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00:00C'est fait, Michel Barnier a officiellement été renversé par la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire.
00:06Défendue en réaction au 49.3 utilisé sur le budget de la Sécu, elle a été votée par la gauche et par le Rassemblement National.
00:13Largement suffisant pour atteindre les 288 voix requises pour renverser un gouvernement.
00:18Alors, Michel Barnier pouvait-il échapper à ce scénario ? Pas vraiment, on vous explique.
00:23Pour comprendre cet impasse, il faut revenir au mois de septembre, quand Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier pour former un gouvernement.
00:29En désignant le Savoyard, le Président de la République croyait avoir trouvé la formule idéale pour éviter une censure sur le budget et conserver ses troupes au sein du pouvoir.
00:38Premier défaut, le choix d'un Premier ministre issu d'une formation politique qui 1. n'a pas participé au Front Républicain lors des élections législatives
00:45et 2. compte à peine 39 élus à l'Assemblée Nationale.
00:48Ce qui, à gauche, a nourri un procès en illégitimité et, au sein du camp présidentiel, un sentiment de hold-up.
00:55Quant au RN, qui venait d'avoir la peau de Xavier Bertrand pour le poste de Premier ministre,
00:59il faisait savoir dès le mois de septembre qu'il tenait le sort de Michel Barnier entre ses mains.
01:03Ce qui a poussé Michel Barnier à chercher en permanence la mensuitude de l'extrême droite, choquant la gauche mais aussi dans son propre camp.
01:10Soucieux de montrer au RN qu'il considérait ses électeurs, Michel Barnier est allé très loin vers la droite,
01:16en nommant par exemple Bruno Rotailleau, adepte du vocabulaire de l'extrême droite sur l'immigration et la sécurité, au ministère de l'Intérieur.
01:23Ce qui a privé définitivement Michel Barnier d'un dialogue constructif avec la gauche dite de gouvernement,
01:28avec laquelle il espérait pourtant trouver des compromis.
01:31Impossible en effet pour les socialistes de discuter avec un exécutif qui remet en cause l'état de droit,
01:36entend réformer l'AME ou téléphone à Marine Le Pen lorsqu'un ministre ose dire du mal du RN.
01:42Plus embêtant, en se tournant quasi exclusivement vers la partie lepéniste de l'hémicycle,
01:46Michel Barnier a aussi divisé son propre socle commun,
01:50et particulièrement la partie macroniste, déjà échaudée par les critiques émises à l'endroit du bilan économique du chef de l'état.
01:56Résultat, à l'Assemblée comme au Sénat, les élus Renaissance n'ont pas soutenu Michel Barnier sur le budget.
02:01On a connu coalitions plus solides.
02:03C'était le pari de Michel Barnier.
02:05En lui donnant assez, le RN ferait preuve de sagesse à son égard, puisque Marine Le Pen et ses troupes sont en quête de respectabilité.
02:12Une erreur funeste, puisque le RN, dont la base est farouchement anti-macroniste, n'est guidé que par une chose, la conquête du pouvoir.
02:19Un projet qui peut très bien se passer de la réussite d'un gouvernement, même si Barnier lui renvoie régulièrement des fleurs.
02:25De nature profondément populiste, le RN se moque des accords raisonnables trouvés dans les couloirs feutrés de l'Assemblée nationale,
02:31puisqu'il promet toujours à ses électeurs de renverser la table.
02:34Autre erreur, ne pas avoir anticipé le calendrier judiciaire du RN,
02:39et la réaction de Marine Le Pen à des réquisitions qui ne pouvaient être que lourdes.
02:43Ainsi, en plaçant volontairement le RN dans le rôle confortable d'arbitre, Michel Barnier a tendu le bâton pour se faire battre.
02:50En témoigne la surenchère permanente de Marine Le Pen qui, malgré les nombreuses concessions faites par Michel Barnier, ne cessait d'en demander plus.
02:57Comme pour dire au Premier ministre qu'il ne détenait qu'une part du pouvoir confié par Emmanuel Macron.
03:02Il a rampé devant l'extrême droite pour éviter la censure, il y a eu l'humiliation et la défaite.

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