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00:00Je le disais, la chute de Bachar al-Assad en Syrie, chassé par des islamistes.
00:05Quelles conséquences pour nous en Europe ?
00:06Et je suis content d'être avec Régis Le Saumier, qui est journaliste, que vous connaissez bien évidemment.
00:10Hier soir, j'entendais comme tout à chacun le régime sanguinaire de Bachar al-Assad,
00:17l'horrible dictateur qu'il fut pour son peuple,
00:20mais la seconde suivante, on me dit, ce sont des islamistes qui le remplacent.
00:25Donc, à la fois, je pouvais être comme tout à chacun content qu'un dictateur et dictateur sanguinaire
00:32ou un boucher sanguinaire quitte le pouvoir,
00:35mais quid de celui qui le remplace ?
00:38Écoutez, on a l'impression que l'histoire se répète et qu'on oublie les choses.
00:43Vous vous souvenez qu'on s'est réjouis de la mort de Saddam Hussein, de sa disparition,
00:48et puis après on a eu quoi ? On a eu Daesh.
00:51Donc, il y a eu plusieurs exemples comme ça.
00:53On s'est réjouis aussi de la chute, à l'époque c'était un peu plus ancien, du Shah d'Iran.
00:59Et on s'est dit, la démocratie va arriver, on a eu le régime des Mollahs.
01:02Avec Kadhafi, c'était la même chose. Avec les talibans, ça a été pareil.
01:06Les américains ont donné des armes aux religieux pour taper les russes,
01:10et on a eu les talibans, enfin, par ricochet.
01:13Et là, oui, on nous sort à nouveau le coup de l'islamisme qu'aurait changé.
01:19Je vais vous dire qui est réellement Abou Moussab al-Jolani.
01:23Qui a déjà changé de nom, d'ailleurs.
01:25Oui, il s'appelle Atchallah à la base, et il a changé de nom,
01:29mais ça c'est assez courant dans la nébuleuse djihadiste.
01:32On a ce qu'on appelle des kounyas, c'est-à-dire des noms de guerre.
01:35Et donc lui, il combat depuis le 11 septembre.
01:42C'est le 11 septembre qu'il a radicalisé, il est allé combattre en Irak.
01:46Et donc, en gros, depuis 2003 à 2011,
01:51il combat en Irak au sein du groupe Al-Qaïda,
01:57et de son leader, Abou Moussab al-Zarqawi.
02:00On a oublié, Zarqawi, c'était le terroriste numéro un à l'époque.
02:04Il était même devenu concurrent de Ben Laden.
02:07Et donc, il fait partie de cette engence de djihadistes,
02:12d'ailleurs, qui ont tué des américains.
02:13Lui-même, peut-être, a tué des américains.
02:16Et ensuite, qu'est-ce qui va se passer ?
02:17Il va se retrouver en prison.
02:18Et en prison, il rencontre qui ?
02:20Abou Bakr al-Baghdadi, le futur calife de Daesh.
02:23Et ensemble, et avec d'autres, ils vont préparer, en prison,
02:27à la vue des gardiens américains qui ont la barrière de la langue,
02:31qui ne peuvent pas comprendre tout ce qu'ils disent,
02:33ils vont préparer le livret de bataille, le plan pour faire l'État islamique.
02:39Donc, il est à l'origine de ça.
02:41Et Baghdadi, qui est donc son compagnon, lui dit
02:43« Toi, tu es syrien, il est originaire de Damas,
02:45d'ailleurs, d'une famille assez aisée, de la bourgeoisie damascène.
02:49Il dit, tu vas aller en Syrie, dans ton pays,
02:51et tu vas faire la conquête en profitant, justement, des rivalités.
02:55Il y a déjà la guerre, il y a déjà une myriade de groupes
02:57qui se battent contre Bachar, mais aussi entre eux.
03:00Il dit, tu vas profiter de leur division et tu vas installer l'État islamique.
03:04Et que fait Jolani ?
03:06Il conquiert Raqqa, avec son groupe à lui, qui s'appelle Al-Nusra,
03:09le front Al-Nusra, vous savez, Laurent Fabius avait dit
03:12qu'il faisait du bon boulot à l'époque.
03:14On pensait qu'il y avait aussi...
03:16Parce qu'il avait déjà un discours différent de Daesh,
03:20et il va faire scission avec Daesh,
03:22en expliquant qu'il a des visions plus nationales.
03:27Il va faire déjà des appels du pied aux communautés, etc.
03:30Un petit peu comme ce qu'il fait à Idlib.
03:32Mais rappelons que ce qui s'est passé, il vient d'Idlib.
03:35Idlib, c'est la ville au nord-ouest
03:38dans laquelle se sont réfugiés tous les djihadistes,
03:41les terroristes, l'opposition syrienne,
03:44poussée par les Russes au moment où Bachar Al-Assad a reconquis le pays.
03:47Et dans son petit émirat qu'il a créé à lui,
03:51il y a la charia.
03:53Ce qui est très intéressant, c'est une info que j'ai eue il n'y a pas longtemps,
03:56il y a aussi les chrétiens.
03:57Et les chrétiens, sous cette charia, les femmes sont obligées de porter la baïa.
04:01Ça, c'est le régime Jolani.
04:02Trois mois avant l'opération,
04:04il a levé toutes les restrictions pour les femmes,
04:07pour les chrétiens qui, tout à coup, ont joui d'une liberté
04:10qu'ils trouvaient un peu curieuse.
04:11C'était un message en direction des chrétiens d'Alep.
04:14Vous savez, tous ces chrétiens s'entraident entre eux,
04:17ils sont dans un univers quand même extrêmement hostile.
04:19Et donc, c'était l'idée de dire, quand on va conquérir Alep,
04:23eh bien, on sera tolérant.
04:24D'ailleurs, les messes continuent.
04:26Ce qui est vrai, d'ailleurs, paraît-il.
04:27Est-ce qu'on peut croire à une forme de sincérité,
04:30de revirement à un islamiste modéré ?
04:33Est-ce que c'est possible ?
04:34Pascal, vous vous souvenez de l'époque des talibans inclusifs ?
04:37Quand ils sont revenus au pouvoir, le 15 août 2021,
04:40il y avait même Jean-Yves Le Riant qui avait dit
04:42qu'ils prendront des gens d'opposition dans leur gouvernement.
04:45On avait même imaginé qu'une femme pouvait être dans le gouvernement des talibans.
04:49En réalité, ça a été un gouvernement inclusif de talibans.
04:52Et depuis, aujourd'hui, les femmes n'ont plus le droit de se parler
04:55ni d'écouter de la musique.
04:56Comme il nous reste juste une minute,
04:57Bachar el-Assad est en Russie.
04:59Alors, apparemment, il y a eu des démentis.
05:02Enfin, le Kremlin n'a pas confirmé ce matin.
05:04Mais hier, l'agence TASS l'a dit, qui est l'agence officielle.
05:07Donc oui, d'après ce que je sais, sa famille serait partie même avant lui.
05:11Et lui aurait attendu le dernier moment.
05:12On ne sait pas quel itinéraire il a pris.
05:14Tout ça, il y a encore un mystère qui plane autour de la fuite de Bachar el-Assad.
05:18Bon, il est clair que sur Abu Mohamed al-Jolani,
05:22vous ne nous rassurez pas beaucoup sur son profil.
05:26En 10 secondes, est-ce qu'on peut dire que la Russie a lâché ?
05:31Parce qu'elle est prise avec ce qui se passe en Ukraine.
05:33Elle a lâché la Syrie.
05:35Elle a lâché la Syrie, elle a lâché Bachar.
05:37Mais à cause de l'entêtement de ce dernier,
05:40les relations entre Bachar el-Assad et Vladimir Poutine se sont dégradées considérablement.
05:44Poutine voulait que Bachar el-Assad négocie avec les Turcs.
05:47Il voulait qu'il négocie avec Erdogan.
05:49Et Erdogan avait comme souhait et comme objectif
05:52de se débarrasser des 4 millions de réfugiés syriens qui sont sur son sol.
05:56Et c'est cette question, plus d'autres questions,
05:58et l'intransigeance de Bachar el-Assad
06:00qui ont fait que les Russes ne sont pas allés,
06:02n'ont pas offert leur soutien comme ils l'avaient fait en 2015.
06:05Et bien, je vous remercie grandement.
06:07Je sais que vous êtes appelés sur d'autres antennes,
06:10Régis Le Sommier à partir de 12h,
06:12et notamment chez notre ami Sonia Mabrouk sur CNews.
06:16Donc, merci d'être venu parler par le studio d'Europe 1.
06:21Il est 11h56, on marque une pause.
06:23Et puis, nous enchaînerons avec d'autres sujets
06:26parce qu'aujourd'hui, nous avons beaucoup de choses à parler.
06:29Et bien sûr, à 12h05, ce rendez-vous avec le cadeau Boubou Griezl.
06:33Vous n'allez pas être déçu !
06:34J'espère !
06:35Restez bien avec nous, la suite de Pascal Praud et vous,
06:37c'est dans un instant, sur Europe 1.
06:42C'était intéressant d'écouter évidemment tout à l'heure Régis Le Sommier
06:45qui mettait quand même en perspective la chute de Bachar el-Assad
06:48qui, sans doute, est une bonne nouvelle.
06:50Mais en revanche, l'arrivée d'un islamiste
06:53mérite d'être regardée avec circonspection.
06:58Je vous propose d'écouter Sarah Knafo ce matin
07:00qui est députée européenne.
07:01Elle était chez Sonia Mabrouk.
07:03Je vais être un peu moins naïve peut-être
07:05parce que j'ai travaillé à l'ambassade de France en Libye
07:07et je suis un peu revenue de toutes ces illusions
07:10de se dire un dictateur est tombé,
07:12fantastique, il y aura la démocratie demain.
07:13Ce n'est pas sûr.
07:15Vous avez cité le profil de M. Al-Jolani.
07:17Je ne suis pas certaine que demain, on ne se réveillera pas
07:20en se disant, voilà, le grand démocrate.
07:21Ce ne sera pas une démocratie suédoise demain, la Syrie.
07:24Donc, il est possible qu'on se réveille demain
07:26avec en réalité la charia qui sera mise en place,
07:29avec un traitement des femmes
07:31qu'on devra tous condamner dans peu de temps.
07:33Donc moi, je ne serai pas aussi optimiste
07:36en sautant de joie comme la diplomatie française.
07:39C'est intéressant Sarah Knafo
07:41parce qu'elle dit les choses telles qu'on l'a perçue hier
07:44et c'est vrai que pour le moment,
07:46parce que c'est aussi le registre de la diplomatie française
07:49et le tweet d'Emmanuel Macron
07:51allait en ce sens,
07:53on salue d'abord, d'abord,
07:55la chute de Bachar el-Assad.
07:58Écoutons Jordan Bardella, président du Rassemblement National.
08:00Il était hier sur FR3 et il craint, pourquoi pas,
08:03des flux importants, des flux migratoires importants.
08:06Dans quelques mois, il est possible que
08:08nous payons les conséquences
08:10de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes
08:12par des flux migratoires importants.
08:14Et moi, j'appelle d'ores et déjà aujourd'hui l'Union européenne
08:16à anticiper dès maintenant
08:19le risque d'un déferlement migratoire
08:21où pourraient se glisser des terroristes islamistes.
08:23Et puis Frédéric Ancel, qui est géopolitologue,
08:27il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
08:30Qui est exactement ce groupe qui a fait tomber Bachar el-Assad ?
08:34C'est une mouvance islamiste, bien évidemment,
08:37au sein de laquelle vous avez des gens,
08:39comme Djolani, comme le chef,
08:41qui a été très clairement djihadiste.
08:43Donc tous les djihadistes sont des islamistes,
08:46mais tous les islamistes au monde ne sont pas des djihadistes.
08:48Ce sont des gens qui ont voulu
08:50non seulement imposer une charia extraordinairement violente,
08:55notamment en Irak ces dernières années,
08:57et qui pour un certain nombre,
08:58et vraisemblablement est-ce le cas pour Djolani,
09:02se sont tactiquement, je dis bien tactiquement,
09:05mués en ce que j'appelle des localistes.
09:08C'est-à-dire des gens qui restent des islamistes,
09:10qui souhaitent effectivement imposer tout un système
09:13de représentation et de loi
09:17tirée d'une interprétation politique très dure de l'Islam.
09:20Mais davantage localisé.
09:22Et ce seraient des gens, je dis bien,
09:23ce seraient des gens qui,
09:25aujourd'hui un peu à la manière des talibans en Afghanistan,
09:27ne chercheraient pas à étendre le djihad,
09:30mais plutôt à se concentrer sur un seul espace,
09:33en l'occurrence pour l'instant plutôt l'espace syrien.
09:35Bon, évidemment, beaucoup de prudence.
09:38Et Olivier qui habite Lyon,
09:40est un de nos auditeurs
09:41et qui voulait intervenir sur ce sujet.
09:43Bonjour Olivier.
09:44Oui, bonjour Pascal.
09:46Est-ce que d'abord, avant de donner votre avis sur la Syrie,
09:49est-ce que vous vous intéressez particulièrement
09:51à la géopolitique
09:53et à ce qui peut se passer dans cette partie du monde ?
09:56En général, malheureusement,
09:58cette partie du monde est toujours
10:00feu et sang depuis des années.
10:02Ce n'est pas nouveau.
10:04Et moi, par rapport à ce que je voulais dire,
10:07c'est la naïveté de l'Occident.
10:09Chaque fois qu'il y a un islamiste qui arrive,
10:11on le dit modéré, mais tout le monde applaudit,
10:13et les médias les streament.
10:15En général, ils disent, c'est super,
10:18c'est la modernité, c'est un islam modéré.
10:20Mais ce monsieur, ce n'est pas un islam modéré,
10:22c'est un chef d'Al-Qaïda
10:24qui était en Irak pendant des années.
10:26Il était emprisonné pendant 5 ans.
10:28Les Etats-Unis, sa tête a mis à prix,
10:31je crois, 100 millions de dollars,
10:33ou je ne sais pas combien de dollars.
10:35Et la dernière fois, moi je l'ai vu sur Al-Zazira,
10:37c'est une chaîne de propagande islamiste,
10:40il avait le drapeau syrien derrière lui,
10:42et un drapeau qui dit,
10:44il n'y a qu'un dieu, et le prophète,
10:46et le Mohamed, c'est son prophète.
10:48Sauf qu'il a changé les couleurs,
10:50c'était le slogan de l'état islamique,
10:52sauf qu'il a changé les couleurs,
10:54il a mis le drapeau blanc au lieu du drapeau noir,
10:57et l'écriture en noir, vous voyez ?
10:59Et moi, je n'ai pas confiance à ces gens,
11:01je n'ai pas confiance, et vous verrez,
11:03la série, ça va être feu à sang,
11:05avec des djihads qui vont...
11:07Il n'y a pas de djihad interne dans l'islam,
11:09il y a tout le djihad global.
11:11Écoutez, vous traduisez par des mots
11:13ce qu'on pense tous,
11:15et c'est toute la difficulté, alors bien sûr,
11:17Bachar el-Assad est un
11:19dictateur,
11:21et un dictateur sanguineur
11:23pour son peuple,
11:25et je rappelle d'ailleurs ce qu'a dit Emmanuel Macron,
11:27qui a salué, bien évidemment,
11:29le peuple syrien, et c'est à lui aussi
11:31qu'il faut penser, en ces moments
11:33difficiles, mais
11:35la méfiance que nous inspire
11:37cette organisation islamiste,
11:39doit être...
11:41doit servir, en tout cas,
11:43de notre réflexion, et c'est le cas,
11:45Olivier, avec vous.
11:47Oui, mais ce qui est étonnant, c'est que l'Occident est toujours naïf.
11:49Non, je ne dirais pas ça,
11:51je ne dirais pas ça, regardez, par exemple,
11:53Donald Trump,
11:55il a été assez clair, la Syrie est un désastre,
11:57mais elle n'est pas notre amie, et les Etats-Unis
11:59ne devraient rien y voir, ce n'est pas
12:01notre combat, laissons-le se dérouler,
12:03ne vous impliquez pas.
12:05Oui, parce que les Etats-Unis, ils ont ce monsieur dans le collimateur,
12:07et sa tête est mise à prix,
12:09de ce monsieur.
12:11Voilà, nous, on applaudit,
12:13l'islamisme...
12:15On applaudit le départ
12:17de Bachar, mais j'imagine de Bachar
12:19al-Assad, oui, on l'applaudit.
12:21Autrement, on va faire preuve,
12:23je pense, de circonspection.
12:25Vous savez, les islamistes, c'est
12:27pire, regardez l'Irak,
12:29l'Alibi...
12:31Est-ce que c'est pire que Bachar al-Assad ?
12:33Vous savez, dans l'horreur, je n'arrive pas
12:35à faire une hiérarchie
12:37dans l'horreur, parce que Bachar
12:39al-Assad, on a vu,
12:41et on a su, ce qu'il avait
12:43fait ces dernières années, notamment des attaques
12:45chimiques contre son propre
12:47peuple, bien sûr
12:49qu'on est au-delà de l'horreur.
12:51On est au-delà de l'horreur.
12:53Vous savez la différence entre un dictateur
12:55et un islamiste ? Le dictateur
12:57il reste sur sa zone,
12:59sur son pays. Par contre, les islamistes,
13:01ils sont toujours dans les djihades globales.
13:03Oui, j'entends.
13:05C'est ça la différence.
13:07Oui.
13:09En tout cas, Emmanuel Macron a dit
13:11l'état de barbarie est tombé. Enfin,
13:13je rends hommage au peuple syrien, son courage
13:15à sa patience. Dans ce moment d'incertitude,
13:17je forme pour lui des vœux de paix, de liberté,
13:19d'unité. La France restera engagée
13:21pour la sécurité de tous au Moyen-Orient.
13:23Merci beaucoup, Olivier. Est-ce que je peux
13:25savoir ce que vous faites dans la vie, Olivier ? C'est toujours intéressant.
13:27Alors, j'ai 65 ans,
13:29je suis infirmier libraire, je travaille.
13:31Ah, c'est bien.
13:33Vous préparez Noël ?
13:35Oui, je prépare Noël.
13:37Moi, j'ai des amis, ils ne préparent pas du tout Noël.
13:39Ils n'ont rien fait ce week-end. Ils n'ont pas fait leur cadeau.
13:41Ah oui, mais c'est mes amis
13:43à moi. Vous savez, Géraldine
13:45a fait son sapin.
13:47Elle a fait son sapin.
13:49C'est bien. Et vous,
13:51vous avez déjà acheté des cadeaux ?
13:53Ça commence déjà.
13:55Qu'est-ce que vous avez acheté, par exemple, comme cadeau, sans dire à qui ?
13:57Alors,
13:59j'ai commandé
14:01à la publicité,
14:03un téléphone
14:05à ma fille.
14:07Et mon fils, je l'ai inscrit
14:09à un club de sport.
14:11Ah, ben voilà, ça, c'est des
14:13cadeaux originaux. Ce n'est pas une cafetière
14:15qui marche.
14:17Une cafetière à pistons !
14:19Je vous assure,
14:21le café que vous m'avez fait boire,
14:23je passe mon temps à boire de l'eau pour enlever le goût du café.
14:25Et ça sent encore dans le petit-dio.
14:27C'est des goudrons.
14:29Il m'a fait boire un truc.
14:31Vraiment, j'ai connu une
14:33polonaise qu'on buvait au petit-déjeuner.
14:35Mais il faut reconnaître,
14:37ça reste surtout une boisson d'homme.
14:39Bon, merci Olivier, merci.
14:41Et vous serez combien autour de la table
14:43de Noël ?
14:45Quatre.
14:47Donc vous serez avec vos deux enfants.
14:49Voilà, et madame.
14:51Mais là, il n'y a pas de
14:53grands-parents, il n'y a pas de tonton,
14:55il n'y a pas d'oncle.
14:57Ils sont loin.
14:59Et vos enfants, ils sont où ?
15:01Ils sont célibataires ?
15:03Non, ma fille est mariée,
15:05le fils est célibataire.
15:07Donc la fille vient sans son mari
15:09le soir de Noël.
15:11Non, parce que son mari est de déplacement, tout simplement.
15:13Le 24 décembre.
15:17Il est en déplacement, parce que ça m'intéresse.
15:19Il est en déplacement où le 24 décembre, son mari ?
15:21Il est
15:23à Dubaï.
15:25Ah, il est à Dubaï.
15:27Bon bah écoutez, c'est intéressant.
15:2912h23,
15:31et joyeux Noël.
15:35Mais monsieur, pourquoi vous riez ?
15:37Moi je m'intéresse à la vie des gens.
15:39C'est curieux d'être à Dubaï le jour de Noël, non ?
15:41S'il a du boulot.
15:43Pourquoi il est à Dubaï le soir de Noël, votre gendre ?
15:47Une grosse entreprise, je ne peux pas dire le nom.
15:49Tout simplement.
15:51Vous faites quoi le 24 décembre ?
15:55Je suis avec
15:57mémé Zouzou et ma maman.
15:59Vous êtes tous les trois ?
16:01Oui chef, et le nouveau copain de ma maman.
16:03Encore un.
16:05Et d'où il sort celui-là ?
16:07Je ne sais pas.
16:09De prison.
16:15Je salue madame Bouboukmer.
16:17Vous lui direz, il nous rend visite vendredi
16:19avec ma maman.
16:21Depuis que je vous connais,
16:23votre mère, chaque année,
16:25vient avec un nouveau compagnon.
16:27Elle a un certain succès.
16:29Il y a un turnover.
16:31En revanche, depuis que je vous connais,
16:33il n'y a pas de turnover.
16:35La maison est fermée.
16:37Merci beaucoup.
16:39Merci Olivier.
16:41Joyeux Noël à tous.
16:43Santé et bonheur.
16:45Joyeux Noël à vous également.
16:47On fera une émission extrêmement joyeuse,
16:49festive, parce qu'on sera là le 24 décembre
16:51matin et on écoutera
16:53des chansons de Noël.
16:55On écoutera, on pourra déjà
16:57préparer. L'important, quand tu fais
16:59de la télévision, il y a un truc qui est génial.
17:01Quand tu fais de la radio, il y a un truc qui est génial.
17:03Quand tu es présentateur,
17:05tu fais une émission de Noël le matin.
17:07Comme ça, tu n'as pas de course à faire l'après-midi.
17:09Parce que tu as les meilleurs plats.
17:11Gratos.
17:13Les traiteurs arrivent.
17:15Et après, tu repars chez toi
17:17avec tout ce qu'ils ont apporté.
17:19Et là,
17:21les gens disent que c'est vraiment bon.
17:23Tu as une bûche gratuite.
17:25Ah, ça m'intéresse Pascal.
17:27Effectivement.
17:29Je crois que vous n'êtes pas là le 24.
17:31Que faire quand un parent
17:33ou un proche conduit alors
17:35qu'il n'est plus en capacité de le faire en sécurité ?
17:37Faut-il dénoncer ceux qui sont
17:39trop dangereux au volant ?
17:41La Sécurité routière a lancé une campagne pour inciter les proches,
17:43notamment des personnes âgées, à les signaler
17:45si elles ne sont plus en capacité de conduire.
17:47Ça, c'est très compliqué.
17:49C'est délicat.
17:51C'est très délicat.
17:53Parce que l'avez-vous déjà fait ?
17:55Par exemple, on a tous des parents
17:57qui conduisent.
17:59Par définition, ils ont un certain âge
18:01aujourd'hui.
18:03Et quand tu dis
18:05à quelqu'un que tu n'es pas en état,
18:07il ne l'entend jamais.
18:09Mais surtout, il ne le croit pas.
18:11Il te dit que tu n'as jamais eu d'accident.
18:13Oui, par définition, je n'ai jamais eu d'accident.
18:15Jusqu'au jour où tu en auras.
18:17L'avez-vous déjà fait ? Vos parents ne veulent pas lâcher le volant ?
18:19C'est un sujet de dispute dans la famille.
18:21Selon la Sécurité routière, voici la procédure écrite
18:23sur le site internet.
18:25Mais enfin, vous n'allez pas dénoncer vos parents.
18:27C'est quand même très étrange.
18:29Non, ça ne se fait pas. Pas les parents, quand même.
18:31Vous n'allez pas dénoncer
18:33les parents.
18:35La procédure de signalement à la préfecture
18:37permet de protéger ce proche en déclenchant
18:39nécessaire un contrôle médical
18:41chez un médecin agréé.
18:43Dans ces cas-là, tu le dis, mais c'est pour son bien.
18:45Vous n'allez pas dire que c'est vous.
18:47Mais enfin, en même temps,
18:49s'il y a un contrôle médical qui arrive
18:51chez ta mère qui a 85 ans,
18:53bonjour !
18:55Parait-il que vous conduisez ?
18:57Je ne vous dirai pas.
18:59Je vais en faire un formulaire pour vous.
19:03C'est vrai que c'est un bon sujet.
19:05J'avais demandé ça déjà.
19:07Est-ce qu'on peut avoir quelqu'un
19:09de très âgé qui conduit ?
19:11Quelqu'un qui a passé
19:1390 ans.
19:15Ces gens-là,
19:17ils sont persuadés qu'ils n'auront jamais de soucis.
19:19A 90 ans, tu n'as pas les mêmes
19:21réflexes qu'à 20. Moi, je vous assure,
19:23j'ai vu une scène, une fois,
19:25à un enterrement, arriver
19:27quelqu'un conduire sa voiture
19:29il a 100 ans. Il est sorti de voiture, il a 100 ans.
19:31Je ne l'avais pas vu
19:33depuis longtemps. C'est étrange.
19:35Je lui ai dit, vous conduisez toujours ?
19:37Ma question était idiote, puis il sortait de sa voiture.
19:39Pas mal.
19:41Très bonne question.
19:43Appelez-nous si vous conduisez
19:45que vous êtes très âgé.
19:47Vous connaissez quelqu'un de très âgé ?
19:49À part moi.
19:53C'est ça que je veux comme témoignage.
19:55Allez-y, faites un teasing.
19:57C'est du numéro de téléphone.
19:59Plutôt qu'aller à Strasbourg le week-end.
20:01Moi, je peux aller à Strasbourg.
20:03Vous auriez dû.
20:05Appelez-nous au 0180
20:0720 39 21.
20:09A tout de suite.