Le journaliste Alexandre Devecchio revient sur la nomination du gouvernement Bayrou : «On arrive au bout du régime. (…) Je pense que Marine Le Pen va poser en femme d’Etat et prendre plus de distance que Jordan Bardella.»
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00:00Je ne crois pas à une censure immédiate, mais je crois qu'effectivement le pari à long terme de Marine Le Pen,
00:04c'est que le Bloc central, je vous parlais d'une crise de régime, en fait le Bloc central
00:09occupe le pouvoir depuis une quarantaine d'années.
00:11C'est fait de manière officielle depuis qu'Emmanuel Macron a pris la présidence de la République,
00:15mais en réalité on a une alternance entre gauche et entre droite qui font à peu près la même politique depuis 40 ans.
00:20Donc je crois qu'on arrive au bout du régime et qu'elle mise effectivement sur cette fin de régime
00:26en se disant que le centre sortira épuisé de cette histoire et que ce sera effectivement probablement Jean-Luc Mélenchon
00:33qu'elle affrontera, mais je ne suis pas sûr qu'elle voudra tout de suite précipiter le calendrier électoral
00:38puisque là elle aurait plus à perdre, je dirais, qu'à y gagner. Donc c'est un jeu d'équilibriste.
00:43Effectivement, je suis aussi d'accord avec Marc Menon, on va voir comment elle va réagir.
00:46Moi je pense aussi qu'elle va poser en femme d'État et qu'elle va prendre plus de distance que Jordane Bardella,
00:53mais chacun est dans son rôle à mon avis, ils se sont répartis la tâche avec Eric Ciotti, Jordane Bardella,
00:57parce que la difficulté de Marine Le Pen, c'est de tenir cette posture-là pendant deux ans ou en tout cas durant un certain temps
01:03parce que c'est vrai que ses électeurs peuvent aussi lui reprocher, puisque c'est elle qui détient le bouton pour dire stop,
01:10lui reprocher de ne pas être assez radicale. Donc il va falloir trouver une bonne distance entre la radicalité
01:17et entre une posture de femme d'État. Et je crois aussi que c'est pour ça qu'elle a censuré aussi vite la première fois,
01:25parce qu'elle a montré à ses électeurs qu'elle n'était pas là pour rien, qu'elle n'avalerait pas toutes les couleurs.
01:30Et donc là je pense qu'elle va attendre un petit peu, essayer de prendre ce qu'il y a à prendre,
01:36parce que malgré tout, s'il y a une prochaine loi sur l'immigration, qui sera moins forte sans doute qu'une loi avec un président très à droite,
01:44qui pourrait avoir le levier européen, le levier du Conseil constitutionnel.
01:48Effectivement, pour changer les choses, il faut avoir la présidence de la République.
01:52Mais dans le contexte actuel, si Gérald Darmanin et Bruno Rotaillot lui offrent des petits pas,
01:59je pense qu'elle les prendra en réalité, tout en indiquant effectivement qu'ils ont participé d'une manière ou une autre
02:08à une majorité épuisée et qu'il sera temps de tourner la page dans deux ans.
02:14Sous-titrage Société Radio-Canada