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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite. C'est vous la pépite ce soir sur Europe 1. Marnie,
00:06Adjaye, vous avez 23 ans. C'est bien de lancer une boîte à 23 ans ? Oui, même à 22 du coup.
00:11Même à 22, parce qu'elle a été créée en août 2024. Vous avez grandi à Paris et vous avez fait
00:19toute votre scolarité à Toulouse. Donc vous êtes née à Paris, vous avez grandi à Toulouse. Vous
00:26avez fait un bac scientifique, deux ans de licence de biologie. Après ces deux ans en biologie,
00:30vous avez passé un concours pour entrer en école d'ingénieur agronome à Toulouse. Là-bas,
00:35trois années d'études et vous avez été diplômée il y a trois mois. Donc félicitations. Donc
00:41Clarny, c'est une émanation d'un projet d'études ? Oui, c'est ça. En fait, on a fait une
00:46spécialisation avec ma coéquipière cofondatrice aussi, Clara, une spécialisation de dernière
00:51année en gestion d'entreprise responsable. Et dans ce cadre-là, on a dû inventer une
00:56entreprise fictive. Et nous, on avait envie de faire ce projet-là. Personne nous a suivi sur
01:01le projet de groupe, mais donc on l'a fait pendant le projet de fin d'études à la place de faire un
01:04stage de six mois en entreprise. Donc vous avez fait ce projet. Vous souhaitiez déjà entreprendre
01:09ou ça vous est venu parce que c'était l'opportunité ? Moi, oui, je souhaitais déjà entreprendre. C'est
01:16pour ça que j'ai fait cette spécialisation et Clara moins. Pourquoi vous souhaitiez entreprendre ?
01:19Parce que c'est dans mon caractère, je pense. Je ne me voyais pas employée d'une autre société et
01:25en fait, travailler à son compte, je me rends compte maintenant, c'est beaucoup plus stimulant
01:30et j'adore travailler. Comment vous vient cette idée de créer cette plateforme pour venir en aide
01:35aux agriculteurs ? Déjà, dans notre école d'ingé agro, donc l'Agro Toulouse, on a fait des stages
01:40sur le terrain auprès des agriculteurs la première année. Donc là, on a vraiment découvert le milieu
01:44parce que nous, on n'est pas vraiment issus du milieu agricole, voire pas du tout. Et là, on s'est
01:48rendu compte que même en ayant peu de connaissances du secteur et de compétences, on a pu les aider,
01:53soulager un peu leur charge de travail sur certains tenants de l'exploitation. Et donc,
01:57on s'est dit pourquoi pas intégrer d'autres jeunes. Ça nous a aussi beaucoup sensibilisé au milieu et
02:01on s'est rendu compte de tous les défis qui pesaient sur le secteur. Donc comme ça, vous avez
02:06créé Clarny. Clarny, c'est la contraction de Clara et Marnie. Vous allez pitcher pendant une
02:10minute et puis on a des tas de questions à vous poser. Vous êtes prête ? Oui. Donc, Clarny,
02:16c'est une plateforme qui met en relation les agriculteurs à la recherche de main d'œuvre
02:19avec des étudiants à la recherche de tout type de contrat. Donc, ça peut être des stages, des
02:22alternances, des jobs étudiants ou d'été. Et les étudiants de toutes les formations peuvent aider les
02:27agriculteurs puisque le métier est aujourd'hui pluridisciplinaire. Donc, en dehors des tâches
02:31agricoles, ils peuvent aussi aider sur des tâches comme la communication, la vente pour favoriser
02:36les circuits courts, mais aussi l'événementiel, l'hôtellerie pour ceux qui font des gîtes à la
02:39ferme ou des visites. Donc, pour les agriculteurs, c'est un moyen déjà de trouver des bras pour les
02:44aider, mais aussi de partager leur savoir-faire et leur passion avec les plus jeunes. Et pour les
02:48étudiants, c'est un moyen de trouver des jobs qui ont du sens et qui sortent des emplois étudiants
02:52un peu traditionnels, pas toujours valorisants. Donc, notre objectif à travers cette plateforme,
02:56c'est vraiment de sensibiliser les étudiants et de les intégrer de différentes manières au
03:00milieu pour pouvoir contribuer au renouvellement des générations en agriculture. Merci. Merci
03:05pour votre pitch, Marnie. Adjaye, bravo. Ça vous a plu, Jean-Paul Manchet. Très bien. Bravo pour le
03:10pitch et puis bravo pour cette startup. Je trouve que c'est vraiment génial. C'est deux mondes qui
03:15se rencontrent, le monde agricole, le monde des étudiants. Et on sait à quel point le monde
03:20agricole a besoin de main-d'oeuvre en ce moment. C'est difficile de recruter pour l'agriculture
03:25en France. Et je pense que pour les étudiants, un retour à la terre, c'est pas mal non plus.
03:29C'est ça. Marie-Georges, vous êtes la coach de ce soir. Oui, d'abord, félicitations. Vraiment,
03:34félicitations, Marnie, pour ce projet. Je trouve que ce qui est vraiment intéressant, c'est que
03:40c'est une proposition de valeur qui paraît évidente quand on vous écoute, mais qui n'a pas
03:45d'équivalent sur le marché. Aujourd'hui, il n'y a pas de plateforme d'emploi directe entre les
03:51étudiants et les agriculteurs. C'est une innovation. Parce que pour les agriculteurs, souvent, c'est des saisonniers.
03:55Exactement. L'agriculteur, il va passer pour les travaux saisonniers. Moi, j'ai un père viticulteur,
04:02un mari viticulteur. Donc pour la taille, pour les vendanges, on va aller plutôt passer par
04:07des agences d'intérim ou des choses classiques pôle emploi. Là, on a une proposition de valeur
04:12complètement dédiée et qui, effectivement, et on le sent aussi dans votre projet, la manière
04:17dont vous en parlez et aussi le site, qui est très bien fait, très simple, avec une entrée
04:22quand on est étudiant, une entrée quand on est agriculteur. On comprend tout de suite ce qu'on fait,
04:26pourquoi on viendrait là et ce qu'on y trouverait. Aussi, avec une vraie intention de fond,
04:33un vrai projet sociétal qui est de faire connaître le monde agricole, de permettre à
04:39des jeunes de revenir dans ce... De venir d'ailleurs pour la première fois ou de revenir dans ce monde
04:44là, de mieux le connaître, de permettre aux agriculteurs d'avoir de l'aide, de renouveler
04:48les générations, de retrouver de la passion pour ce monde agricole qui est essentiel puisque les
04:54agriculteurs nous font vivre. Donc là, c'est côté agriculteur, c'est formidable. Côté étudiant,
05:01ils trouvent un emploi, ils arrondissent leur fin de mois. Parfois même, ils peuvent payer une
05:05partie de leurs études. Oui, il y a même des contrats qu'on propose aux étudiants qui sont
05:10super flexibles par rapport à leur emploi du temps et qui sont très bien rémunérés,
05:13contrairement à ce qu'on pourrait penser. Comment ça marche ? C'est-à-dire que là,
05:16vous avez démarré en juillet 2024, vous avez été diplômé en septembre et pourtant,
05:21vous avez déjà fait pas mal de mises en relation. Racontez-nous, Marnie.
05:25On a démarré sur les réseaux sociaux puisqu'on avait vraiment zéro moyen financier. Il faut
05:29savoir que Clara est un pré-étudiant, donc on avait vraiment zéro euro à mettre dans le projet
05:32au départ. Donc, on a commencé à faire les mises en relation de manière artisanale. On postait une
05:37story Instagram tout simplement et les étudiants répondaient. Donc, en fait, on a été pas mal aidés
05:41par les écoles d'ingénieurs agro qui repartageaient ces stories. Donc, on a touché rapidement un large
05:46public étudiant. Et puis, les agriculteurs, pendant qu'on a fait notre étude de marché,
05:50nous donnaient directement des offres à pourvoir parce qu'ils avaient beaucoup de besoins.
05:54Il y a beaucoup de besoins ? Oui. Et c'est tout le temps ou il y a des temps...
05:57Ça dépend des filières. On parle beaucoup de l'été, mais il y a des filières, par exemple Viti,
06:02c'est pas que l'été. Ça peut tomber généralement sur des vacances étudiantes.
06:09Quels sont les métiers, les emplois proposés, pour qu'on se fasse une idée ? C'est quoi un
06:13emploi étudiant chez un agriculteur ? Ça ressemble à quoi ?
06:17Par exemple, on a une étudiante qui fait le samedi matin les marchés pour l'agriculteur.
06:21On a une étudiante en communication qui fait les réseaux sociaux et le site d'un agriculteur
06:26pour qu'il vende en direct. Après, ça peut être des tâches vraiment agricoles, récolte de patates
06:30chez un maraîcher. Mais c'est bien, ça l'a permis de découvrir un métier. On devrait tous aller
06:34faire ça à un moment ou à un autre. Non, mais vraiment. Vous avez des besoins, c'est pour ça
06:38que vous êtes parmi nous ce soir, Marnie. Vous avez besoin de nous faire connaître. Sur la boîte,
06:41elle est née il y a quelques mois. Au niveau financier, vous avez fait comment, puisque vous
06:46n'aviez pas de moyens ? On a fait des concours d'entrepreneuriat. Donc, on a commencé avec un
06:51premier concours qu'on a gagné. Donc, ça nous a permis d'avoir un capital social déjà pour
06:55l'entreprise. Puis, d'autres concours étudiants qui nous ont permis de financer les débuts et une
07:00campagne de financement participatif sur Mimosa qui a permis de financer le site internet. Donc,
07:05on a eu 105% de l'objectif. Donc, c'était parfait. C'est bien parti, Marie. Absolument,
07:09c'est très bien parti. Et donc, je trouve que là, vraiment la clé pour moi, la clé du
07:14développement, évidemment, c'est le volume. Donc, le volume, évidemment, plus d'étudiants et plus
07:19d'offres d'emploi des agriculteurs et aussi peut-être une certaine forme de récurrence. Et donc,
07:25en réfléchissant au projet, je me suis dit effectivement, il y a la question d'aller
07:29chercher les agriculteurs en direct, mais aller chercher les agriculteurs et les offres une par
07:32une, c'est vraiment un travail de titan. Donc, essayez quand même de passer par des réseaux qui
07:38peuvent vous apporter un certain volume d'offres et de manière récurrente. Donc, on pense évidemment
07:44aux coopératives agricoles avec lesquelles j'ai vu que vous travaillez déjà. On pense aux
07:49associations de producteurs, aux fédérations locales, sur une appellation, sur un territoire,
07:54on a des associations de producteurs par lesquelles vous pouvez passer. Et on peut même
07:59tirer le trait jusqu'à un peu plus d'acteurs de l'aval, parce qu'il y a quand même un certain
08:05nombre d'acteurs de l'aval et de la distribution. Et je me tourne vers Jean-Paul Mauchez,
08:09qui ont des contacts directs, comme vous le disiez tout à l'heure, avec les agriculteurs et qui
08:17peuvent tout à fait accompagner leurs fournisseurs agriculteurs en leur apportant ce service-là,
08:22en leur disant, écoutez, nous, Grand Fré, on vous accompagne en vous donnant la possibilité
08:28d'accéder à Clarny et d'aller recruter des gens. Et ça, ça peut être une aide tout à fait concrète.
08:33Mais carrément, bien sûr, on vous ouvre la totalité de notre réseau d'agriculteurs,
08:41je le disais, plus de 700 en direct. Donc on garde le contact ensemble et on vous met en
08:48disposition ce magnifique réseau, parce qu'ils ont besoin de vous. Ça, c'est une certitude et
08:52vous avez besoin effectivement d'étendre votre réseau pour faire du volume. Je partage ce que
08:56dit Marie. Aujourd'hui, maintenant, c'est le volume qui compte pour vous.
08:59Et la difficulté, c'est de capter les étudiants, parce que les agriculteurs,
09:07ils ont des demandes. Je pense que ça vient du côté des étudiants.
09:10Non, c'est ce qu'on pensait au départ. Et au final, pas du tout. En fait, il faut savoir
09:16qu'un peu moins de 60% des étudiants qui travaillent n'ont pas un job en lien avec
09:20leurs études, donc pas forcément valorisant pour leur CV. Là, quand on leur propose un
09:23job qui est en rapport avec leur étude, c'est beaucoup plus valorisant que de faire des...
09:28Enfin, je ne vais pas citer de job, mais voilà, c'est ça. Par exemple, ça sort de l'ordinaire
09:33et ça plaît de plus en plus aux recruteurs, des étudiants qui vont sur le terrain. Et donc,
09:39non, en fait, les écoles sont très, très demandeuses. Donc, on a tissé pas mal de
09:42partenariats avec des écoles, donc pour l'instant en Occitanie, parce qu'on est basé sur l'Occitanie
09:45pour l'instant. Et donc, en fait, quand on poste une offre, on touche plus de 25 000 étudiants
09:51qui voient l'offre. C'est génial. Avec les réseaux, en plus, ça va très vite. Bien sûr, Marie-Georges.
09:55Oui, effectivement. Donc, c'est surtout les agriculteurs qu'il faut aller chercher. Et un
09:58autre angle d'attaque auquel je pensais, parce que j'ai effectivement vu que vous étiez... Vous
10:02aviez commencé en Occitanie. Et alors, moi, je trouve cet ancrage territorial vraiment très,
10:07très important. Et donc, peut-être un de mes conseils, ce serait de dire renforcer ça. Et en
10:13fait, c'est plus facile à gérer le réseau et la confiance du monde agricole sur un territoire que
10:21tout de suite à l'échelle nationale. Et sur un territoire, vous pouvez mailler. Un agriculteur
10:27vous en apporte un autre. Une filière vous en amène une autre. Une coopérative vous en amène
10:31une autre. Vous pouvez avoir des acteurs sur un territoire qui sont relativement diversifiés. En
10:37Occitanie, effectivement, il y a votre école d'agro. Donc, les écoles sont là. Les agriculteurs sont
10:41là. Les acteurs publics sont là aussi. Je pense que, pas pour vous financer forcément, mais au
10:48moins pour servir de relais. Tous les acteurs publics du territoire, les communautés communes,
10:54les villes, etc. sont des acteurs qui ont un intérêt à ce que votre projet marche,
10:58puisqu'ils ont intérêt à développer l'emploi local. Ils ont intérêt à garder les étudiants
11:02dans les territoires et qui ne montent pas tous à Paris pour trouver un job. Ils ont intérêt à
11:06faire en sorte que les agriculteurs aient de la main d'oeuvre. Donc, sur une approche territoriale,
11:10vous pouvez aller chercher, mailler beaucoup plus votre réseau et trouver des relais pour
11:17vous aider à diffuser l'offre. C'est exactement pour ça qu'on a commencé sur ce territoire.
11:20En plus, c'est là où on a fait les études. Donc, on avait déjà un petit peu de contacts au départ
11:24qui nous ont beaucoup aidés. Donc, oui, effectivement, déjà on travaille avec les
11:27coopératives agricoles qui peuvent financer le service pour leurs agriculteurs adhérents et
11:32aussi repartager. Et après, bien sûr, on a des soutiens. Donc, on a Toulouse Métropole qui nous
11:36soutient, le département, la région, même les chambres d'agriculture, les CIVAM, etc.
11:41C'est une histoire bien enclenchée. Oui, absolument. Et puis, c'est innovateur.
11:44Vous n'avez pas de concurrents ? De concurrents directs, non. Après,
11:47il y a des... Par Pôle emploi ou des agences intérimes dont parlez-vous ?
11:51Il y a des concurrents. En fait, il y a certaines personnes qui nous disent qu'on a des concurrents,
11:54mais ce n'est pas des concurrents. Par exemple, le service de remplacement, c'est des personnes qui
11:57sont déjà formées pour remplacer des agriculteurs. Non, là, la spécificité, c'est qu'on n'a pas
12:01besoin d'avoir de formation. C'est ça. Donc, tous les étudiants peuvent post-styler. Et c'est
12:06seulement étudiant si une personne nous écoute, là, elle n'est pas étudiante et en ce moment,
12:10elle est sans emploi, elle a peut-être envie d'aller bosser avec un agriculteur.
12:12Ça peut être les jeunes diplômés jusqu'à un an après la diplomation pour trouver un
12:15premier emploi. Mais pas... Pourquoi ? Parce qu'en fait, sinon, on va sur le terrain des autres
12:20concurrents. On ne veut pas faire ce qui existe déjà et qui marche très bien. Donc, ce qu'on fait,
12:25c'est qu'on a des partenariats avec eux. Et si ce n'est plus des étudiants et qu'ils ne peuvent
12:27plus post-styler sur Clarny, on les renvoie vers nos partenaires. C'est un vrai projet de société.
12:31Merci. C'est très clair. Vous restez sur la table de la France Bouge. On va continuer à évoquer
12:37Clarny. On va continuer à découvrir Jean-Paul Mauchet, le président de ProSol Grand Fré. On va
12:42prendre aussi des nouvelles de Pimp Up qui met en valeur les fruits et légumes moches. Mais d'abord,
12:47on va écouter aussi un peu de musique sur Europe 1. On va écouter Barry White, « You're the first,
12:50the last, my everything » sur Europe 1. Pour Devy, nous sommes toujours avec Marnie Hadjet,
12:57la cofondatrice de Clarny. Clarny, donc, c'est cette plateforme qui permet d'accompagner les
13:02agriculteurs quand ils sont en recherche de main d'oeuvre et d'arrondir les fins de mois des
13:06étudiants. Super projet. En plus de ça, Jean-Paul Mauchet vous a ouvert les portes de tous les 700
13:12agriculteurs avec lesquels il travaille. Au niveau du salaire, Marie, vous le soulignez tout à l'heure,
13:19la rémunération, c'est important. C'est quand même aussi hyper important pour l'étudiant.
13:24Tout est transparent, tout est écrit sur le site ? Absolument. Quand on va sur le site et
13:27qu'on regarde les offres d'emploi, on sait exactement à quel taux horaire, en fait,
13:32l'emploi proposé est rémunéré. Et je pense que cette transparence, elle est vraiment un gage de
13:37confiance. Et donc, je voulais saluer ça parce que c'est, à mon avis, un point différenciant assez
13:44important. Parce qu'on n'a pas forcément ça dans les annonces ? Non, absolument. Et puis, on peut se
13:48dire, c'est pour les étudiants, est-ce que vraiment c'est sérieux, etc. Et là, tout de suite, donc,
13:53on voit que c'est sérieux. On voit que c'est sérieux. Quand on a une formation, Jean-Paul Mauchet, de
13:57quatre mois pour être chef de rayon, est-ce que ça signifie que les salaires sont plus importants
14:01quand on travaille dans votre entreprise ? Oui, bien sûr, évidemment. On a des salaires plus
14:06importants et surtout, nos responsables de rayon ont une part variable très importante. Ils sont
14:11intéressés à la création de valeur. Ça, c'est important pour nous. Nous partageons la valeur
14:16que nous créons avec nos employés. On est dans un modèle complètement à part, non, Marie ?
14:20Il faut arrêter de penser à la grande distribution, on y est très loin. Tout à fait, mais là, on voit
14:25bien le raccourcissement du circuit. On est en direct, en fait, entre celui qui distribue et
14:30celui qui produit, qui permet de travailler beaucoup mieux sur les prix, qui permet un
14:35accompagnement des agriculteurs et des fournisseurs, y compris un accompagnement aussi, on parlait tout
14:42à l'heure du plastique, mais il y a aussi un autre sujet qui sont les pratiques agronomiques. Alors,
14:45tout le monde n'est pas obligé de faire de la conversion bio, mais en tout cas, il y a aujourd'hui
14:48des agriculteurs qui font des efforts. Non, on n'a pas de bio, mais on est très attentif, effectivement,
14:53à la façon dont nos produits sont fabriqués, sont produits. Je vais vous donner un exemple qui me
14:59fait rire, je vais très souvent voir nos producteurs, et il y en a un qui se prénomme Franck et qui
15:06fait pour nous des tomates. Il fait des tomates cerises, notamment. Et en me baladant dans ses
15:11serres, juste à côté du siège à Chaponnet, le siège de Chaponnet, qui est près de Lyon,
15:17effectivement, je m'en baladant, je me dis, mais je ne vois pas de buse avec des pesticides ou
15:25choses comme ça. Non, non, non, pour ProSol, il n'y a pas de buse, il n'y a pas de pesticides.
15:29Comment vous faites ? Regarde, sous les pieds de tomates, il y a des petites boîtes, des petites
15:34maisons, et à l'intérieur de ces petites maisons, il y a des bourdons. Et les bourdons, ils viennent
15:38manger les petits pucerons. J'ai trouvé ça formidable. Et en fait, c'est tellement beau
15:44que ça, encore une fois, ça en magnifie encore tout ce que vous présentez dans vos rayons. C'est
15:52passionnant, on a envie d'aller y faire un tour, on a envie de voir. Pour moi, c'est le modèle de
15:56demain, j'ai envie de dire, Marie-Georges, vous qui êtes une experte. J'ai l'impression qu'on va
16:00vers, à chaque fois, on se dit, ça va être quoi le supermarché de demain ? Ça va être quoi le
16:03magasin de demain ? Comment on va faire nos courses ? Mais j'ai l'impression que c'est vous que vous
16:06êtes en train de le bâtir. Et ce qui est très intéressant, c'est que vous soulignez, Jean-Paul
16:11Mochet, le fait qu'il y avait une fréquentation en augmentation, alors même que la tendance
16:16aujourd'hui, c'est que quand on regarde les chiffres du marché, on voit qu'on a une croissance de la
16:25fréquentation des magasins, des supermarchés, des grands magasins alimentaires qui croient moins
16:30que le hors domicile, c'est-à-dire le fait que les gens mangent en dehors de leur domicile. Or là,
16:36ce qu'on voit, en fait, c'est que non, on a une croissance de la fréquentation pour une offre de
16:41produits qui est du produit brut. Ça veut dire qu'on n'est pas dans du produit transformé, ce qui
16:45aussi est un gage de durabilité, de nutrition, etc. du produit. Et ça veut dire que les gens vont aussi
16:53le cuisiner derrière. Et donc, ça veut dire que, contrairement à cette tendance-là qui dit qu'on est
17:00plutôt sur des aliments transformés, des choses qu'on prend en dehors de son domicile, un peu à la
17:05va-vite, là, on a des gens qui vont dans les magasins, qui achètent le produit frais et qui
17:10vont le cuisiner chez eux pour manger. C'est exactement ça, mais en vérité, après cette
17:16crise d'inflation que nous avons vécue et qui a évidemment mis à mal le porte-monnaie des
17:23consommateurs, vous vous retournez vers des produits frais, que vous allez cuisiner vous-même, de bons
17:28produits frais, des produits frais sains, ça coûte moins cher. Ça coûte moins cher d'acheter une bonne
17:33salade à 1,29€ pour quatre personnes, bien fraîche, qui est sortie de terre il y a 36 heures, que
17:37d'acheter un chassé de salade, tout préparé. Vous êtes à plus combien par rapport à l'an dernier ?
17:42Pardon ? Vous êtes à plus combien ? Alors, on ne donne pas nos chiffres, mais allez, je vous donne
17:47juste une petite info, c'est une croissance à deux chiffres. Voilà, incomparable, d'accord ?
17:52En hors ouverture de magasin, croissance à deux chiffres. Elle était bonne la clémentine, Marie-Georges ?
17:55Elle était délicieuse en particulier quand on la mange avec la mousse au chocolat de grands frais.
18:01C'est ce qu'on appelle la recette JP, d'accord ? Je vous conseille de prendre un petit quartier de
18:08clémentines corse, elles sont succulentes, vous la trempez dans un peu de mousse au chocolat et c'est
18:12une bonne recette.