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Pour David Terrier, président de la FIFPRO Europe, Gianni Infantino veut tuer le football en Europe. Selon lui, une grève pourrait-être envisageable mais pas dans l'immédiat.

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Transcription
00:00Les top players vont jouer toujours plus. Les grands clubs qui mettent une pression incroyable sur les instances, parce que
00:06je veux pas non plus attaquer que FIFA et UFA, parce qu'on leur met la pression pour redistribuer plus d'argent.
00:12Et ça, qui met la pression ? C'est les gros clubs, au détriment des autres clubs. Et là, moi, je dis juste aux autres clubs.
00:18Et c'est quand même 98% des clubs. Quand est-ce que vous allez vous réveiller ? Parce que quand on est dans un système comme ça,
00:27vous avez 8 et on vous donne 1 ou 2 de solidarité, vous avez 10. Mais vous avez toujours... Ou plutôt, vous avez encore moins
00:36les moyens qu'avant. Et ça, ils s'en rendent compte quand même. C'est des présidents de clubs. C'est des gens qui réussissent
00:42dans leur vie en dehors du foot. Et je me dis mais c'est pas possible qu'ils soient endormis comme ça et qu'ils laissent tuer
00:49la poule aux odeurs qu'était le football. Là, c'est en train d'exploser, clairement et simplement.
00:56— David Terrier est avec nous, président de la FIFPro. Donc on comprend bien que vous représentez les joueurs.
01:00Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, vous défendez les intérêts des joueurs. Les menaces de grève que certains joueurs internationaux
01:07célèbres ont brandies il y a quelque temps, peuvent-elles se concrétiser à l'issue de la Coupe du monde des clubs ou avant ?
01:16Est-ce que c'est possible ?
01:19— Je vais vous le dire honnêtement. Je discute avec beaucoup de top players, que ça soit d'Angleterre, d'Italie et de France surtout,
01:30et d'Espagne. Certains joueurs français qui jouent en Espagne et anglais, ils ont envie de faire grève. Mais ils sont aussi bien
01:39conscients qu'ils sont pas convaincus que tout le monde va suivre. Donc il faut être honnête aussi. Il y a certains joueurs qui veulent jouer.
01:48Mais les plus jeunes, ils ont pas l'impression que c'est si grave que ça, parce qu'ils se rendent pas compte.
01:53La grève va être très très difficile à faire. Ça, c'est une évidence. — En général, c'est les Américains qui déclenchent les grèves,
01:59traditionnellement. Est-ce que la FIFPro est en mesure de, demain, de lancer un appel et éventuellement d'y aller, à cette grève ?
02:07— Déjà, la FIFPro est – moi, en tout cas – sur une dimension européenne. Et j'ai l'impression que Gianni Infantino
02:15essaye de tuer l'industrie du foot en Europe, puisque c'est ce qui marche le mieux et qui cannibalise un peu le reste, au détriment du monde.
02:28C'est ce qu'il a toujours rêvé de faire. Une dimension mondiale et non pas capturée par l'Europe. Mais nous, FIFPro Europe,
02:37on est déjà à dénoncer et à essayer de trouver des solutions. On n'est pas des pyromanes. Et on sait aussi qu'on vit dans un milieu
02:44qui est quand même très aisé. Et il faut être audible pour le grand public, parce qu'encore une fois... Mais nous, on va essayer
02:50de faire d'autres actions avant, peut-être à travers les réseaux sociaux, avec les joueurs. On en a déjà discuté.
02:59Essayer de faire monter un peu la tension, la pression, et peut-être aller jusqu'à une grève. Mais Daniel m'a posé la question
03:07la dernière fois. Est-ce que t'es sûr qu'il peut y avoir une grève ? Je vous dis aujourd'hui... Si vous me dites demain...
03:12Moi, président de FIFPro Europe, je suis en mesure de déclencher une grève avec les joueurs. Je suis honnête. Je vous dis non.
03:18Par contre, dans un mois, dans deux mois, dans trois mois, peut-être. Et en tout cas, si rien n'avance, on va tout faire pour en faire une.

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