Corinne Toka-Devilliers est la descendante de Moliko, exhibée en 1892 au Jardin d'acclimatation, en France, avec une trentaine d'autres Indiens Kalinas acheminés depuis la Guyane. Elle évoque l'histoire de son arrière-grand-mère, ainsi que celle de Pekape, une jeune femme qui n'a pas survécu à son passage dans ce zoo humain typique des expositions coloniales. Aujourd'hui, Corinne Toka-Devilliers milite pour leur mémoire, mais aussi pour faire revenir les restes des disparus sur leur terre natale. Découvrez l'article complet du « Nouvel Obs » sur notre site : https://www.nouvelobs.com
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Je vous présente ma grand-mère Molko,
00:02exhibée à Paris en 1892 dans les zoos humains.
00:06C'était l'apogée des exhibitions universelles,
00:09ethnographiques, coloniales.
00:11Paris voulait des sauvages.
00:13Une troupe est partie d'Amérique du Sud,
00:17de la Guyane française,
00:18amenée par bateau pour être exhibée
00:20au jardin d'acclimatation durant deux mois.
00:23Deux mois de calvaire pour eux.
00:24Ils se sont retrouvés dans une grande verrière
00:26chauffée avec des plantes exotiques.
00:29Tous les matins, ils étaient palpés,
00:31mesurés, observés par les scientifiques.
00:34Tous les après-midi, jusqu'à 18h, 19h, non-stop.
00:38Même les dimanches, ils dansaient.
00:41Ils faisaient des spectacles pour les visiteurs.
00:43Et au bout de deux mois,
00:44ils ont commencé à tomber malades.
00:47Il y en a qui sont morts.
00:48PKP, c'est une jeune fille enceinte.
00:51Elle a eu une tragédie parce qu'elle est arrivée
00:54avec la troupe.
00:55Neuf jours après, elle a eu un arrêt cardiaque.
00:59PKP est vraiment, pour moi, le symbole,
01:03parmi tous ces morts, d'une résistante
01:06à qui on a pris une double vie,
01:08d'une femme et d'une maman.
01:10Et pour moi, ça a été primordial
01:13que je retrouve, que l'association retrouve ces morts.