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Alors que se tient le grand congrès de la société francophone de transplantation pendant trois jours à Marseille, les spécialistes s’alarment du bond des refus ces derniers mois.
L’histoire a fait grand bruit le mois dernier. Relayée sur les réseaux sociaux, elle rapportait la mésaventure d’un Américain de 36 ans se réveillant en pleine opération qui visait à lui prélever des organes. Il avait été pourtant déclaré en état de mort cérébrale. Même si ce fait divers n’a pas été authentifié, il elle a eu, en revanche, pour conséquence, un afflux d’inscriptions au registre national des refus.

"De 100 refus de dons par jour, on est passé à 1000 cas", s’était alarmé dans un entretien au journal Libération, Marine Jeantet, directrice de l’agence de biomédecine, institut chargé des dons d’organes. Pour autant, cette affaire n’explique pas le recul des dons que connaît la France depuis plusieurs mois. Au 1er janvier 2024, l’Agence de Biomédecine recensait 22 103 patients en attente de greffe dont 11 422 en liste active. Et cette file ne ferait que s’allonger.

Le taux d’opposition explose
Autre constat, la ville de Marseille ferait partie des plus mauvais élèves. Son taux d’opposition aurait même "explosé ". Il frôlerait les 60% (40% en 2018) contre 36% au niveau national.

Un paradoxe alors que se tient à Marseille la 24e édition des rencontres annuelles de la société francophone de transplantation et que les équipes médicales de l’assistance publique – hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont réalisé le nombre record de 321 greffes en 2023 dont 261 greffes adultes et 60 greffes pédiatriques.

Et ce n’est pas le seul titre décerné. Le développement du programme "donneur vivant" a permis 31 greffes de reins avec un donneur vivant chez des adultes (+ 40%) et 2 chez des enfants. Une mobilisation qui place l’AP-HM parmi les 3 CHU français les plus dynamiques pour cette pratique !

Marseille pourtant à la pointe
Enfin, autre ironie du destin, c’est à Marseille qu’en novembre 1968, une équipe de chirurgiens cardiovasculaires marseillais, conduite par le professeur Edmond Henry et son assistant, le professeur Jean-Raoul Montiès, réalisait la première greffe du cœur. Emmanuel Vitria devenait le deuxième transplanté de France et l’un des premiers au monde à l’époque.

Si les personnes sont toujours épatées par les résultats des transplantations, pourquoi autant de refus alors que depuis 1976, la loi Caillavet autorise le prélèvement, sauf si l’on est inscrit sur le registre national des refus ?

"Le registre n’est pas le seul à faire foi. Une trace écrite laissée par le défunt ou un témoignage oral auprès de ses proches sont acceptés", affirme le professeur Valérie Moal néphrologue et président de la commission de transplantation des hôpitaux de Marseille.

Les médecins démunis face aux familles
Ça c’est la théorie, mais dans la réalité, malgré cette arme juridique, les médecins se retrouvent toujours démunis face aux familles. "Aucune équipe médicale ne prélève des org

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