Emmanuel Razavi : «Il se passera la même chose en Syrie. On parle de combattants djihadistes qui viennent d'Al-Qaïda. [...] Le moment est à l'allégresse, mais il ne faut pas se leurrer. Les Islamistes n'amènent jamais la démocratie.»
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00:00Écoutez, on a eu un précédent, vous vous souvenez, il y a une vingtaine d'années,
00:03quand la coalition américaine, emmenée par les États-Unis, est intervenue en Afghanistan,
00:09il y avait des talibans qui se sont dit modérés, voilà, et on a compris ce qu'ils étaient.
00:13Ils étaient aussi faufurieux, aussi obscurantistes que leurs prédécesseurs,
00:18parce qu'en réalité en fait ils étaient exactement les mêmes.
00:20Et puis il y a quatre ans, quand les talibans sont remontés sur Kaboul,
00:24vous vous souvenez qu'ils ont promis qu'ils mettraient en place un régime inclusif.
00:29On a vu en fait le résultat, il se passera exactement la même chose,
00:32et j'espère me tromper en vous disant cela, cher Laurence,
00:35mais il se passera à peu près la même chose en Syrie.
00:38On parle de gens, on parle de combattants, de djihadistes qui viennent d'Al-Qaïda.
00:43Il n'y a aucune modération chez Djoulani, il y a simplement en fait un effet d'opportunisme
00:49pour rassurer la communauté internationale, notamment les Occidentaux.
00:54Mais évidemment, vous savez, hier, il y a une chose qui est importante qu'il faut retenir,
00:58c'est qu'Al-Joulani a parlé d'une victoire, en parlant, comment dire, de sa victoire si rapide,
01:03d'une victoire de la nation islamique.
01:05Il n'a pas parlé d'une victoire pour la nation syrienne, donc ça en dit long.
01:09Ça en dit long.
01:10Je vais vous passer Louis Ragnel dans un instant, Emmanuel.
01:13Moi, j'ai une question concernant ces fameux djihadistes français,
01:16il y en a 150 à peu près, qui sont actuellement détenus dans les prisons par les Kurdes.
01:21Est-ce qu'il y a un risque ou est-ce qu'il y a une vraie sécurisation
01:25autour de ces endroits où ces djihadistes français sont détenus actuellement ?
01:30Écoutez, je pense que oui, il y a un risque.
01:32Il ne faut pas être, effectivement, il ne faut pas qu'on soit angélique,
01:34il ne faut pas qu'on soit naïf, il y a un vrai risque.
01:36On l'a vu, on a l'expérience, en fait, de toute façon, de la déstabilisation et du chaos, en fait, en Syrie.
01:41On l'a pris, je dirais, de plein fouet en Europe, à commencer par la France.
01:45Donc pour moi, la situation, si vous voulez, elle ne change pas.
01:48Moi, je ne suis pas très optimiste pour vous dire la réalité.
01:50Je pense qu'on va rentrer dans une nouvelle étape.
01:52Alors, ces jours-ci, évidemment, il y a énormément de gens,
01:57notamment des gens qui ont fui leur maison, qui vont pouvoir rentrer chez eux en Syrie.
02:01Évidemment, le moment est à l'allégresse, mais il ne faut pas se leurrer.
02:06Vous savez, ça me rappelle moi une chose, 1979, la victoire de Roménie qui instaure la République islamique.
02:12Souvenez-vous, tout le monde saluait cette prise de pouvoir en Iran.
02:16On a vu ce qui s'est passé derrière.
02:18Vous savez, les islamistes n'amènent jamais, jamais, jamais la démocratie.