[#Reportage] Gabon : l’inscription de l’Okoumé à la CITES, une menace pour l’économie forestière
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00:00L'Okoumé, essence stratégique du Gabon, représente 57% de la production forestière nationale et environ 70% de l'économie forestière.
00:10En 2023, sa production a atteint 2,17 millions de mètres cubes sur une production forestière totale de 3,83 millions de mètres cubes,
00:19avec des livraisons aux usines s'élevant à 1,82 millions de mètres cubes.
00:23Exportées principalement vers l'Asie et l'Europe, cette essence génère donc des revenus significatifs pour l'économie nationale.
00:29Dans ce contexte, la proposition de l'Union européenne visant à inscrire l'Okoumé à l'annexe 2 de la CITES,
00:36imposant des restrictions sur son commerce, menace cette industrie cruciale pour l'économie nationale.
00:41En 2023, l'exploitation forestière a certes enregistré une baisse de 11,8% de sa production totale,
00:47en raison des difficultés logistiques et d'une demande mondiale affaiblie.
00:51Mais il n'en demeure pas moins qu'elle reste un pilier de notre économie.
00:54L'exportation de l'Okoumé, qui constitue une part importante des recettes d'exportation du secteur bois,
00:59serait donc logiquement gravement compromise par des restrictions commerciales supplémentaires.
01:04D'autant qu'en termes d'emploi, le secteur forestier représente une source directe d'emploi pour plus de 10 000 personnes,
01:10sans compter les emplois indirects dans la chaîne de valeur, notamment le transport, la transformation et la logistique.
01:17En souhaitant restreindre implicitement la production d'Okoumé,
01:20l'Union européenne mettrait donc à mal tout un pan de notre économie.
01:24Même si elle revint en caractère environnemental,
01:26une telle décision pourrait entraîner une hausse significative du chômage et mettre en péril des milliers de familles.
01:32Étant entendu que la contribution du secteur forestier au PIB non pétrolier du Gabon est essentielle,
01:38représentant notamment 41,9 milliards de francs CFA en recettes fiscales en 2023,
01:44soit environ 0,3% du PIB national selon la note de conjoncture économique du Gabon 2024 de la Banque mondiale.
01:52Cette décision aurait donc des conséquences désastreuses.
01:55Par ailleurs, les exportations de bois transformés,
01:58notamment de contreplaqués, une spécialité gabonaise, sont également en danger.
02:02Si les restrictions sont appliquées, les pertes de revenus pourraient dépasser les 100 milliards de francs CFA par an,
02:07compromettant les financements des services publics comme l'éducation et la santé,
02:11qui dépendent en partie des recettes issues du secteur bois.
02:14Des zones industrielles comme la zone économique spéciale de Ngcok,
02:17directement dépendante de la disponibilité de l'eau coumée, seront directement impactées.
02:22En 2023, ces unités ont reçu 1,82 million de mètres cubes pour la production de contreplaqués.
02:28Diroulage et plaquage des produits largement exportés cédirent toute son importance.
02:34Une baisse de l'approvisionnement pourrait entraîner des fermetures d'usines
02:37et une perte de plusieurs milliers d'emplois industriels,
02:40mettant à mal la stratégie gabonaise de transformation locale.
02:43Cette situation aggraverait également la sous-utilisation des concessions forestières
02:47sous aménagement durable, qui représentent 91% de la production nationale
02:51et sont un modèle de gestion durable salué à l'international.
02:55L'inscription de l'eau coumée à l'annexe 2 de la CITES constituerait donc un coup dur
02:59pour l'économie forestière gabonaise, touchant des milliers d'emplois,
03:03compromettant les recettes fiscales et affaiblissant les efforts de diversification économique.
03:08Un mal au sens large.