• il y a 4 jours
Un déjeuner partagé avec Brice Lalonde, président d'Équilibre des Énergies et ancien Ministre de l'Environnement pour parler des huitres qui sont menacées de disprition à cause du réchauffement climatique. Nous allons également nous interesser à Yuka, cette application qui interpelle les marques qui utilisent encore des additifs dangereux pour la santé.

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5

Suivez-nous sur les réseaux !
X (ex-Twitter) : https://x.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/newsletter

Retrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/

#LCP #Politiquesatable

Category

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:17Bonjour et bienvenue dans Politique à table,
00:19l'émission qui vous apporte sur un plateau
00:22des reportages cuits à point, des discussions dorées au four
00:25et un invité bien frais qui revient tout juste de la COP29.
00:28Bonjour, Brice Lalonde.
00:30Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montaner.
00:32Bonjour, Brice Lalonde.
00:34Vous êtes visionnaire.
00:35Bien avant l'essor des pistes cyclables,
00:38bien avant les COPs,
00:39bien avant les 13,48 % des voies récoltées
00:42par Europe Écologie Les Verts en 2019
00:45lors des élections européennes,
00:47vous étiez, dès le 22 avril 1972,
00:50sur un vélo pour manifester
00:52contre le projet des voies sur berge à Paris
00:55avec vos amis, les amis de la Terre.
00:57Vous renverserez deux fois le Pacifique en voilier
01:00pour lutter contre les essais nucléaires à Mururoa.
01:02La transition écologique était une évidence,
01:05mais c'est à partir des années 80
01:07que vous opérez votre transition politique.
01:10Vous convertissez vos combats militants en actions politiques.
01:14Vous devenez secrétaire d'Etat à l'Environnement
01:16puis ministre de l'Environnement en 1991.
01:19C'est à ce poste que vous imposez le pot catalytique
01:22aux constructeurs automobiles et vous créez l'ADEME,
01:25l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
01:29Secourir l'environnement français, c'est bien,
01:31sauver la planète, c'est mieux.
01:33Vous avez aussi mis vos compétences au service des Nations unies
01:37pour lesquelles vous avez coordonné la conférence
01:40sur le développement durable entre 2011 et 2012.
01:43Une louche de planètes bleues et ses océans,
01:45une pincée de Saint-Briac-sur-Mer en île et vilaine
01:48dont vous étiez le maire jusqu'en 2008,
01:51voilà les ingrédients au menu de cette émission,
01:54n'est-ce pas, Jean-Pierre ?
01:55Exactement, Valérie, un menu très breton
01:58avec une raie au capre et un émincé de chou
02:00et en dessert, un succès aux noix.
02:02Dans le dessous des plats, on commence à préparer
02:05nos repas de Noël et c'est pourquoi on vous emmènera
02:08à la pointe du golfe du Morbihan
02:10à la rencontre d'un défenseur de l'huître naturel.
02:13Dans les pieds dans le plat, la plie yucca
02:15déclare la guerre aux additifs dangereux
02:18et Garomac continue de les utiliser.
02:20On passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit
02:23de la cuisine et confidence.
02:31Avec des dizaines de pays visités
02:33grâce à vos casquettes de ministres
02:35mais aussi de militants écologiques et politiques
02:38qui vous ont menés en Azerbaïdjan pour la COP 29
02:40et par le passé en Polynésie pour dénoncer les essais nucléaires
02:44et en Afghanistan pour soutenir le commandant Massoud
02:47contre les talibans, oui, j'imaginais, Brice Lalonde,
02:50qu'un de ces multiples voyages vous avait inspiré
02:52pour votre plat du jour, eh bien non,
02:54l'exotisme n'est pas votre marque de fabrique.
02:57C'est donc du côté de la Bretagne et sans doute de Saint-Briac,
03:00où votre famille possède un manoir,
03:02qu'il faut trouver sans doute l'explication
03:05à cette envie de raie aux capres, poisson qu'on retrouve
03:08évidemment en abondance dans les filets des pêcheurs bretons.
03:11Hommage aussi, peut-être, aux surfeurs nombreux à Saint-Briac,
03:15réputés pour ses rouleaux.
03:17La raie est l'un de leurs poissons adorés
03:19car ils rêvent tous un jour de se retrouver sur l'eau
03:22en compagnie de cette fameuse raie géante, la raie Manta.
03:25Je dis ça, mais je ne sais pas si vous êtes un cador de la planche,
03:29mais ça me permet de conclure sur l'histoire des deux Brices.
03:33Le premier, Brice de Nice, de jaune vêtue,
03:35qui attend toujours une improbable vague,
03:38tandis que vous, Brice Lalonde, vous avez su attraper très tôt
03:41cette vague verte qui ne cesse de grossir
03:44dans le sillage de René Dumont pour devenir un pionnier de l'écologie.
03:47Chapeau ! Même si ça m'amène une question de circonstances,
03:50pourquoi choisir cette raie,
03:52qui est une espèce quand même un peu menacée ?
03:55Parce qu'elle est si belle.
03:57Mon Dieu, quand on voit des raies qui, tout d'un coup,
04:00veulent s'évader, sortir de l'eau, voler et devenir oiseaux,
04:03et qu'on les voit comme ça, plusieurs,
04:06des petites hordes de raies qui se mettent à planer,
04:10comme ça, sur 20 m, 10 m, 30 m,
04:12et puis, plaf ! Elles tombent, elles font un plat,
04:15en tombant sur la mer, mais c'est magnifique à voir.
04:18Ce sont des animaux qui sont très, très beaux,
04:20et ils sont très beaux, quand même.
04:22On va le goûter, ce plat.
04:24D'ailleurs, je crois qu'on dit des ailes de raie,
04:27en référant à le fait de voler, comme ça, à travers les courants.
04:31Est-ce que... Dites-moi, si c'est à votre goût,
04:34si c'est comme vous l'imaginiez.
04:36Très bien.
04:37C'est bon ?
04:38Avec le beurre breton. Très important, le beurre.
04:41Là, il est pas trop... Il est noisette, il est bon, ce petit beurre.
04:44Ils sont bien.
04:45C'est délicieux.
04:47Plus sérieusement, pourquoi avez-vous choisi ce plat ?
04:50C'est quelque chose que vous cuisinez vous-même ?
04:53Oui.
04:54Je cuisine la raie.
04:55Alors, je la fais à la vapeur.
04:58Et puis, ensuite, je mets ce que je veux avec.
05:01Oui, c'est ça.
05:02Les câpres, notamment. C'est très important, les câpres.
05:05Donc, j'aime bien cuisiner,
05:07et je trouve qu'aller chez le poissonnier,
05:09choisir sa raie, bon, ça fait plaisir à chaque fois, quoi.
05:13Oui. Vous la...
05:15Il vous la prépare, parce qu'on peut enlever la peau ?
05:18J'enlève la peau, quelquefois, il la coupe en deux.
05:21Parce que parfois, c'est des grosses ailes.
05:23Bien sûr, c'est ça. Et puis, c'est vraiment délicieux.
05:26Et c'est un poisson assez noble,
05:28comme une chair extrêmement fine.
05:30C'est un poisson vraiment bien sympathique.
05:32Quand même, ils font tout pour vous rendre la vie facile.
05:35Ça se mange assez facilement, il n'y a pas d'arrêt.
05:38Il n'y a pas d'arrêt dans l'arrêt.
05:40C'est vrai.
05:41Il faut le préciser, c'est plutôt facile,
05:43il n'y a pas d'arrêt. Est-ce que vous la pêchez, la raie ?
05:47Alors, je n'en ai jamais pêché,
05:49mais je me suis baigné avec des raies,
05:51je les ai vues, elles étaient sur la vague,
05:54à surfer à côté de moi, donc c'était très impressionnant.
05:57Non, j'en ai pas pêché,
05:58moi, j'en suis resté au macro, je dois dire.
06:01C'est déjà pas mal.
06:02Quand vous entrez, vous avez votre carte des poissons durables.
06:05Là, je peux pas, il n'y a pas de saison.
06:07Là, je fais attention. Vous êtes très pointilleux là-dessus.
06:11Vous avez cette petite entorse au nom de l'esthétique de la raie,
06:14mais pour le reste...
06:15Non, mais je fais attention à la taille.
06:18Quand même, on ne doit pas pêcher des juvéniles ou des choses comme ça.
06:22Ils sont pas chez le poissonnier, ils sont déjà relancés à la mer.
06:25Euh...
06:26Ah bon ?
06:28Ah oui.
06:29Il faut faire attention, quand même.
06:31Vous surveillez ça chez le poissonnier ?
06:33Oui, mais en principe, les poissonniers sont gens sérieux.
06:36Sinon, quand j'étais à la mairie de Saint-Briac,
06:40de temps en temps, il fallait arrêter le conseil municipal
06:43parce que les conseillers étaient à la pêche.
06:45C'était important, la marée, c'est la marée qui commande.
06:48Quand ils arrivaient avec les macros,
06:50le problème, c'était de savoir à qui les donner.
06:53Vous tombez sur un banc, il y en avait une soixantaine.
06:56C'était quand même l'abondance, à ce moment-là.
06:59Et puis, il y avait le bar, mais le bar, chut,
07:01on ne dit pas où il se trouve.
07:03C'est vraiment un secret.
07:04Ah, d'accord.
07:06Donc, un écolo, ça mange du poisson, alors ?
07:09Un écolo, ça mange du poisson parce que le poisson ne crie pas.
07:12Ce qui fait que...
07:13Ca aide.
07:14Oui, ça aide.
07:15On mange du poisson.
07:17Oui.
07:18J'ai de très bons souvenirs de poissons,
07:21notamment la bonite.
07:23Ah, la bonite.
07:24La partie du thon, là.
07:26C'est un thon magnifique.
07:27Là aussi, c'est très beau.
07:29Ce sont des poissons magnifiques.
07:31On les voit qui filent comme ça dans la mer.
07:33C'est vraiment très beau.
07:35Ce sont les seuls poissons, presque, avec les dauphins et les requins,
07:38que l'on voit à Haute-mer, ou les baleines.
07:41Sinon, l'océan est très vide, vous savez.
07:43Oui.
07:45Je reviens sur votre recette,
07:46puisqu'on a un cuisinier en face de nous.
07:49C'est intéressant de parler avec vous.
07:51Pas de rais sans capre et pas de capre sans rais.
07:54Pourquoi cette alliance entre la capre...
07:56La petite acidité.
07:57Pourquoi, dans l'histoire, vous, qui êtes breton,
08:00on est allé chercher ces capres, qui sont des produits méditerranéens ?
08:04C'est très juste, mais je suppose que c'est parce qu'on est très jaloux
08:08de la Méditerranée et du soleil.
08:10En Bretagne, il fait beau deux fois par jour.
08:13Mais c'est pas tout le temps, quoi.
08:15Voilà.
08:16Vous les aimez, les capres ?
08:18Vous êtes très tâtillon, parce qu'il y a des petits capres,
08:21des gros capres, des crapes de Panthélaria...
08:24Non, en revanche, le caprier, c'est une belle plante.
08:28Oui.
08:29On a reçu Carole Bouquet, Valérie, ici,
08:31sur l'île de Panthélaria, où, dit-on,
08:33il y a les meilleurs capres du monde,
08:35pour des plus gros, et c'est vraiment là-bas qu'on les...
08:39C'est compliqué, il faut les ramasser les uns après les autres.
08:42Il y a les capes au vinaigre ou aux sels.
08:44Vous préférez lesquels ?
08:46Au vinaigre.
08:47Vous m'apprenez beaucoup de choses, c'est passionnant.
08:50J'étais au courant pour le poivre,
08:52parce que le meilleur poivre, c'est le poivre du Cambodge.
08:55Oui, le compote.
08:57Il y a une histoire.
08:58Le poivre, c'est aussi une hyène, c'est étonnant.
09:01Ah, oui.
09:02On ne sait pas ces choses-là.
09:03Il y a des plantes comme ça, le saffran,
09:06c'est tellement compliqué...
09:08Le saffran, c'est du pistil.
09:10Il faut aller le chercher avec une...
09:12Exactement, mais quand...
09:13Le saffran, quelquefois, on le prend avec les poissons.
09:16Bien sûr.
09:17À côté des capres, vous avez choisi du chou et une pomme de terre.
09:22Pourquoi ?
09:23Ca faisait...
09:24Ca fait partie de votre recette.
09:26Nous, on a suivi à la ligne.
09:27Le chou, c'est l'hiver.
09:29Le chou, c'est l'hiver.
09:30Le chou, c'est l'hiver,
09:32c'est une plante qui a beaucoup...
09:34Un légume qui a donné de la vitamine C
09:36pendant des siècles et des siècles,
09:38au moment où il n'y avait plus rien.
09:40Et donc, ça a été un légume extrêmement important.
09:44La patate, c'est autre chose.
09:46La patate, c'est le Pérou.
09:48Je me souviens du président du Pérou qui a dit
09:50qu'il avait donné la patate au monde
09:52et qu'il n'avait rien reçu.
09:54C'était le Pérou qui disait ça.
09:56Il y a beaucoup de plantes, ça se balade.
09:58Les tomates, c'est pareil, le maïs,
10:00c'est le Mexique, le chocolat, c'est la même chose.
10:03Voilà.
10:04Ca m'amène à ce qu'on mange.
10:06Les légumes, vous les cherchez vous-même ?
10:08Vous mangez des légumes bio ?
10:10Beaucoup.
10:11Vous avez un jardin ?
10:12Oui, j'ai un jardin, mais franchement, c'est pas...
10:17Il faut être tout le temps dessus.
10:18J'ai fait des tomates, il y a des cerises,
10:21il y a des choses comme ça, il y a des framboises,
10:24mais c'est compliqué.
10:25Il faut vraiment être derrière.
10:27Des artichauts, c'est pas mal,
10:29parce que ça revient tous les ans.
10:31C'est relativement facile.
10:32L'artichaut breton, c'est un totem.
10:34La poivrade, maintenant, on est pour la poivrade pénitentiaire.
10:38Voilà.
10:39Du coup, vos légumes, vous allez les chercher bio, si possible ?
10:43Pas toujours bio.
10:44J'avoue que non, pas toujours bio, non.
10:46Plutôt local, alors ?
10:48Plutôt local, oui, bien sûr, et plutôt de saison.
10:51Vous respectez ça ?
10:53Oui, nous avions même, avec un ami,
10:55créé une association qui s'appelait Bon pour le climat.
10:58On disait aux restaurants de mettre un petit panneau,
11:01Bon pour le climat, ça voulait dire de saison et du coin.
11:04Ça a marché très bien.
11:05Je me souviens, pendant des COP, une COP à Marrakech,
11:08tous les restaurants de Marrakech étaient Bon pour le climat.
11:12On était très fiers.
11:13Vous avez dit que vous aimiez faire la rêve.
11:16Dans votre répertoire culinaire, il n'y a pas que cette rêve.
11:19Est-ce que vous êtes inspiré, je parlais de vos voyages,
11:22par le terroir breton, par la mer,
11:24mais aussi par vos voyages, vous avez goûté des tas de choses.
11:28On ramène des souvenirs culinaires.
11:30Ah oui.
11:31Est-ce que vous essayez de refaire...
11:33L'arbre à pain, le houlou, ça s'appelle le houlou, là-bas.
11:36Quand un enfant est né, on plante un arbre à pain
11:39pour être sûr d'en avoir tout le temps.
11:41J'ai découvert le poisson cru à la Tahitienne,
11:44j'ai découvert des tas de choses extraordinaires.
11:47J'ai découvert l'abondance des fruits, etc.
11:50C'est extraordinaire, Tahiti.
11:52Bon, et la Polynésie.
11:54C'est partout, le thé, par exemple, là.
11:58J'étais en Chine, il n'y a pas longtemps,
12:00et ils ont du thé en briques, c'est du solide.
12:03C'est pas des feuilles, tout ça, c'est compressé,
12:06on dirait une espèce de briques,
12:08et on prend ce thé, ils en ont des sortes tellement différentes.
12:12Au Japon, le thé sansha, qui sent la mer,
12:15qui est un peu comme des huîtres, justement.
12:17On a une espèce de goût diode, comme ça.
12:20Donc, le thé, c'est un univers extraordinaire.
12:22Il y a le cérémonial autour du thé.
12:24Il y a le cérémonial, comment il faut le faire,
12:27bon, attention.
12:28Vous savez, l'histoire du Earl Graham,
12:31c'est un empereur de Chine qui a fait venir
12:34l'ambassadeur d'Angleterre et qui lui a dit
12:36que si il lui a fait un thé, il devait amener de l'eau
12:40de son domaine pour qu'il puisse créer un thé
12:42qui corresponde à son eau.
12:44Voilà, donc, c'est...
12:45Bon, mon Dieu, je sais pas si c'est vrai,
12:48mais voilà, c'est l'histoire qu'on raconte.
12:51-"Voyage, mes recettes", c'est le titre de votre prochain livre.
12:54Ca marche bien, l'édition, pour les livres culinaires.
12:57Vous devriez essayer.
12:59Il doit y avoir des mieux qualifiés que moi pour ça,
13:01mais c'est vrai que c'est passionnant de voyager,
13:04c'est passionnant de goûter.
13:06Et puis, c'est vrai que ça fait partie de la civilisation.
13:09On voit bien le rapport à la nourriture,
13:12le fait d'être, comment on dit en France, copains,
13:14ça veut dire qu'on partage le pain.
13:16Donc, nos amis sont les personnes avec qui on déjeune.
13:20Et une dernière question, peut-être avant d'avancer.
13:23Pas de viande rouge dans cette assiette ?
13:25Est-ce qu'il y a de la viande rouge, par ailleurs,
13:28dans vos menus habituels ?
13:29Il y en a peu, mais il y en a...
13:31Mais je fais aussi beaucoup de poteau-feu et de mijotage,
13:35parce que je trouve que le problème,
13:37un de nos problèmes en France,
13:39c'est qu'on est pressés pour faire la nourriture.
13:43Donc, c'est aller-retour.
13:44Donc, c'est toujours l'arrière du bœuf.
13:47Du coup, on ne sait pas quoi faire des avants.
13:49On les exporte.
13:51Donc, ça devient ridicule.
13:52C'est un gaspillage terrible pour un animal.
13:55Donc, je m'attache à faire des poteau-feu,
13:58d'utiliser les joues de bœuf, les choses comme ça.
14:01C'est très bon, mais ça prend du temps.
14:03Donc, ça consomme pas mal d'énergie,
14:05parce qu'il faut cuire tout le temps.
14:07Ca me fait penser à mon enfance, à l'époque, c'était le charbon.
14:11On avait des cuisinières au charbon.
14:13Elles étaient allumées toute la journée.
14:15On la déplaçait un petit peu et elle mijotait toute la journée.
14:18Donc, on faisait des choses comme ça,
14:20que maintenant, on ne fait plus.
14:22Ca revient un petit peu, Valérie.
14:24Dans les blanquettes, dans les restos,
14:26on voit bien qu'il y a un retour.
14:28On va revenir à notre assiette et à cette raie,
14:31l'animal fascinant dont on parlait,
14:33qui vole dans les courants,
14:35mais on a encore trois choses à savoir pour la cuisiner.
14:38Il faut bien la choisir, d'abord,
14:40et il faut savoir que ce sont ses ailes,
14:42ou plutôt ses nageoires dorsales,
14:44que l'on mange chez la raie.
14:46Il faut la choisir bien brillante, d'un joli rose, bien souple.
14:49Demandez à votre poissonnier d'enlever la peau.
14:52C'est un poisson d'une grande finesse,
14:54avec une chair feuilletée, peu calorique.
14:57Bonne nouvelle, on l'a déjà dit, mais il faut le répéter.
15:00Pour les enfants, c'est formidable et très sain pour la santé.
15:03Elle est simple à cuisiner.
15:05Elle supporte toutes les cuissons à la vapeur,
15:07rôtie au four, pochée dans un court bouillon à froid,
15:10entre 7 et 15 minutes, selon sa taille.
15:12On peut la faire revenir, si elle est plus petite,
15:15dans l'huile d'olive ou du beurre.
15:17Les pommes de terre se marient avec merveille.
15:20Pour cette recette précise de raie aux câpres,
15:24vous pouvez la napper d'un beurre citronné au dernier moment,
15:27lorsqu'elle a été cuite,
15:29mais vous pouvez la faire cuire directement dans le beurre.
15:33Il y a toujours cette question du beurre noisette ou noir.
15:36Avant, le beurre noir était diabolisé.
15:39Je bois un verre.
15:40Bien sûr.
15:41On a arrêté le beurre noir.
15:43On s'est aperçus qu'il y a des études qui ont montré
15:46que le beurre cuit n'était pas plus nocif pour la santé
15:49que le beurre pas cuit.
15:50On est maintenant avec ce beurre noisette
15:53qui a cette délicate odeur de noisette.
15:55Et la vitamine A.
15:56Vous êtes plutôt beurre noir ou beurre noisette ?
15:59Je suis plutôt pomme noire.
16:01J'ai été marqué par ces informations.
16:03C'était pour la santé.
16:04On en est revenu, paraît-il.
16:06Pour accompagner ce plat,
16:07vous avez choisi un saumur champigny.
16:10Expliquez-nous un petit peu, déjà, pourquoi ce choix,
16:13pourquoi cette bouteille ?
16:14Pourquoi ce choix ?
16:16D'abord, parce que c'est affordable,
16:18comme on dit en anglais.
16:19Parce que les autres vins sont beaucoup trop chers.
16:22C'est très simple.
16:23C'est un des meilleurs vins de table,
16:25presque pour tous les jours.
16:27C'est un vin délicieux, c'est du Cabernet franc.
16:30Il y en a d'autres, comme le Chinon,
16:32comme le Bourgueil, comme l'Anjou.
16:34Il faut nous expliquer.
16:36Il faut nous expliquer.
16:38J'adore le petit goût des petits anins.
16:40Absolument.
16:41C'est un peu râpeux.
16:42On va le goûter.
16:47Il est délicieux.
16:49Donc, il faut l'expliquer.
16:52On n'a que du Cabernet franc dans le saumur champigny.
16:55Que du Cabernet franc.
16:56Ce sont des vignes qui sont sur du calcaire.
16:59C'est au bord de la Loire.
17:01C'est entre Saumur et Chinon, comme ça.
17:03C'est petit.
17:04Il n'y a pas beaucoup de vignerons qui font ça,
17:08mais c'est très, très bon.
17:10Moi, ça me fait penser à Montsoro,
17:14parce que c'est l'un des villages de cette appellation.
17:17C'est Montsoro, là où il y a eu la dame de Montsoro.
17:21Le roman d'Alexandre Dumas,
17:23après les guerres de religion,
17:25Bussy, mon brave Bussy,
17:27le duc des Pernons, les duels, c'est là.
17:30Tout est dans ce verre.
17:31Pourquoi vous ne nous avez pas ramené un bon cidre de Bretagne ?
17:35Vous avez raison.
17:36Parce que le cidre, pour moi, c'est surtout avec la galette,
17:40excusez-moi, le sarrasin.
17:41Oui, c'est vrai.
17:42Pour accompagner...
17:44Quand il s'agit quand même de gastronomie un peu plus élevée,
17:49disons, je préfère le vin.
17:51Le vin, ça va avec tout le monde.
17:52En Chine, avec cette gastronomie extraordinaire,
17:55ils boivent du vin.
17:57Quand on a quelque chose de bon comme le vin,
17:59il faut le prendre.
18:00Très bien.
18:01Comme le déclarait Alain Ducasse,
18:03la gastronomie n'est pas une recette,
18:06c'est une culture et un héritage.
18:08On va mêler culture générale et dégustations originales
18:11tout de suite avec le quiz.
18:13Clac, clac, clac, clac, clac.
18:16Brice Lalonde, vous qui avez été six fois en Afghanistan
18:19pour soutenir le commandant Massoud contre les talibans,
18:23occasion pour vous de découvrir la nourriture afghane,
18:26sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
18:29Le plat national afghan est le kabouli pulao,
18:32un riz pilaf salé-sucré avec épices, fruits secs,
18:36et le plus souvent servi avec de l'agneau.
18:39Vrai ou faux ?
18:40Vrai.
18:41J'ai vu tout de suite.
18:42On le mange avec les doigts, à croupis.
18:45Le mantis est le nom du ravioli afghan.
18:49Vrai ou faux ?
18:50Je ne le connais pas, donc pour moi, c'est faux.
18:52Faux, oui.
18:54Il s'agit du mantou.
18:55Le mantis, c'est le nom du ravioli iranien.
18:58Bien joué.
18:59La soupe épaisse afghane, aoush,
19:02a aussi une version azerbaïdjanaïse que vous auriez pu tester à Bakou.
19:06Est-ce que c'est vrai ou c'est faux ?
19:08Oui.
19:09Oui, c'est vrai, à base de nouilles, de pois chiches,
19:12d'une sauce au bœuf haché, de yaourts assaisonnés à l'amand,
19:16qu'on mange en Afghanistan et à Bakou.
19:18Et avec des graines de grenade.
19:20Avec des graines de grenade.
19:22Le commandant Massoud adorait les murs sauvages.
19:25Est-ce vrai ou faux ?
19:26Vrai. Je l'ai vu de mes propres yeux.
19:29J'étais avec lui, on s'arrête au bord de la route,
19:32et il va manger ses murs et il se régale.
19:34On a dû voir la même expérience dans la vallée du Panjshir.
19:37Bravo, 5 sur 5.
19:39Sans faute.
19:40Attention, on quitte l'Afghanistan pour rejoindre vos côtes bretonnes.
19:44On connaît le très grave phénomène de la prolifération des algues vertes,
19:48mais cette fois, on avait envie de vous interroger
19:51sur les algues dans la gastronomie,
19:53les algues qui se cuisinent de plus en plus en Bretagne.
19:56Oui.
19:57Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
20:01L'algue brune, le kombu royal,
20:04peut mesurer jusqu'à 6 m de long.
20:06Oui.
20:07C'est vrai. Bravo. Incroyable.
20:09Figurez-vous que le wakame a l'étonnante particularité
20:13de posséder plus de pro-vitamine A
20:15que les carottes ou le calcium dans le comté.
20:18Incroyable. Deuxième affirmation.
20:20La laitue de mer ne se développe que sur les côtes bretonnes.
20:24Exactement. C'est faux.
20:26C'est l'algue la plus répandue.
20:28Elle est présente sur tous les littoraux du monde.
20:31Elle est très difficile à mâcher,
20:33donc elle se fait plus souvent mixer.
20:36Troisième affirmation.
20:37La fameuse algue nori,
20:40qui, une fois séchée, sert à confectionner les makis,
20:43est consommée depuis 2 000 ans au Japon.
20:46C'est vrai.
20:47Oui, c'est vrai. Incroyable. Incollable, Brice Lalonde.
20:51D'abord sauvage, puis ce fut la première algue
20:54cultivée.
20:55Dernière affirmation.
20:56Le wakame, très utilisé en cuisine au Japon,
20:59est désormais cultivé sur des sites en Bretagne.
21:01Oui.
21:03C'est vrai. Incroyable.
21:04On n'a pas réussi à l'avoir, Brice Lalonde.
21:0710 sur 10, je crois que ça n'existe pas.
21:09Vous êtes le premier.
21:10Certains en mettent un peu dans le phare breton
21:13pour le roquer un petit peu.
21:15Vous avez goûté, ça ?
21:16Non, le phare, oui, mais...
21:17Mais sans le wakame, quoi.
21:19Très bien.
21:20Voilà pour les algues.
21:22Depuis le début de cette émission,
21:24à la mer brasse des trésors inestimables.
21:26Je crois qu'il en sera question aussi
21:28dans la Brève de Comptoir.
21:30C'est tout de suite.
21:35En préparant cette émission,
21:37on vous a demandé de réfléchir à des anecdotes,
21:40des souvenirs de repas en présence de personnalités politiques
21:43ou militantes.
21:44Vous avez choisi de nous parler des produits de la mer.
21:47Oui. Oh là là, quelle histoire.
21:49Rires
21:51C'était alors... C'était il y a longtemps.
21:53J'étais au gouvernement,
21:55je voulais préparer une grande conférence
21:57et j'ai choisi de le faire avec le commandant Cousteau.
22:00Il avait un centre OAL.
22:01On a fait venir tous les ministres,
22:04le président de la République.
22:05Je me suis dit, pour honorer le champion des océans,
22:08il faut faire un super buffet avec que des huîtres,
22:11des langoustines, du saumon,
22:13enfin, tout ce qu'on peut voir, extraordinaire.
22:16Alors, arrive l'heure du déjeuner,
22:18mon commandant, on l'appelait Gilles.
22:20Il m'a dit que je ne mangeais jamais de produits de la mer.
22:25Rires
22:26Genre, je suis encore ébahi aujourd'hui.
22:29Pourquoi ? Il vous a expliqué pourquoi ?
22:31Non.
22:33Voilà, c'était comme ça.
22:34Il était du coin de Bordeaux, il avait sa petite vigne à lui,
22:37son château Cousteau, je sais pas comment il s'appelait,
22:41et il ne prenait pas de produits de la mer.
22:43Donc, c'est compliqué, les écolos, ils ont toujours des...
22:46Je sais pas, des manies.
22:48En parlant d'écolos, vous avez une autre anecdote
22:50en traversant le Pacifique avec Greenpeace, je crois.
22:53Ah, mon Dieu, oui.
22:55Je traverse le Pacifique, on n'avait plus rien à bord du bateau,
22:58ça a duré quand même 50 jours.
23:00On avait des faillots mexicains, et tout ça,
23:02et à la fin, des faillots, on en a marre,
23:05parce que les oeufs, ils étaient passés,
23:07tout ça, c'était passé.
23:08Qu'est-ce que je vois ? Je vois des thons qui passent.
23:11Vite, une ligne, hop, je mets la ligne,
23:14je travaille, je ramène la bonite.
23:17Magnifique, magnifique, c'est formidable,
23:19on va se faire une ventrée extraordinaire.
23:22Les gars de Greenpeace qui étaient avec moi dans l'équipage,
23:25ils étaient végétariens, on mange pas de poisson.
23:28Résultat, je me suis fait une ventrée extraordinaire de ce thon,
23:31mais j'ai été obligé de jeter les 3 quarts après,
23:34parce qu'il commençait à se gâter.
23:36Mon souvenir de ce gaspillage, tellement j'étais content
23:39de manger ce thon, c'était tellement bon,
23:42après les faillots mexicains, et eux, qui voulaient même pas...
23:45Chapeau pour sortir un thon comme ça.
23:47Il a fallu travailler.
23:49C'est la pêche au gaul, c'est pas le goujon.
23:51Je rigole pas.
23:52Sur ce plateau, vous l'aurez remarqué,
23:55on n'est pas végétariens.
23:56Je vais même vous dire, les produits de la mer, on adore ça.
23:59Surtout les huîtres, à l'approche des fêtes de fin d'année,
24:03elles seront à les vedettes de nos tables encore meilleures
24:06quand elles sont élevées sur le sable à l'ancienne,
24:09sans modification de leur système de reproduction.
24:11On vous explique tout dans le dessous des plats.
24:15Générique
24:16...
24:20On vous emmène, comme promis, au coeur du golfe du Morbihan,
24:24à la rencontre d'Yvonique Juga, un os-réiculteur passionné
24:28qui se bat chaque jour pour préserver une culture ancestrale,
24:32celle des huîtres plates, naturelles,
24:34comme ça se fait dans sa famille depuis 1925.
24:37Ici, vous ne trouverez pas d'huîtres triploïdes,
24:41on est dans des écloseries, tout est naturel.
24:44Comme l'expliquait un autre reporter, Maïté Frémont,
24:47et Juliette Prunier, regardez.
24:49Salut à vous deux.
24:51Pouvez-vous nous offrir deux huîtres ?
24:53Vous avez quelque chose ?
24:55Je mettrai les creuses dessous et les plates par-dessus.
24:58Sur le marché d'Aradon, Yvonique Jégat est ici, chez lui.
25:02Le petit secret, important, le secret.
25:05Le pouce au bout de la lame, ça vous fait une garde en bout de lame.
25:08Je passe par la charnière, je tourne la lame
25:11et je descends l'huître sur la lame.
25:13Il en casse la charnière.
25:15Il faut couper le muscle.
25:16Ce geste, il l'a appris de son père et de son grand-père,
25:20car travailler l'huître, c'est une affaire de famille
25:23chez les Jégats depuis 1925.
25:26Et sur ces étales, les huîtres plates naturelles,
25:29la toute première à être consommée,
25:32celle adorée des rois de France, mais quasiment disparue.
25:36Le halabolon, c'est une huître plate née en Bretagne,
25:40élevée en Bretagne et vendue à partir de la Bretagne.
25:44C'est ça, l'halabolon.
25:45J'ai connu des grands collisseurs, des finaux.
25:48Une huître plate, c'est iodé.
25:51Mais il faut la garder en goût, c'est pas comme un vin.
25:54Il faut le trafiquer dans le palais.
25:56Je trouve que la plate a un goût plus fin,
25:59un petit goût de noisette.
26:01400 grammes.
26:02C'est pas assez peu.
26:03Ah, non.
26:04C'est que de l'huître née en mer.
26:06On fait le captage de l'huître.
26:08Qu'elle soit plate ou creuse,
26:10Yvonique Gégat défend une technique ancestrale.
26:13Ses huîtres sont élevées à l'ancienne,
26:16pas d'écloserie,
26:17sans modification de leur système de reproduction.
26:20L'huître, au départ, on met des collecteurs dans l'eau
26:23et on récupère des huîtres grandes comme ça.
26:26Et il y a 3-4 ans d'élevage pour arriver à faire ça.
26:30L'huître est un animal vivant, même si ça ressemble à un caillou.
26:33Car au-delà de son goût,
26:35le mollusque,
26:37protéine animale la plus écologique à produire,
26:40émet le moins de CO2
26:42et joue un rôle essentiel pour équilibrer notre écosystème.
26:46La coquille d'huître est constituée de calcaire.
26:48Le calcaire est bon contre l'acidification des océans.
26:52C'est une bonne chose de remettre les coquilles d'huître à l'eau.
26:55L'espèce filtre l'eau polluée et attire la vie marie.
26:59Vous avez repris les gommes ?
27:01Alors l'huître aura-t-elle la coquille assez dure
27:03pour résister au réchauffement climatique ?
27:06La France en produit aujourd'hui 130 tonnes par an,
27:1090 % de la production européenne.
27:15Est-ce que vous mangez des huîtres ?
27:17Lesquelles ? Dites-nous.
27:18Les plates, les melons, qui sont tellement meilleures.
27:22Je ne jette pas la pierre, si je puis dire,
27:25à ceux qui préfèrent les portugaises, les creuses ou les japonaises.
27:28Maintenant, ce sont des japonaises.
27:30Le problème de l'huître plate, c'est qu'elle a malheureusement...
27:33C'est presque en voie de disparition.
27:36C'était notre huître, c'était l'huître nationale.
27:38Il y en avait partout.
27:40On n'imagine pas les paysages que c'était.
27:42C'était des récifs entiers de cette huître plate.
27:45Austria et du lisse, ça veut dire douce.
27:48C'était l'huître.
27:50Elle a nourri des générations et des générations de Français.
27:54Et puis, on a dragué...
27:56Il fait un bruit.
27:58On a dragué les fonds, on a pillé, on en a pris trop.
28:02On ne l'a pas laissé le temps de se reproduire.
28:05On a cassé son habitat, donc tous ses récifs.
28:08Voilà. Donc, elle a failli disparaître.
28:10Elle est délicieuse. Je suis très content.
28:12Je rends hommage à cette Austrie.
28:14Je ne savais même pas qu'on pouvait faire ça.
28:17En général, oui, on va chercher le naissin
28:19et ensuite, on fait grandir dans les élevages.
28:22Ca, c'est de l'élevage.
28:23Ca, c'est formidable.
28:25C'est formidable, donc bravo.
28:26Vous ne faites pas spécialement attention à ça
28:29quand vous achetez vos huîtres ?
28:31Si elles ont été élevées naturellement ou pas ?
28:33Ecoutez, franchement, pour moi,
28:35un élevage d'huîtres, c'est relativement naturel.
28:38La difficulté de ces élevages, c'est que c'est trop concentré.
28:41Quand il y a un parasite ou quelque chose,
28:44tout le monde en prend.
28:46Ensuite, on a des problèmes, tout simplement, de...
28:49Comment dirais-je ?
28:51On n'épure pas assez les eaux usées ou des choses comme ça.
28:54Vous avez des pollutions, les huîtres n'aiment pas ça.
28:57Dans votre reportage, on dit bien qu'elles filtrent l'eau.
29:00Dans certains ports, on met des huîtres
29:02pour filtrer l'eau, pour nettoyer l'eau, etc.
29:05Elles jouent un très grand rôle.
29:06Dans les baies de New York, on le fait.
29:09New York, c'est contre la montée des eaux,
29:11donc ça protège.
29:12Oui, oui.
29:13Elles sont très utiles et elles captent le CO2.
29:16Elles le mettent dans leur coquille.
29:18C'est très important, la coquille.
29:20Il ne faut pas la brûler, il faut l'enlever.
29:22Donc, l'huître est une vraie copine, quoi.
29:25Voilà.
29:26Il faut...
29:27C'est une sentinelle qui lance des alertes,
29:30qui dit, attention, scientifiques,
29:32les plastiques sont ici, les polluants sont là.
29:34On s'en sert de plus en plus, comme capteur, en effet.
29:37Thermomètre, en fait.
29:39Oui, oui. Thermomètre du milieu et tout.
29:41Donc, il faut vraiment la respecter, cette huître.
29:44La protéger.
29:45La protéger, et puis, si c'est possible,
29:48réintroduire, favoriser de nouveau
29:50le développement de l'huître plate.
29:53Voilà, c'est ce que j'allais vous demander.
29:55Vous vous défendez, justement, le fait d'imposer,
29:58presque, ou en tout cas de favoriser,
30:00ce type de production-là,
30:02au détriment, peut-être, des huîtres triploïdes,
30:05qui étaient un rêve.
30:06Les triploïdes, oui, mais ça, c'est de la manipulation.
30:09Alors quoi ?
30:10Aujourd'hui, il y a 50 % des huîtres qui sont triploïdes.
30:14Elles sont plus résistantes, on en trouve toute l'année.
30:17Qu'est-ce que vous dites aux producteurs ?
30:19Vous leur dites qu'on arrête tout ?
30:21Non, je leur dis pas ça.
30:22Après tout, ils ont inventé un mets nouveau, si je puis dire.
30:26C'est aussi une trouvaille gastronomique.
30:28Mais enfin, non, je pense qu'il faut faire attention.
30:31Elles se reproduisent pas, les huîtres triploïdes.
30:34C'est le principe.
30:35Du coup, elles sont pas laiteuses.
30:37On en a tout à fait.
30:38On a besoin que les huîtres se reproduisent.
30:40Il faut faire attention.
30:42C'est comme les moustiques.
30:43On met des moustiques stériles pour essayer,
30:46mais ça ne marche pas, d'abord.
30:48Donc, il faut faire attention.
30:49Je défends l'huître naturel.
30:51Je défends encore plus celle que vous m'avez montrée,
30:54mais j'ignorais totalement qu'on puisse le faire encore.
30:57Mais vous savez, c'était pas simplement sur le sable,
31:00c'était vraiment des récifs entiers.
31:02Des montagnes d'huîtres, en quelque sorte.
31:04C'était ça, l'habitat de la Belon.
31:06Donc, il faut la réintroduire.
31:08Il y a un programme franco-anglais,
31:10je crois, franco-britannique, avec l'Ifremer.
31:13Ils travaillent là-dessus.
31:14Il y a un spécialiste qui peut vous parler
31:16pendant des heures de toutes les espèces d'huîtres
31:19et de toutes les maladies qu'elles peuvent avoir.
31:22Je suis ça avec intérêt,
31:23parce que justement, le destin de l'huître plate,
31:26je me sens proche d'elle.
31:28Vous avez prononcé le mot,
31:29et on s'y arrête deux secondes, manipulation.
31:32Il faut faire attention, parce qu'il y a des apprentis sorciers.
31:35Valérie l'a un peu dit,
31:37elle est née dans les laboratoires de l'Ifremer,
31:39cette huître triploïde.
31:41Elle a été sous au chevet de scientifiques.
31:43Est-ce qu'on peut vraiment parler de manipulation génétique ?
31:46Oui, mais est-ce que c'est dangereux pour l'homme et l'huître ?
31:50Je crois que c'est dangereux.
31:51On fait confiance à l'Ifremer.
31:53Comme manipulation peut avoir une connotation...
31:56Oui, parce qu'on a des apprentis sorciers
31:58un peu dans le monde.
31:59Même si un pays dit qu'il ne faut pas faire ça,
32:02un autre va dire qu'il va gagner de l'argent avec.
32:05Mais ça fait un bout de temps
32:06qu'on vit avec des manipulations génétiques,
32:09et on se rend compte que jusqu'à présent,
32:11il n'y a pas eu de problème.
32:13Pas eu de problème pour la santé humaine.
32:15Donc très bien, allons voir.
32:17Je pense d'ailleurs que la biologie, en général,
32:21va être très importante à l'avenir,
32:24puisque même pour la nourriture,
32:26maintenant, on arrive à avoir des bactéries qu'on va élever.
32:30Et donc, l'avenir de l'élevage,
32:32c'est plus simplement le bœuf, le bovin, l'auvin, le caprin,
32:36c'est aussi la bactérie,
32:38qui va produire exactement la protéine qu'on veut
32:41et qu'on va nourrir avec l'air, l'hydrogène ou avec l'air.
32:45Et donc, il y a des choses...
32:48qui sont passionnantes,
32:50surtout dans un moment où on est 8 milliards sur la Terre.
32:53Il faut que tout le monde puisse se nourrir,
32:56trouver la bonne protéine.
32:57Sans détruire la planète.
32:59Justement.
33:00Et à ce moment-là, si vous faites un élevage de bactéries,
33:04vous avez besoin de moins de place qu'un élevage de bovins.
33:07Ca prend moins de place.
33:09Vous avez eu des discussions à Bakou pendant la COP29 ?
33:12Alors, ce sont des discussions...
33:14A Bakou, on parle de l'alimentation.
33:16On n'a pas parlé de ça.
33:18Ca s'appelle la fermentation de précision.
33:20Ca existe en Finlande et ailleurs.
33:22En France, on va s'y mettre aussi.
33:24C'est l'avenir, mais c'est l'avenir d'une partie.
33:27Pour le coup, la protéine, ça va ressembler à une omelette.
33:30C'est pas forcément quelque chose d'aussi boue à voir.
33:33Donc, il va falloir simplement modérer.
33:36Ca va être ça, plus une nourriture classique
33:39et beaucoup plus belle à voir, à laquelle on est plus habitué.
33:43Regardez, en ce moment, on cherche à faire des insectes,
33:46parce qu'il y a aussi des protéines dans les insectes.
33:49Parce que, du coup, la production est beaucoup plus rapide.
33:52Les insectes, ça se reproduit plus vite.
33:54Mais la boîte française, l'entreprise française qui fait ça,
33:58est en difficulté.
33:59C'est pas si évident.
34:00Insectes.
34:01C'est une start-up qui était pionnière.
34:04En plus, elle avait toutes les bonnes fées à son chevet,
34:07à sa naissance.
34:08Donc, c'est pas si simple.
34:09Il faut transformer ensuite le verre de farine,
34:12en un aliment avec de la pétance, quoi.
34:15Mais la FAO regarde ça de près et trouve que ça peut être
34:18une solution en Afrique subsaharienne,
34:21ou même en Asie.
34:22C'est ce que j'ai envie de dire.
34:24Ca veut dire que vous aurez un additif.
34:26Tant doute.
34:27Est-ce que... Je vous repose un peu la question
34:30sur la COP 29, mais de manière plus générale,
34:32on sait qu'elle n'a pas donné de très bons résultats.
34:35Vous y étiez.
34:36Expliquez-nous un peu comment ça s'est passé.
34:39Qu'est-ce que vous en pensez ?
34:40Qu'est-ce que vous retenez ?
34:42J'en retiens que les COP... Peut-être que leur temps est fini.
34:45Oui. Parce que, pour être très franc,
34:48on a eu un accord à Paris il y a 10 ans, maintenant.
34:50On va le célébrer l'année prochaine,
34:52les 10 ans de l'accord de Paris.
34:54Donc, cet accord, il faut l'appliquer.
34:56En réalité, il n'y a plus rien à négocier.
34:59Il restait encore 2-3 choses à négocier.
35:01C'est ce qui s'est passé à Bakou.
35:03Il restait à négocier quelque chose d'absolument, à mon avis,
35:06impossible à trouver.
35:08Comment ça va coûter aux pays en développement
35:10de lutter contre le changement climatique ?
35:131300 milliards.
35:141300 milliards, c'était le chiffre auquel certains étaient parvenus.
35:18Comment voulez-vous trouver 1300 milliards comme ça ?
35:21Déjà, quand on a fait les 100 milliards de Copenhague,
35:24en 2009, on a décidé que ce serait 100 milliards.
35:27Il a fallu 13 ans pour y arriver.
35:29En plus, c'est des choux et des carottes et des navets.
35:32Tout ça, c'est mélangé parce que ce sont des prêts,
35:35ce ne sont pas des dons.
35:36Les prêts, il faut les rembourser,
35:38ce qui fait qu'ensuite, vos pays en développement,
35:40ils ont une charge encore plus grande
35:43parce qu'il faut rembourser le prêt.
35:45Donc, c'est presque impossible,
35:47parce que ce n'est pas aux négociateurs du climat
35:49de régler tous les problèmes du monde.
35:52Ca devrait être au chef d'Etat de discuter
35:54sur le système financier.
35:55Quel nouveau système financier faut-il ?
35:58Comment peut-on aider les pays en développement ?
36:00Est-ce qu'on peut supprimer la dette ou la transformer ?
36:03Par exemple, il y a un pays de la Barbade
36:06qui a transformé sa dette en investissement
36:08pour nettoyer les eaux usées de sa capitale.
36:11Et la banque a accepté les créanciers,
36:13en disant que c'était une très bonne idée.
36:15Donc, il y a plein de techniques nouvelles
36:18qu'il faut mettre en oeuvre.
36:19Vous ne pouvez pas, aux négociateurs du climat,
36:22ne pas leur demander de tout faire.
36:24Leur problème, c'est lutter contre le changement climatique.
36:27Concentrez-vous là-dessus et faites-nous des choses sérieuses.
36:31Regardez ce qu'il se passe pour le pétrole,
36:33le charbon, le gaz naturel,
36:35la montée du niveau de la mer,
36:37mais arrêtez de vouloir négocier
36:39des choses absolument impossibles à trouver.
36:41Donc, vous avez 50...
36:43Vous revenez amer, presque.
36:44Non, je ne suis pas amer.
36:46Il y a deux choses.
36:47Il y a les négociateurs,
36:49qui sont dans leur bulle.
36:50Ils ne parlent à personne.
36:52Ils sont là, ils discutent sur des virgules.
36:54C'est terrible, les négociateurs.
36:56Vous avez à côté tous les gens passionnés.
36:59Les 50 000 personnes, les ONG, les associations,
37:02les entreprises, qui viennent avec plein d'idées.
37:05Il y a un trésor de bonne volonté, de courage, d'envie,
37:09à côté des copes, qui font le nombre.
37:12Mais ils ne servent à rien.
37:14Il n'y a pas de compte-rendu.
37:17François Gemmene, qu'on a reçu sur ce plateau,
37:20nous expliquait que c'était peut-être eux
37:22qui avaient le rôle le plus important.
37:24Vous êtes d'accord ?
37:25C'est là aussi que se négocient,
37:28des innovations, des idées,
37:29plein de choses dont on ne parle pas,
37:31et qui vont peut-être faire émerger des solutions.
37:34C'est exact. Justement, ce qu'il faudrait,
37:37c'est qu'on en parle.
37:38Il faudrait qu'on tienne le compte.
37:40Il faudrait que les engagements, il faudrait les respecter.
37:44Ca s'appelle la redevabilité.
37:47Il n'y a pas de redevabilité.
37:49Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois
37:52où j'ai entendu un grand dirigeant mondial s'engager.
37:55On va réduire de 80 % les émissions.
37:57Le lendemain, c'était pas lui, c'était un autre qui disait...
38:01Non, non, c'est pas nous, on n'a rien promis,
38:03c'est un autre, etc.
38:05Plus rien, il n'y a plus rien.
38:07Mais...
38:09Aux Nations unies, il y a quasiment un tiroir.
38:11Le tiroir des engagements qui ont été pris à Johannesburg en 2002.
38:15Et puis là, il y a plein d'engagements,
38:18et on va suivre.
38:19Les Nations unies vont servir de secrétariat.
38:22Quand je suis arrivé, secrétariat, rien du tout.
38:24Il y avait un tiroir, tout était là, personne n'a jamais regardé.
38:28C'est terrifiant, ça.
38:29Donc, c'est cette absence de responsabilité.
38:32Tu es responsable, tu as pris un engagement,
38:35où en es-tu ?
38:36Ca n'existe pas en politique, hélas,
38:38et ça n'existe pas dans le domaine international, malheureusement.
38:42-"Tabou", c'est le mot énergie fossile.
38:44A Dubaï, on s'était un peu entendus,
38:46mais là, on retourne à la bactorie,
38:48et à nouveau, on l'a remis sous le tapis.
38:50Faut-il continuer à faire des COP dans des pays
38:53où il n'y a pas d'électeurs de pétrole ?
38:55Ca les met devant leur responsabilité ?
38:57A Dubaï, peut-être, mais pas à Bakou.
39:00A Bakou aussi ? On n'en a pas parlé.
39:02Oui, ils ont un programme d'énergie solaire, d'éoliennes.
39:05Si, si, ils le font tous.
39:07Ils le savent bien qu'ils sont obligés de le faire,
39:10mais en même temps, ils disent,
39:12je ne vendrai pas mon pétrole si personne n'en avait pas besoin,
39:15si personne ne l'achetait.
39:17C'est comme la Norvège,
39:18la Norvège, pays vertueux.
39:20Nous, on produit du pétrole,
39:22mais c'est ceux qui l'achètent qui y en ont.
39:24Il y a une hypocrisie, partout, il y a une hypocrisie.
39:27C'est vrai que c'est compliqué,
39:29parce que si vous arrêtez le pétrole,
39:31les automobilistes à la pompe en France,
39:33vous croyez qu'ils vont être contents ?
39:36Non, ils vont manifester.
39:37Ca va être violent.
39:39Vous avez eu le prix que ça va coûter si on ne le fait plus.
39:42Donc, c'est très difficile.
39:44Cette transition, il faut être sérieux, ça prend du temps.
39:47En revanche, ce qui est terrible,
39:49c'est qu'il ne faut pas attendre un grand soir.
39:51Il ne faut pas attendre la COP.
39:53Il faut faire les choses sérieusement, régulièrement.
39:56Il faut de la persévérance. Il ne faut même pas en parler.
39:59Et sérieusement, avec persévérance,
40:01quand on voit l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis ?
40:05Oui, c'est une question.
40:07Justement, ce qui est très intéressant,
40:10on va voir ce que ça donne, c'est Elon Musk.
40:12Il y croit au changement climatique.
40:14Il est le champion des véhicules électriques.
40:17Trump, il était contre les véhicules électriques.
40:19Depuis qu'Elon Musk est avec lui,
40:21c'est pas si mal, les véhicules électriques.
40:24On va voir ce qui va se passer.
40:26Vous êtes presque confiant, en tout cas, en ce duo.
40:30Je ne suis pas confiant, mais qu'est-ce qu'il a dit ?
40:33Trump dit des choses, il dit n'importe quoi.
40:35Dans le tas de n'importe quoi, il dit qu'il veut faire la paix.
40:38S'il fait ça, c'est pas mal.
40:40Parce que les guerres, il y en a trop dans le monde.
40:43Si vous voulez lutter contre le changement climatique,
40:46il faut arrêter les guerres.
40:47C'est comme ça qu'on va y arriver.
40:49Rien n'est 100 % noir ou 100 % blond.
40:53Trump, c'est n'importe quoi, il ne croit pas à la science,
40:56il ne croit pas aux vaccinations, exactement.
40:59Mais pourquoi pas ? L'alliance avec...
41:02Vous savez, les cyclones aux Etats-Unis...
41:04Les ravages des Etats-Unis, bien sûr.
41:07Ca fait du mal.
41:08Les interpellent.
41:09On va voir.
41:10De toute manière, si c'est pas les Etats-Unis,
41:13ce sera la Chine.
41:14Et la Chine, c'est le problème de Trump.
41:16C'est le vrai problème de Trump.
41:18Vous avez raison.
41:19Vous le savez sûrement déjà,
41:21mais l'huître, on ne l'a pas dit,
41:23est excellente pour la santé.
41:25Elle est faible en calories, mais très riche en minéraux.
41:28Il n'y a pas que dans Politique à table
41:30que l'on se préoccupe des valeurs nutritionnelles,
41:33des produits alimentaires, de leur bienfait
41:36et parfois de leurs dégâts sur notre santé.
41:38On voit ça avec Les Pieds dans le plat.
41:41Musique rythmée
41:43On reste aux Etats-Unis avec cette opération
41:46qui a un nom très américain,
41:47parce que ça se fait beaucoup là-bas,
41:50Name & Shame, le nom et la honte.
41:51Lancée par l'application Yuka,
41:53qu'on connaît bien, on a tous ça sur nos portables,
41:56pour désigner du doigt et donner, publiculant,
41:59les noms de ces marques qui continuent
42:01d'utiliser dans leurs produits ces additifs à risque.
42:04En un clic, 37 millions d'utilisateurs français-américains
42:07pourront donc interpeller ces marques.
42:10C'est un reportage de France Télévisions.
42:12Dans les rayons,
42:14il suffit d'un simple clic
42:16pour vérifier la composition d'un produit.
42:19Mais à partir d'aujourd'hui,
42:21les consommateurs pourront aller plus loin.
42:23Si l'aliment s'affiche en or en joue rouge,
42:26considéré de mauvaise qualité,
42:28ils pourront interpeller directement les industriels,
42:32par mail ou sur le réseau social X.
42:35Une nouvelle fonctionnalité
42:37pour donner plus de pouvoir aux consommateurs.
42:39Tout le monde utilise Twitter,
42:41ça peut lui donner un peu de visibilité.
42:43J'enverrai un message à l'industriel.
42:46Après avoir l'impact et l'effet que ça peut avoir
42:49sur cette entreprise et s'il y a un point de retour,
42:52c'est une initiative assez intéressante.
42:54C'est pas à nous de contacter les industriels.
42:57Si une marque n'est pas bien,
42:58elle ne devrait pas être mise sur le marché.
43:01L'application Youka dit clairement vouloir faire pression
43:04sur les grands groupes pour les contraindre
43:07à supprimer plus de 80 additifs controversés de leurs recettes.
43:11L'idée, c'est de faire bouger plus rapidement les industriels.
43:14Aujourd'hui, on trouve que ça ne va pas assez vite
43:17et on pense qu'avec 17 millions d'utilisateurs en France,
43:20les consommateurs peuvent vraiment avoir un impact
43:23sur les industriels.
43:24Contactés, les entreprises de l'agroalimentaire
43:27n'ont pas souhaité s'exprimer.
43:29Selon Youka, elles auraient déjà reçu
43:32près de 5 000 notifications.
43:34Voilà.
43:35Brice Lalonde, ça ressemble à une certaine forme de délation,
43:39mais pour la bonne cause.
43:40Vous approuvez ce procédé de Youka de dénoncer les marques ?
43:44Je trouve ça normal.
43:45Les marques prennent leur responsabilité.
43:48Elles mettent des produits sur le marché.
43:50Elles s'exposent à ce qu'éventuellement
43:53des consommateurs puissent contester.
43:55Il n'y a pas de problème.
43:56Tout ça, c'est public, c'est ouvert, c'est transparent.
44:00Ca peut avoir un impact ?
44:01Oui, certainement.
44:02Vous croyez que les marques peuvent avoir peur
44:05de 37 millions d'utilisateurs ?
44:06Elles peuvent avoir peur.
44:08Elles feront que des messages sur X ou sur les réseaux sociaux ?
44:12Bien sûr.
44:13Leur réputation est en danger.
44:15C'est leur bien le plus précieux.
44:17Donc, bonne idée pour vous.
44:18Oui, c'est bien.
44:19On ne va pas passer tant de temps à se méfier, si vous voulez.
44:23En principe,
44:25je pense que le principe le plus important de notre société,
44:28c'est la confiance.
44:30Vous dites que le rapport est inversé.
44:32Oui, confiance, d'abord.
44:33A priori, on ne fait pas confiance.
44:35Du coup, on va aller...
44:37C'est ça, le risque.
44:38Maintenant, il y a aussi un service de répression des fraudes,
44:41il y a tout ça.
44:42Donc, si vous voulez, le lien peut se faire.
44:45S'ils découvrent quelque chose qui n'est pas normal,
44:48le service de répression des fraudes sera alerté aussi.
44:51C'est bien.
44:52C'est ce que dit une des usagers.
44:54C'est au pouvoir public de faire ça.
44:56Oui, c'est au pouvoir public.
44:58Simplement, il y en a beaucoup.
45:00Il n'y en a pas tant que ça.
45:02Et puis, il y a un rapport de la Cour des comptes européennes
45:05qui est concomitant, qui dit que les étiquettes,
45:08personne n'y comprend rien.
45:10C'est compliqué.
45:11Mais ce n'est pas forcément de la faute des industriels.
45:14Excusez-moi, c'est que quand même,
45:16on ne sait plus très bien ce qu'il faut mettre sur l'étiquette.
45:20Maintenant, c'est l'effet de serre.
45:22Combien de CO2 il t'a fallu pour produire ça ?
45:24Combien il y a de calories ?
45:26Combien il y a de gaz de graisse trans, de syde, de ça ?
45:29Oui, bien sûr.
45:30Ca veut dire que, vous, typiquement, vous ne yukatez pas.
45:34Vous ne faites pas de yukage.
45:36Il m'arrive de le faire, quand j'ai un doute.
45:38Quand j'ai un doute, parce que tous les E, c'est quoi ?
45:41On n'y comprend rien.
45:43En principe, on comprend, parce qu'on a été élevé à ça.
45:46Il faut aller le chercher, si vous voulez.
45:48Mais c'est vrai qu'a priori, je fais confiance.
45:51Mais de temps en temps, il vous arrive de le faire.
45:54Je regarde si c'est intéressant.
45:56C'est surtout parce qu'ils mettent la qualité.
45:59Quand vous faites ça, il y a excellent.
46:01Moi, en général, c'est excellent.
46:03Vous choisissez bien vos produits.
46:05Ca veut dire que si vous ne voyez pas excellent,
46:08vous reposez le produit ?
46:09Ca veut dire que non.
46:10C'est ça, l'effet, être consomme-acteur.
46:13C'est pas forcément dénoncer, mais dire que je l'achète pas.
46:16Ca peut être un boycott.
46:18C'est très bien, c'est parfait.
46:20Un consommateur n'est pas obligé d'acheter quelque chose.
46:23C'est parfait.
46:24Donc, progressivement, ça va améliorer.
46:26C'est comme tous ces systèmes, c'est un peu comme Uber.
46:30Vous savez, si tout d'un coup, votre chauffeur est mauvais,
46:33le réseau social va le virer, progressivement,
46:36parce qu'il va y avoir beaucoup d'avis négatifs.
46:38Ou TripAdvisor, ou je ne sais quoi.
46:40Mais là, il y a 80 additifs qui sont concernés,
46:43mais j'ai pas bien compris s'ils sont dangereux
46:46pour qu'on les interdit pas, tout simplement.
46:48Bonne question. S'ils sont vraiment dangereux,
46:51on devrait les interdire.
46:53Ils sont dangereux pour Yuka dans leur petite start-up
46:56ou pour la santé ?
46:57Vous en savez quoi ?
46:58C'est la bonne question. Non, j'en sais rien, pour l'instant.
47:01On ne laisse pas sur le marché des choses dangereuses.
47:04Simplement, la science progresse sans cesse.
47:07C'est comme pour les pesticides.
47:09Excusez-moi, mais tous les pesticides que j'ai connus
47:11quand j'étais petit sont interdits.
47:13Progressivement, on n'arrête pas d'interdire,
47:16parce qu'on découvre des choses...
47:18A la limite, il n'en faudrait pas.
47:20Il faudrait trouver des systèmes biologiques.
47:22L'insecte va manger l'insecte, etc.
47:24Progressivement, c'est ce qui se passe.
47:26Avec l'héphéronome, on a des choses extraordinaires.
47:29On trompe l'insecte, etc.
47:31Donc, on va vers ça.
47:33Yuka va nous aider à aller vers ça,
47:35des aliments toujours plus sains.
47:37Mais c'est quoi, sain, exactement ?
47:40Voilà, c'est pas si simple.
47:42Le critère n'est pas simple.
47:43Alors, ils ont des diététiciens, si vous voulez.
47:46Donc, est-ce que c'est la calorie, le goût, le CO2 ?
47:51A la limite, vous avez du gras.
47:54C'est votre responsabilité, si vous voulez manger gras.
47:57Ben...
47:58Ca dépend aussi des régimes alimentaires.
48:00Ce serait quoi, pour vous, le critère ultime ?
48:03Le vrai bon critère à regarder
48:04quand on choisit quelque chose dans un supermarché ?
48:07Ou le critère essentiel ?
48:09Il y a le prix.
48:11Oui, déjà, bien sûr.
48:12C'est important.
48:14Mais le prix, il exprime aussi
48:17la somme des préférences
48:20et du dédain d'une société.
48:24Donc, c'est quand même pas non plus totalement...
48:27Magique.
48:28...arbitraire ou magique.
48:29Pour moi, c'est d'abord meilleur pour la santé,
48:32ce qui ne vient pas de l'autre côté du monde.
48:35Mais j'aime le café, j'aime le thé,
48:38je dédaigne pas l'avocat.
48:40Oui, bien sûr.
48:41Voilà, on n'est pas parfaits.
48:42Vous avez des petits produits Nutri-Score E
48:45que vous adorez mettre dans votre caddie ?
48:47Je ne sais pas.
48:48Vous me prenez au dépourvu, là. Nutri-Score A.
48:51Oui, donc, les meilleurs.
48:52Très mauvais. Plein de gras, de sucre,
48:54mais que vous aimez quand même.
48:56Ce qu'on appelle la malbouffe.
48:58Ah, ça nous amène à la transition.
48:59Exactement, vous nous faites un lien.
49:02On ne finit jamais un repas sans une note sucrée.
49:04C'est l'heure du péché mignon.
49:09Alors, un succès aux noix,
49:10parce que c'est le temps du sucré qui arrive maintenant.
49:13Un succès aux noix.
49:15C'est un gâteau très moelleux à l'intérieur
49:17et croquant à l'extérieur.
49:19Alors, il y en a aux noisettes,
49:20avec de la poudre d'amande, et celui-ci est aux noix.
49:23J'ai l'impression que vous le connaissez déjà.
49:26Vous êtes familier de ce gâteau.
49:28Je l'ai vu dire qu'il vient d'ici.
49:30Vous le connaissez ?
49:31Bien sûr. Et pourquoi j'ai choisi le succès aux noix ?
49:34C'est presque une blague à la maison familiale.
49:37Chaque fois qu'il y a un anniversaire,
49:39et il y a beaucoup d'anniversaires dans une famille,
49:42je dis, moi, tiens, si on se faisait un succès aux noix.
49:45C'est votre dessert préféré ?
49:47C'est mon dessert préféré.
49:48Ma famille se moque de moi de temps en temps.
49:51On va prendre une tarte au citron.
49:53Mais bon...
49:54Moi, si on reste...
49:55J'adore la meringue, la noix, la petite crème pralinée.
49:58Goûtez-le, goûtez-le.
50:00Chez vous, on le fait maison ?
50:01Vous savez faire le...
50:03Je n'ose pas le dire. On va l'acheter.
50:05Vous l'achetez ?
50:07C'est délicieux.
50:08Mmh.
50:10Est-ce que...
50:11La pâtisserie française est une des meilleures du monde.
50:14Bien sûr.
50:15C'est la meilleure du monde, allez-y.
50:17Là, on est de très loin.
50:19Oui. Est-ce que...
50:21Est-ce que ça...
50:23Vous vous inquiétez aussi de la filière noix,
50:25qui est en grande difficulté en France ?
50:28Oui.
50:29Ca m'amène à, évidemment, un succès aux noix.
50:31Ca m'amène, évidemment, à vous parler des noix.
50:34Vous suivez cette crise...
50:37Oui.
50:38...de près, de loin.
50:39Comment regardez-vous les choses,
50:41notamment les noix du Sud-Ouest, qui sont en grande difficulté ?
50:45Ca, c'est les noisettes.
50:46Oui, aussi.
50:48Les noisettes, c'est du Grenoble.
50:50Il y a une AOP à Grenoble, je crois.
50:52Exactement.
50:53C'est magnifique.
50:54Les champs de noyés devant les montagnes...
50:56C'est sublime.
50:58Alors, les noisettes, oui.
50:59Ils ont un problème, c'est parce qu'on a interdit
51:03un néonicotinoïde ou je ne sais quoi, là.
51:05Ils disent qu'on ne sait pas comment faire
51:08sans ce néonicotinoïde.
51:09Bon, alors, ça, c'est au pouvoir public de faire.
51:12Je crois quand même que le syndicat des noisettiers
51:16ou je ne sais quoi,
51:17ils sont en train de faire des tas d'essais
51:20de lutte biologique des phéromones
51:23pour essayer de leurrer l'insecte.
51:25Je pense qu'ils vont y arriver.
51:27C'est la bonne voie.
51:28Alors, simplement, combien de temps il vous faut
51:31pour y parvenir ?
51:32Est-ce qu'on peut négocier ce temps-là ?
51:34C'est ce qui s'est passé pour les betteraviers.
51:37C'est une discussion importante.
51:39Il faut se mettre d'accord avec tout le monde
51:42et il faut trouver le moyen que,
51:44s'il y a une autorisation temporaire,
51:47le temps de trouver la lutte biologique,
51:49il ne faut pas que ça puisse mettre en danger les abeilles.
51:52La question des néonicotinoïdes, c'est la question des abeilles.
51:56Les abeilles, c'est très important.
51:58C'est même essentiel pour polliniser
52:00avec les autres pollinisateurs.
52:02Donc, ça, c'est vraiment une question
52:04de mettre d'un côté le pour, de l'autre, le contre,
52:07et discuter avec les éleveurs
52:10et ceux qui font les noisettiers.
52:12Pour l'instant, les noisettes, elles viennent surtout de Turquie.
52:16Bien sûr.
52:17Du piémont, aussi, les bonnes noisettes.
52:19Ca, c'est Ferreiro.
52:21C'est ça.
52:22Il a tout pris.
52:23Exactement.
52:24Le problème, c'est qu'il y a l'hémisphère sud aussi,
52:27parce qu'il faut prendre les noisettes et les noix
52:30de l'hémisphère sud quand il n'y en a pas dans l'hémisphère nord.
52:33Là, vous avez choisi un succès au nord.
52:36On a compris pourquoi.
52:37Vous auriez pu nous ramener peut-être un kouign-amann ?
52:40Vous aimez bien les desserts bretons ?
52:42Oui, il y a beaucoup de sucre et de beurre.
52:45Le kouign-amann, c'est vraiment bon.
52:47Vous faites attention au sucre ?
52:48Ah, quand même ?
52:50J'essaye d'éviter le sucre.
52:51Dans tout ?
52:52Oui, je mets pas de sucre dans le thé,
52:55dans le café, je mets pas de sucre.
52:57OK.
52:58Ca, c'est sucré.
52:59Ca, c'est sucré.
53:00De temps en temps, c'est bon.
53:02Bien sûr.
53:03Donc, vous avez préféré nous parler de ça
53:05plutôt que du...
53:07Vous connaissez, vous, dans votre coin,
53:09à Saint-Briac, de très bonnes fabriques
53:11de kouign-amann, de phares bretons ?
53:13Oui, alors, le kouign-amann,
53:15c'est plutôt du côté de Bretagne sud.
53:17Mais oui, bien sûr, il y a tout.
53:19On est quand même...
53:21C'est une région bénie des dieux,
53:23la Saint-Briac.
53:24On est à égale distance de Saint-Brieuc
53:27et de Saint-Malo.
53:28On est près de Dinard,
53:30on est près de Dinant.
53:31On a vraiment tout le Pays-Galop.
53:34C'est le Pays-Galop.
53:35C'est vrai.
53:36Et pour accompagner ce dessert,
53:38vous avez choisi un titre...
53:40Un dessert très frais, vous avez choisi,
53:42un titre très chaud,
53:43puisque c'est l'air du Brésilien qu'on écoute.
53:47Je suis Brésilien, j'ai de l'or
53:49et j'arrive de Rio de Janeiro
53:50Plus riche aujourd'hui que Naguia-Paris
53:52Je te reviens encore deux fois
53:54Je suis venu déjà, j'avais de l'or dans ma valise
53:56Je t'ai dit, amends-en ma chemise
53:58Combien a duré tout cela ?
53:59Le temps d'avoir de son ami
54:01Avec une formidable interprétation
54:03de Dario Moreno, qu'on reconnaît.
54:05Pourquoi avoir choisi cet extrait
54:06de l'opérette écrite par Offenbach,
54:09La vie parisienne ?
54:10Parce qu'Offenbach, c'est un dieu pour moi.
54:13Ah oui ? Expliquez-nous.
54:14Offenbach, d'abord, c'est une musique très belle.
54:17C'était un amoureux de Mozart.
54:19Et...
54:21C'est le moment de la joie à Paris.
54:25C'est Paris, centre du monde.
54:27Tout le monde vient s'amuser à Paris.
54:29Le roi d'Angleterre, à l'époque, Prince de Galles,
54:32qui fait des cigares tout le temps,
54:34il vient à Paris.
54:35Napoléon III, il vient s'amuser,
54:37même quand on se moque de lui, à Offenbach.
54:39Tout Paris s'amuse.
54:40C'est Fanny Berger, c'est le French cancan.
54:42C'est le plaisir...
54:45Sans arrière-pensée.
54:48La joie.
54:49Et c'est drôle.
54:50Il y a tellement de drôles à Offenbach.
54:52La belle Hélène, c'est tellement drôle.
54:54J'adore Offenbach.
54:55C'est le symbole de la joie et du génie français,
54:58même s'il était un petit peu allemand.
55:00Mais personne n'est parfait.
55:02Personne n'est parfait, merci.
55:03Merci infiniment, Brice Lalonde, d'avoir partagé ce repas.
55:07Merci infiniment, Jean-Pierre Montanay.
55:09Voilà pour ce superbe repas.
55:11Plat principal...
55:13Plat principal, préparé par le restaurant Le Bourbon,
55:17juste à côté.
55:18Exactement, la raie avec son chou et sa pomme de terre, délicieux.
55:22Préparé par le restaurant Le Bourbon.
55:24On se retrouve très vite pour un prochain numéro de Politique à table.

Recommandations