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00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Praud.
00:07Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30,
00:13jusqu'à 10h30 sur CNews.
00:15C'est drôle mais je n'imagine pas qu'Emmanuel Macron manque à ce point de lucidité qu'il
00:21nomme François Bayrou à Matignon, quoique je lise ici ou là qu'il tiendrait la corde.
00:26François Bayrou dont Simone Veil disait « Bayrou, c'est pire que tout » et elle ajoutait « je
00:31connais son passé, ses trahisons successives ».
00:34François Bayrou, 73 ans, vieux cheval de retour de la politique française, ministre
00:40de l'éducation nationale entre 1993 et 1997, il y a 30 ans, depuis les petits français
00:46ne savent plus lire ni écrire.
00:47Sur le port du voile, à l'école, à l'époque, il ne fit rien, se gardant toujours de nommer
00:52les choses.
00:53C'est d'ailleurs une ligne directrice de son parcours, ne rien faire.
00:57Une fois Édouard Balladur, une autre fois Nicolas Sarkozy.
01:00En 2007, il préférait Ségolène Royal et en 2012, il appela à voter François Hollande.
01:05Contre le président sortant, joli parcours d'un joli monsieur, né pour trahir, trahir
01:10par intérêt, trahir pour un portefeuille, enfant de Yago, Judas et Talleyrand.
01:14François Bayrou incarne un modèle qui a sa chance en politique.
01:18L'échec dans la continuité, la paresse dans l'inefficacité et l'inconsistance dans
01:23la vanité.
01:24Si je voulais résumer la carrière nationale de François Bayrou, je dirais globalement,
01:28globalement bien sûr, il s'est trompé sur tout.
01:30Sur l'Europe, sur l'école, sur la justice, sur la 5ème république qu'il voulait abolir.
01:34Emmanuel Macron récompensera-t-il une trajectoire en nommant un homme sans idée, sans conviction?
01:40Il touchera ainsi les dividendes d'une carrière placée sous le signe de l'anguille.
01:45Tout est possible dans le royaume de France, réponse dans quelques heures.
01:49Sanalusto.
01:50C'est nuancé.
01:529h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europa.
02:02Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:04La nomination du nouveau Premier ministre est imminente.
02:07Emmanuel Macron a promis d'annoncer le nom du prochain locataire de Matignon avant ce soir.
02:12Le timing va être serré puisque le Président de la République est attendu aujourd'hui en Pologne.
02:17La nomination interviendra plus tôt à son retour, nous dit un proche de l'exécutif.
02:22L'enquête sur la disparition de Morgane avance.
02:25L'adolescente sera à nouveau entendue par les enquêteurs aujourd'hui.
02:29En attendant, on en sait plus sur le profil du suspect qu'il a hébergé pendant deux semaines.
02:34L'homme de 21 ans était déjà poursuivi pour soustraction de mineurs dans une autre affaire.
02:39Fragile psychologiquement, il a fait un séjour en hôpital psychiatrique et plusieurs tentatives de suicide.
02:45Et puis la grève illimitée de la SNCF commence aujourd'hui.
02:49Attention aux perturbations, notamment en Ile-de-France.
02:52Prévoyez seulement 1 RERD sur 3 et 2 RERC sur 3.
02:57Le transilien sera également très impacté, notamment la ligne R.
03:00Sur le reste du territoire, rien à signaler sur le réseau TGV et 80% des TER en circulation.
03:06Voilà pour l'essentiel de l'information.
03:08C'est à vous Pascal.
03:09Merci Chana Lousteau.
03:10Nous sommes avec Sabrina Medjaber ce matin, avec Gérard Carreyrou, avec Philippe Bilger,
03:15avec Olivier Dartigold qui connaît bien M. Bayrou.
03:18J'ai parlé de la carrière nationale, je n'ai pas parlé de Pau et de ce qu'il a fait à Pau.
03:22Mais l'énergie, ce n'est pas votre prisme.
03:24Non, non, mais je n'ai pas parlé, je ne dis pas que ce n'est pas un mauvais maire.
03:26Je dis simplement et Henri Guaino peut peut-être me le dire.
03:28Moi, ce qui m'étonne, voilà un homme qui s'est trompé sur tout.
03:31Non.
03:32Surtout, sur l'Europe, surtout, globalement.
03:35Il a été ministre de l'Éducation nationale.
03:37Comment vous pouvez dire d'une personnalité, comment vous pouvez dire d'une personnalité...
03:41M. Guaino.
03:42M. Guaino.
03:43Non, vous m'avez interpellé.
03:45Ça dure dix secondes.
03:47Comment vous pouvez dire d'une personnalité, qu'elle soit politique ou culturelle ou intellectuelle,
03:52qu'il s'est trompé sur tout ?
03:53Parce que c'est de l'or.
03:55Est-ce que vous ne pouvez pas, sur ce type d'édito, avoir une seule phrase, je dis bien une seule,
04:02alors il ne s'est pas trompé sur quoi ?
04:05Il ne s'est pas trompé sur tout.
04:07Il ne s'est pas trompé sur quoi ?
04:08Non.
04:09Par exemple, il a attiré, il y a des années, le problème...
04:14Il a fait élire François Hollande, vous trouvez que c'est bien ?
04:16L'attention sur... Mais pourquoi pas ?
04:19Il pose une question simple, il a fait élire...
04:21Mais vous trouvez que c'est une bonne chose pour la France ?
04:23Vous trouvez que cet homme...
04:25Non, mais je vous pose une question simple.
04:27Vous trouvez que c'est bien d'avoir fait élire...
04:29J'ai compris.
04:30Non, mais ce n'est pas ça que je vous pose.
04:31Est-ce que c'est bien, à l'arrivée, d'avoir fait élire François Hollande ?
04:35Vous trouvez que c'est bien ou pas ?
04:36C'est ce qu'il éprouvait...
04:37Mais répondez à ma question !
04:39Vous trouvez que c'est mieux ?
04:41Mais parce que...
04:42200 points de vue !
04:44Vous avez tellement de talent dans la méchanceté...
04:50Je ne suis pas méchant.
04:52Ah non, ce n'est pas méchant, ce que j'ai dit.
04:54Ah non, ce n'est pas méchant.
04:56C'est le siège d'un homme qui l'est totalement nul...
04:58Non, j'ai dit qu'il s'est trompé.
05:00Mais il s'est trompé.
05:02Simone Veil disait, c'est le pire, c'est pire que tout.
05:06Mais Simone Veil n'est pas une sainte.
05:07Non, mais je n'aime pas les gens qui trahissent.
05:09Qui a trahi, trahira.
05:11Alors peut-être que ça, c'est quelque chose qui...
05:13Vous aimez bien cette formule, 200 points de vue.
05:15Peut-être qu'il pensait que c'était mieux que M. Sarkozy.
05:18200 points de vue !
05:19Écoutez, écoutez, franchement, le signal que tu envoies,
05:22si tu mets François Bayrou à...
05:24Ce sera pas lui, probablement.
05:26Tout ça pour ça.
05:27Henri Guaino, qui était à l'époque aux Affaires, si j'ose dire.
05:31Qu'est-ce que vous pensez de François Bayrou,
05:33qui était président de l'UDF, je le rappelle.
05:35Oui.
05:36Qui a donc appelé à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy.
05:39Qui avait rendu le centrisme un peu vigoureux
05:41à l'époque où je l'ai bien connu.
05:43Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:44Alors, vous qui êtes un homme de conviction.
05:47J'essaye d'être...
05:49J'essaye d'être juste.
05:51J'y arrive pas toujours.
05:52Donc, je suis sans doute celui qui s'est,
05:56sur ce plateau le plus souvent,
05:58trouvé en opposition aux prises de position,
06:02aux décisions de François Bayrou,
06:04notamment pour les élections présidentielles.
06:09Dites, il s'est trompé sur tout.
06:11Vous connaissez beaucoup de gens sur la scène politique aujourd'hui,
06:14en activité, en fonction,
06:16qui se sont trompés sur pas grand-chose ?
06:19Quelques-uns.
06:20Vous connaissez beaucoup de gens qui n'ont trahi personne ?
06:23Quelques-uns.
06:24Ah bon ?
06:26Ah oui ? Qui ?
06:28Je garde ces noms pour moi.
06:32Je garde ces noms pour moi parce que je ne voudrais pas.
06:35Non, mais il y a pratiquement...
06:37La plupart ont trahi.
06:39La plupart trahissent.
06:41Et la plupart trahiront.
06:42Pour l'instant, le problème de la politique française
06:45est aussi que la race des hommes d'État,
06:48pour l'instant, est absente de la scène.
06:50Ah bon ? D'accord.
06:51J'ai pas tort, mais tout le monde est comme lui.
06:53C'est ce que vous voulez dire.
06:54Il n'est pas pire que les autres.
06:56Non, il n'est pas pire que les autres.
06:57Très bien.
06:58Mais quand on n'est pas pire que les autres,
06:59on ouvre un bazar.
07:00On ne fait pas de la politique.
07:02Excusez-moi.
07:03Pardonnez-moi de dire comme ça.
07:05Ce n'est pas ça que j'attends d'un homme politique.
07:07Pardon, mais ils en font tous.
07:09Pardon, mais ils en font tous.
07:11Quand on n'est pas pire que les autres,
07:12on fait autre chose.
07:13On ne fait pas de la politique.
07:14Moi, je veux qu'il soit mieux que les autres.
07:15Je vais même plus loin.
07:16Malgré tous les désaccords que j'ai pu avoir,
07:18ce n'est pas le pire.
07:19Bon, d'accord.
07:20Vous voyez, c'est bien.
07:21Alors, qui est le pire ?
07:24Mon respect des institutions m'interdit de vous dire
07:26qui est le pire.
07:27Vous me posez des questions et puis vous donnez une indication.
07:30Je le connais très bien.
07:31Vous donnez une indication.
07:32Vous le connaissez très bien.
07:33Mon respect des institutions, je le répète,
07:35m'interdit de vous dire qui est le pire.
07:37Vous trouvez que ce sera un bon choix, M. Bayrou ?
07:38Comment ?
07:39Vous trouvez que ce sera un bon choix, M. Bayrou ?
07:41Je crois que le choix est assez limité
07:43compte tenu du nombre de candidats potentiels capables
07:48d'exercer cette fonction dans la situation actuelle.
07:51C'est une situation dans laquelle, eh oui,
07:53il nous faut une personnalité de type parlementariste
07:56qui va négocier, marchander avec tout le monde.
07:59Il n'y a pas le choix.
08:00Il n'y a pas le choix.
08:01C'est la situation qui a créé la dissolution.
08:03C'est la situation qu'ont créé les partis politiques
08:06au moment de l'élection de la Nouvelle Assemblée.
08:09Voilà.
08:10Et c'est la situation qu'ont créé les Français en votant.
08:12Gérard Carreau, essayez de nuancer ce que j'ai dit.
08:15Vous avez raison.
08:16C'est pour ça qu'il faut nuancer.
08:17Je salue Florian Tardif qui arrive un petit peu en retard.
08:20Peut-être étiez-vous en ligne pour nous donner des informations ?
08:24J'étais pour ne rien vous cacher avec un ministre.
08:26Ah !
08:27Démissionnaire.
08:28Démissionnaire, bah oui.
08:29Et alors, que vous disait-il ?
08:30Est-ce qu'on nous parle de François Bayrou ?
08:32François Bayrou, en bien.
08:35Mais évidemment, il y a un petit tropisme de ce côté-là de la table.
08:38Je n'y crois pas.
08:40D'accord.
08:41Non mais alors, nuançons.
08:42Moi, je veux bien nuancer.
08:43C'est plutôt Bernard Cazeneuve aujourd'hui, en ce moment.
08:45Je veux bien nuancer ce que j'ai dit.
08:47Il n'y a pas de soucis.
08:48Et puis, peut-être étais-je rude dans l'analyse.
08:51La charge était un peu.
08:52La charge était un peu.
08:53Mais oui, mais en fait...
08:54Et une...
08:55Non, mais c'était...
08:56Mais parce que...
08:57Dans l'ombre d'une nuance.
08:58Mais il a été...
08:59Écoutez, il a été ministre de l'Éducation nationale, je le répète.
09:01Il n'a pas été brillant.
09:02Bon, mais c'est l'essentiel quand même.
09:04Pardon.
09:05C'est l'essentiel.
09:06C'est l'essentiel.
09:07On ne dit pas d'une personne née pour trahir.
09:10Pascal, née pour trahir.
09:12Bah écoutez, quand tu appelles à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
09:17j'appelle ça née pour trahir.
09:18Mais pourquoi ?
09:19Maintenant, c'est mon...
09:20Il a fait un 99 en 2012.
09:23Non, je ne partage pas cet avis.
09:25Quand tu as été président de l'UDF et que tu finis avec François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
09:29ça s'appelle née pour trahir.
09:30Mais ce n'est que mon avis.
09:32Puisque vous me posez la question...
09:34Puisque vous me posez la question...
09:36Qu'est-ce qu'on cherche ?
09:38Un premier ministre.
09:45L'église au milieu du village.
09:47Gérard Carreyrou.
09:48L'église au milieu du village.
09:50Quand je dis qu'est-ce qu'on cherche, ça veut dire que cherche le président de la République
09:55qui va nommer la direction.
09:57Je crois qu'il ne le sait pas.
09:58Il y a une seule chose.
09:59Il ne sait pas ce qu'il cherche.
10:00Moi, je ne suis pas d'accord.
10:01Il sait très bien la seule chose qu'il cherche...
10:04C'est le moyen de rester le plus longtemps possible.
10:08A ça, on est d'accord.
10:10Si on est d'accord là-dessus,
10:14on peut regarder à ce moment-là la possibilité.
10:18Bayrou, dans ce contexte, avec Bayrou,
10:21ce n'est pas le plus mauvais pour gagner du temps.
10:24Voilà ce que je veux dire.
10:27D'abord, il a une éloquence un peu lente.
10:30Il est un parleur...
10:32Il peut occuper le terrain sans dire grand-chose.
10:35Vous vous rendez compte où on en est ?
10:36Non mais pardonnez-moi, vous vous rendez compte ?
10:39Si il est nommé, ça va être potent pour l'indité.
10:42Mais peu importe, vous vous rendez compte ?
10:44On a une Ve République qui se dessine
10:47sans 49.3, sans dissolution et sans motion de censure.
10:51Et sans grandeur.
10:52Voilà.
10:53C'est-à-dire que l'essence de la Ve République,
10:55elle est dévitalisée.
10:56Tout ça pourquoi ?
10:57Pour faire des petits compromis entre ennemis.
11:01Donc vous avez un président de la République
11:03qui pense effectivement à rester jusqu'au bout.
11:05Vous avez des macronistes qui veulent des sièges.
11:08Vous avez M. Wauquiez qui dit
11:10je ne veux peut-être pas de LR parce que Retailleau est un rival.
11:12Et tous ces gens-là se mettent ensemble
11:14pour que pendant 30 mois,
11:15il n'y ait rien qui se fasse dans le pays.
11:17Malheureusement, c'est là-dessus.
11:19M. Sarkozy, il est en dehors du système.
11:22Pascal, il est en dehors du système.
11:27Dimanche soir, il dînait.
11:29Il dînait où ?
11:30À l'Élysée.
11:31Il était reçu par Emmanuel Macron.
11:33Écoutez, c'est une vie.
11:35Bien évidemment.
11:36Ça reste un petit peu le parrain de la droite quand même.
11:39Oui, mais il a insisté pour que Retailleau soit ministre de l'intérieur.
11:43Mais quand vous dites qu'il a insisté,
11:46pardonnez-moi Philippe Bidjerre,
11:47la France insiste pour que Bruno Retailleau soit ministre de l'intérieur,
11:50c'est un peu différent.
11:51T'as un ministre de l'intérieur qui a une parole.
11:54Il ne s'agit pas d'être de droite ou de gauche.
11:57Mais Pascal, comment pouvez-vous à la fois démolir de manière injuste
12:05un François Bayrou et tout d'un coup avoir une lucidité surprenante
12:10sur Bruno Retailleau ?
12:11Fulgurante.
12:14Hier, vous m'avez appelé.
12:16On va voir le sondage de Marine Le Pen.
12:1838 %.
12:19Les commentateurs...
12:21Mais il n'est pas bien analysé.
12:22Pas tous.
12:23Pas tous.
12:24Pas ici.
12:25Pas tous.
12:26Mais il faut le lire en entier, ce sondage.
12:27Mais arrêtez.
12:28Bien évidemment.
12:29Alors vous vous expliquez que les 38 %, ce n'est pas une bonne chose.
12:32Ah non, c'est une très bonne chose.
12:33C'est une bonne chose sur un point.
12:35C'est pour ça que je dis qu'elle a gagné.
12:37Et en même temps, elle a perdu.
12:39Non mais si, vous allez voir pourquoi.
12:41Parce que la censure permet de consolider aujourd'hui
12:44la base électorale de Marine Le Pen.
12:46N'oubliez jamais, il y a eu six mois,
12:49je crois que c'était l'IFOP qui avait sorti cela,
12:5141 % des Français ont déjà glissé un bulletin dans l'urne RN.
12:55Donc sa base électorale est déjà très importante.
12:57Ce qu'il lui faut aujourd'hui, c'est passer de 41 % à 51 %.
13:02Sauf que le problème, c'est qu'il y a un électorat
13:05qu'elle tentait de capter.
13:06C'est l'électorat des métropoles,
13:08c'est l'électorat des diplômes supérieurs,
13:10c'est l'électorat des classes plus aisées de la société.
13:13Et si vous lisez ce même sondage, cela s'effrite...
13:17Je serais vous, je me méfierais.
13:19Et parce que tous les gens que j'écoute depuis 30 ans
13:22globalement se trompent.
13:24Mais elle le sait, je pense qu'elle en a conscience.
13:27De toute façon, la probabilité que Mme Le Pen
13:30soit candidate en 2027 est très faible.
13:33Très faible, parce que le 31 mars,
13:35elle sera condamnée pour inéligibilité
13:38avec ou non exécution provisoire.
13:40Elle fera sans doute appel.
13:42Le procès viendra sans doute à l'automne 2026.
13:44Il se passera 18 mois.
13:46Elle sera peut-être de nouveau condamnée
13:48et elle sera sans doute inéligible.
13:50Ce qui va poser un problème dans la société française.
13:52C'est très grave.
13:54Bien sûr que c'est grave.
13:56Je ne sais pas ce qu'en pense Henri Guaino.
13:58Mais c'est aussi un des paradoxes.
14:00Elle sera peut-être candidate.
14:02Mais aujourd'hui, il y a plus de probabilité
14:04qu'elle ne soit pas candidate pour des raisons judiciaires
14:06qu'elle soit candidate. Henri Guaino.
14:08Vous ne croyez pas ?
14:10Elle ne sera pas inéligible.
14:12Henri Guaino.
14:14Une petite remarque d'abord.
14:16Ça permettrait de parler
14:18sans se parler les uns sur les autres.
14:20Ce n'est pas le principe de l'émission.
14:22Ce n'est pas le principe de l'émission.
14:24Franchement Henri.
14:26Ce n'est pas une raison pour hurler.
14:28L'essentiel c'est de parler.
14:30Laissez parler M. Guaino.
14:32Et on interrompt.
14:34D'abord la remarque sur Mme Le Pen.
14:36Elle n'avait pas le choix.
14:38Si elle ne voulait pas avoir son socle
14:40qui est quand même sa principale réussite.
14:42Sans ce socle,
14:44elle ne pourra de toute façon
14:46jamais y arriver.
14:48Si elle ne voulait pas perdre son socle,
14:50elle était obligée
14:52de censurer.
14:54Pour revenir
14:56à la cinquième remarque.
14:58Ça présente certains inconvénients.
15:00Le pire inconvénient
15:02c'est celui-là.
15:04Pour l'instant, elle a consolidé son socle.
15:06Elle l'a même un peu accru.
15:08Il faut prendre des sondages
15:10sur les présidentielles pour ce qui va
15:12à le moment
15:14où on se trouve du calendrier.
15:16Deuxièmement,
15:18sur ces procédures judiciaires,
15:20moi je suis incapable
15:22de dire s'il y a des chances
15:24pour qu'elle soit condamnée ou pas.
15:26Ce que je voudrais dire quand même,
15:28ce ne serait pas la première fois
15:30que les juges
15:32condamnent avec
15:34une exécution provisoire.
15:36Ils l'ont fait.
15:38Deux exemples.
15:40Le maire de Montauban a été condamné
15:42avec une exécution provisoire.
15:44En première instance,
15:46elle a dû abandonner immédiatement son poste de maire
15:48et en appel, elle a été relaxée.
15:52M. Hubert Falco,
15:54maire de Toulon,
15:56en première instance,
15:58a été condamné avec
16:00une exécution provisoire
16:02et a dû abandonner son siège de maire.
16:04Là, il fait une QPC.
16:06Il y a Philippe Cochet qui a été condamné
16:08avec une exécution provisoire.
16:10Il est à caluire et cuire.
16:12C'est le maire Philippe Cochet.
16:14Il a été condamné
16:16et sa femme aussi d'ailleurs.
16:18Ils font appel de la décision.
16:20Le maire a été reconnu coupable de détournement de son public.
16:22Il est condamné à trois ans d'emprisonnement,
16:24dont un ferme, avec exécution provisoire.
16:26Ce n'est pas une nouveauté.
16:28Mais c'est désastreux
16:30pour le fonctionnement
16:32de nos institutions démocratiques.
16:34Effectivement, si Mme Le Pen
16:36devait se trouver dans cette situation
16:38et par ce fait-là,
16:40empêcher de se présenter,
16:42ce serait une catastrophe démocratique.
16:44Je rappelle juste ce qui s'est passé
16:46aux Etats-Unis.
16:48Aux Etats-Unis, M. Trump
16:50a été accusé
16:52et poursuivi devant les tribunaux
16:54pour avoir, parait-il,
16:56fomenté un coup d'État
16:58en vue de renverser les institutions,
17:00pour avoir fait pression sur un certain nombre
17:02de gouverneurs pour truquer le résultat.
17:04Non, ce n'est pas qu'il a gagné.
17:06C'est que la majorité des électeurs
17:08américains ont
17:10piétiné délibérément
17:12les institutions.
17:14Il y a toujours un risque énorme pour la justice,
17:16pour le droit à confronter
17:18de cette façon.
17:20J'accélère la conversation.
17:22Je vous ai demandé de venir,
17:24parce que vous êtes manifestement en colère.
17:26D'abord, j'ai lu dans le Figaro votre papier sur la dette.
17:28Si je veux résumer, vous dites que la dette,
17:30ce n'est pas si important que ça.
17:32Le montant de la dette
17:34n'est pas ce qui va nous inquiéter le plus.
17:36C'est la même chose.
17:38Non, pas du tout.
17:40Pas du tout.
17:42Moi, c'est ce que j'ai retenu.
17:44La France est riche,
17:46les agences,
17:48elles ne nous dégradent pas pour ça.
17:50Ce n'est pas l'essentiel, la dette.
17:52C'est ce qu'il y a entre le courant.
17:54En revanche, vous êtes en colère
17:56sur la société française.
17:58Une dernière question.
18:00J'ai une réponse à votre remarque
18:02sur la dette.
18:04J'ai repris cette expression d'Olivier Blanchard
18:06que j'ai trouvée très pertinente.
18:08L'ancien chef économiste
18:10du FMI.
18:12Il dit, comment s'inquiéter
18:14sans s'affoler ?
18:16Ce qui est inquiétant,
18:18c'est le cercle vicieux
18:20qui nourrit la dette indéfiniment,
18:22mais qu'on n'arrêtera pas
18:24en faisant ce qu'on a fait
18:26avec le budget.
18:28Le dernier projet de budget
18:30qu'on fait depuis des décennies.
18:32En pensant qu'on va remettre de l'ordre
18:34dans les finances publiques
18:36en augmentant les impôts
18:38ou en coupant n'importe comment dans les dépenses.
18:40C'est dans la société et dans l'économie
18:42qu'il faut remettre de l'ordre.
18:44C'est de ça que dépend l'ordre dans les finances publiques.
18:46Il ne faut pas se tromper.
18:48Pour l'instant, on fait à l'envers.
18:50Pourquoi vous êtes en colère ?
18:52Pourquoi vous en avez marre de ce spectacle ?
18:54J'en ai marre parce que tout le monde
18:56se manque du monde.
19:00On l'a vu dans le débat sur les retraites.
19:02On l'a vu dans le débat sur le budget.
19:04C'est extraordinaire.
19:06On balance des chiffres à la figure.
19:08Personne ne sait comment ils sont fabriqués.
19:10Personne ne sait d'où ils viennent.
19:12Exemple.
19:14Pendant le débat
19:16sur les retraites,
19:18M. Guedj, député socialiste,
19:20fait le tour de toutes les sources
19:22de production de statistiques
19:24et demande
19:26si les statistiques, les chiffres
19:28qu'utilise le gouvernement viennent de chez eux.
19:30Tous les organismes qui produisent des statistiques.
19:32Tout le monde répond
19:34que ça ne vient pas de chez nous.
19:36Dans l'hémicycle, il pose la question
19:38à M. Dussopt, ministre du Travail.
19:40Où viennent vos chiffres ? Répond au ministre
19:42du Travail en plein débat
19:44sur les retraites.
19:46Dans l'hémicycle, je n'ai pas de compte
19:48à vous rendre sur mes chiffres. Pourquoi ? Parce qu'il ne savait pas
19:50d'où ils venaient.
19:52C'était extraordinaire.
19:54Qu'est-ce que vous voulez dire ?
19:56Les gens qui nous gouvernent
19:58se sont trompés sur tout ?
20:00Quand on vous dit 60 milliards,
20:02tout le monde s'est mis à dire qu'il faut trouver 60 milliards.
20:04Il faut trouver 60 milliards. D'où sort ce chiffre ?
20:06Et là-dedans, 40 milliards d'économies.
20:08Le projet a été soumis
20:10par exemple au Conseil
20:12des Finances Publiques,
20:14indépendant, bourré d'experts.
20:16Et qu'est-ce qu'ils disent ?
20:18Ils disent que c'est évident. Vous faites des économies
20:20par rapport à quoi ?
20:22Ils disent par rapport à une tendance
20:24manifestement à l'air très surestimée
20:26qui est calculée par Bercy,
20:28tendance d'augmentation des dépenses,
20:30mais dont le Conseil est incapable
20:32de juger
20:34de la pertinence.
20:36C'est-à-dire qu'on débat de choses dont on ne sait pas d'où elles sortent.
20:38Autre exemple
20:40de foutage de gueule.
20:42Depuis quand,
20:44quand il y a un déficit de 100, il suffit d'augmenter
20:46les impôts de 100 pour que le déficit disparaisse ?
20:48C'est plus compliqué que ça, l'économie.
20:50Ça, c'est une vision comptable, arithmétique,
20:52mais c'est plus compliqué que ça.
20:54Peut-être que dans certains cas, ça fera disparaître le déficit.
20:56Donc vous êtes dégoûté aujourd'hui ?
20:58Mais dans beaucoup de cas, ça risque de l'aggraver.
21:00Surtout quand on est au bord de la récession.
21:02Vous êtes dégoûté, vous avez envie de refaire de la politique ?
21:04Alors dégoûté, oui, dégoûté de cette façon de faire de la politique.
21:06Encore une fois, de se moquer du monde,
21:08d'oublier que derrière les chiffres, les tableaux, il y a des gens.
21:10Est-ce que vous avez envie de faire de la politique ?
21:12Est-ce que vous avez envie de vous engager ?
21:14Moi, je n'ai pas envie de faire la politique qu'on fait aujourd'hui.
21:16C'est-à-dire, je n'ai pas envie de la politique
21:18qui ment à tout le monde, qui se moque de tout le monde,
21:20qui caricature tout.
21:22C'est ce que j'ai dit tout à l'heure avec François Barrière,
21:24vous m'avez dit que ce n'était pas vrai.
21:26Moi, je vous en parlais.
21:28Non, mais je vous parle de toute la politique.
21:30Oui, ils sont tous nuls, c'est ce que vous dites.
21:32Mais ce n'est pas nul, c'est que tout le monde,
21:34tout est caricaturé, tout est outré.
21:36Donc, vous sortez de la tranchée.
21:38Oui, je vais faire de la politique,
21:40le contraire...
21:42Vous vous présentez ?
21:44Attendez, on n'en est pas là.
21:46Arrêtez !
21:48Qu'est-ce que vous voulez dire ?
21:50Vous vous présentez en 2027 ?
21:52Il n'y a pas d'élection demain matin.
21:54Vous voulez faire de la politique différemment des autres,
21:56donc vous voulez avoir une fonction.
21:58Tout le monde dit différemment et tout le monde fait la même chose.
22:00Vous voulez avoir une fonction ?
22:02Non, ce que je veux d'abord, c'est faire bouger le débat.
22:04Mais oui, on verra.
22:06J'ai appris...
22:08Je ne me contenterai pas en 2027
22:10de regarder l'offre politique telle qu'elle est aujourd'hui
22:12parce qu'elle est désastreuse.
22:14Et bien voilà, vous l'avez dit.
22:16Il y a quelque chose que j'ai appris, par exemple,
22:18il y a 51 000 personnes,
22:2051 000 salariés à France Travail.
22:22C'est Pôle Emploi, c'est la NPE.
22:2451 000.
22:26Est-ce que vous savez combien de gens ont trouvé un travail
22:28grâce à Pôle Emploi ?
22:30Non.
22:329 %.
22:34Donc, ça veut dire que
22:3691 % des gens
22:38trouvent un travail avec LinkedIn,
22:40avec etc.
22:42Donc effectivement, il faut peut-être supprimer du monde
22:44à France Travail. C'est bête ce que je dis.
22:46En fait, ça ne sert à rien.
22:48Surtout pas.
22:50Mais c'est 9 % des chômeurs.
22:529 % des demandeurs d'emploi
22:54ont trouvé un travail
22:56grâce à France Travail. Ils sont 51 000.
22:58Il faut renforcer les équipes.
23:00Ça, ça ne veut pas dire...
23:02Vous avez l'accompagnement...
23:04Vous avez l'accompagnement en rigueur.
23:06Vous avez la formation.
23:08Vous avez le lien au territoire.
23:10Mais on n'y arrivera jamais.
23:12On n'y arrivera jamais.
23:14Qui trouve un travail avec France Travail aujourd'hui ?
23:16Tu trouves un travail avec LinkedIn,
23:18tu trouves un travail parce que hélas,
23:20tu peux avoir connaissance à ton réseau, etc.
23:22Mais bien sûr, vous n'en pouvez plus
23:24de l'État. Le carillon.
23:26Le carillon.
23:28Moi, il m'avait proposé un poste
23:30d'animateur de supermarché.
23:32C'est vrai ? Ouais.
23:34J'avais du déculer.
23:36C'est vrai ce que vous dites ?
23:38Oui, je vous prouve. J'avais eu ça
23:40ou animateur. Parce qu'en fait, il tape animateur.
23:42Du coup, je me suis retrouvé animateur
23:44de colline de vacances. On m'a proposé.
23:46Le petit carillon est demandé
23:48au rayon bricolage
23:50par son papa.
23:52C'est ça, animateur de supermarché. C'est bien.
23:54Moi, on m'a proposé d'être un personnage
23:56au Grand Parc Disney
23:58à Paris.
24:00C'est fascinant
24:02parce que
24:04là, je mets le pied
24:06de la première.
24:08Ça ne sert à rien, en fait.
24:10Je suis de votre avis, Pascal.
24:12C'est ça qui est terrible.
24:14Merci, Thomas.
24:16Bonne émission à vous.