• l’année dernière
Qui sera le prochain Premier ministre avec quel gouvernement ? La loi spéciale sur le budget sera-t-elle votée ?
Les députés Ayda Hadizadeh, députée PS du Val-d'Oise et Charles Rodwell, député EPR des Yvelines ont répondu aux questions de Maël Morin, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), de Sasha Berckermann et du tchat.

Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue pour ce nouveau numéro de Légistrim.
00:00:04J'espère que vous allez bien.
00:00:06On est très heureux de vous retrouver.
00:00:08On va passer à peu près une heure ensemble.
00:00:10Je vais vous donner un peu le programme.
00:00:13On va parler de la nomination du nouveau Premier ministre,
00:00:16des dissensions au sein de la gauche,
00:00:18des questions de protection de l'enfance.
00:00:20Justement, pour en discuter,
00:00:22aujourd'hui, avec moi, il y a Sacha.
00:00:24Salut, Sacha.
00:00:25Et Hugo. Salut, Hugo. Comment ça va ?
00:00:28Ca va, ça va.
00:00:29On est bientôt les vacances.
00:00:31On a tous un peu hâte.
00:00:34C'est une fin d'année un peu longue.
00:00:36C'est une fin d'année chargée.
00:00:38C'est-à-dire ressenti 5 ans, la fin de l'année.
00:00:40Ressenti 5 ans, le mois de décembre.
00:00:42C'est deux quinquennats.
00:00:44Je vais justement présenter tout de suite notre 1re invitée.
00:00:47Aïda Hadzadeh, bonjour.
00:00:50Bienvenue sur le plateau de Légistrim.
00:00:52Vous êtes députée socialiste du Val-d'Oise.
00:00:54Vous êtes membre de la Commission des affaires sociales.
00:00:57C'est votre 1er mandat.
00:00:59Vous êtes élue, là, il n'y a même pas 5 mois.
00:01:02Alors, post-dissolution, une censure,
00:01:05c'est 5 premiers mois chargés.
00:01:08Comment ça s'est passé ?
00:01:09C'était un peu the place to be, j'ai envie de dire.
00:01:12C'était...
00:01:13Exactement.
00:01:15Je suis engagée en politique depuis un certain temps.
00:01:18C'était pas ma 1re élection législative.
00:01:20J'avais déjà été candidate en 2017 pour le PS,
00:01:23avec un score à peu près équivalent au sud de Noamon.
00:01:26Donc, là, nouvelle candidature, nouvelle élection,
00:01:291re élection.
00:01:31Et puis, un petit moment de flottement,
00:01:36un peu ligne Maginot.
00:01:37On attendait la nomination du 1er gouvernement.
00:01:40Il fallait trouver quelqu'un que Marine Le Pen tolère.
00:01:43C'est pour ça que ça a mis autant de temps.
00:01:45C'était ce qu'il y avait sur la fiche de poste,
00:01:47qu'il ne soit pas censuré par Marine Le Pen et ses troupes.
00:01:51On a eu un peu de temps pour s'installer dans les bureaux,
00:01:54rentrer dans la fonction députée,
00:01:56faire beaucoup de terrain, beaucoup de circos,
00:01:58et puis, après, gouvernement nommé,
00:02:00puis après, ça allait très vite.
00:02:02On est rentrées dans le dur avec ce projet de loi de finances
00:02:05et le projet de loi de finances sur la sécurité sociale.
00:02:09Vous connaissez la suite, et maintenant...
00:02:13Vous disiez, ce moment de flottement,
00:02:15on attendait le Premier ministre.
00:02:17J'ai l'impression qu'on y est encore.
00:02:19Aujourd'hui, c'est un peu le sujet.
00:02:22On a pas mal entendu le nom de François Bayrou,
00:02:26on entend à nouveau peut-être Bernard Cazeneuve.
00:02:28L'hypothèse MIGO, aussi.
00:02:30L'hypothèse MIGO.
00:02:32C'est France Info qui dit que Macron espère
00:02:36une nomination ce soir.
00:02:38Oui. Après, ce qui est intéressant,
00:02:40c'est qu'entre la première phase de casting et celle-ci,
00:02:43il y a eu un petit bougé.
00:02:44On parle plus de la méthode.
00:02:46Moi, ce qui m'a surpris,
00:02:49quand on a entendu Emmanuel Macron,
00:02:51il y a quelques jours, le discours qu'il a tenu,
00:02:54il aurait pu le tenir de manière aussi ferme
00:02:57en juillet dernier, à la suite de l'élection législative.
00:03:00Il a fallu attendre cinq mois
00:03:02pour qu'il en arrive à dire qu'il allait gouverner
00:03:05sans le Rassemblement national.
00:03:07C'était, pour moi, pour tous ceux qui ont fait campagne,
00:03:10qu'ils soient candidats ou militants
00:03:14ou sympathisants ou même citoyens,
00:03:16le seul message de cette élection-là,
00:03:18très clair, très unanime,
00:03:20non pas Sarane, pas de Rassemblement national,
00:03:23pas de Jordan Bardella, Premier ministre.
00:03:25Il a fallu attendre cinq mois
00:03:27pour que le président de la République
00:03:29en vienne à dire qu'il allait changer de méthode.
00:03:31C'est un de vos députés,
00:03:33c'est Philippe Brun, qui en a parlé au moment de la dissolution,
00:03:36qui a appelé lieu à un grand arc républicain
00:03:39qui exclurait le Rassemblement national.
00:03:41Est-ce qu'on est encore dans cette optique-là
00:03:44ou on refuse de gouverner avec la droite ?
00:03:46Comment se positionne le PS ?
00:03:48C'est très compliqué.
00:03:50D'un côté, on a Olivier Faure et Patrick Canneur
00:03:52qui, ce matin, nous disent qu'il va falloir
00:03:55qu'Alephi arrête de faire son cinéma
00:03:57et que Jean-Luc Mélenchon arrête de crier autant
00:03:59parce qu'il fait peur.
00:04:01D'un autre côté, c'est pas de François Bérou,
00:04:03pas de personnalité qui ressemblerait à la droite.
00:04:06Il n'y a pas un risque que le PS finisse par faire cavalier seul.
00:04:10Ce que disait Philippe Brun, c'est intéressant,
00:04:13c'est ce sur quoi on arrive là.
00:04:14Il disait, changeons de méthode.
00:04:17Nous, députés, on s'engage à ne pas appuyer
00:04:20sur le bouton nucléaire pour nous, c'est la censure.
00:04:23Et vous, en face, vous vous engagez à ne pas utiliser
00:04:26votre arme nucléaire, le 49-3.
00:04:27C'est un pacte de non-agression,
00:04:29mais on ne devrait pas le dire comme ça,
00:04:32c'est un pacte de travail parlementaire.
00:04:34Sans majorité, le gouvernement doit s'en remettre au Parlement.
00:04:38Il n'y a plus de députés plémobiles,
00:04:40il y a des députés qui vont exercer leur droit de vote ou pas.
00:04:43C'était une neutralisation.
00:04:45Travaillons texte par texte pour trouver des accords.
00:04:48Sur certains textes, il y aura des accords plutôt à gauche,
00:04:51des accords plutôt à droite.
00:04:53Sur la question du Premier ministre,
00:04:55on en est encore à dire, dans la logique institutionnelle,
00:04:58il faut un Premier ministre issu de la coalition arrivée en tête,
00:05:02c'est la seule coalition qui s'était faite avant les élections,
00:05:05la coalition de gauche.
00:05:07On est encore là-dessus, on pousse encore là-dessus.
00:05:10C'est compliqué de convaincre Emmanuel Macron,
00:05:13rien que le bilan.
00:05:14C'est compliqué de vous convaincre aussi le PS
00:05:16sur le prénom de Lucie Castex.
00:05:18A priori...
00:05:19Elle venait de nos rangs, Lucie Castex.
00:05:21Tout le monde a un peu abandonné l'hypothèse Castex.
00:05:24La France insoumise était encore un peu accrochée.
00:05:27Les écolos ont oublié, les communistes n'en parlons pas.
00:05:31Là, on lui fait un mauvais procès.
00:05:33Elle, elle dit qu'elle ne veut pas être un préalable
00:05:36à la possibilité de trouver une solution.
00:05:38C'est une position qu'on ne peut que saluer de sa part.
00:05:41Je ne dis pas que c'est moi ou rien d'autre.
00:05:43Pendant un jean-Luc Mélenchon.
00:05:45Je pense que c'est une question
00:05:47qui est importante de poser quand on reçoit un membre du PS.
00:05:50Vous êtes du quel PS ?
00:05:52Est-ce que vous êtes du PS plutôt Meilleur Rossignol,
00:05:55Geoffroy ? Vous êtes plutôt tendance Philippe Brun,
00:05:58tendance Olivier Faure ? Peut-être tendance Boris Vallaud ?
00:06:02Peut-être tendance Aïda Aïda.
00:06:03Ou peut-être tendance Ségolène Royal,
00:06:06qui a rejoint le parti ? Je ne sais pas, je suis ouvert.
00:06:09Vous avez rejoint le PS en 2007, si je ne dis pas de bêtises.
00:06:12On a reçu plusieurs députés socialistes ici,
00:06:14dont Philippe Brun, qui, lui, était un déçu
00:06:17du Parti socialiste de François Hollande.
00:06:19Il prépare sa candidature, Philippe Brun.
00:06:22Le Congrès va arriver.
00:06:23Il prépare, il a lancé son mouvement,
00:06:25il fait une grande réunion dans deux semaines.
00:06:28Il avance vers une potentielle candidature.
00:06:30J'ai adhéré en 2007, mais j'ai mis beaucoup de temps à adhérer.
00:06:34Je suis fille de réfugiée politique.
00:06:36La politique, c'était omniprésent depuis ma naissance.
00:06:39Quand on est dans un pays en crise politique
00:06:41et que nos parents fuient ce pays, la politique est partout.
00:06:44Mais j'avais une espèce d'appréhension, peut-être,
00:06:47qui est partagée par pas mal de jeunes.
00:06:50Rejoindre un parti politique, c'était rejoindre
00:06:52une doctrine, un groupe fermé.
00:06:54Il fallait adhérer, soutenir quelqu'un,
00:06:57se passionner pour lui.
00:06:58Je n'ai jamais eu un tempérament de groupie.
00:07:00Je ne sais pas faire.
00:07:02Vous pensez à un parti en particulier ?
00:07:04Vous ne seriez pas bien à la France insoumise.
00:07:06Moi, je dis toujours en rigolant...
00:07:09Au final, je suis restée au PS,
00:07:11pas parce que...
00:07:12Voilà, le PS, je n'ai pas de tatouage de PS forever sur moi,
00:07:16mais au moins, c'est un parti qui a une culture du débat,
00:07:20parfois jusqu'à l'exaspération, même en interne,
00:07:22mais au moins, on a cette culture du débat et du dialogue.
00:07:25Il n'y a pas quelqu'un qui dit qu'il faut marcher ou pas.
00:07:30Et ça, pardon, mais moi, c'est ma conception
00:07:33de ce que doit être la démocratie.
00:07:35La démocratie, c'est la possibilité de régler des conflits
00:07:38sans en venir aux armes.
00:07:39Sinon, c'est une dictature et on est dans autre chose.
00:07:42C'est une fille de réfugié politique qui a vu la dictature iranienne.
00:07:46Comment résoudre les conflits, même en démocratie ?
00:07:49Soit on s'en remet à un chef qui dit
00:07:51que c'est comme ça et pas autrement,
00:07:53c'est moi qui ai décidé et maintenant, il faut faire.
00:07:56C'est la tradition de la droite,
00:07:58qui est toujours à la recherche d'un chef fort,
00:08:00qui sache cheffer.
00:08:01Le chef de famille puissant...
00:08:03Bonapartiste.
00:08:04Eux, ils disent...
00:08:06C'est pour ça qu'ils sont toujours obsédés par l'autorité.
00:08:09La crise de l'autorité, c'est la matrice de la droite
00:08:11et aussi de l'extrême droite.
00:08:13C'est pour ça que l'extrême droite est et restera de droite.
00:08:16S'il y a une crise, il y a une crise de l'autorité.
00:08:19Il faut restaurer l'autorité.
00:08:21L'autorité, ça peut être qu'un chef et un chef au masculin.
00:08:24C'est lui qui a les attributs de la virilité.
00:08:27Si une femme chef, elle doit être comme un homme, bien virile.
00:08:30C'est comme ça qu'on va remettre de l'ordre.
00:08:32Notre tradition à gauche, elle est de dire qu'il n'y a pas
00:08:35une personne qui a raison contre tout le monde.
00:08:38J'y crois beaucoup, l'intelligence collective,
00:08:40c'est pas une personne qui a raison contre tout le reste.
00:08:44La solution au conflit, c'est de se mettre autour de la table,
00:08:47de dialoguer. Ca prend plus de temps,
00:08:49c'est un peu moins efficace, entre guillemets,
00:08:52pour certains, qu'un chef qui cheffe.
00:08:54C'est pour ça que vous voyez que tous les sondages
00:08:57qui mesurent la confiance dans la démocratie
00:08:59ont une défiance et un attrait pour les régimes autoritaires.
00:09:03C'est pour ça que Trump a gagné.
00:09:04C'est le triomphe du discours de la force et de l'ampleur.
00:09:08Il y a aussi une défiance envers les élites.
00:09:10Les élites, cette défiance, elle est liée au fait
00:09:13qu'ils ne savent pas s'intéresser aux problèmes du peuple.
00:09:18Mais c'est pas du tout antinomique avec un chef
00:09:20qui pourrait être issu des élites économiques,
00:09:23mais qui, parce qu'il est chef, parce qu'il est fort,
00:09:26va ramener de l'ordre, de la prospérité,
00:09:28du progrès en disant que c'est comme ça et pas autrement.
00:09:31C'est pour cette raison que Trump a gagné.
00:09:35Il incarne jusqu'à l'excès cette figure d'homme fort décomplexé
00:09:39qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense.
00:09:41Je vais revenir à chez nous,
00:09:43parce qu'il y a quelqu'un qui pose la question.
00:09:45On revient à notre nomination du Premier ministre.
00:09:48Vous voulez un Premier ministre de gauche
00:09:51ou appliquer votre programme et ne pas avoir le Premier ministre ?
00:09:54Nous, on veut un Premier ministre de gauche.
00:09:57Il faut toujours le mettre au féminin.
00:09:59On a tendance à l'oublier.
00:10:01Il doit être capable de discuter,
00:10:04de travailler avec d'autres députés
00:10:06au-delà de sa majorité de gauche
00:10:08pour trouver des accords,
00:10:10pour faire des avancées sociales, de justice écologique dans ce pays.
00:10:14On ne pourra pas appliquer tout le programme.
00:10:17Ceux qui l'ont dit au lendemain des élections,
00:10:20c'était mentir, on ne peut pas dire ça autrement.
00:10:22C'est pas possible.
00:10:24Mais il y a des éléments dans notre programme
00:10:26qui permettent de trouver des soutiens
00:10:28chez d'autres députés.
00:10:30On a vu, par exemple, que Michel Barnier était d'accord
00:10:33pour remettre une taxation sur les plus riches,
00:10:35sur les plus hauts patrimoines,
00:10:37mais c'est déjà un bouger par rapport à Macron.
00:10:40D'ailleurs, on a vu, à l'occasion des débats,
00:10:42moi, j'étais en séance, que Michel Barnier était à la gauche
00:10:46de Gabriel Attal et d'Éric Woerth.
00:10:48C'est vrai que Gabriel Attal lui a mis des petits bâtons
00:10:51dans les roues sur les...
00:10:53Sur tout ?
00:10:54Oui, sur tout.
00:10:55Il y avait donc plus la notion du compromis
00:10:58chez Michel Barnier que chez les Insoumis ?
00:11:00Sur ce point-là, oui.
00:11:02Excusez-moi, je crois que vous allez dire chez Attal.
00:11:05Non, que les Insoumis.
00:11:06Vous voulez dire sur...
00:11:07De manière générale.
00:11:09Non, parce que nous, en fait,
00:11:10là, on n'a pas une dissension sur le fond avec les Insoumis.
00:11:14On a écrit un programme ensemble,
00:11:16on s'est présentés avec ce programme.
00:11:18C'est sur la méthode que ça a l'air compliqué.
00:11:21En vrai, là, de la bouche d'Emmanuel Mompar,
00:11:23il s'est énoncé de manière très claire,
00:11:25ça le mérite d'être limpide.
00:11:27Ce qu'ils veulent, c'est des élections présidentielles
00:11:30pour pouvoir présenter Jean-Luc Mélenchon.
00:11:33Il sent que c'est grillé pour lui en 2027
00:11:35et c'est pour ça qu'il met la charrue avant les bœufs ?
00:11:38Ils disent ça, mais je fais partie de ceux qui pensent
00:11:41que Jean-Luc Mélenchon sera candidat en 2027.
00:11:44Je fais partie de ceux qui pensent ça, mais après...
00:11:47Il y a une question, il y a Ébritil qui dit
00:11:49est-ce que caster, c'est fini ?
00:11:51Il ne faut pas paraphraser un chanteur bien connu.
00:11:54Là, je pense que ce qui est fini, en tout cas,
00:11:56Ébritil, c'est la recherche de la personne,
00:11:59de l'homme ou la femme providentielle,
00:12:01avant de se poser sur une méthode.
00:12:03Nous, ce qu'on a poussé à l'Elysée, c'était une question de méthode.
00:12:07D'ailleurs, ça n'a pas suffisamment été souligné,
00:12:10mais c'est pas...
00:12:11Emmanuel Macron doit désigner un ou une première ministre
00:12:15qui, lui, aura la charge de mener ces dialogues
00:12:18et de construire ce consensus.
00:12:19Là, lui, il veut tout faire.
00:12:21Il veut nommer la personne et avoir fait tous les dialogues
00:12:24et tous les compromis avant, en amont.
00:12:27Il n'arrive pas à se cantonner à sa part constitutionnelle,
00:12:30qui est de juste nommer le premier ministre
00:12:33et de former un domaine régalien.
00:12:35Dans l'expression publique, notamment des Insoumis,
00:12:38ils sont très virulents...
00:12:39Oui, je suis fatigué.
00:12:41Ils sont très virulents contre les socialistes.
00:12:43On a plusieurs militants...
00:12:45C'est intéressant ce qu'il dit.
00:12:47Le dernier sondage, mais Jean-Luc Mélenchon,
00:12:495 points d'avance sur le reste de la gauche.
00:12:52Qui est devant dans les sondages ?
00:12:54C'est Marine Le Pen.
00:12:55Il faut... Artobes, il faut que tu...
00:12:58Vous, tu soyez sur celui-là.
00:12:59Il faut que tu comprennes quelque chose, Artobes.
00:13:02Je t'invite à aller regarder dans tous les livres d'histoire.
00:13:06Toutes les périodes d'instabilité
00:13:08profitent avant tout à l'extrême droite,
00:13:10au parti qui va le plus affirmer l'autorité
00:13:12ou l'autoritarisme dans son discours.
00:13:14Il est là, le souci.
00:13:16C'est pour ça que dans les derniers sondages,
00:13:18certains disent que Marine Le Pen va perdre en notabilité.
00:13:22Pas du tout. Elle prend des points
00:13:24dans les sondages pour les futures présidentielles.
00:13:26Si nous poussons à l'instabilité en censurant un tour de bras,
00:13:30comme c'est ce que veulent faire les Insoumis,
00:13:33moi, je les alère sur ce point.
00:13:34Ca ne va profiter qu'à l'extrême droite.
00:13:37Nous devons être focalisés sur une chose,
00:13:39c'est éviter que l'extrême droite n'arrive au pouvoir
00:13:42jamais dans ce pays.
00:13:44Vous n'arriverez pas, à gauche, à gagner ?
00:13:46Avec cette stratégie d'insoumis, qui est de censurer, censurer,
00:13:50jusqu'à ce que, peut-être, un jour, Macron démissionne,
00:13:53on fera monter l'extrême droite.
00:13:55C'est pour ça que je leur dis, attention, les amis,
00:13:58attention, ce n'est pas la bonne stratégie.
00:14:00Ca ne va faire qu'arriver l'extrême droite au pouvoir.
00:14:03Je vous invite à regarder.
00:14:05Toutes les périodes de l'histoire, en France ou à l'étranger,
00:14:08l'instabilité profite aux partis de l'ordre et de l'autorité.
00:14:13Nous devons montrer à nos concitoyens
00:14:15que nous sommes aussi capables de garantir une stabilité
00:14:18et aussi permettre des avancées.
00:14:20C'est notre seul objectif.
00:14:21Quelqu'un, alors, Juan Castro,
00:14:23flex, pose la question dans le tchat en disant...
00:14:26Si le NFP a été élu sur un programme
00:14:28et que vous acceptez un poste de Premier ministre
00:14:31plutôt que d'appliquer le programme,
00:14:33n'avez-vous pas peur d'enterrer le PS ?
00:14:36C'est très intéressant, parce que le NFP...
00:14:38Juan Castro, c'est ça ? Il a été élu sur un programme.
00:14:41Je n'ai pas été élue sur ce programme.
00:14:43Mon élection de second tour est liée au fait
00:14:46qu'il y a des gens qui ont voté à droite
00:14:48et qui sont venus voter pour moi pour faire barrage.
00:14:51Je ne suis pas la seule.
00:14:52Nous n'avons pas été élues uniquement sur le programme.
00:14:56J'ai une autre théorie.
00:14:57Vous m'inviterez à une autre émission.
00:14:59Rires
00:15:00La fille qui...
00:15:01La fille qui... Autoplacement.
00:15:04Je reviendrai. C'est très sympa, ici.
00:15:06Ca me plaît bien.
00:15:07En plus, c'est beaucoup plus spacieux que nos bureaux.
00:15:11Il est intéressant, ce discours de lucidité,
00:15:14parce qu'on entend beaucoup de la bouche des Insoumis.
00:15:17On a été élus, on a gagné l'élection anticipée,
00:15:21parce qu'on a fait barrage,
00:15:23et on avait un programme en commun.
00:15:25La réalité, c'est aussi qu'il y a eu un barrage énorme.
00:15:28Je vous fais un scoop,
00:15:30vous serez obligés de me réinviter.
00:15:32Rires
00:15:33Personne ne lit les programmes.
00:15:35Les militants des Insoumis,
00:15:37les professions de foi, personne ne les lit.
00:15:39Pourquoi les gens votent ?
00:15:41Ils votent pour ce que j'appelle une vision morale du monde,
00:15:44c'est-à-dire ce qu'ils pensent être bien, ce qu'ils pensent être mal.
00:15:48Les candidats qui arrivent à gagner,
00:15:50c'est-à-dire porter de manière très claire, très convaincante
00:15:53cette vision morale du monde,
00:15:55ou ce que j'aime appeler un grand récit.
00:15:57L'extrême droite est puissante,
00:15:59car ils ont un grand récit qui marche.
00:16:02Il est simple, il y a trop d'immigrés,
00:16:04il faut moins d'immigrés.
00:16:05C'est un grand récit qui porte depuis plus de 50 ans,
00:16:08entre guillemets, que l'extrême droite existe.
00:16:11Les filles ont aussi un grand récit qui est puissant.
00:16:14Pourquoi ça va mal ? Il y a trop de riches.
00:16:16Quand il y aura moins de riches, on les aura taxées
00:16:19ou ils seront tous partis dans la République.
00:16:21Voilà.
00:16:22Le Parti socialiste,
00:16:24c'est ce que je pousse mon parti à faire,
00:16:26c'est qu'il nous faut un grand récit puissant,
00:16:29mobilisateur et enthousiasmant,
00:16:30car c'est ça que nous portons à gauche,
00:16:33ce n'est pas la peur, le chaos.
00:16:35Si vous ne votez pas pour nous, ça va être le chaos.
00:16:37Si vous votez pour nous, nous pouvons changer.
00:16:40On a des éléments pour tramer ce grand récit.
00:16:43J'encourage mon parti à ne pas foncer tête baissée
00:16:45dans les programmes, à dire que les gens vont voter pour nous
00:16:49parce qu'on est sérieux et qu'on a un programme ultra détaillé.
00:16:52Regardez Bruno Le Maire face à François Fillon en 2016.
00:16:55Il a fait moins que Nathalie Caussis
00:16:58qu'homorisé.
00:16:59Ca, je crois que c'est un tag, Bruno, si tu m'entends.
00:17:02Non, mais c'est hyper intéressant à comprendre.
00:17:05Même Jean-Luc Mélenchon le sait,
00:17:07une fois, je l'avais entendu dire,
00:17:09il disait qu'il y avait des gens qui venaient le voir
00:17:11et qui disaient que c'était super,
00:17:13et qu'il leur répondit la mesure du programme qu'ils aimaient.
00:17:17Les gens disent qu'on ne sait pas répondre tout de suite,
00:17:20mais on aime bien que vous soyez intransigeant,
00:17:23que vous soyez combattif.
00:17:24C'est cette vision morale du monde qui fait que les gens votent.
00:17:28Ils reconnaissent le fait de tenir bon et d'être intransigeant.
00:17:31Qui, pour la portée, et aussi ce que vous dites
00:17:35par rapport au discours des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon,
00:17:38qui va dire le programme, rien que le programme,
00:17:41du coup, comment est-ce qu'on peut...
00:17:43C'est ça, qui peut porter...
00:17:45C'était une forme d'intransigeance.
00:17:47Tout le programme, rien que le programme.
00:17:49Jean-Luc Mélenchon, qui fait de la politique depuis très longtemps,
00:17:53savait ce qu'il faisait.
00:17:55Il disait qu'il allait mettre Lucie Casté,
00:17:57qu'elle allait être censurée par les autres députés,
00:18:00élection anticipée, et qu'il pouvait se présenter.
00:18:03D'ailleurs, merci à eux,
00:18:05ça a le mérite d'être très clairement dit par Manuel Bompard,
00:18:08c'est la stratégie.
00:18:10Il n'y a pas de stratégie cachée.
00:18:12Donc, moi, je pense vraiment...
00:18:14Vous voyez, dans toute crise, il y a un moment de sidération.
00:18:18On est sidérés, on n'a jamais vécu ce qui s'est passé,
00:18:21on n'a pas de gouvernement.
00:18:22Après, on pourrait se tourner vers les Belges.
00:18:25Mais après, ça peut être aussi un moment d'accélération
00:18:28pour basculer dans autre chose.
00:18:30Ce fameux régime parlementaire
00:18:31qui semble bien marcher dans d'autres pays,
00:18:34où ils arrivent à discuter, à former des grandes coalitions.
00:18:37Notre Constitution souffre beaucoup de ce présidentialisme
00:18:40où il y a le chef qui décide parce qu'il sait ce qui est bon
00:18:43pour les autres et on n'a plus qu'à exécuter.
00:18:46Ca a été fait par et pour le général de Gaulle
00:18:48avec peu d'aménagements pour un régime parlementaire.
00:18:51L'accélération peut être là.
00:18:53Mettons-nous autour de la table.
00:18:55Ce que j'entends dans ma circo, qui n'est pas une circo de gauche,
00:18:59c'est que j'ai passé à gauche depuis 2002,
00:19:01au moment de son redécoupage.
00:19:03Les gens me disent de travailler ensemble.
00:19:05Montrez-nous.
00:19:06Ca pourrait représenter une bonne possibilité.
00:19:09Bayrou, Modem, plutôt centre.
00:19:10Je veux un premier ou une première ministre de gauche.
00:19:13Bayrou, ça m'enthousiasse.
00:19:15Youpi va pouvoir changer quelque chose.
00:19:17Là, il faut pousser un maximum
00:19:19pour que Macron se résigne, entre guillemets,
00:19:23à nommer un premier ministre
00:19:25issu de notre coalition.
00:19:26Il y a un FPO.
00:19:27On ne peut pas décider,
00:19:29mais ce qu'on dit, c'est qu'on a basculé dans une chose.
00:19:32On veut travailler ensemble pour montrer qu'on est utile.
00:19:36Pourquoi les politiques, on ne les aime pas ?
00:19:38C'est vous qui disiez
00:19:39le cri de la confiance.
00:19:41Ils ont le sentiment qu'on ne sert à rien.
00:19:43Si on fait que censurer, on aura renforcé ce sentiment-là.
00:19:46Ils se tourneront vers le chef fort qui leur dira
00:19:49qu'avec lui, il n'y aura pas de corps intermédiaire,
00:19:52il n'y aura pas de syndicat.
00:19:54On a déjà fait cette phase-là.
00:19:58Et ça n'a fait que quoi ?
00:19:59Renforcer le parti qui dit
00:20:01encore plus d'autorité, encore plus de force,
00:20:03encore plus d'ordre, et avec moi, ça va marcher ou pas.
00:20:07Montrons que le dialogue est possible.
00:20:09Un Chassaigne, par exemple, ou un Migaud ?
00:20:11Chassaigne, oui.
00:20:13Rires
00:20:14La vérité, c'est,
00:20:15est-ce qu'il en a envie, André Chassaigne,
00:20:18d'être premier ministre ?
00:20:19Je ne l'ai pas invité.
00:20:20Vu le personnage, je ne suis pas personnalisée.
00:20:23Je ne le connais pas très bien.
00:20:25Une petite question sur la gauche.
00:20:27La NUPES a montré l'échec,
00:20:29l'échec de cette coalition
00:20:32qui, pour le coup,
00:20:34on a deux visions de la gauche assez différentes,
00:20:36on a l'impression.
00:20:38Est-ce que le NFP,
00:20:39on sent déjà que c'est compliqué en ce moment,
00:20:41est-ce que, pareil, ça va faire pouf comme la NUPES ?
00:20:44Qu'est-ce qui manque pour que ces deux visions de la gauche
00:20:48se réconcilient aussi ?
00:20:49Une gauche qui est un peu plus prête à travailler
00:20:52avec le capitalisme, c'est-à-dire le Parti socialiste,
00:20:55face à l'autre gauche, beaucoup plus radicale,
00:20:57qui veut tout renverser.
00:20:59C'est ça, aussi.
00:21:00Parfois, on a l'impression
00:21:02que c'est un accord un peu à contre-nature.
00:21:04Pour moi, le problème, c'est pas deux gauches
00:21:07qui ont des idéologies différentes,
00:21:09puisqu'on s'est mis d'accord sur un programme.
00:21:11On a une dissension, une division sur la tactique ou la stratégie.
00:21:15La gauche et les filles, à l'heure actuelle,
00:21:17veulent censurer, censurer,
00:21:19jusqu'à ce que Jean-Luc Mélenchon
00:21:21soit le plus rapidement possible candidat à la présidentielle.
00:21:24La dissension, c'est là-dessus.
00:21:26Sur 90 %, enfin, même 98 % de ce qui est écrit
00:21:30dans nos points du NFP,
00:21:31si ce n'est 100 %, on reste d'accord, en fait.
00:21:34La division, elle n'est pas tant sur l'urgence
00:21:36des mesures à mettre en place que sur la tactique.
00:21:39Ils sont persuadés qu'il n'y a que Mélenchon
00:21:42qui pourra permettre de réaliser 100 % du programme du NFP.
00:21:45Là-dessus, on ne pourra pas être d'accord.
00:21:47Je vais être obligé de revenir,
00:21:49parce qu'il nous reste moins de dix minutes.
00:21:52Un... Rapidement, mais oui,
00:21:54il y a aussi ce sujet de la loi spéciale
00:21:57qui va être débattue demain en commission.
00:21:59Je m'assure, Franck Castro, je ne rentrerai pas au gouvernement.
00:22:03Oui.
00:22:04Même pour défendre les enfants placés.
00:22:06Sur les enfants placés, on en parlera juste après.
00:22:09Sur la loi spéciale, vous êtes un peu confiante
00:22:11sur l'avenir de cette loi spéciale et du budget qui arrivera derrière.
00:22:15Comment voterait cette loi spéciale ?
00:22:17Si j'ai bien compris, je suis nouvelle députée,
00:22:20c'est une situation inédite,
00:22:22mais de ce que j'ai compris de mes collègues députés,
00:22:25c'est que c'est une loi qui permettrait d'exécuter
00:22:28des dépenses courantes, comme payer les fonctionnaires,
00:22:31les profs, faire fonctionner nos administrations.
00:22:33Donc oui, nous allons la faire passer,
00:22:36comme le projet de loi de finances de fin de gestion,
00:22:39c'est ça, le PLFG, sur lequel nous nous sommes abstenus.
00:22:42Nous nous sommes abstenus, les socialistes,
00:22:44et c'est ce qui a permis son adoption.
00:22:46Et pour le budget ? Vous êtes confiante ?
00:22:49Je suis plutôt de nature pas confiante,
00:22:51mais là, c'est une opportunité pour changer.
00:22:54On est descendu très bas,
00:22:55alors quand on est très bas,
00:22:57est-ce qu'on a deux solutions ? On remonte ou on creuse ?
00:23:00Donc je me dis, j'ai une nature qui me dit,
00:23:02on va peut-être pas commencer à creuser,
00:23:05mais on peut que remonter, on va se mettre d'accord.
00:23:08Il y a beaucoup d'amendements, vous avez suivi ça,
00:23:11mon observateur avisé,
00:23:12dans le précédent projet de loi de finances,
00:23:14qui ont été adoptés avec des coalitions gauche-droite,
00:23:18nous, avec le MoDem.
00:23:19Le MoDem a voté avec la gauche.
00:23:21Le MoDem, ils ont montré qu'ils n'étaient pas trop atalistes.
00:23:24C'est ça. Tout le monde a beaucoup d'espoir.
00:23:27Et ça renforce la théorie Bayrou, Premier ministre.
00:23:30Vous avez fait des paris, c'est ça, entre vous ?
00:23:32Joker.
00:23:33Sur le budget, il y a des craintes
00:23:35autour de l'impôt sur le revenu,
00:23:37qui pourraient concerner
00:23:40plus de 380 000 foyers,
00:23:43qui seraient imposables.
00:23:44Est-ce qu'il y a des craintes ?
00:23:47Pour l'instant, tant qu'on n'a pas la couleur
00:23:49du prochain gouvernement, c'est difficile de vous répondre.
00:23:53D'accord. Il y a un commentaire
00:23:54assez virulent contre le PS qui dit...
00:23:56-"Oui, le PS, c'est des traîtres par nature,
00:23:59c'est dans leur essence. Ils sont violents,
00:24:01insultants et méprisent le peuple.
00:24:03Ils ont tué notre camarade Rémi Fraisse.
00:24:05Leur politique libérale, l'OL comme Rémi Macron,
00:24:08ils ont tué les ouvriers entre 2012 et 2017."
00:24:10C'est un membre de l'INFI qui est de l'Institut de la Boétie,
00:24:14l'école de formation des insoumis.
00:24:16Quand les gens qui sont dans l'école
00:24:18de formation des insoumis disent ça,
00:24:20vous, en tant que socialiste, membre du NFP,
00:24:23comment réagissez-vous ? Est-ce qu'un accord
00:24:25n'est pas contre nature ?
00:24:27Il y a écrit que le PS a tué Rémi Fraisse ?
00:24:29C'est tout en nuance.
00:24:31C'est ça.
00:24:32On va juste, parce qu'il nous reste 5 minutes,
00:24:35il faudrait qu'on passe au dernier sujet,
00:24:37puisque vous êtes particulièrement engagée
00:24:41sur les questions des enfants placés.
00:24:43En ce moment, il y a une commission d'enquête
00:24:46sur les manquements des politiques de la protection de l'enfance.
00:24:50Vous vous dites qu'il y a de vrais dysfonctionnements,
00:24:53aujourd'hui, sur les politiques qui sont menées.
00:24:56Notamment, on parle beaucoup de l'ASE,
00:24:58de l'aide sociale à l'enfance.
00:25:00Qu'est-ce que c'est, ces dysfonctionnements ?
00:25:03Je dis pas qu'il y a des dysfonctionnements,
00:25:05je dis que c'est la pire politique publique en France,
00:25:09à l'heure actuelle.
00:25:10C'est un scandale d'Etat.
00:25:12On ne le sait pas et on ne le dit pas.
00:25:14Les associations féministes ont fait un travail formidable
00:25:17pour faire émerger une conscience nouvelle
00:25:20sur la prise de conscience collective
00:25:22sur les violences faites aux femmes.
00:25:24Cette prise de conscience collective
00:25:26n'a pas encore eu lieu.
00:25:27Il y a un lien tellement fort entre les deux
00:25:30que moi, je suis de celles qui,
00:25:32tant que je serai engagée en politique,
00:25:34que ce soit à l'Assemblée ou dehors,
00:25:36je me battrai pour ça.
00:25:38Vous voyez ce qui me frappe dans les procès de Mazan...
00:25:41J'aime pas dire procès de Mazan,
00:25:43parce que c'est les procès des violeurs,
00:25:45de Gisèle Pellicot, c'est que la grande majorité d'entre eux,
00:25:48c'est des parcours de gosses qui ont été violentés,
00:25:51abusés sexuellement ou ont reçu des violences graves
00:25:54dans leur enfance.
00:25:56Si on arrive à pacifier le temps de l'enfance,
00:25:58à apaiser les familles, à faire de la vraie prévention,
00:26:01on fera aussi reculer les violences faites aux femmes.
00:26:04J'en suis convaincue.
00:26:05C'est encore plus grave que les violences faites aux femmes.
00:26:09Je ne vais pas quantifier, parce que les violences faites aux femmes,
00:26:12c'est souvent dans la cellule familiale, vous voyez.
00:26:17Le procès Mazan, ce qui arrive à Gisèle Pellicot,
00:26:20est scandaleux.
00:26:21C'est des êtres humains, individuellement,
00:26:24qui ont pris la décision de commettre ces crimes.
00:26:27Ce qui arrive aux enfants qui sont placés,
00:26:30c'est fait dans des institutions.
00:26:32On parle de violences institutionnelles
00:26:34à des échelles inimaginables.
00:26:36Avant de venir vous voir,
00:26:37j'étais dans une audition en commission d'enquête.
00:26:40On auditionnait le directeur général d'une boîte d'intérim
00:26:43qui a monté une structure d'intérim
00:26:46pour recueillir des gamins qu'on dit incasables,
00:26:50qui ont des parcours de placement tellement cabossés,
00:26:53tellement heurtés,
00:26:54que l'institution qualifie même d'incasables,
00:26:57qui ne peuvent plus aller nulle part,
00:26:59et que les intérims viennent accueillir
00:27:01et placer dans des conditions avec des gens
00:27:04qui ne sont pas formés.
00:27:05On parle de quoi, exactement ?
00:27:07Les enfants placés, on parle des familles,
00:27:09des problèmes dans les familles,
00:27:11on pointait aussi parfois les éducateurs.
00:27:14On parle de quoi, exactement ?
00:27:17En fait, dans cette politique, il n'y a rien qui va.
00:27:20Les chiffres sont là pour le prouver.
00:27:22C'est pas moi, tout à coup, qui me dit que c'est grave.
00:27:25On manque d'ailleurs de chiffres, de statistiques.
00:27:28C'est une politique dont tout le monde s'en fiche.
00:27:31Les enfants ne votent pas et les familles ne votent pas.
00:27:34Pourtant, ça indigne les citoyens quand on en parle.
00:27:37C'est même la philosophie qui ne va pas, en fait.
00:27:39Ces gamins-là, on appelle ça aide sociale à l'enfance,
00:27:43comme si c'était des nécessiteux.
00:27:45Ce sont des gamins qui n'ont plus leur famille pour les protéger.
00:27:48Ca doit être une politique qui doit mettre à l'abri,
00:27:51de manière urgence, des populations
00:27:53les plus vulnérables de notre société,
00:27:55qui n'ont plus leur famille pour les protéger.
00:27:58Deuxièmement, on devrait parler d'une politique
00:28:01de suppléance familiale. J'ai deux enfants.
00:28:03Quand je compare ce que je peux donner à mes enfants
00:28:06par rapport à ce qu'ils ont, c'est quoi ?
00:28:08Un toit au-dessus de leur tête, de la nourriture et des vêtements.
00:28:12On ne dit pas acheter des vêtements à ces gosses,
00:28:15on dit une vêture. Ils ont même un vocabulaire à part.
00:28:18On parle pas de partir en vacances, mais de transferts.
00:28:21Je leur donne de l'affection, de l'attachement.
00:28:24Ils peuvent s'attacher à ma figure,
00:28:26une figure de confiance qui les rassure,
00:28:28pour qu'ils puissent se projeter de manière sereine
00:28:31et n'avoir leur esprit occupé que par une seule chose,
00:28:34bien grandir, s'épanouir et vivre leur vie d'enfant.
00:28:37Les gamins placés n'ont pas cette sécurité morale et affective.
00:28:41Il y a un gamin de 4 ans dans le Nord,
00:28:43l'épargnement du Nord est un des plus sinistrés.
00:28:45Il y a des placements dans les hôtels.
00:28:48Il y a des placements dans les hôtels partout.
00:28:50Certains hôtels sont interdits par la loi Taquet.
00:28:53Le décret d'application a tardé, deux ans à être pris,
00:28:56et il n'est pas complet, car le décret d'application dit
00:28:59qu'on peut changer l'étiquette sur les hôtels sociaux,
00:29:02on peut les appeler autrement, et ça marche,
00:29:05on peut placer ces gamins-là.
00:29:07Dans le Nord, il y a un gamin à 4 ans.
00:29:09Il a connu 10 placements différents à l'âge de 4 ans.
00:29:12C'est des bombes à retardement.
00:29:14On ne le sait pas assez, mais les frères Kouachi,
00:29:17c'était des gamins de la ZEU.
00:29:18Il y a un peu de souci.
00:29:20Je crois qu'on m'appelle pour dire...
00:29:22C'est peut-être des militants MFI qui m'appellent.
00:29:25Ou alors, des présidents des parlements qui vous appellent
00:29:28pour devenir Premier ministre.
00:29:30Mais ça, c'est des... Pardon, je te fais un mal.
00:29:33C'est des manquements qu'on observe spécifiquement
00:29:36depuis le début de la présidence Macron,
00:29:39où ça fait des dizaines et des dizaines d'années
00:29:41que ça s'accumule et qu'on n'a jamais vraiment eu
00:29:44une politique publique claire sur ça.
00:29:47La ZEU, c'était la DAS avant,
00:29:48juste pour les gens qui nous écoutent.
00:29:51La grande différence, c'était au niveau national.
00:29:54Il y a eu la loi de décentralisation en 82
00:29:56et la compétence sociale a été transférée au département.
00:29:59C'est là que la DAS est devenue l'aide sociale à l'enfance.
00:30:02De ce que j'ai compris dans la commission d'enquête,
00:30:06c'est qu'au début, pendant 10 ans,
00:30:07dans certains départements, il y a eu un âge d'or
00:30:10de l'aide sociale à l'enfance.
00:30:12Beaucoup de moyens mis, beaucoup de réflexions
00:30:15sur la pédopsychiatrie, tous ces éléments-là.
00:30:17Et comme on est rentrés dans une période de crise budgétaire,
00:30:21c'est les premiers budgets sur lesquels on va rogner tout ça.
00:30:25Les départements disent qu'on met davantage d'efforts.
00:30:28Vous avez commencé sur le département du Nord.
00:30:30Qu'est-ce que vous disiez ?
00:30:32Il y a 22 000 gamins placés.
00:30:33En fait, le niveau d'ambition pour ces gamins-là,
00:30:36il est au sol. La barre est au sol.
00:30:38C'est même pas qu'il y a un niveau d'ambition contestable,
00:30:42c'est effroyable. Il y a des...
00:30:44C'est un scandale d'Etat.
00:30:45Il n'y a pas d'autre mot.
00:30:47Et moi, j'aimerais...
00:30:48Beaucoup d'internautes disent qu'ils ont des communautés jeunes,
00:30:52très mobilisées, militantes.
00:30:54Engagez-vous sur la protection de l'enfance.
00:30:56Il y a des choses à faire.
00:30:58Les associations féministes ont réussi à faire bouger des choses.
00:31:01Elles ont créé des nouveaux concepts.
00:31:04Quand j'étais jeune, on parlait de crime passionnel.
00:31:07Les gamines grandissent en sachant ce qu'est un féminicide.
00:31:10C'est une victoire.
00:31:11Il faut que l'infantisme,
00:31:12c'est une notion sur laquelle se battent
00:31:15les associations de protection d'enfance.
00:31:17C'est le vol ou le viol de l'enfance, en fait.
00:31:22Et le niveau de violence institutionnelle
00:31:24dans la protection de l'enfance est sans commune mesure avec...
00:31:28On a beaucoup parlé de la violence incisive de la police.
00:31:31C'est rien en comparaison.
00:31:33Je vous donne juste un élément.
00:31:34Les gamins de la ZEU, à 18 ans,
00:31:36l'Etat leur dit qu'ils ne doivent plus rien.
00:31:39La porte, c'est là.
00:31:40Si tu me convaincs que ton projet professionnel est à la route,
00:31:43je te signe un contrat jeune majeur.
00:31:45Moi, j'ai des gosses.
00:31:47Est-ce qu'à l'âge de 15 ans, je vais leur dire
00:31:49qu'à 18 ans, je ne dois plus rien à la porte,
00:31:52tu es là, tu seras autonome, tu vivras ta vie ?
00:31:55Dans quel état je les mettrais ? Avec quelle angoisse ils grandiraient ?
00:31:59On a parlé de l'angoisse de Parcoursup.
00:32:01On peut se mettre dans la tête de ces jeunes-là
00:32:04qui vivent dès l'âge de 13, 14, 15 ans,
00:32:06avec l'idée qu'à 18 ans, ils vont se retrouver seuls
00:32:09et que tout le monde va les oublier.
00:32:11C'est une parole qu'a dit un gamin.
00:32:13Aïda Hadizadeh, on est désolés.
00:32:15Bravo pour avoir prononcé correctement.
00:32:18C'est mon travail.
00:32:19C'était en répète avec le bâton de la bouche tout à l'heure.
00:32:22Il y a ce sujet de la protection de l'enfance.
00:32:25La commission d'enquête se poursuit.
00:32:27Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
00:32:30Je vais être obligé de vous demander de laisser...
00:32:33Laisse ta place au suivant.
00:32:34Je sors en vendredi.
00:32:36Merci beaucoup.
00:32:37Merci beaucoup, en tout cas.
00:32:38C'était un plaisir.
00:32:40Merci beaucoup.
00:32:41On va accueillir tout de suite notre prochain invité qui rentre.
00:32:45Bonjour, Charles Ronduelle.
00:32:47Merci pour votre invitation.
00:32:48Je vous en prie. Député...
00:32:50Je vous en prie.
00:32:51Député Ensemble pour la République des Yvelines,
00:32:55membre de la Commission des Finances,
00:32:57qui est au coeur de toutes les attentions actuellement.
00:33:01Euh...
00:33:02Je vais le redire pour le tchat qui suit un peu
00:33:05le déroulé de l'émission.
00:33:07On va parler de la nomination du nouveau Premier ministre,
00:33:10de la loi spéciale sur le budget,
00:33:12on va parler impôts sur le revenu.
00:33:14Euh...
00:33:15Du coup, Charles Ronduelle,
00:33:17aujourd'hui, on entend beaucoup le nom de François Bayrou,
00:33:21plutôt.
00:33:22On a eu un peu de Cazeneuve.
00:33:24Euh...
00:33:25Voilà.
00:33:26Il y a plein de noms qui ont circulé.
00:33:28Pour vous, ce serait un profil intéressant,
00:33:31François Bayrou, par exemple ?
00:33:33Je crois qu'avant de se poser la question de qui,
00:33:35il faut se poser la question de quoi, pourquoi faire.
00:33:38Je sais pas si c'est le sentiment que vous avez.
00:33:41Je lisais des commentaires sur le tchat que vous avez.
00:33:44Aujourd'hui, on a le sentiment
00:33:45qu'on ne sait pas dans quelle direction on va emmener le pays
00:33:49du fait de la crise politique dans laquelle on est.
00:33:52Donc, je crois que ce qu'on doit d'abord et avant tout aux gens,
00:33:55notamment à ceux qui nous écoutent,
00:33:57c'est de savoir quelles sont les décisions qu'on va prendre,
00:34:00les politiques qu'on va pousser,
00:34:02le projet qu'on veut pousser pour la France.
00:34:05Comme il n'y a pas de majorité à l'Assemblée,
00:34:07il y a des trucs sur lesquels on va devoir renoncer de travailler.
00:34:11Il y a des sujets qu'on va devoir laisser de côté
00:34:13parce qu'on n'est pas d'accord entre nous.
00:34:16Mais il y a des sujets sur lesquels on est d'accord
00:34:18ou sur lesquels on peut trouver des compromis.
00:34:21Il faut savoir avec qui on trouve des compromis.
00:34:24C'est ce qui va déterminer le Premier ministre.
00:34:26Pourquoi, par exemple, un sujet qui pourrait permettre
00:34:29un changement possible ?
00:34:31Je vous prends un exemple, le sujet qu'évoquait un collègue,
00:34:34sur les violentes faces aux enfants,
00:34:36sur cette question qui est honnêtement explosive
00:34:39dans notre pays.
00:34:40Il y a beaucoup de choses qu'on a faites depuis sept ans,
00:34:43mais si on a été battus aux élections législatives
00:34:46en juillet dernier, c'est bien parce qu'on n'a pas tout réussi.
00:34:49Voilà peut-être un sujet sur lequel on n'a pas réussi
00:34:52depuis sept ans. Voilà un sujet,
00:34:54s'il est porté par les socialistes et notamment par ma collègue,
00:34:58sur lequel on peut se mettre d'accord
00:35:00pour faire avancer la cause ensemble.
00:35:03Par contre, il y a d'autres sujets
00:35:05sur lesquels on ne peut pas faire des compromis
00:35:08qui seraient des compromissions.
00:35:10Quelqu'un pose la question dans le chat.
00:35:12C'est quoi la position d'Ensemble pour la République
00:35:15pour une prochaine majorité ?
00:35:16Quels sont les points d'accord et lignes rouges possibles
00:35:19avec la gauche ?
00:35:21La question est fondamentale.
00:35:22Nous, on a quelques lignes rouges qui sont importantes.
00:35:26La première, c'est que nous nous assumons
00:35:29de porter une politique économique
00:35:31qui est fondée sur plus d'emplois.
00:35:33Depuis sept ans, on n'a pas tout réussi,
00:35:35mais s'il y a une chose qu'on a réussie,
00:35:37c'est de permettre à nos entreprises de recréer
00:35:40près de 3 millions d'emplois en France.
00:35:42Ce n'est pas qu'un chiffre, ça veut dire qu'il y a 3 millions
00:35:46de gens et de familles qui ont changé
00:35:48parce qu'ils ont retrouvé un travail.
00:35:50Nous, on pense, mais on peut être en désaccord,
00:35:53que si on a pu permettre à nos entreprises
00:35:55de recréer plus d'emplois, c'est parce qu'on a baissé
00:35:58le coût du travail. On a baissé certains impôts
00:36:01et on a baissé des cotisations.
00:36:02Ce que vous et moi, sur notre fiche de paye,
00:36:05on verse à la collectivité pour financer nos retraites,
00:36:08la santé et beaucoup d'autres choses concernées
00:36:11par la protection sociale.
00:36:12Sur ce sujet, on a un désaccord avec les socialistes
00:36:15qui veulent augmenter les impôts, les cotisations.
00:36:18C'est leur droit. C'est un des engagements
00:36:21qu'ils ont pris vis-à-vis de leurs électeurs
00:36:23sur lequel on n'est pas d'accord.
00:36:25On y reviendra peut-être après.
00:36:27Un deuxième sujet sur lequel on est en désaccord,
00:36:30c'est le sujet de la sécurité, d'autres sujets régaliens,
00:36:33à la réforme pénale, de la justice,
00:36:35à la question de l'immigration, qu'il faut qu'on tranche
00:36:38avant de se mettre d'accord dans un futur gouvernement.
00:36:41Vas-y, Hugo.
00:36:42Justement, c'était une question que j'avais dans mon tchat
00:36:46par rapport à cette ligne politique-là,
00:36:49vous concernant vous.
00:36:50La question est un peu cash,
00:36:53mais vous êtes chez EPR parce que Zemmour n'a pas voulu de vous,
00:36:56parce que vous êtes trompé de porte
00:36:58ou parce que vous êtes des faux-centristes
00:37:01fachos compatibles. Quand on regarde votre discours
00:37:04sur les réseaux sociaux, vous êtes plutôt pro-Ravière-Millet,
00:37:07qui est d'extrême droite, libertarien.
00:37:10Vous avez un discours assez fort sur l'insécurité, etc.
00:37:13C'est vrai qu'on a l'impression que vous n'êtes pas
00:37:16dans le bon groupe, à l'Assemblée,
00:37:18peut-être plus siotiste qu'ataliste.
00:37:20Je vous remercie de me poser la question.
00:37:22On va prendre un point après l'autre.
00:37:24L'immigration.
00:37:25C'est un sujet qui concerne...
00:37:27C'est un sujet qui concerne, allez, 80 % des Français
00:37:32qui nous disent quelle est votre position sur l'immigration.
00:37:35Quand on écoute LFI, on peut être en désaccord.
00:37:38Je considère que leur discours est démago,
00:37:40mais ils ont un discours très clair,
00:37:42qui dit qu'on veut plus d'immigration,
00:37:45parce que la France est créolisée.
00:37:46On peut être en désaccord, mais le discours est clair.
00:37:49Celui du RN, pareil.
00:37:51Je suis en désaccord profond avec ce que porte le RN,
00:37:54mais quand le RN dit qu'on veut une immigration zéro
00:37:56pour éviter le grand remplacement,
00:37:58on peut être pour ou contre,
00:38:00mais c'est un sujet qui touche directement les gens.
00:38:03Vous reprenez l'élément de langage du grand remplacement ?
00:38:06C'est une théorie ?
00:38:07Au contraire. La seule chose que je vous dis,
00:38:10c'est que nous, dans le bloc central,
00:38:12on a du mal à être clair sur ce qu'on veut sur cette question.
00:38:15On dit qu'il faut régulariser, contrôler nos frontières,
00:38:18plus de rétention administrative, expulser,
00:38:20contrôler les visas d'étudiants.
00:38:22On n'est pas clair dans ce qu'on veut dire.
00:38:25Je pense que le seul moyen pour nous, bloc central,
00:38:28d'être crédibles sur notre ligne,
00:38:30c'est non pas d'évacuer le sujet, mais d'en parler
00:38:33et de poser les sujets de l'immigration sur la table
00:38:35et de ne pas avoir peur de cliver, comme clive parfois le RN
00:38:39et comme clive parfois LFI,
00:38:40deux projets politiques que je rejette.
00:38:43Ce que je pense, mais on peut être en désaccord avec moi,
00:38:46c'est qu'il faut une immigration choisie,
00:38:48fondée sur le travail, pour répondre aux besoins des Français.
00:38:52C'est ce que fait un peu la Macronie
00:38:54depuis la guerre en Ukraine.
00:38:55On a accueilli les Ukrainiens réfugiés à raison.
00:38:59On en a accueilli des centaines de milliers
00:39:02et on a un peu plus de mal à accueillir
00:39:04des gens qui viennent d'Afrique du Nord ou des Syriens.
00:39:07C'est ce qui se passe en Europe par rapport aux Syriens,
00:39:10aux réfugiés politiques, où on leur dit
00:39:13que le régime de Bachar el-Assad est tombé,
00:39:15vous pouvez rentrer chez vous.
00:39:17C'est un peu violent.
00:39:18Je ne pense pas qu'on puisse dire...
00:39:20C'est votre droit, mais je ne partage pas votre avis là-dessus.
00:39:24Aujourd'hui, on accueille plus de 500 000 personnes par an
00:39:27sur le territoire français.
00:39:29On ne peut pas dire, à mon avis, mais on peut être en désaccord,
00:39:32qu'on accueille personne autre que des Ukrainiens.
00:39:35Les chiffres le montrent.
00:39:36Les Ukrainiens sont très minoritaires.
00:39:38Ils sont dans des meilleures conditions que les autres.
00:39:41Je ne crois pas, et je respecte votre point de vue,
00:39:44mais tous les maires qui accueillent des réfugiés,
00:39:47des personnes immigrées qui viennent d'ailleurs,
00:39:50soit pour travailler, soit dans le cas du regroupement familial,
00:39:53de l'asile, quel que soit leur statut,
00:39:56on accueille bien les gens.
00:39:57Et on peut être en désaccord,
00:39:59c'est que comme on accueille 500 000 personnes par an,
00:40:02on les accueille mal.
00:40:03Le discours de vérité, que je pense qu'on peut porter,
00:40:06mais on peut être en désaccord,
00:40:08c'est de dire qu'il faut accueillir moins pour accueillir mieux.
00:40:12Comment on choisit les gens ?
00:40:14Ils ont des compétences qu'on n'a pas ?
00:40:16C'est des réfugiés politiques ?
00:40:18Les gens, dans le chat, posent la question aussi.
00:40:20Immigration choisie, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:40:23Prenons les différents éléments. L'asile, par exemple.
00:40:26Il y a des personnes qui viennent de pays
00:40:28qui sont dans une situation absolument dramatique.
00:40:31Je crois que la France, son honneur est d'accueillir,
00:40:34à travers l'asile, des réfugiés de ces pays-là.
00:40:37Il y a aussi une liste de pays sûrs.
00:40:39C'est une liste qui est définie par l'Union européenne,
00:40:42de pays qui sont considérés comme sûrs,
00:40:44et pourtant, on continue d'accueillir par l'asile
00:40:47des personnes qui viennent de pays sûrs,
00:40:50qui sont qualifiées par un agence indépendante
00:40:52qui s'appelle l'OFFRA et par l'Union européenne.
00:40:55Je considère, par exemple,
00:40:57qu'on peut accueillir, par le biais de l'asile,
00:40:59moins de personnes qui viennent de pays sûrs
00:41:02et accueillir des réfugiés qui viennent de pays en crise politique.
00:41:05Prenons un deuxième point.
00:41:07C'est un sujet important.
00:41:08Je me permets de continuer sur ce point.
00:41:11Prenons les visas étudiants.
00:41:12Chaque année, on accueille des milliers d'étudiants
00:41:15sur le territoire français.
00:41:17Ils sont comptés dans les 500 000 entrées.
00:41:19Vous voyez qu'elle est sortie aussi.
00:41:21Ca représente tout.
00:41:22Le sujet est important.
00:41:24Parce qu'on accueille des milliers d'étudiants
00:41:26dans des filières où on sait bien que dans ces filières-là,
00:41:30il n'y a pas d'avenir pour ces personnes-là
00:41:32pour travailler en France.
00:41:34Et tout le paradoxe, c'est qu'il y a des filières
00:41:36où on aimerait, où nos entreprises,
00:41:38où les gens, nos maires, nos élus, nos associations,
00:41:41nous demandent d'accueillir plus d'étrangers
00:41:44dans certaines filières,
00:41:45je pense aux filières d'ingénieurs,
00:41:47et on ne donne pas la possibilité d'accueillir plus d'étudiants
00:41:51pour contribuer à la richesse nationale.
00:41:53Voilà un deuxième sujet qu'on peut ajuster.
00:41:55Troisième point.
00:41:56Justement, j'allais dire,
00:41:58il y a quelqu'un qui pose la question dans le chat
00:42:01en disant que vous êtes plus proche de Marine Le Pen
00:42:03que du NFT sur ces questions migratoires.
00:42:08Serait-il vraiment prêt à avoir un Premier ministre de gauche
00:42:11donc ouvert à la question migratoire
00:42:13plutôt qu'un Bruno Retailleau ou Eric Ciotti ?
00:42:16Je vais être franc avec votre interlocuteur.
00:42:18Je comprends qu'il se pose la question,
00:42:20mais je me fous de la position de Marine Le Pen ou du NFT.
00:42:23Je ne mets pas tout le NFP dans le même panier.
00:42:27Je me fous de la position de LFI ou du RN.
00:42:29Je considère que les deux projets qu'ils proposent
00:42:32sont parfaitement opposés, mais ils ont le même point commun,
00:42:35qu'ils ne sont pas souhaitables pour notre pays.
00:42:38Ce que je souhaite, par contre, c'est qu'à partir du moment
00:42:41où on a dit ça, on ne peut pas se contenter de dire
00:42:44qu'on rejette le projet du RN ou du LFI,
00:42:46par contre, je ne propose rien.
00:42:48Au contraire, le seul moyen d'être crédible,
00:42:50c'est de proposer un projet politique aussi sur l'immigration.
00:42:54Vous parliez d'un nouveau projet de loi ?
00:42:56Il y en a déjà eu un.
00:42:58C'est Bruno Rotailleau qui disait...
00:43:00Là encore, il faudrait faire quoi ?
00:43:02La vérité, c'est que sur le projet de loi...
00:43:04Non, mais il est intéressant, ta question.
00:43:07Comment on fait pour porter ce projet ?
00:43:09De toute façon, il va y en avoir une, une loi.
00:43:12C'est ce que tous les hommes et femmes politiques refusent.
00:43:15En 25 ans...
00:43:16Je vais répondre sur ce point-là, parce que vous avez 100 % raison.
00:43:20Pourquoi il y aurait une loi ?
00:43:21On a voté le pacte asile-immigration
00:43:24à l'échelle européenne.
00:43:25Pourquoi ?
00:43:26Au contraire.
00:43:27On a l'impression qu'il y a une course en argent.
00:43:30Je peux finir ?
00:43:31On a voté à l'échelle européenne le pacte asile-immigration.
00:43:35Voilà une vraie différence entre nous et le RN.
00:43:37Le RN dit qu'on ne peut gérer le sujet migratoire
00:43:40qu'à l'échelle nationale, à l'échelle française.
00:43:43C'est leur droit.
00:43:44Je suis en désaccord avec ce point.
00:43:46Je considère qu'on est beaucoup plus crédibles
00:43:48si on négocie et arrive à contrôler ces flux
00:43:51à l'échelle nationale et à l'échelle européenne.
00:43:54On a voté le pacte européen asile-immigration.
00:43:56Mais ça, ça demande une chose,
00:43:58c'est que chaque pays européen et chaque peuple en Europe
00:44:02l'adoptent dans sa propre législation.
00:44:05Si on veut vraiment que le pacte asile-immigration
00:44:08à l'échelle européenne soit mis en application,
00:44:11il faut que chaque pays européen l'ait mis dans son droit
00:44:14avant juin 2026.
00:44:15Il y a certaines dispositions qui ont été votées
00:44:18à l'échelle de l'Europe
00:44:19qu'on peut prendre à travers des décrets,
00:44:22des décisions de ministres,
00:44:23mais il y a aussi certaines décisions
00:44:25qui ont été prises à l'échelle européenne
00:44:28qu'il faut inscrire à travers la loi.
00:44:30Si on le fait de manière détournée,
00:44:32comme on sait si souvent bien le faire,
00:44:34par une loi sur la sécurité ou une loi sur la santé
00:44:37et on met un petit bout d'immigration,
00:44:39soit on assume d'avoir une loi immigration
00:44:42en disant qu'on affronte le problème.
00:44:44Je trouve que c'est beaucoup plus sain
00:44:46qu'on fasse une loi sur le sujet, qu'on soit d'accord ou pas.
00:44:49Vous indiquez sur les 30 lois en 30 ans,
00:44:52mais vous avez 100 % raison.
00:44:53Et le résultat, aujourd'hui, c'est quoi ?
00:44:56C'est que les gens nous disent qu'ils ne sont pas satisfaits,
00:44:59qu'ils soient sur la ligne de LFI ou sur la ligne du RN.
00:45:02Ils ne sont pas satisfaits, mais pourquoi ?
00:45:04On n'a pas expliqué quel était notre projet politique.
00:45:07Qu'est-ce qu'on veut faire ?
00:45:09Si on vote juste des trucs,
00:45:11sans expliquer la vision qu'on a derrière...
00:45:13On n'est pas lisibles ?
00:45:14Vous vous retrouvez juste nulle part.
00:45:16Ca dépend des sujets.
00:45:18Moi, en même temps, je me souviens...
00:45:20Je suis arrivé à l'Assemblée il y a 10 ans,
00:45:23en tant que stagiaire,
00:45:24puis collaborateur parlementaire, dans un député LR.
00:45:27On était en 2015 et 2016.
00:45:30Et à l'époque, à l'Assemblée nationale,
00:45:32la gauche était fracturée entre l'effrondeur,
00:45:35qui était anti-européen et anti-libéraux,
00:45:37si je résume,
00:45:38et la gauche de François Hollande,
00:45:40qui était plus pro-européenne...
00:45:42-"La gauche de droite et la gauche de gauche."
00:45:45J'entends ce que vous dites.
00:45:47Il y avait d'un côté,
00:45:48Montebourg, Filippetti et Benoît Hamon,
00:45:51souvenons-nous,
00:45:52et de l'autre, Bernard Cazeneuve, Manuel Valls et Macron.
00:45:55Mais cette fracture idéologique...
00:45:57-"La gauche de droite."
00:45:58-...qui avait, à l'époque, à la gauche,
00:46:01on l'avait aussi à droite,
00:46:02puisque dans le même parti, on avait Juppé et Ciotti.
00:46:06On avait Bruno Le Maire et Thierry Mariani.
00:46:08Ca pouvait pas tenir debout.
00:46:10Quand on parle d'en même temps,
00:46:12ça veut dire qu'il y avait plein de choses
00:46:14sur lesquelles on était d'accord avec Emmanuel Macron.
00:46:17Quand il a été élu président de la République,
00:46:19il a dit que ça faisait trois ans
00:46:21que dans les boutiques de l'Assemblée,
00:46:23il était d'accord avec beaucoup de choses.
00:46:26Rejoignez-moi et bâtissons un mouvement politique ensemble.
00:46:29C'est ça.
00:46:30Pour revenir à aujourd'hui,
00:46:32vous dites qu'il faut se reposer la question sur l'immigration,
00:46:36mais typiquement, si on part sur un gouvernement
00:46:39de coalition, de pacte de non-censure,
00:46:41avec notamment de la gauche,
00:46:43comment est-ce que vous pouvez les emporter avec vous ?
00:46:46Vous risquez surtout de les perdre.
00:46:48Moi, je pense à des projets personnels,
00:46:50et je le dis vraiment, pour le coup,
00:46:52avec beaucoup d'attention,
00:46:54car j'ai moins d'expérience politique
00:46:56que beaucoup d'autres qui sont là depuis plus longtemps.
00:46:59Ca fait deux ans que je suis là.
00:47:01Le seul moyen d'en sortir, c'est pas du faire du centrisme mou,
00:47:04c'est de faire des propositions...
00:47:06François Bayrou, Premier ministre, ça vous convainc pas ?
00:47:09Là encore, tout dépend de ce qu'il propose.
00:47:12J'ai entendu centrisme mou et François Bayrou.
00:47:14Non, je vous laisse le commentaire.
00:47:19Je suis pas tout à fait d'accord, parce que je...
00:47:21Parce que vous voulez être ministre.
00:47:24Honnêtement, je crois que quand vous êtes à la sommeile
00:47:27depuis deux ans, il faut avoir un peu d'humilité.
00:47:29Et du coup, pas de centrisme mou ?
00:47:31Je pense qu'il faut une proposition radicale
00:47:34par famille politique, par groupe qui participe.
00:47:36Donc, si on prend le PLS et les LR,
00:47:39il faut que chacun ait une victoire.
00:47:42Si, par exemple, le PS demande...
00:47:45Je vous dis peut-être des bêtises, mais si le PS dit,
00:47:48moi, pour rejoindre le gouvernement ou la coalition,
00:47:51je veux qu'il y ait 2 % de notre PIB
00:47:54qui soit dédié à la décarbonation.
00:47:56Effort sans précédent.
00:47:57Ou alors, la proposition de ma collègue.
00:47:59Je veux que la grande cause nationale
00:48:01du prochain gouvernement, ce soit la petite enfance,
00:48:04les violences faites aux enfants, notamment aux enfants placés.
00:48:08Et je veux qu'à la fin de ce qu'on arrive à faire,
00:48:10on ait une grande loi votée sur ce sujet
00:48:12pour traiter le problème.
00:48:14Donnons-leur la victoire politique et on les soutient.
00:48:17A l'inverse, si...
00:48:18Et après, je vous promets, je suis un peu bavard parfois.
00:48:21Si les LR nous disent,
00:48:23ce qui compte beaucoup pour moi,
00:48:24c'est la question de renforcer la sécurité des gens,
00:48:27la sécurité des Français.
00:48:29Donc, j'ai besoin d'une loi
00:48:31pour renforcer la sécurité des Français
00:48:33avec tel sujet, tel sujet.
00:48:35On va voir les socialistes et leur dire
00:48:37que c'est difficile.
00:48:38Les socialistes, beaucoup d'entre eux,
00:48:40sont d'accord sur cette question-là.
00:48:42On leur dit qu'on donne cette victoire aux LR,
00:48:45mais vous aurez votre victoire sur la transition écologique
00:48:48que sur la petite enfance.
00:48:50Je pense que c'est plus sain de se mettre d'accord
00:48:52sur 3, 4, 5 objets, pas plus,
00:48:54mais qu'on s'engage auprès des Français en disant
00:48:57qu'on ne s'occupe pas du reste.
00:48:59C'est compliqué à dire, on ne s'occupe pas du reste,
00:49:02mais on se met d'accord pour traiter...
00:49:04Il vous suivra là-dessus ?
00:49:05Oui.
00:49:07On est sur un arc républicain qui irait du PS,
00:49:09vous excluez la France insoumise,
00:49:11au Républicain.
00:49:13C'est là où je ne vais pas forcément me faire des amis,
00:49:16mais la France insoumise, ça fait depuis 2 ans
00:49:18que je les entends remettre en cause la rafle du Veldiv.
00:49:22Je les ai entendus dire que le Hamas était un mouvement de résistance.
00:49:26Mathilde Pannot...
00:49:27Qu'est-ce qu'elle a dit ?
00:49:28Mathilde Pannot, août 2022.
00:49:30Elle l'a dit à l'Assemblée.
00:49:32Elle a comparé Macron à Rachel Pétain.
00:49:34On a eu Olivier Dussopt, assassin.
00:49:37On a eu madame, comme elle s'appelle, la députée européenne,
00:49:40Rima Hassan, qui expliquait que les attentats du 7 octobre
00:49:43étaient des actes légitimes, c'est le mot qu'elle a employé.
00:49:47En qualifiant le Hamas de groupe terroriste.
00:49:49Après des mois et des mois et des mois.
00:49:52Donc, pardonnez-moi,
00:49:53mais je considère que c'est un groupe
00:49:56qui ne fait pas partie du champ républicain.
00:49:59Vous êtes pour l'interdiction de l'FI ?
00:50:01Evidemment que non. Pourquoi je suis pour l'interdiction de l'FI ?
00:50:04Contre.
00:50:05Contre l'interdiction de l'FI.
00:50:07Je suis contre l'interdiction de l'FI
00:50:09comme je suis contre l'interdiction du RN.
00:50:12Le seul moyen de gagner des combats politiques,
00:50:14c'est à travers les urnes.
00:50:16Je vous prends un exemple.
00:50:18Moi, je ne suis, et je l'ai dit publiquement,
00:50:21je trouverais regrettable
00:50:23que Marine Le Pen soit rendue inéligible.
00:50:26Comme je trouverais regrettable que Mélenchon,
00:50:29ou que qui que ce soit d'autre, soit rendue inéligible.
00:50:33Pourquoi ? Tout simplement parce que le seul moyen
00:50:35de combattre l'extrême gauche ou l'extrême droite,
00:50:38c'est de gagner le combat dans les urnes,
00:50:40et gagner le combat politiquement.
00:50:42Je viens de vérifier le tweet de Mathilde Fanon.
00:50:45Elle a dit qu'il y a 80 ans,
00:50:47les collaborationnistes du régime de Vichy
00:50:49ont organisé la rafle du Veldiv.
00:50:51Difficile de parler de négationnisme.
00:50:53Elle a dit ne pas oublier ses crimes.
00:50:55Elle a nié le Veldiv.
00:50:56Elle a remis en cause la manière
00:50:58dont le rafle du Veldiv s'était passé.
00:51:00Vous êtes d'accord là-dessus ?
00:51:01Je trouve que ses propos sont choquants.
00:51:04On peut ne pas le dire.
00:51:05Qu'est-ce qui est factuellement faux
00:51:07dans les collaborationnismes du régime de Vichy ?
00:51:10C'est le premier point.
00:51:11Vous avez dit qu'elle l'a niée.
00:51:13Vous avez dit qu'elle l'a niée.
00:51:15Je reviens à ce que je dis.
00:51:17Elle a nié la manière dont s'était passé le Veldiv.
00:51:19Vous savez, ça avait fait une polémique
00:51:22à l'Assemblée nationale.
00:51:23Une polémique à l'Assemblée un peu...
00:51:25Celle-ci est grave, me semble-t-il.
00:51:27Je crois qu'elle est...
00:51:29C'est une double grave, comme polémique.
00:51:31Mais allez-y, vous y allez.
00:51:33Elle sait, Martine Pannot,
00:51:35elle s'est expliquée juste sur ce sujet
00:51:37en disant qu'elle ne mettait pas de signe égal entre les deux.
00:51:41Et j'allais juste poursuivre,
00:51:44parce qu'il nous reste huit minutes.
00:51:46Le temps passe trop vite.
00:51:48On clôt juste ce chapitre-là,
00:51:51parce qu'on voulait parler de la loi spéciale,
00:51:54qui est examinée demain en commission.
00:51:56Vous faites partie de la commission des finances.
00:51:59Vous la voterez ou pas, cette commission...
00:52:02Pardon, cette loi spéciale ?
00:52:04Je la voterai.
00:52:05L'ensemble des groupes politiques vous ont dit
00:52:08que soit ils la voteraient, soit ils s'abstiendraient.
00:52:11C'est la loi qui nous permet, au-delà de nos débats politiques,
00:52:14d'assurer un minimum de services publics.
00:52:16Donc, de valider la rémunération des fonctionnaires,
00:52:20la protection sociale,
00:52:22le fait que nos hôpitaux puissent s'accompagner.
00:52:25Soyez en France, ça ne résout pas toutes les questions.
00:52:28Il y aura des conséquences derrière
00:52:30le fait de ne pas avoir de budget, de ne pas avoir de budget ?
00:52:33Quels sont les conséquences ?
00:52:35Prenons des exemples concrets.
00:52:37Dans le budget censuré,
00:52:38il y avait 3 milliards d'euros qui étaient assurés
00:52:41pour nos armées, pour commander le futur porte-avions,
00:52:44pour accompagner un soutien à l'Ukraine
00:52:46et pour financer les technologies qui permettent de défendre.
00:52:50Prenons un autre exemple.
00:52:52Il y a une partie du financement de nos EHPAD,
00:52:55qui sont des EHPAD associatifs, qui n'est pas assurée.
00:52:58Il y a 750 millions d'euros de budget
00:53:01pour le ministère de l'Intérieur,
00:53:03pour 3 types de budget, la sécurité des gens,
00:53:05le contrôle aux frontières et l'intégration,
00:53:08pour les personnes qui ont le territoire français,
00:53:11qui n'est pas assurée.
00:53:12Voilà des exemples concrets qui montrent
00:53:14que ce qu'il s'est passé à l'Assemblée
00:53:16lorsqu'on a censuré le gouvernement, c'est grave.
00:53:19Chaque député peut s'expliquer qu'il l'ait voté ou non.
00:53:22Je ne remets pas en cause le droit de voter la censure.
00:53:25En revanche, ce que je remets en cause,
00:53:27c'est les partis politiques qui expliquent
00:53:29que ça n'a aucune conséquence.
00:53:31Vous jouez à contrario sur la peur des gens
00:53:34en disant que ça va être le shutdown,
00:53:36qu'on sera comme aux Etats-Unis, ce qui n'est pas vrai.
00:53:39Je n'ai jamais parlé de shutdown.
00:53:41Je le dis dans le groupe en chambre de la République.
00:53:44Vous pourrez prendre nos déclarations.
00:53:46On a fait attention sur ce point-là,
00:53:48mais ça aurait été mentir de dire qu'il y aurait un shutdown.
00:53:51En revanche, ce que l'on peut constater,
00:53:53ce qui est factuel,
00:53:55c'est que ça nous pose un problème financier fondamental.
00:53:58Sur le point que je vous ai évoqué,
00:54:00on en a beaucoup parlé d'un mot qui s'appelle les spreads.
00:54:03Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:54:04Ca veut dire qu'aujourd'hui, pour financer notre dette,
00:54:07elle coûte beaucoup plus cher parce que les investisseurs
00:54:10ont peur de l'instabilité politique en France.
00:54:13Ca a des conséquences très concrètes.
00:54:15Ca veut dire que votre dette,
00:54:17si vous pouvez la financer à hauteur de 60 ou 70 milliards,
00:54:20elle va coûter 80 ou 90 milliards.
00:54:22Donc, en fait, plus on est en instabilité,
00:54:24plus on a un problème financier.
00:54:26Et pourquoi le budget qui sera voté,
00:54:29donc plutôt à partir de janvier,
00:54:32à la rentrée,
00:54:33pourquoi est-ce que ce budget,
00:54:35ça se passerait mieux que le dernier ?
00:54:40Ca, moi, je vais être franc avec vous.
00:54:42J'entends toutes les grandes déclarations qu'on peut faire,
00:54:46mais on est dans une forme d'incertitude, aujourd'hui.
00:54:49Mais je pense que c'est bien de le dire.
00:54:51Le seul moyen de s'en sortir, c'est à travers des compromis
00:54:54et à mon avis, la méthode dont je vous ai parlé à l'instant,
00:54:57peut-être qu'elle sera retenue, peut-être pas,
00:55:00mais si on fait une proposition radicale,
00:55:02un grand combat à mener par chaque parti
00:55:04qui rejoindra notre coalition,
00:55:06c'est vraiment le moyen de s'en sortir par le haut.
00:55:09J'étais très sensible à ce que disait ma collègue
00:55:12juste avant que vous avez reçu,
00:55:13que je vais pas soutenir la proposition qu'elle fait.
00:55:16Au contraire, je trouve qu'elle est parfaitement sensée,
00:55:19qu'elle vient répondre à un enjeu
00:55:21qui touche des milliers de personnes.
00:55:23Si c'est ça la grande cause que veut porter le PS,
00:55:26nous, ça peut être une autre.
00:55:28C'est comme ça qu'on s'en sortira grandis, je pense.
00:55:31Je reviens sur ce que vous disiez,
00:55:33vous nous parliez de la dette des Spreads,
00:55:35de la dette en général.
00:55:36Ce matin,
00:55:38enfin, je sais plus si c'était ce matin,
00:55:40mais Laurent Saint-Martin disait
00:55:42qu'avec le budget qui n'a pas été adopté,
00:55:44les retraites seront revalorisées de 2,2 %
00:55:48au 1er janvier 2026,
00:55:50vu que le budget de Michel Barnier,
00:55:53qui prévoyait de le réduire, a été rejeté.
00:55:55C'est quelque chose de très positif
00:55:57aux yeux du contribuable.
00:55:59Est-ce que, du coup, à côté de ça,
00:56:01l'argument de la dette,
00:56:02le contribuable s'en fiche pas un peu ?
00:56:04Il faut leur demander.
00:56:06Moi, c'est un truc qui, parfois, m'empêche un peu de dormir.
00:56:10La dette ?
00:56:11Aujourd'hui, on a un modèle de retraite...
00:56:14On peut en rigoler, mais c'est grave.
00:56:16Honnêtement, le problème
00:56:18d'un système de retraite, aujourd'hui,
00:56:20à mon avis,
00:56:22c'est qu'il n'est pas...
00:56:25Il ne peut pas être stabilisé sur le long terme.
00:56:27Vous êtes de plus en plus retraités
00:56:29et vous avez de moins en moins de gens qui contribuent.
00:56:32On a trois choix sur la table.
00:56:34Soit, vous comme moi, autour d'ici,
00:56:35et beaucoup d'interlocuteurs qui nous écoutent,
00:56:38on augmente la cotisation.
00:56:39On leur demande de contribuer plus au système de retraite.
00:56:43Soit, on réduit la pension des retraités.
00:56:48Soit, on décale l'âge de départ à la retraite.
00:56:51Soit, dernière option,
00:56:53on change notre système,
00:56:55soit à moitié, soit complètement.
00:56:58Moi, je pense...
00:56:59-"Capitalisation", c'est ça que vous...
00:57:01-"Capitalisation", c'est un mot qui fait peur.
00:57:03Mais l'idée, c'est de dire que...
00:57:05Je ne suis pas pour les modèles purs de capitalisation,
00:57:08mais je pense qu'on peut dire
00:57:10qu'on va aider, notamment les personnes les plus modestes,
00:57:14à investir pour qu'elles aient une retraite décente.
00:57:18Le problème qu'on a dans le débat aujourd'hui,
00:57:20c'est qu'on dit que la répartition, c'est bon pour les pauvres,
00:57:24et la capitalisation, pour les riches.
00:57:26C'est presque l'inverse.
00:57:27Mais si l'Etat accompagnait les personnes les plus modestes,
00:57:31qui n'ont pas forcément les moyens,
00:57:33à investir une partie des sommes qu'elles gagnent chaque mois
00:57:36pour avoir une retraite décente, plus confortable et digne,
00:57:39lorsqu'elles partent à la retraite,
00:57:41je pense qu'on partirait tous par le haut.
00:57:43Part de capitalisation, pour moi, ça ne veut pas dire grand-chose.
00:57:47Si, par contre, on le reformule en disant
00:57:49qu'on s'engage collectivement, en tant que société,
00:57:52à aider les personnes les plus modestes,
00:57:54à investir une partie de leur argent
00:57:56pour qu'elles aient une retraite digne,
00:57:59après avoir travaillé durement, 43 ans,
00:58:01aujourd'hui, c'est le nombre d'années à la retraite,
00:58:04je pense que c'est un très beau projet de société,
00:58:07qui sera infiniment plus beau
00:58:08que de se mettre sur la gueule tous les 3-4 ans
00:58:11pour mener une réforme des retraites,
00:58:13où certains sont pour et d'autres sont contre,
00:58:16mais où, je pense, dans le fond...
00:58:18Une majorité de Français sont contre.
00:58:20En ce moment, 87 % des actifs de mémoire,
00:58:23c'est le sondage pour la réforme à 64.
00:58:25Je crois que 87 % des actifs étaient opposés
00:58:28à la réforme des retraites.
00:58:29Je suis prêt à dire beaucoup de choses là-dessus.
00:58:32Je pense que l'une des vraies choses
00:58:34sur lesquelles on a échoué lors de cette réforme des retraites,
00:58:38c'est à partager pourquoi on le faisait.
00:58:44Par contre, il y a une chose qui est vraie,
00:58:46le président de la République a été réélu en 2022
00:58:49dans des conditions particulières,
00:58:51mais en s'engageant à mener cette réforme.
00:58:53Je rejette l'argument de ceux qui disent
00:58:56qu'on n'avait pas la légitimité politique de le faire.
00:58:59En termes de méthode, il y a des vraies questions.
00:59:01Est-ce que ce n'est pas ça, le problème permanent de la Macronie,
00:59:05c'est la méthode ?
00:59:06Le problème de pédagogie, d'expliquer le pourquoi du comment,
00:59:09est-ce que ce n'est pas un problème récurrent qui vient...
00:59:12Rapidement, puisqu'il nous reste peu de temps.
00:59:15Vous avez raison.
00:59:16C'est la raison pour laquelle on a été battus
00:59:19aux élections législatives.
00:59:20Il était assez sain, à la fin des élections législatives,
00:59:23qu'on dise que le Premier ministre ne pouvait pas venir.
00:59:26Quel aurait été le message qu'on a parté aux gens qui nous écoutent ?
00:59:30Le Premier ministre vient de notre camp.
00:59:32Donc, on a choisi un Premier ministre
00:59:34dans le camp à effet d'escort encore plus bas que vous.
00:59:37En l'occurrence, ce n'est pas moi qui désigne le Premier ministre.
00:59:41Par contre, la problématique que l'on a,
00:59:43c'est que nous, on pourrait très bien dire...
00:59:46On laisse le pouvoir, on se met dans l'opposition,
00:59:48comme le fait l'FI et comme le fait l'ORN.
00:59:51Mais aujourd'hui, le Parti socialiste, il parle à qui ?
00:59:54Il nous parle à nous.
00:59:55Les LR, ils parlent à qui ? Ils parlent à nous.
00:59:58Ce serait beaucoup plus simple pour nous, politiquement,
01:00:01de dire qu'on a perdu les élections,
01:00:03donc on se fout dans l'opposition,
01:00:05on est contre les impôts, le coût du travail,
01:00:07donc on ne bosse pas, vous vous débrouillez.
01:00:10Comme le fait l'FI et l'ORN.
01:00:12Notre position, elle est difficile,
01:00:14mais je suis convaincu, parce que nous sommes le groupe
01:00:17qui avons la capacité de parler à la fois avec l'OPS
01:00:20et à la fois avec LR, de bâtir cette coalition,
01:00:22là encore, sur une proposition radicale par groupe,
01:00:25pour sortir par le haut
01:00:26et pour servir les gens qui nous ont élus.
01:00:29Pour terminer, parce qu'on arrive au bout, malheureusement,
01:00:32de cette émission, demain matin, à 9h,
01:00:35Bruno Le Maire est auditionné par la Commission des finances,
01:00:38devenue Commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques.
01:00:42Vous connaissez Bruno Le Maire,
01:00:44puisque vous étiez membre de son cabinet en 2021-2022.
01:00:47Vous allez auditionner votre ancien patron ?
01:00:50Qu'est-ce que vous attendez de cette audition ?
01:00:53Je vous cache pas que je ferai attention,
01:00:55à titre personnel, dans cette audition,
01:00:57pour ne pas être jugé parti, évidemment.
01:00:59Par contre, je pense que cette Commission d'enquête
01:01:02sur les finances publiques est une excellente occasion
01:01:05de rétablir la vérité des faits.
01:01:08Je considère qu'Eric Ciotti a beaucoup de courage
01:01:10de mener une commission d'enquête
01:01:12pour révéler, à mon avis, aux yeux des gens
01:01:15à quel point ils portent une très lourde responsabilité
01:01:18dans les dégradations de nos comptes publics.
01:01:20Lorsque Bruno Le Maire a proposé un budget d'économie en 2024,
01:01:25qui s'y est opposé ?
01:01:26La gauche, c'est son droit, et Eric Ciotti.
01:01:30Lorsque nous avons retiré les dispositifs d'urgence,
01:01:3316 milliards d'euros, en janvier dernier,
01:01:36qui s'y est opposé ? La gauche, Eric Ciotti.
01:01:38Lorsque nous sommes sortis des dispositifs énergie,
01:01:4110 milliards d'euros, en février dernier,
01:01:43qui s'y est opposé ? La gauche, Eric Ciotti.
01:01:46Lorsque nous avons proposé un budget de financement...
01:01:49Il pilotait une partie du groupe qui avait beaucoup de mal,
01:01:52pour des raisons qu'on connaît,
01:01:54parce qu'il n'a pas toujours été cohérent.
01:01:57Lorsque nous avons proposé un projet de financement
01:02:00de rectificatif, qui permet de refonder notre budget
01:02:02au printemps dernier, qui s'y est opposé ?
01:02:05La gauche et Eric Ciotti.
01:02:06Je pense que c'est un excellent moment,
01:02:09pour cette commission d'enquête, pour rétablir la vérité des faits
01:02:12de qui a dégradé les comptes.
01:02:14On n'est pas parfaits,
01:02:15mais évidemment qu'on a contribué à la dégradation.
01:02:18Je vous rappelle qu'on a traversé la crise Covid
01:02:21et que lorsque nous avons proposé d'injecter
01:02:23350 milliards d'euros dans l'économie,
01:02:25il y a eu un vote unanime à l'Assemblée nationale.
01:02:28Lorsque nous avons proposé de protéger les Français
01:02:31face à l'explosion des prix de l'énergie,
01:02:33il n'y avait pas grand monde pour s'y opposer.
01:02:36En revanche, à chaque fois qu'on a voulu faire des économies,
01:02:39on a eu une bronca, un branle-bas de combat,
01:02:41pour nous faire tomber.
01:02:43Je crois vraiment que la question des finances publiques
01:02:46est une responsabilité qui est partagée.
01:02:48Il y a une chose que j'attends de cette commission d'enquête,
01:02:51c'est de voir comment on peut rétablir les comptes.
01:02:54Merci beaucoup, on est déjà au bout de l'émission.
01:02:57On va suivre, on va voir ce qu'en pense Eric Fichy.
01:03:00Dès demain, 9h, sur LCP.
01:03:02Je suis pas d'accord.
01:03:03Je pensais qu'il y avait votre chat.
01:03:05C'est une trahison dans laquelle tout le monde tombe.
01:03:08Le chat...
01:03:10Il est là, il est là.
01:03:11Les masques tombent, le chat n'est pas vraiment là, sur le plateau.
01:03:15C'est officiel ?
01:03:17Écoute...
01:03:18Merci beaucoup, en tout cas, Charles Rodoelle,
01:03:20d'avoir participé à l'émission.
01:03:23Et à tous ceux qui nous ont suivis, merci aussi d'être là.
01:03:26On se retrouve la semaine prochaine, même heure,
01:03:29sur la chaîne Twitch de LCP, à 16h30.
01:03:31Ce sera, cette fois-ci, présenté par Valérie Brochard.
01:03:35Merci, Sacha, merci, Hugo.
01:03:37A la semaine prochaine, tout le monde.
01:03:39A la semaine prochaine.

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