dernière
Temps fort du débat politique et parlementaire, les questions au gouvernement permettent aux députés d'interpeller le gouvernement sur des sujets d'actualité.
Octobre 2024 : la session ordinaire s'ouvre à l'Assemblée et le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, nommé début septembre doit faire face à un hémicycle plus fracturé que jamais, suite à la dissolution du 9 juin 2024.
Ces séances sont marquées par la guerre au Proche-Orient, la crise agricole, les plans sociaux et surtout par l'épineux sujet du budget, examiné au même moment par les parlementaires.

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00:00Je voudrais saluer la présence des familles de deux otages français encore détenus aujourd'hui dans la bande de Gaza
00:19et qui sont avec nous aujourd'hui en tribune.
00:22Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau numéro des Grands Débats.
00:33Nous allons revivre ensemble quelques temps forts des questions au gouvernement de ces derniers mois.
00:38Tout commence en octobre 2024. La 17e législature vient de s'ouvrir et le gouvernement de Michel Barnier fait ses premiers pas
00:47face aux députés lors des questions au gouvernement.
00:51Et l'actualité, en ce début d'automne, c'est ce tragique anniversaire.
00:55Un an plus tôt, cette attaque terroriste lancée face à Israël par le Hamas qui avait fait plus de 1 200 morts.
01:03Un an après le massacre du 7 octobre, les députés ont tenu à rendre hommage aux victimes et aux otages encore aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
01:14Le 7 octobre dernier, Israël s'est trouvé confronté à une attaque terroriste d'une rare cruauté exécutée par le Hamas.
01:22Cette attaque a laissé plus de 1 200 victimes derrière elle.
01:26Une année s'est écoulée depuis cette tragédie qui nous a marqué à jamais.
01:29En ce jour, nous tenons à adresser nos plus sincères condoléances aux familles de victimes et tout particulièrement à celles qui sont présentes aujourd'hui.
01:38Le groupe Les Démocrates s'associe à leur peine ou à leur inquiétude.
01:41Nous sommes à vos côtés. Nous n'oublions pas les morts comme nous n'oublierons pas les vivants.
01:47101 otages sont encore retenus aux mains du Hamas, dont beaucoup sont peut-être déjà morts.
01:54Nous le condamnons avec la plus ferme exigence et exigeons qu'ils puissent être libérés sans délai.
02:00Alors que le conflit s'enlise et qu'il s'étend désormais à la frontière du Sud, Liban et à l'Iran, les perspectives d'apaisement s'éloignent et chaque mort civile est un mort de trop.
02:10Mes chers collègues, ne nous demandons pas pour qui sonne le glas chaque jour un peu plus, il sonne aussi pour nous et l'idée que nous nous faisons de l'humanité.
02:19Face à ce conflit historique, la position de la France est claire. Il est urgent de parvenir à une issue par le dialogue diplomatique en vue de réunir les conditions d'une paix durable dans la région.
02:29Face à cette crise, il est aussi de notre devoir d'éviter la tentation d'une importation du conflit dans notre pays.
02:36Pour cela, la montée des actes antisémites doit être combattue sans relâche et l'apaisement sans cesse recherché.
02:43Monsieur le Premier ministre, trouver la paix est une exigence, elle doit être garantie pour tous, pour nos compatriotes de confession juive qui se sentent aujourd'hui menacés et s'interrogent sur leur place dans notre pays.
02:55Pour prévenir un embrasement général, défendre la position d'équilibre, assurant à Israël son droit à exister sans être menacé, tout en répondant à l'aspiration des Palestiniens de disposer d'un État souverain et en préparant la paix.
03:07Monsieur le Premier ministre, quelles sont les orientations que vous poursuivez à l'échelle nationale et internationale pour y parvenir ?
03:14Nous n'oublions pas, la douleur ne passe pas. Nous pensons à toutes ces victimes innombrables, près de 1 200, à leurs familles, toutes ces victimes d'un attentat planifié, perpétré par le Hamas et qui a provoqué l'embrasement.
03:33Nous pensons aux otages, parmi lesquels deux de nos compatriotes, je salue avec émotion, les familles de Ouad El Haloumi et d'Ophère Calderon. Nous nous sommes rencontrés hier.
03:47Je n'ai pas oublié, je le dis à l'ancien ambassadeur d'Israël à Paris, qui est avec vous, qui vous accompagne, ce qu'on m'avait dit il y a...
03:55Il nous faut nous méfier du Hamas. Et puis, vous m'avez dit, il faut également qu'on se méfie de l'oubli. Et donc, je veux vous redire, comme je l'ai dit hier soir, que nous n'oublierons pas et nous n'oublierons pas.
04:07Nous pensons à toutes ces victimes, aussi civiles, très nombreuses à Gaza, ainsi que Jordanie, aux victimes civiles des deux côtés de la frontière du Liban.
04:21La France, mesdames et messieurs les députés, réaffirme son engagement indéfectible pour la sécurité d'Israël. J'ai dit devant vous, je répète aujourd'hui, que la sécurité d'Israël n'est pas négociable.
04:33Depuis le début de cette guerre provoquée par l'attaque du Hamas, trop d'hommes, trop de femmes, de personnes âgées, d'enfants sont morts. Il faut d'abord que tous les otages soient libérés. Il faut que la guerre cesse.
05:00Il faut que les déplacés puissent retrouver leur foyer et que l'aide humanitaire puisse entrer à Gaza et puisse se déployer au Liban.
05:17Monsieur le président Feneau, comme l'a rappelé le président de la République, comme le ministre des Affaires étrangères qui était dans la région pendant plusieurs jours et le dira tout à l'heure, comme je l'ai dit moi-même, la France participera à tout ce qui peut être fait pour éviter l'embrasement.
05:34Elle participera avec l'Union européenne, avec les Etats-Unis, avec les pays de la région, à toute initiative évitant cet embrasement et avançant vers, comme vous l'avez rappelé, ce qui doit être l'objectif, une paix durable, mais qui passe, nous en savons la clé, par la création de deux Etats, un Etat palestinien, un Etat d'Israël vivant en paix, en sécurité, se reconnaissant l'un et l'autre côte à côte. Voilà la clé.
06:04Et voilà l'objectif que nous continuerons de rechercher.
06:08Juste un mot, monsieur le président Feneau, pour faire écho à ce que vous avez dit.
06:13Ce conflit est très ancien.
06:16Il est l'un des plus anciens.
06:17Et très tôt, lorsque j'ai eu l'honneur d'être ministre des Affaires étrangères de la France, je me suis engagé à ma place pendant un temps trop court pour tenter de faire que ce conflit revienne en priorité dans les engagements des Etats-Unis.
06:34Alors qu'il était redescendu en bas de la liste, il a ce conflit de grave résonance dans notre propre société, vous l'avez rappelé.
06:44Il provoque des émotions, des solidarités qui sont d'ailleurs légitimes d'un côté ou de l'autre.
06:49Pour autant, les principes fondamentaux de notre République, la naïcité, le refus de toute forme de racisme et d'antisémitisme, ces principes-là qui sont ceux de notre République.
07:03Doivent être rappelés et défendus.
07:06Et voilà pourquoi, monsieur le Président, je pense qu'il restera inacceptable pour nous, pour le gouvernement tout entier, je pense aussi vous-même, que beaucoup trop de nos compatriotes de confession juive soient menacés, que des synagogues soient incendiés, comme on l'a vu l'été dernier dans le Midi.
07:29Tout ça reste inacceptable.
07:31Il n'y aura, je vous ai dit mes lignes rouges l'autre jour à la tribune, aucune forme de tolérance, aucune, à l'égard du racisme, à l'égard de l'antisémitisme, qu'il se traduise par des agressions, par des menaces, ou qu'il se traduise plus quotidiennement, on a tendance à l'oublier, à l'école, dans la rue, dans les réseaux sociaux.
07:49Il n'y aura, monsieur le Président Faisneau, aucune tolérance.
07:54Depuis le 7 octobre, la guerre fait donc rage au Proche-Orient et elle revient souvent dans les questions des députés, lors des questions au gouvernement, des députés qui s'inquiètent, notamment de la situation à Gaza, mais aussi au Liban, où Israël a lancé une seconde offensive pour tenter d'éradiquer le Hezbollah.
08:14Il y a un an, l'attaque terroriste la plus mortrière en Israël avait lieu. Les otages israéliens doivent être libérés. La lutte contre le terrorisme n'est pas terminée. Ce conflit ne date pas du 7 octobre, mais il en a pris une tournure inhumaine ce jour-là et depuis ce jour-là.
08:33Depuis une semaine, la guerre s'étend et toute solution diplomatique s'éloigne. Chaque jour, des familles fuient des bombardements, d'autres sont tuées, beaucoup sont inquiets pour leurs proches. En un an à Gaza, plus de femmes et d'enfants ont été tuées que dans tous les conflits dans le monde ces 20 dernières années. Cela ne peut plus durer. Nos hommages et nos pensées sont dirigés vers toutes les victimes civiles de ce conflit, israéliennes, palestiniennes, libanaises et leurs voisins.
09:03Nous devons saluer les divers appels au cessez-le-feu demandés par la France et tous les autres pays.
09:09Le Premier ministre israélien est clair, il n'a que faire de vos demandes.
09:14Si les mots restent inaudibles, les actions de la France doivent être plus efficaces.
09:20Monsieur le ministre, il faut reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine aux côtés de l'Etat d'Israël.
09:28L'Assemblée nationale avait déjà voté favorablement en 2014.
09:33Il vous reste à signer cette reconnaissance.
09:35Il faut suspendre les exportations d'armes vers Israël, comme l'y invite le président de la République française dans son appel au cessez-le-feu.
09:43Il faut suspendre les accords commerciaux.
09:46La France doit cesser de faire pression sur la CPI pour que puissent enfin être émis les mandats d'arrêt internationaux.
09:54Regarder, attendre, espérer, condamner, condamner fermement, aujourd'hui, agir, agir, agir, pour ne plus être complice.
10:08Ainsi, monsieur le ministre, quels actes concrets pourront être entrepris par la France ?
10:13La France, depuis un an, agit sur le plan humanitaire et sur le plan politique.
10:18Sur le plan humanitaire, d'abord, c'est la France qui, un mois après le 7 octobre, a organisé la première conférence internationale qui a permis de lever un milliard d'euros pour le soutien humanitaire à Gaza.
10:30C'est la France aussi qui a été le premier pays occidental à soigner des Gazaouis blessés grâce à la mise en oeuvre de moyens militaires, et en particulier le porte-hélicoptère d'Ixmude.
10:42C'est encore la France qui a affrété 1200 tonnes de frais humanitaires jusqu'à la bande de Gaza avec ses partenaires grâce à des opérations aériennes ou terrestres.
10:53Et sur le plan diplomatique, c'est la France qui est le premier pays du G7 à avoir appelé au cessez-le-feu, à avoir soutenu les quatre résolutions qui ont été adoptées aux Nations Unies sur ce sujet.
11:03La France a aussi été un moteur pour l'adoption de sanctions à l'encontre des colons extrémistes et violents en Cisjordanie, avec des sanctions prises à titre national contre 28 individus et deux trains de mesures pris au niveau européen après un travail de conviction qu'a mené la France.
11:19Et enfin, c'est la France qui est l'un des très rares pays à soutenir directement l'autorité palestinienne aujourd'hui.
11:28Tout cela, si je puis dire, c'est ce que nous avons fait depuis un an. Mais évidemment que nous ouvrons activement pour obtenir le plus rapidement possible un cessez-le-feu entraînant la libération inconditionnelle des otages et faisant taire les larmes, le feu et faire cesser le sang.
11:46Et puis, pour travailler le plus rapidement possible sur cette solution à deux États qui passent par la création d'un État de Palestine, la reconnaissance mutuelle et collective et des garanties de sécurité pour Israël.
11:59Autre actualité glaçante en cette rentrée, le procès des viols de Mazan, qui s'est ouvert en septembre. Une affaire dans laquelle 49 hommes sont accusés d'avoir violé une même femme, Gisèle Pellicot, droguée par son mari Dominique Pellicot.
12:14Sandrine Josseau, députée, a elle aussi été victime de ce qu'on appelle la soumission chimique. Elle a réussi à échapper à son agresseur, par ailleurs sénateur, et elle se bat depuis pour informer et alerter sur ce fléau. Écoutez.
12:29Le 14 novembre dernier, j'ai été victime de soumission chimique. Sept mois après ce traumatisme et une lutte acharnée avec l'association Mandorpa, fondée par Caroline Darien Pérennet, la fille de Gisèle Pellicot, je démarrais avec la sénatrice Véronique Guillotin une mission gouvernementale mandatée par Gabriel Attal, qui a été l'un de mes premiers soutiens avec François Bayraud.
12:53Notre objectif, aider à identifier et détecter les cas de soumission chimique pour améliorer la prise en charge des victimes. Aujourd'hui, en plein procès historique, se tient en Avignon un procès pour juger les crimes effroyables commis sur Gisèle Pellicot.
13:15Monsieur le Premier ministre, dès votre nomination, nous vous avons écrit pour que cette mission soit reconduite immédiatement. Nous le devons pour toutes les victimes de ce pays qui ont vu, comme moi, leur vie basculer après avoir été droguées à leur insu, pour que cesse enfin ce crime parfait qui ravage, anéantit et détruit la vie de milliers de Françaises et de Français.
13:42Monsieur le Premier ministre, le monde nous regarde et la France se doit d'être exemplaire. Il faut que la honte change de camp. Elle le pourra si et seulement si on comprend enfin la douleur des victimes et si on aide tous les professionnels qui les accompagnent pour leur reconnaissance et leur reconstruction.
14:05Pour qu'on puisse entendre partout « victimes, on vous croit », pour que les victimes ne soient plus seules, pour que la société toute entière fasse bloc contre ces crimes, il est urgent d'agir. Relançons ensemble cette mission. Je vous remercie.
14:35La lutte contre les violences sexuelles et sexistes a été érigée en priorité par le Premier ministre Michel Barnier dans sa déclaration de politique générale. Il a ainsi posé comme ligne rouge de son gouvernement, je cite ses mots, « il n'y aura aucune tolérance à l'égard des violences faites aux femmes ».
14:52C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a décidé de vous nommer à nouveau parlementaire en mission sur la lutte contre la soumission chimique comme violences faites aux femmes, de même que la sénéatrice Véronique Guillotin, qui travaille avec vous sur le sujet.
15:06Je salue cette décision qui était nécessaire et très attendue. Elle vous permettra d'achever la mission que vous avez confiée Gabrielle Attal le 8 avril dernier. Comme vous, je suis convaincue qu'il faut accélérer pour protéger les femmes, les enfants et les hommes de ces abus.
15:25Ils peuvent être aussi concernés le cercle familial, comme l'ont montré les viols de Mazan. Je serai très attentive aux recommandations que vous proposerez. Nous en avons déjà évoqué certaines, comme le kit du lendemain, permettant aux victimes d'agir rapidement pour leur sécurité.
15:44Autre dossier brûlant sur le bureau du Premier ministre en cet automne 2024, les difficultés du monde agricole. Après la crise qui avait marqué l'hiver 2023, un projet de loi avait été présenté au Parlement, censé répondre aux difficultés des agriculteurs, notamment sur le plan financier.
16:03Mais la dissolution a stoppé net son adoption et les paysans français continuent d'alerter sur les revenus insuffisants et des normes trop complexes.
16:13Mauvaise récolte, viticulteurs en difficulté, réduction de la collecte de lait par lactalis, fièvre catarale. Force est de constater que cette liste non exhaustive fait office de bruit de fond à vos oreilles quand elle devrait résonner comme un signal d'alarme.
16:27Non seulement vous restez sourde à la détresse des agriculteurs, mais pire, tels des faux soyeurs du secteur, vous continuez de négocier le traité du Mercosur à Bruxelles, dont vous avez refusé de discuter à l'Assemblée le 31 octobre prochain. Voilà la considération que vous avez pour ceux qui nourrissent les Français. Visiblement, vous n'avez tiré aucune leçon de la crise agricole du début d'année.
16:51Revenons à la fièvre catarale. Cette maladie touche durement le nord, provoquant de véritables hécatombes. J'ai ici une pensée particulière pour les agriculteurs de la Vénoie, notamment de Damouzy, qui m'ont montré les ravages provoqués par la maladie. Les éleveurs comptent de nombreux cadavres et il faut financer les carissages. Il ne faut pas être mathématicien pour constater la double peine, la manne financière attendue de la bête qui disparaît, et les éleveurs doivent s'acquitter en plus de l'enlèvement du cadavre.
17:18Je vous l'apprends peut-être. Gouverner, c'est prévoir.
17:24Que ferez-vous donc, madame la ministre?
17:28Allez-vous accorder des aides financières aux éleveurs, comme pour la maladie hémorragique épisodique?
17:34Allez-vous soulager les agriculteurs des coûts des carissages, des frais d'hygiène préventive?
17:40Allez-vous enfin prévoir des vaccins pour tous les stéréotypes de la maladie, sans distinction?
17:48J'ai bien entendu que vous avez répondu à deux questions sur l'agriculture juste avant, mais c'était du blabla, nous, on demande des actes, car l'agriculture se meurt!
17:59Je vais vous répondre sur un autre ton que celui que vous avez utilisé, car je crois véritablement que la crise que connaissent les agriculteurs mérite autre chose qu'une petite instrumentalisation politique.
18:16Des réponses concrètes que vous appelez de vos voeux, nous les apportons.
18:22Et ce bruit de fond auquel vous nous accusez de ne pas répondre, nous l'avons bien sûr entendu et nous l'avons démontré au sommet de l'élevage à Cournon, où des mesures très précises ont été annoncées.
18:37Le fonds d'urgence de 75 millions d'euros, le fait que la décapitalisation des cheptels ne donne pas lieu à réfaction des aides européennes, le fait que nous réfléchissions à la mise en place d'un prêt garanti, voilà quelques-unes des mesures très concrètes que nous allons mettre en oeuvre.
18:58Vous évoquez le Mercosur. Sur le Mercosur, je voudrais tout de même rappeler que c'est grâce à la France qui a fait adopter un protocole additionnel que nous avons bloqué l'application du Mercosur. Il faut le rappeler, il faut que vous le sachiez, et la famille politique à laquelle j'appartiens s'est toujours opposée au Mercosur, tout simplement parce que cet échange n'est pas équilibré.
19:27Il ne respecte pas par des clauses-miroirs les contraintes que l'on impose à nos propres agriculteurs.
19:34Et donc, vous voyez que sur cette question, comme sur tant d'autres, madame la députée, dans les questions comme dans les réponses, il faut être précis.
19:44Au début de l'année, la détresse des agriculteurs a ému l'ensemble des Français.
19:48Leur mobilisation était motivée par une sévère crise du revenu que les mesures à être prises par le gouvernement précédent n'ont absolument pas réglé.
19:56Car ce qui menace aujourd'hui la productivité de l'agriculture, la souveraineté alimentaire et donc le revenu des agriculteurs, c'est le dérèglement climatique, c'est l'effondrement de la biodiversité.
20:06La crise est donc structurelle et exige une réorientation profonde des politiques publiques afin de soutenir la bifurcation des pratiques vers des modèles plus résilients.
20:17Les agriculteurs méritent mieux que des mesures qui ne sont que pansements sur une jambe de bois.
20:22Les épisodes météorologiques et sanitaires de cet été confirment cette analyse.
20:28Ils plongent les agriculteurs dans une crise encore plus profonde, renforcent le caractère d'urgence, des mesures à prendre avec audace et courage.
20:36A quelle échéance allez-vous mobiliser la réserve de crise européenne ?
20:40Outils de solidarité des agriculteurs entre eux pour indemniser les pertes liées à la fièvre catarale, la maladie hémorragique, les salmonelloses, la grippe aviaire
20:51pour l'ensemble des souches pathogènes, mais aussi pour les pertes de revenus induits par des phénomènes annexes tels que la stérilité ou l'avortement,
21:00comme le réclament les éleveurs au sommet de l'élevage la semaine dernière.
21:04Permettez-moi de revenir sur quelques points.
21:07D'abord, il faut apporter des réponses parce que le monde agricole, les agriculteurs connaissent une véritable crise de perte de sens
21:14lorsqu'ils ne se sentent pas soutenus par la nation, lorsqu'ils sont accusés de tous les maux
21:19et lorsque les problèmes auxquels ils sont affrontés ne sont pas réglés.
21:23Prenons l'exemple de la crise sanitaire. Elle est majeure, elle est profonde, elle est grave.
21:28Elle touche tous les aspects de notre territoire national et puis c'est une crise qui se combine.
21:36FCO8, FCO3, MHE, vous savez tout ça par cœur.
21:40Le Premier ministre, au sommet de l'élevage, à Cournon, a annoncé un plan d'action et de soutien massif à la filière ovine,
21:49qui est de toutes les filières probablement celle dans le monde animal qui souffre le plus.
21:54C'est un fonds d'urgence de 75 millions qui a été décidé par le Premier ministre et annoncé à Cournon.
21:59C'est l'extension de la vaccination gratuite pour l'ensemble de la filière ovine et bovine, si elle le souhaite,
22:07contre la fièvre cataralovine sérotype 3.
22:11Autre dossier économique après l'agriculture, la souveraineté industrielle française.
22:16Le groupe Sanofi souhaite vendre une partie de sa filiale Opéla, qui fabrique le Doliprane, à une entreprise américaine.
22:23Une annonce qui a rapidement pris une tournure politique.
22:26Monsieur Oudéa, le PDG de Sanofi, n'avait pas cru bon d'alerter Mme Oudéa Castera, membre du précédent gouvernement,
22:35sur la vente de sa filiale Opéla, un fonds de pension américain,
22:40qui entraînerait de possibles délocalisations, de possibles suppressions d'emplois,
22:45notamment sur les sites de Lisieux et de Compiègne, qui font de l'assemblage du Doliprane.
22:50Cette absence de patriotisme économique, dont on ne peut pas être surpris,
22:55aura pour conséquence d'entamer encore une fois notre souveraineté sanitaire,
23:00mais également de livrer un fleuron rentable, un fleuron qui a bénéficié du soutien de la puissance publique,
23:06à travers une centaine de millions d'euros du crédit Impôt Recherche, à une puissance étrangère.
23:11Pourtant, il y avait d'autres possibilités, notamment des possibilités d'offres françaises qui existaient,
23:16avec des engagements sociaux plus solides, et qui permettaient de maintenir cette structure sous pavillon français.
23:24Nous vous le disons tout de goût, monsieur le Premier ministre, nous n'accepterons pas de discours de fier à bras, de rouler les mécaniques.
23:31Nous avons le souvenir d'Alstom, qui a été racheté par la générale électronique.
23:36L'enjeu est simple. Soit la France sauvegarde sa production de Doliprane, soit il se vend au fonds de pension américain.
23:44Vous n'avez plus d'excuses, monsieur le Premier ministre, pour utiliser le décret Montebourg,
23:48ce décret qui soumet à autorisation préalable, avant cession totale ou partielle à une puissance étrangère,
23:53les fleurons stratégiques des secteurs de la santé en particulier.
23:56Voilà ce que ferait d'ailleurs un gouvernement sous l'autorité de la présidente Marine Le Pen.
24:01Ma question est simple. Allez-vous utiliser ce décret protecteur, ou allez-vous, comme d'habitude, laisser faire ?
24:10Je veux vous assurer de notre plein engagement sur ce sujet et, comme vous l'avez dit, dans le cadre de la procédure de protection des intérêts des investissements étrangers en France.
24:21Dès l'annonce par Sanofi de sa volonté d'entrer en négociation, nous avons indiqué les engagements économiques clairs, précis et sur le long terme,
24:30qui devraient être respectés, en premier lieu duquel, et je suis sûr que nous nous retrouverons là-dessus,
24:35le maintien de l'emploi, de la production, que le Doliprane continue à être produit en France, de la recherche et développement,
24:44et plus globalement, pour inclure également Compiègne, le maintien de l'empreinte industrielle.
24:49Et je vous le dis aussi clairement que vous l'avez demandé, oui, nous mènerons la procédure de contrôle des investissements étrangers en France,
24:56telle que prévue par la loi, et à ce stade, il est impossible de dire comment finira la discussion,
25:02mais je vous le dis très clairement, rien n'est interdit, rien n'est exclu, et nous continuerons, au fond,
25:07loin des polémiques individuelles que certains voudraient susciter, à défendre l'emploi industriel et à défendre la souveraineté sanitaire.
25:13Monsieur le ministre, nous doutons. Nous doutons que cette opération serve pleinement nos intérêts,
25:20et qu'elle s'inscrive dans la politique d'attractivité que nous menons depuis 7 ans.
25:24Cette politique qui a permis, en 7 ans, de créer 2,7 millions d'emplois.
25:30Cette politique qui a permis de relocaliser nos chaînes de valeur au service de l'indépendance de la France.
25:36Un exemple, le Doliprane, justement.
25:39Depuis 7 ans, nous nous sommes battus pour l'implantation d'usines qui nous permettent, aujourd'hui,
25:44de relocaliser la chaîne de valeur du Doliprane en France.
25:48Cette politique, enfin, qui a toujours servi notre intérêt national,
25:53Avec Gabriel Attal et Bruno Le Maire, nous avons renforcé nos contrôles sur les investissements étrangers dans nos secteurs sensibles.
26:01Nous avons ainsi protégé des dizaines d'entreprises stratégiques, comme BioGarant, du rachat ou de la disparition.
26:09Dans cette logique, et dans l'intérêt de notre pays,
26:12ni la représentation nationale, ni le gouvernement ne peuvent laisser Sannochi mener cette opération sans contrôle de l'Etat.
26:19L'Etat, s'il y a projet, sera saisi.
26:21Et je vous l'annonce ici, en plein accord avec le Premier ministre,
26:25je suis en train d'étudier la possible présence de l'Etat au Conseil d'administration,
26:30ainsi que la participation au capital,
26:33parce que la stratégie industrielle et de souveraineté que nous avons construite ces dernières années
26:37ne se négocie pas. Comptez sur notre vigilance.
26:41Mais la santé n'est pas le seul sujet d'inquiétude dans cette fin d'année.
26:44Le climat l'est aussi. Entre le 16 et le 20 octobre, des pluies exceptionnelles s'abattent sur le pays,
26:49en particulier sur 11 départements, dont l'Ardèche et la Haute-Loire,
26:54entraînant inondations et coulées de boue.
26:56Bilan, plus d'un millier de personnes évacuées, des routes, des voies et des chemins de fer coupés
27:01et des écoles fermées, ainsi que des milliers de foyers privés d'électricité.
27:08Ma question concerne les très graves inondations de jeudi dernier.
27:13En quelques minutes, des dizaines de communes de la Haute-Loire, de l'Ardèche, de la Loire et du Rhône
27:21sont passées en alerte rouge, submergées par des crues extrêmes.
27:25De mémoire d'hommes, les eaux transformées en torrents de boue ont pu dépasser par endroits tous les niveaux connus.
27:33La France a découvert, stupéfaite, des images d'apocalypse dans la vallée du Gé.
27:39L'autoroute sous les eaux, la voie ferrée coupée, le centre-ville de Rive-de-Gier dévasté,
27:45Jivore et sa zone commerciale inondée.
27:48Chez notre collègue, Jean-Luc Fugit, que j'associe volontiers à cette question.
27:53Bien sûr, à l'heure d'un premier bilan, nous nous réjouissons de ne pas décompter de victimes.
27:58Je tiens ici, d'ailleurs, à saluer la solidarité des habitants et l'action efficace des services publics
28:05qui a permis d'éviter le pire.
28:08Mais le bilan des dégâts matériels est dramatique.
28:11Pour les commerçants, les agriculteurs, les habitants qui ont, pour certains, tout perdu.
28:16Pour les communes dont les équipements communaux ont été détruits ou endommagés.
28:20Sans parler des fortes perturbations de transport qui nous rappellent la fragilité de nos infrastructures entre Jivore et Saint-Etienne.
28:27Madame la ministre, il va falloir agir très vite.
28:30Tirer très vite les leçons de cette crue. Agir.
28:33Au-delà de la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour ces communes.
28:37Quel accompagnement des sinistrés face à des procédures d'indemnisation complexes.
28:42Comment mieux prévenir, mieux protéger les populations, notamment dans le secteur du GIE.
28:48Bref, quelle est notre capacité collective d'adaptation au risque dans ce contexte de changement climatique.
28:55Nous allons donc agir. Agir, c'est d'abord immédiatement instruire le dossier de catastrophe naturelle qui,
29:03s'agissant des épisodes que vous mentionnez, ne devrait pas prendre beaucoup de temps en termes d'analyse.
29:08Et vous savez que le ministère de l'Intérieur prévoit de déclarer cet état dans les prochains jours.
29:14C'est ensuite lancer l'émission d'inspection avec ma collègue Catherine Vautrin pour aller évaluer les dégâts.
29:22Puisque c'est un processus nécessaire pour pouvoir ensuite déclencher la dotation de solidarité aux collectivités locales qui sont touchées par des épisodes climatiques.
29:33C'est encore, comme l'a fait mon collègue Antoine Armand, mobiliser le secteur des assurances pour s'assurer qu'ils agissent vite, déclenchent les expertises
29:43et apportent le plus vite les réponses aux sinistrés qui veulent faire jouer leur assurance.
29:50Ça c'est l'immédiat. Et puis il va falloir construire l'après.
29:54L'après c'est à la fois reconstruire mais reconstruire de façon à mieux faire face à des risques dont on voit que l'ampleur est en train d'augmenter.
30:02C'est tout l'enjeu de l'adaptation au changement climatique. Mieux prévoir, mieux construire, mieux se protéger, développer une culture de risque.
30:10C'est tout l'enjeu du plan national d'adaptation au changement climatique que nous annoncerons dans les prochains jours.
30:15Les événements autrefois exceptionnels s'inscrivent désormais dans une série noire d'épisodes climatiques intenses qui frappent notre pays de plus en plus régulièrement.
30:23Et le Pas-de-Calais, que j'ai l'honneur de représenter avec ma collègue Pauline Levasseur, n'a pas non plus été épargné avec des précipitations et des crues historiques l'hiver dernier.
30:33À la tête du gouvernement, Gabriel Attal avait réagi pomptement, se rendant sur place dès le jour de sa nomination, puis chaque mois afin de suivre l'avancée des dossiers.
30:41Comme vous avez pu le faire il y a quelques jours, madame la ministre, dans la Loire, ainsi que monsieur le Premier ministre, depuis le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises.
30:49Aussi, malgré 250 millions d'euros débloqués par l'Etat, ainsi que l'engagement des collectivités, de nombreux travaux restent à réaliser,
30:57ce qui nourrit l'inquiétude des habitants alors que l'hiver approche et qu'une nouvelle catastrophe est à craindre.
31:03Nommés rapporteurs de la mission d'information sur l'adaptation de l'aménagement des territoires au changement climatique, des pistes me remontent déjà.
31:10Madame la ministre, quelles actions immédiates le gouvernement compte-t-il mettre en place pour répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens
31:17et renforcer l'adaptation de nos territoires face aux dérèglements climatiques qui bouleversent nos vies tant en métropole que dans les Outre-mer ?
31:24C'est plus de 250 millions d'argent public, vous l'avez dit. C'est plus de 500 opérations qui ont été réalisées.
31:31Je connais votre engagement sur ces sujets, de la prévention des risques et d'adaptation au changement climatique, ainsi que celui des députés Fugy et Triester.
31:39J'étais également aux côtés du député Triester lors des inondations en Seine-et-Marne.
31:43Et je salue à cette occasion la création d'une mission d'information parlementaire sur le sujet et votre nomination en tant que rapporteur.
31:51Vous le savez, nous allons annoncer un plan national d'adaptation au changement climatique dans les prochains jours.
31:57Son objectif sera de porter des actions très concrètes à la fois sur la prévention des risques, les investissements, la culture du risque.
32:04Mais également, il n'y a pas que les inondations, il y a les canicules, il y a les vents violents.
32:10Et l'objectif, c'est derrière tout cela de mettre à disposition des collectivités locales une boîte à outils qui leur permettent de mieux se protéger.
32:18C'est d'abord une question d'ingénierie. On l'a vu dans le Pas-de-Calais.
32:22Prévoir, anticiper les inondations, savoir correctement aménager les vatringues, savoir correctement entretenir les fossés pour que l'eau s'écoule au bon rythme, pas trop vite, pas trop lentement.
32:36Prévoir les zones d'expansion. Tout cela demande de l'ingénierie.
32:40Deuxième élément, la question de la gouvernance. Vous l'avez également mentionné. Il faut rassembler la gouvernance, le faire au juste niveau de territoire.
32:48Mais nous avons besoin, on l'a vu dans le Pas-de-Calais, de rassembler les acteurs encore mieux.
32:53Troisièmement, il y a évidemment un sujet de moyens. Et ça, je compte sur le Premier ministre pour accompagner les collectivités locales et l'État.
33:01Enfin, c'est une question de procédure. Là aussi, nous avons innové dans le Pas-de-Calais et nous appuierons sur cette expérience.
33:08Autre grand dossier de cette fin d'année 2024, évidemment, la bataille budgétaire. Le projet de loi de finances va faire l'objet de questions enflammées lors des questions au gouvernement.
33:18Monsieur le Premier ministre, en 1978, quand vous arrivez dans cet hémicycle, la dette publique représente 21% du PIB, soit 80 milliards d'euros.
33:30La dépense publique, 45% du PIB. Et le déficit public, 18 milliards d'euros.
33:36Aujourd'hui, la dette publique représente 113% du PIB, soit 3300 milliards d'euros. Et le déficit public, 174 milliards d'euros.
33:47Et puisque les Français ont un bon sens qui échappe à leurs dirigeants, ils sont 80% à juger très urgent de réduire la dette.
33:56Alors, la réponse de la gauche est claire. Les taxes. Taxe sur l'eau touristique, sur les animaux de compagnie, sur les vélos.
34:05Nous voici revenus dans Robin Desbois, avec dans le rôle du shérif de Nottingham, la France insoumise qui s'endort le soir en rêvant de nouvelles taxes.
34:14L'adage populaire nous dit qu'à tous les problèmes, il y a une solution. La gauche se l'approprie et ça devient à tous les problèmes, il y a une taxation.
34:25Mais après tout, depuis la doctrine Hollande, on sait que recettes comme dépenses, je cite, c'est gratuit, c'est l'Etat qui paye.
34:35Quelle est la réponse du gouvernement ? Augmenter encore et encore et encore les prélèvements obligatoires.
34:43Dans le pays le plus taxé de l'OCDE, votre gouvernement a décerné un peu mieux faire de 40 milliards d'euros aux Français.
34:52Et comme tout change mais rien ne change, comme vous ne présentez aucune réforme structurelle pour baisser les charges de cet Etat hypertrophié devenu une maladie auto-immune,
35:03notre dette, toujours elle, sera encore plus lourde, plus insupportable dans un an. 66 milliards supplémentaires.
35:12Vous évoquez la hausse de l'endettement de notre pays.
35:16Je serais honnête de rappeler pourquoi la dépense publique a augmenté ces dernières années. Nous l'avons fait d'abord pour protéger.
35:23Cet Etat a été au rendez-vous face à la crise Covid. Cet Etat a été au rendez-vous face à la crise énergétique qui aurait pu faire flamber les factures de nos concitoyens et de nos entreprises.
35:35Ce n'a pas été le cas alors que nos voisins européens, eux, voyaient une inflation bien supérieure.
35:43Cela a été fait en maintenant une croissance supérieure et en maintenant un taux d'emploi supérieur à nos voisins européens.
35:51Ceci étant dit, la réalité de la dépense publique exige que nous devions agir aujourd'hui pour redresser nos comptes.
36:01Et cela ne se fait pas dans le projet de loi de finances initiales, d'abord par la hausse des prélèvements obligatoires.
36:07C'est d'abord la baisse de la dépense publique qui est à l'origine du redressement de nos comptes publics.
36:13Nous aurons le débat dans quelques minutes et sur les prochains jours pour que vous puissiez démontrer que ce n'est pas par la hausse d'impôts, par le vote pour ou par l'abstention que vous laisserez faire le matraquage fiscal que j'évoquais tout à l'heure au collègue Berger.
36:29Et nous le verrons vote par vote.
36:34En attendant, monsieur le député, je serai extrêmement heureux d'entendre vos propositions sur la baisse de la dépense publique.
36:39Et nous nous donnons rendez-vous lors de la deuxième partie de ce projet de loi de finances.
36:45Vous verrez que quand il faut faire des choix courageux pour faire mieux avec moins, on verra si vous et votre groupe êtes au rendez-vous.
36:52Après 50 ans de déficit, le gouvernement de Michel Barnier a proposé en 15 jours seulement une copie permettant de baisser la dépense publique de 40 milliards d'euros et d'augmenter les recettes de 20 milliards.
37:04C'est vrai qu'avec Laurent Wauquiez, avec tous mes collègues de la droite républicaine, nous trouvions déjà que 20 milliards, même provisoires, même ciblés, c'était déjà considérable, trop même sans doute.
37:15Mais voilà, la semaine dernière en commission des finances, la France Insoumise et ses alliés ont décidé d'adopter non pas 20, mais 60 milliards d'euros supplémentaires d'impôts. 60 milliards !
37:31Ils disaient qu'ils allaient taxer les ultra-riches et les grosses entreprises. En réalité, ils ont décidé d'attaquer les Français, tous les Français, de taxer tout, tout le temps.
37:41Les résidences principales, taxent. Les résidences secondaires, taxent aussi. Même le logement social, surtaxent. Les entreprises familiales et leurs transmissions, taxent encore.
37:51L'assurance-vie, l'épargne, oui, il faut dire la vérité, vous avez décidé de tout taxer. Même les Français de l'étranger y passent, taxent, taxent et taxent encore.
38:01Il faut le dire aussi, vous l'avez fait avec la complicité du Rassemblement National qui, par son vote ou par son abstention, a permis l'accumulation de ces monstruosités fiscales.
38:14Nous sommes déjà dans le pays champion du monde de la fiscalité et ça ne vous suffit pas, mes chers collègues.
38:19D'ailleurs, vous vous apprêtez à voter ensemble l'abrogation de la réforme des retraites qui générerait jusqu'à 15 milliards d'euros de déficit supplémentaire.
38:27Il faut le dire à tout le monde, cela ruinerait non seulement le pays mais mettrait en danger les retraites de tous les Français.
38:33Alors monsieur le ministre, ma question est simple, allez-vous enfin oser vraiment la baisse de la dépense publique ?
38:39Allez-vous déder des garanties à tous les Français que vous les protégerez contre le programme du Rassemblement National et de la gauche,
38:45le même programme qui en définitive aboutit à un seul résultat, semer la misère fiscale dans notre pays ?
38:51Permettez-moi de rappeler ce qu'est le texte initial, parce que vous l'avez dit à juste titre, la copie de la Commission des finances,
38:59même si le texte a été rejeté in fine, prévoyait, vous l'avez dit, entre 50 et 60 milliards d'euros d'impôts,
39:06et nous ne parlons ici que d'impôts supplémentaires, et ça, j'y reviendrai, nous ne l'acceptons pas.
39:11Ce que propose ce gouvernement, c'est un redressement fort, rapide, pour que nos finances publiques puissent avoir une trajectoire de retour sous les 3%,
39:20à horizon 2029. Pour y parvenir, l'année 2025 est ambitieuse, mais elle est nécessaire.
39:265% de déficit, et vous avez raison, cela doit d'abord passer par la réduction de la dépense publique.
39:32Alors bien sûr, la procédure budgétaire veut que nous parlions d'abord des recettes, mais je vous le confirme, dans toute la deuxième partie,
39:41il y a bien 40 milliards d'euros de baisse, de réduction de dépense publique, dont la moitié, plus de la moitié, à hauteur de 20 milliards d'euros, sur l'Etat.
39:52Et cela, nous nous y tiendrons, et c'est dans la copie initiale.
39:56Ceci étant dit, monsieur le député, il faut savoir ce qui est acceptable et pas acceptable,
40:01et nous l'avons déjà vu dans les débats qui ont commencé depuis lundi,
40:06qui finalement, jusqu'à présent, reflètent exactement de la même façon ce qui s'est passé en Commission des finances.
40:12Dit autrement, ça part mal. Ça part mal pour le contribuable particulier, ça part mal pour le contribuable entreprise.
40:20Et nous avons effectivement une vraie question à poser aux Français.
40:24Voulons-nous un matraquage fiscal pour redresser nos comptes publics pour tous,
40:28ou voulons-nous enfin prendre la responsabilité de la baisse de la dépense publique d'abord ?
40:33Alors une des pistes évoquées par le ministre de la fonction publique pour faire des économies,
40:38c'est d'augmenter le nombre de jours de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt maladie,
40:43en le faisant passer de 1 à 3, comme dans le privé.
40:47Une annonce qui a provoqué la colère des députés de gauche.
40:51Monsieur le ministre de la fonction publique, ou plutôt dirais-je, de la liquidation de la fonction publique,
40:57vous avez récemment déclaré, en plus de la suppression de la JIPA,
41:01que l'absentéisme des fonctionnaires représentait un coût insoutenable pour l'Etat,
41:06et vouloir donc durcir les conditions d'indemnisation des arrêts maladie en les alignant sur les conditions du secteur privé.
41:13Sauf que vous oubliez de dire que les deux tiers des salariés du privé sont couverts par des conventions collectives.
41:19Vous ne visez donc pas l'équité publique-privé, mais bel et bien de faire encore et toujours des économies,
41:25plutôt que de traiter les causes de l'absentéisme, vous vous en prenez aux conséquences,
41:30en pointant du doigt les absents.
41:32Quelle honte de pointer ainsi les serviteurs de l'Etat !
41:35Stoppez cette stigmatisation ! Respectez-les !
41:38Dans la fonction publique, nous sommes à 14,5 jours d'absence en moyenne par agent,
41:44alors que dans le privé, nous sommes à 11,6.
41:48Le coût de l'absentéisme, monsieur le député, est aujourd'hui de 15 milliards.
41:52Nous devons regarder la réalité des chiffres en face.
41:55L'obligation est permanente.
41:57Selon vous, il s'agit d'un alignement sur le privé.
42:01Pourtant, deux tiers des salariés du privé n'ont pas de jours de carence.
42:0570% des salariés du privé bénéficient pendant les arrêts maladie de 100% de leur salaire.
42:11Vos mesures ne s'alignent pas sur les conditions du privé,
42:15mais sur celles des entreprises les moins disantes.
42:18Sur le plan que vous citez, je l'ai déjà annoncé,
42:21il contient effectivement, vous l'avez dit, deux mesures de responsabilité.
42:25Le passage d'un jour de carence à trois dans la fonction publique,
42:29ainsi que la baisse de la prise en charge, qui est aujourd'hui à 100% dans la fonction publique, à 90%.
42:34Ces mesures visent à rapprocher le système public et le système privé.
42:37Madame la députée, vous avez émis un chiffre,
42:41le fait que les deux tiers des salariés ne seraient pas concernés par la carence.
42:44Mais d'où vient ce chiffre, madame la députée ? Quelle est votre source ?
42:47La réalité sur ce chiffre, madame la députée, c'est que les choses sont beaucoup plus compliquées.
42:51Il y a 650 conventions collectives dans notre pays.
42:54J'ai passé une partie de la nuit dernière à les dépouiller pour les regarder attentivement.
42:58Et vous découvrirez que nombre de conventions collectives ne prévoient absolument pas la prise en charge quelle qu'elle soit.
43:09C'est le cas de la convention collective sur la coiffure, les services à la personne,
43:13la restauration rapide, la boulangerie.
43:16Nombre de conventions collectives ne prévoient dans le privé aucune prise en charge particulière.
43:21Et quand elles le prévoient dans certains cas, elles le font sous condition soit d'ancienneté du salarié,
43:27soit parce qu'il y a un nombre d'absences maximum tolérée dans l'année.
43:32Et donc dire que dans le privé le système serait merveilleux et que tout serait pris en compte est un élément qui est faux, madame la députée.
43:39Plutôt que de lutter contre la maladie, contre les causes de la maladie, contre la souffrance au travail,
43:44contre l'augmentation des suicides, contre les accidents du travail,
43:48vous punissez 100% des malades sous les applaudissements du président du RN, Jordan Bardella,
43:55qui s'est dit favorable à vos provocations.
43:58Vous voulez imposer deux jours de carences supplémentaires,
44:01c'est-à-dire, que tout le monde comprenne bien, deux jours sans rémunération lorsque le fonctionnaire est malade.
44:07Quand un salarié est malade, il a besoin de soins, de repos, pas qu'on lui supprime deux jours de rémunération.
44:15Vous avez également annoncé vouloir réduire de 10% le salaire d'un fonctionnaire lorsqu'il est malade,
44:21et arrêter jusqu'à trois mois.
44:23Et ainsi vous prétendez, je vous cite, responsabiliser les agents.
44:27Tout est dans ce mot.
44:28Donc pour vous, les agents malades ne sont pas des gens responsables.
44:32Ce sont des feignants et des tricheurs.
44:34C'est obscène, monsieur le ministre, c'est obscène.
44:37Vous n'avez aucune étude de dément de votre propos.
44:41Je vais vous donner deux arguments, il y en a plein contre votre propagande.
44:44Les agents de la fonction publique, en particulier hospitalière, sont plus malades que les autres fonctionnaires et ceux du privé.
44:50Mais je vais vous dire une chose, quand on est face à la maladie et aux malades, on est plus malade.
44:54C'est une banalité, monsieur le ministre.
44:57Deuxièmement, les fonctionnaires sont certes plus en arrêt maladie que ceux du privé,
45:01mais ils sont plus âgés, au moins de six ans.
45:03Et je vais vous dire notre scoop, quand on est plus âgé, on est plus malade.
45:06Deuxième banalité.
45:10Je n'ai jamais eu le moindre propos méprisant vis-à-vis des fonctionnaires.
45:14J'ai toujours affirmé mon respect, mon remerciement, mon admiration pour l'ensemble des 5,7 millions d'agents de la fonction publique.
45:21Et ce n'est pas parce que nous mettons l'accent sur un vrai problème, qui est celui de l'absence,
45:27et vous dites que ça n'existe pas, monsieur Corbière, ça existe.
45:32Il y a des services où, oui, l'absentéisme, l'absence est plus importante, et elle dérive avec le temps.
45:39C'est-à-dire qu'il fut un temps, dans le public et dans le privé,
45:42nous comptions le même nombre de jours moyens d'absence par an,
45:46et avec le temps, depuis dix ans, les choses ont divergé,
45:49et il y a beaucoup plus de jours d'absence moyens par agent dans la fonction publique qu'il y a dans le privé.
45:54Vous apportez des explications sur le fait qu'il y aurait un contact avec les gens,
46:00mais dans le privé aussi, il y a aussi des contacts humains qui peuvent exister dans un certain nombre de métiers,
46:05où on n'observe pas exactement le même nombre d'absences.
46:08Et donc, comment expliquez-vous aussi que dans la fonction publique territoriale,
46:12le chiffre que j'évoquais tout à l'heure monte à 17 ?
46:15Donc, vous voyez bien que ce n'est pas qu'une question médicale par rapport au contact avec les malades, monsieur Corbière.
46:20Ce que je veux dire par là, c'est que, plutôt que de mettre le sujet sous le tapis comme vous le faites,
46:24plutôt que de monter au créneau en quasiment m'insultant, en expliquant que je n'ai pas de respect pour les fonctionnaires,
46:29regardons les chiffres en face et essayons d'y apporter une réponse.
46:32On n'a peut-être pas les mêmes réponses, monsieur Corbière, mais essayons de ne pas enfouir le sujet sous le tapis.
46:37Et dans le plan que je propose, il y a effectivement des mesures de responsabilité, je ne reviens pas dessus, je les ai évoquées,
46:41mais il y a aussi une mesure d'accompagnement des conditions de vie au travail,
46:45avec l'ergonomie des postes, avec une amélioration des conditions.
46:48Il y a une mesure sur la simplification administrative pour les agents,
46:51pour qu'ils regagnent du sens dans leur travail quotidien.
46:53Il y a une mesure d'accompagnement face aux agressions, face aux attaques, de protection fonctionnelle.
46:58Le plan que le gouvernement présence, monsieur Corbière, il est sur tous les angles,
47:02à la fois des mesures de responsabilité, mais aussi des mesures d'accompagnement et de justice.
47:06Vous qui adulez le secteur privé, vous devriez savoir que deux tiers de salariés du privé sont protégés contre la perte de revenus.
47:13C'est un récent rapport de l'IGAS.
47:15Mais nulle trace dans votre projet d'une quelconque mesure compensatoire pour les fonctionnaires en arrêt maladie.
47:21Ils étaient déjà mal payés et mal considérés, vous choisissez maintenant de les insulter.
47:26Aider les gens à bien exercer leur métier est moins vendeur que de les pointer du doigt.
47:32Alors plutôt que de vous attaquer aux causes qui engendrent les absences,
47:36vous faites le choix de fragiliser toujours plus l'état de santé des agents publics et de ceux qui sont à leur contact.
47:41Monsieur le ministre, nous voulons vivre dans un pays dans lequel les personnes n'ont pas peur de se soigner
47:47et sont même encouragées à le faire.
47:49Mais plus vos amis d'extrême droite vous applaudissent,
47:52plus votre gouvernement tombe dans la surenchère la plus crasse.
47:56Après votre loi immonde visant à mettre à la rue les personnes les plus précaires,
48:00vous vous parez une nouvelle fois de votre plus beau costume de démolisseur public,
48:05avec à la fin, une fois de plus, les français comme seules victimes.
48:10Je suis le ministre de la fonction publique, je défends le service public,
48:14je défends la fonction publique, je défends les agents publics dans notre pays.
48:18Arrêtez d'insinuer l'inverse.
48:20Ce n'est pas parce que l'on essaye de traiter et d'améliorer les conditions de travail des uns et des autres
48:26et de résoudre un vrai problème qui existe, ne vous en déplaise,
48:29qui est celui de l'absence, de l'absentéisme,
48:31que pour autant on a un problème avec la fonction publique.
48:34Rationalisons un tout petit peu les choses madame la députée, gardons un peu notre calme sur le sujet.
48:39Ce que je veux dire par là, c'est que vous avez parlé encore une fois de cette fake news
48:43qui est celle de la prise en charge sur les deux tiers des salariés.
48:48Madame la députée, je vous propose de travailler ensemble sur les conventions collectives,
48:52des 650 conventions collectives et de chacun des accords d'entreprise,
48:56vous verrez bien que ça n'est pas le cas.
48:58Donc regardons les choses à plat, non, dans le privé tout n'est pas pris en charge.
49:02Les trois jours de carence ne sont pas pris en charge
49:04et on est à 90% au maximum quand il y a une prise en charge.
49:08Madame la députée, vous avez parlé de la question de la santé et des maladies.
49:14C'est un sujet sur lequel bien évidemment nous sommes sensibles.
49:16Je tenais à vous rassurer sur ce plan.
49:18La question des affections longue durée, des accidents de service, de l'invalidité,
49:23des maladies graves, des affections liées à la grossesse,
49:26des affections de type Parkinson, infections cardiaques, AVC, tuberculose,
49:30puisque vous avez parlé aussi des sujets de contamination.
49:32Tous ces sujets là sont exclus de la réforme que nous proposons.
49:35En réalité rien ne changera pour des agents qui sont dans cette situation là
49:40et sur lesquels les règles seront exactement les mêmes.
49:44Mais l'actualité c'est aussi ces mauvaises nouvelles sur le front de l'emploi.
49:48Les entreprises Auchan et Michelin ont annoncé des plans sociaux
49:52entraînant la suppression de plusieurs milliers d'emplois en France.
49:55Le gouvernement doit répondre sur le sujet à des députés préoccupés.
50:00Aujourd'hui de nouveau en France, on ferme plus d'usines que l'on en ouvre.
50:05Michelin qui ce matin a annoncé la fermeture de deux sites,
50:09à Cholet et à Vannes, 1254 salariés.
50:13Général Electric à Nantes et Saint-Nazaire, 360.
50:17Sanofi dans l'Essonne, 330.
50:19Vancourex près de Grenoble, probablement 500 emplois.
50:22Stellantis à Poissy, 250.
50:25Thalès à Toulouse et la liste s'allonge.
50:27C'est la maltraitance des sous-traitants.
50:29Emma France à Aulnay-sous-Blois.
50:31Imperial Wills dans l'Indre.
50:33Valeo dans la Sarthe et je peux en rajouter encore.
50:36Tous les domaines, tous les secteurs sont concernés, même les plus rentables.
50:40En mai dernier étaient recensés 132 plans de licenciement depuis septembre 2023,
50:45entre 60 et 90.000 emplois menacés.
50:48Autant de vies brisées, de cicatrices profondes pour nos territoires.
50:52Les salariés sont toujours les variables d'ajustement de la course au profit pour les actionnaires.
50:56Et face à ça, il n'y a ni impuissance ni fatalité.
51:00Cette situation doit changer.
51:02En tant que puissance publique, votre responsabilité est en jeu.
51:05Nous avons besoin d'un état stratège.
51:07Or vous donnez le sentiment qu'il n'y a pas de pilote ou un pilote qui abdique systématiquement.
51:11Tout d'abord, au vu des annonces qui ont été faites ce matin, notamment par Michelin,
51:16je souhaite témoigner au nom du gouvernement, du ministre de l'économie Antoine Armand,
51:21toute notre sympathie aux salariés qui sont concernés.
51:27Et surtout leur témoigner d'une chose.
51:31Leur témoigner du fait que l'Etat, le gouvernement,
51:38va suivre avec énormément d'attention les suites qui seront données à ces plans.
51:42J'étais au téléphone hier soir, ce matin, avec les élus des territoires concernés.
51:48Mes équipes également ont donné un certain nombre d'informations concernant la suite des opérations.
51:55L'accompagnement social des salariés devra être exemplaire.
51:59Voilà le message que nous avons passé à la direction de Michelin.
52:02La revitalisation des territoires, la recherche des repreneurs,
52:06nous allons y mettre toute notre énergie afin que nul salarié ne soit laissé sur le bord du chemin.
52:13C'est la méthode que nous allons appliquer, que nous appliquons déjà,
52:17à l'ensemble des dossiers d'entreprise en difficulté dont nous sommes saisis.
52:20Monsieur le Premier ministre, je reviens sur l'annonce de fermeture par Michelin
52:25des usines de Cholet et de Vannes avec 1254 postes supprimés
52:29et celle par Auchan d'un large plan social détruisant 2389 emplois.
52:36Ces annonces mettent à mal la fable que colportent à l'envie les différents gouvernements du président Macron.
52:43Non, la politique de l'offre caractérisée par des cadeaux phénoménaux aux entreprises et aux plus riches
52:49n'a pas permis de créer une dynamique de croissance et de réduire le chômage.
52:55Auchan, et ses 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires, a déjà supprimé 2000 emplois en 2020,
53:02tout en touchant 500 millions d'euros de CICE.
53:05Son propriétaire, la famille Muliez, qui a multiplié sa fortune par 4 en 25 ans,
53:12annonce à présent la fermeture de dizaines de magasins comme celui de Clermont-Ferrand et ses plus de 200 emplois.
53:18Michelin, qui a versé en 2024 1,4 milliard d'euros à ses actionnaires,
53:24a touché lui aussi des dizaines de millions d'euros d'aides publiques.
53:28A quoi ont-elles servi, sinon à détruire l'emploi sur le territoire national ?
53:34La prétendue lutte contre le risque d'effacement industriel se fracasse contre le mur du réel.
53:42Pas une semaine ne se passe sans l'annonce de plans de licenciement dans l'industrie et le commerce,
53:48tandis que la précarité se développe.
53:50Votre ministre de l'Industrie affirme que sa stratégie marche sur deux jambes,
53:55protéger l'existant et encourager l'investissement.
53:58Mais la vérité, c'est que la valeur ajoutée de la production manufacturière est aujourd'hui inférieure de 2%,
54:05à son niveau de 2017, avec une production en recul de 0,2% chaque année.
54:12Monsieur le Premier ministre, en cette journée noire pour l'emploi,
54:16allez-vous encore dire aux milliers de familles touchées que vous êtes fier de cette politique
54:23qui distribue des milliers d'aides aux entreprises sans jamais protéger les salariés ?
54:29Le groupe Michelin est un grand groupe, ancré dans les territoires, d'abord à Clermont-Ferrand.
54:34C'est un groupe qui a toujours eu à son honneur d'accompagner la reconversion, la formation, notamment à Clermont-Ferrand,
54:42d'être attentif aux gens, aux tissus locales.
54:46Il l'a prouvé d'ailleurs dans des précédentes difficultés industrielles, à Joël-et-Tour ou à La Roche-sur-Yon.
54:53Il a même rapatrié récemment certaines activités d'Allemagne sur le territoire national.
54:58Donc on a fait un groupe qui est responsable.
55:01J'ai rencontré son président, monsieur Ménégault, il y a quelques jours.
55:05Je suis en désaccord avec cette décision, naturellement, je veux le dire, et j'ai pour la même sentiment que vous.
55:12Je le regrette, cette décision qui touche Cholet et Vannes.
55:16Ce que je veux simplement dire dans le prolongement des propos du ministre Ferracci,
55:20que je soutiendrai dans son travail stratégique, c'est que nous sommes en solidarité.
55:26Nous serons en exigeant de ce groupe, comme du groupe Auchan,
55:29de travailler avec le tissu local, les élus locaux, dont sont beaucoup d'entre vous,
55:34les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce,
55:37de mettre en moyenne ensemble tous les outils dont nous disposons
55:41pour accompagner individuellement chacun des salariés
55:44et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion.
55:47Ça a été fait ailleurs, ça doit être fait là aussi.
55:51Pour que cette expertise et cette richesse humaine ne soient pas perdues ou laissées de côté.
55:56Et puis, en offensive, monsieur Chasseigne, nous devons créer ou recréer de l'emploi industriel
56:01comme maintient l'emploi agricole dans notre pays.
56:04Et ça vaut pour les crédits que nous mobilisons dans le budget dans le cadre de la France 2030,
56:11dans le cadre des soutiens que nous apporterons à telle ou telle entreprise.
56:14Je veux d'ailleurs, monsieur Chasseigne, vous dire, comme à d'autres députés,
56:17que j'ai le souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné.
56:22Je veux le savoir.
56:28Et donc, nous allons poser des questions.
56:31Et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons.
56:38Voilà, c'est la fin de ce numéro des grands débats.
56:41Bonne suite de programme sur LCP.
56:47Sous-titrage Société Radio-Canada

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