L'ancien président de la République et député de Corrèze François Hollande, le 18 décembre 2024 sur franceinfo.
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00:00Mais depuis Mayotte, François Hollande, le ministre des missionnaires de l'intérieur Bruno Retailleau, a déclaré que Mayotte ne pourra pas être reconstruite sans traiter la cause migratoire.
00:09Il a raison, ça fait partie du problème ou c'est pas le moment d'en parler ?
00:12Je suis pas sûr que c'était vraiment opportun d'en parler au moment où les Mahorais, et aussi les tirs réguliers, parce qu'il y a dans les victimes aussi des personnes qui n'avaient pas à être là mais qui étaient là.
00:25Donc de parler tout de suite de la question migratoire, mais on sait bien que pour Mayotte, depuis d'ailleurs qu'il y a eu l'indépendance des Comores, hors Mayotte, il y a cette pression migratoire,
00:38puisque nous sommes dans des zones où les pauvretés sont hélas comparées, et donc il est fait mieux vivre à Mayotte que dans les Comores.
00:52Si il y a un plan de développement, moi je m'y suis attaché quand j'étais président de la République, c'est un plan de développement de Mayotte, mais aussi des Comores.
01:00Si on veut régler pour partie la question migratoire, il faut aussi assurer un avenir.
01:05Justement, quand on est sur le plan de la souveraineté sur Mayotte, la difficulté c'est qu'on est en désaccord avec les Comores.
01:12Il y a aussi un enjeu politique et géopolitique derrière ce qui est en train de se jouer, au-delà de l'enjeu évidemment urgent humanitaire ?
01:19Oui, il y a un enjeu dans l'océan Indien que chacun connaît, la France y est présente, la Réunion, Mayotte, mais aussi d'autres îles.
01:28C'est important d'y être, mais je ne crois pas du tout qu'on doive regarder les Comores par rapport à un enjeu stratégique.
01:36C'est précisément par rapport à l'enjeu régional de faire que tous ceux qui veulent se faire soigner, qui habitent les Comores, n'aillent pas à Mayotte,
01:45ou que les enfants ne soient pas déposés, parce que c'est le cas aujourd'hui, c'est une tragédie quotidienne où les enfants sont déposés après avoir fait un voyage sur des barques sur les côtes maoreses.
01:58C'est pour ça que le ministre de l'Intérieur, depuis Mayotte, a rappelé que c'était de la faute des gouvernements précédents qui ont laissé s'installer une dérive sur la question migratoire.
02:07En 2012, vous étiez en campagne présidentielle à Mayotte et vous promettiez à l'époque de contrôler l'immigration venant justement des Comores.
02:1412 ans plus tard, le problème de l'immigration clandestine à Mayotte n'est pas réglé. Vous avez échoué sur cette question ?
02:20Nous avons fait ce qu'il y avait à faire, mais il faut sans doute en faire plus. Comment on réglait ? Il faut mettre des bateaux pour empêcher les barques de venir jusqu'à Mayotte.
02:30C'est ça l'enjeu, il est sécuritaire, puisque pour aller à Mayotte, c'est un archipel, donc il faut prendre le bateau. Il faut mettre beaucoup de bateaux, des forces de police, de gendarmerie.
02:42Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
02:43On l'a fait bien sûr, mais c'est un flux continu compte tenu de ce que je dis, de la disparité des modes de développement.
02:49Donc il faut bien sûr renforcer, renvoyer les irréguliers vers les Comores, ce qui se fait aussi pas suffisamment.
02:59Donc la question migratoire, elle est posée depuis le départ, j'allais dire depuis qu'il y a eu la séparation de Mayotte des Comores, avec la volonté des Mahorais d'être français et les autres de ne pas l'être.