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Retrouvez Rosa Bursztein sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rosa-bursztein-moi-ce-que-j-en-dis

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😹
Amusant
Transcription
00:00Elle revient parmi nous, Amélia. Amélia, vous avez fait un passage remarqué sur cette
00:04antenne dernièrement. Vous nous aviez lus quelques-uns de vos poèmes très noirs. On
00:09s'est dit que vous aviez peut-être besoin d'aide et on voulait vous présenter Albert
00:11Mouqueber qui est aussi psychologue clinicien.
00:13Ah ben ça m'intéresse, oui, j'ai cherché un bon psy, le dernier il avait 80 balais,
00:17il puait le tabac froid et des poils lui sortaient du nez et des crottes aussi. Il les mangeait
00:21en me faisant parler de mon père, mon petit papa avec qui j'aime bien dormir de temps
00:25en temps. Bon ben y'a quoi, j'aime les hommes, voilà. Vous d'ailleurs, M. Albert, vos cheveux
00:30sont très jolis, noirs de jet comme les plumes d'un corbeau. On a envie de passer la main
00:35dedans, d'en arracher un ou deux et de les conserver précieusement dans une mini-fiole
00:39suspendue à un collier entre mes nez-bas. Votre douce voix m'a même inspiré un poème.
00:46Albert, Albert, Albert, quand tu parles de ta voix d'expert, les pigeons s'arrêtent
00:54de roucouler et se mettent à t'écouter, les rats sortent des poubelles et tendent
00:59l'oreille, même les chiens j'amène à bois, pas de dresser, ils se retiennent de
01:04faire caca. Ma vieux, j'espère que vous l'aviez prévenu que je suis une grande amatrice
01:08de Baudelaire. Oui, j'avais prévenu, mais surtout profitez de sa présence pour lui
01:12demander des conseils sur le cerveau, peut-être. Albert, mon cerveau me torture, je ne sais
01:18pas si c'est à cause de la forme de mon crâne ennu, mais j'entends des voix, la
01:23première, c'est celle qui me dit que je suis une merde, que les autres sont mieux
01:26que moi, j'arrive pas à faire éditer mon recueil de poésie « Les Fleurs du Bade »
01:31alors que le titre est moderne. Neuromania, pardon, c'est nul, heureusement qu'il y
01:36a votre photo sur la couverture du bouquin pour attraper, dommage que ce ne soit que
01:40le visage. Moi, j'ai essayé l'image de poster sur les réseaux sociaux, d'activer
01:45un peu la dopamine, la sérotonine chez les gens, mais je suis censurée, j'avais mis
01:49une photo de mon entrejambe, bon, pas lavé depuis 3 semaines, c'est l'hiver, moi j'ai
01:53pas envie de me doucher. Et bah, pour booster la publication, mon poème, le Fausset Béant
01:58qui commençait par « Oh mon trou, mon orifice, ma faille, ma crevasse, ouvre-toi comme la
02:03caverne d'Ali Baba », et là, bim, visuel de Matouf ennu. Et bah, pauvre, ça a sauté
02:10avec un message comme quoi je respectais pas les règles de la communauté Instagram, pardon,
02:14mais quelle communauté pourrie ! Dans mon cercle, des poètes jamais apparus, on s'envoie
02:19régulièrement des images d'un spy, on cache des objets rigolos dans nos organes
02:23génitaux et on se fait des dominettes. Albert, si vous saviez comment ça m'a foutu le cafard
02:28cette histoire d'Instagram, là dans ma tête c'était le neurone de la déception à droite
02:31plus clignotant colère à gauche plus transmission d'un sentiment d'injustice dans le cortex.
02:36Je suis allée hurler sur des enfants dans un parc, ça m'a un peu apaisée. J'ai besoin
02:41que vous m'aidiez, comment on fait pour toucher le grand public quand comme moi on a un cerveau
02:45reptilien et qu'on est surdoué, mais sensible à la pollution atmosphérique parce que d'avoir
02:50le gène du génie, ça m'isole aussi. Je vais plus vite que tout le monde, à chaque
02:54fois au jeu des devinettes, c'est moi qui gagne. J'ai tout de suite reconnu que Guille
02:58s'était mis la dame du jeu d'échec dans le film. Ben oui, mais c'est dans tous ses
03:01poèmes, il est sa mère, Guitoune. Donc j'ai crié aux autres, mais vous êtes tous cons,
03:06bande d'incapables. C'est moi qui sais mieux que tout le monde, je vous domine tous avec
03:10vos cerveaux paléonéomammaliens mollassons limbiques de moutons mal baisés. Vous utilisez
03:1510%, moi j'ai accès à 100% de mes kamacités, même plus 100 000. Mes connexions synaptiques
03:20là-haut sont tellement puissantes, je peux communiquer avec les morts. Si, si, je discute
03:24régulièrement avec ma grand-mère, Jacqueline. Parfois c'est elle qui me donne l'inspiration
03:28pour mes poèmes. Elle répète en boucle les dernières paroles de son vivant. Ma couche
03:32est pleine, ce sera le titre de mon prochain livre.

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