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L’islamologue Razika Adnani était l’invitée de Punchline week-end, ce dimanche 22 décembre, sur CNEWS. Elle a présenté son livre «Sortir de l’islamisme» : «Le jihadisme est le niveau le plus élevé de l’islamisme. Ce retour à un islamisme traditionnel date des années 50. Désormais, un islamisme très rigoriste peut accéder au pouvoir, comme en Afghanistan ou en Syrie avec le gouvernement d’al-Jalouni où la frontière entre le politique et le religieux disparaît totalement».

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Transcription
00:00Alors, quel est l'état des lieux ? Comment faire face à cette menace pour en parler ?
00:04Je vous le disais, nous accueillons la philosophe, l'islamologue Razika Adnani.
00:07Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation puisque vous publiez « Sortir de l'islamisme ».
00:13C'est aux éditions Éric Bonnier, nous le voyons à l'antenne.
00:17La question que nous allons nous poser en général, c'est comment sortir de cet islamisme qui menace notre civilisation ?
00:23C'est l'objet de votre réflexion.
00:25Mais peut-être, avant un état des lieux, Gilles Kepel parle, lui, de « djihadisme d'atmosphère ».
00:31Bruno Retailleau emploie la même expression pour qualifier la situation de la France.
00:35Vous rejoignez ce constat ? Vous parleriez de « djihadisme d'atmosphère » aujourd'hui ?
00:41Au fait, pour moi, le djihadisme, c'est le niveau le plus extrême de l'islamisme.
00:48Donc, quand une personne est dans un niveau très avancé dans le domaine de l'islamisme,
00:54où il veut à tout prix mettre en œuvre le modèle de société que revendiquent les islamistes,
01:00et quand il veut aller très vite vers son objectif, le réaliser sans perdre de temps,
01:05là, il va utiliser donc la violence pour arriver à son objectif.
01:11Mais le problème, moi, je pense que le problème de l'islamisme,
01:17que ce soit en France ou dans le monde musulman,
01:20parce que je parle de l'islamisme d'une manière générale,
01:23c'est qu'il a connu ces dernières années une montée très inquiétante.
01:30Et les sociétés musulmanes, elles-mêmes,
01:32connaissent un retour à un islamisme traditionnel et fondamentaliste.
01:39Ce retour a commencé dans les années 1950, mais il se faisait d'une manière très progressive.
01:46Aujourd'hui, on constate une accélération de ce retour en arrière,
01:51qui ne concerne pas uniquement les sociétés musulmanes,
01:54il touche également les musulmans d'Occident.
01:56Et plus précisément, ces dernières années,
01:59on constate un retour d'un fondamentalisme très rigoriste qui arrive au pouvoir,
02:05comme c'est le cas en Afghanistan en 2021.
02:09Et aujourd'hui, la Syrie qui, elle aussi, est tombée dans les mains des islamistes.
02:16Donc vous nous dites aujourd'hui que les musulmans, au fond,
02:18sont aussi les premières victimes de cette montée de l'islamisme dans le monde en général.
02:22Les sociétés musulmanes sont effectivement des victimes de cette montée de l'islamisme,
02:28notamment les femmes, on le voit bien en Afghanistan.
02:30Et elles vont encore connaître des moments très difficiles.
02:36Si vous avez vu hier le nouveau gouvernement d'Al-Dioulani,
02:41il n'y a aucune femme qui est désignée dans ce nouveau gouvernement.
02:44Donc les femmes sont déjà exclues.
02:46Quand on parle d'un homme monéraire, notamment en Syrie, puisque nous en parlons,
02:49vous n'y croyez pas ?
02:50Non, pas du tout.
02:52Al-Dioulani, en arrivant à Damas, il a fait son premier discours à la mosquée.
02:56Et le premier ministre d'Al-Dioulani, le premier ministre,
03:00a fait un prêche de vendredi à la mosquée.
03:04Donc la dissolution entre le politique et le religieux est totale avec le gouvernement d'Al-Dioulani.
03:11Or, les pays musulmans, à partir de la fin du système califal,
03:17ils ont fait une certaine séparation qui n'était pas complète,
03:21mais qui était très intéressante entre le politique et le religieux.
03:25Avec Al-Dioulani, cette frontière entre le politique et le religieux disparaît totalement.

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