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00:00Il est 8h16, le gouvernement Barnier est-il prêt à tomber ?
00:04Le Premier ministre a engagé sa responsabilité sur le budget de la Sécurité Sociale en dégainant le 49.3,
00:09suivi par le dépôt de deux motions de censure, celle de la gauche, celle du Rassemblement National.
00:15Le député RN Guillaume Bigot est justement l'invité d'ici matin, Flora.
00:19Bonjour Guillaume Bigot.
00:20Bonjour à vous.
00:22Vous êtes député du Rassemblement National de la deuxième circonscription du territoire de Belfort.
00:27Avant de parler de ce 49.3 avec vous, Guillaume Bigot, auditeur, téléspectateur, vous avez la parole tous les matins.
00:33Ce matin, dites-nous s'il faudrait limiter l'usage de ce 49.3.
00:38Qu'en pensez-vous ? Témoignez, on vous attend au standard 0.3.84.22.82.82.
00:44Guillaume Bigot, pourquoi vouloir censurer ce gouvernement arrivé il y a peu, qui n'a même pas encore eu le temps de faire ses preuves ?
00:53Alors, le gouvernement est tout de même entré en activité à la fin de l'été.
01:00Et on a eu plusieurs mois, d'ailleurs j'ai prononcé un discours à la tribune de l'Assemblée le 8 octobre,
01:05pour dire qu'on ne censurerait pas a priori, mais qu'on censurerait sur des actes, du moins si on voyait des actes venir.
01:11Or, il y a eu une forme, si vous voulez, de fermeture complète au dialogue.
01:17Il s'est enfermé dans une sorte de tour d'ivoire, laissant et abandonnant complètement l'Assemblée nationale d'ailleurs.
01:24Peut-être que vous n'en êtes pas aperçu, mais quand on était à l'intérieur du mystique, c'était très clair.
01:27Le Bloc central, comme on dit, et les LR ont complètement laissé le champ libre aux LFI,
01:32qui ont fait un projet de budget qui ressemblait davantage à une oeuvre d'art contemporaine.
01:39C'est-à-dire qu'il y avait le nez à la place des oreilles, c'était complètement incompréhensible.
01:43Des augmentations de taxes dans tous les sens, d'augmentation de dépenses dans tous les sens,
01:47manifestement incompatibles avec la situation financière.
01:49Et puis, il a dégainé ensuite son 49.3 pour faire passer le programme tel qu'il l'avait prévu.
01:55On a fixé, et la présidente de notre formation et de notre groupe a présenté un dialogue de dernière dernière minute avec lui,
02:02nous présentant un certain nombre de lignes rouges, et je vous assure que c'était vraiment le minimum, minimum,
02:08et rien, quasiment rien n'a été fait sur l'essentiel.
02:13On avait un projet de loi de finances et un projet de loi de la sécurité sociale.
02:17Pourtant, Michel Barnier vous a donné des gages, Guillaume Bigot.
02:20Il vous a donné des gages, notamment en réduisant l'aide médicale d'État pour les sans-papiers.
02:23Le gouvernement s'était également assuré qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025.
02:29Là, vous avez fait tout simplement monter les enchères.
02:33Alors oui, d'une part, mais on n'avait pas le choix.
02:35Deuxièmement, il est très important de comprendre, et que les auditeurs comprennent,
02:38qu'on ne peut pas accorder une confiance illimitée.
02:41On ne peut pas signer des chèques en blanc.
02:43Lorsque le Premier ministre nous snope pendant des mois, et qu'à la dernière minute,
02:47parce qu'il comprend enfin qu'on va vraiment le censurer et qu'on risque d'être sérieux sur cette censure,
02:53il lâche par exemple une réduction des taxes sur l'électricité,
02:57mais qu'il s'apprête en parallèle à augmenter les taxes sur le gaz,
03:00quand il refuse de réindexer les cotisations retraites sur l'inflation,
03:08c'est-à-dire qu'il va quand même avoir des millions de nos compatriotes qui vont voir leur pouvoir d'achat.
03:13Vous savez, le niveau de l'eau est très très haut, il va encore monter.
03:16Tout ça pour faire des économies de bouche en dalle, sans entendre du tout des réductions d'importance culturelles.
03:21Et Guillaume Bigot, est-ce que vous voterez la motion de censure de la gauche ?
03:26Mais ce n'est pas la motion de censure de la gauche qu'on votera, madame.
03:28D'abord, on proposera la même, et la motion de censure est mécanique, elle n'a pas de couleur politique.
03:34Il y a un 49.3 pour imposer un projet qui est contre l'essentiel de la représentation nationale.
03:40Il n'a échappé à personne qu'il n'y a pas de majorité dans cette assemblée.
03:43Vous dites qu'il n'y a pas de couleur politique, pourtant on peut se poser la question si ce n'est pas politique, tout ça évidemment.
03:48L'extrême-gauche et l'extrême-droite ne pensent pas à l'intérêt du pays.
03:52Diane Boucard, députée LR à notre micro il y a quelques minutes, qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:57Il vous accuse de mettre le pays dans le chaos.
04:01Écoutez, sincèrement, il n'y a pas du tout de possibilité de réduire correctement les dépenses publiques.
04:11Et il y a en plus des charges supplémentaires et des impôts supplémentaires.
04:15Donc d'éviter aux Français 30 à 40 milliards de charges supplémentaires et d'impôts supplémentaires,
04:21si c'est ça pour la droite locale, LR en l'occurrence, plonger le pays dans le chaos, je ne comprends rien.
04:28Parce qu'effectivement, si on allait vers ce budget-là, c'est-à-dire vers des impôts supplémentaires,
04:32sans réduction de charges vraiment structurelles, on allait évidemment dans le mur.
04:36Ça c'est clair et net.
04:37Donc je ne comprends pas cet argument consistant à dire que nous sommes responsables du chaos.
04:41Vous savez, la reprise économique n'était pas très forte, mais enfin l'inflation se tassait, les prix d'énergie se tassaient aussi.
04:48Il a fallu qu'il y ait une dissolution et il a fallu une situation d'impossibilité de majorité politique.
04:55C'est ça qui s'est produit.
04:56Guillaume Bigot, on a un auditeur qui nous appelle ce matin, c'est Bernard de Chagé.
05:00Bonjour Bernard.
05:01Bonjour à tous les auditeurs et bonjour France Bleu.
05:04On vous interrogeait sur ce 49.3 ce matin.
05:06On se demandait, on demandait aux auditeurs s'il fallait limiter son usage.
05:11Qu'est-ce que vous, vous en pensez Bernard ?
05:13Ben moi non seulement il faut le limiter, mais pour moi il faut carrément le supprimer.
05:17Parce que comment se fait-il qu'un premier ministre, ici issu de la quatrième formation à arriver aux législatives,
05:26puisse informer au pays, puisse imposer au pays ses directives et ses mesures plus que néfastes qu'il voudrait faire passer.
05:39Je dis que c'est incompréhensible de voir ça.
05:42Ça vous met en colère Bernard.
05:44Oui parce que déjà il n'est pas à sa place, il n'a rien à faire à Matignon et puis voilà c'est tout.
05:50Guillaume Bigot vous répond une réaction.
05:52Guillaume Bigot, je rappelle que vous êtes député du Rassemblement National dans le territoire de Belfort.
05:56Vous venez d'entendre le témoignage de Bernard.
05:59Le 49.3, d'abord, il n'est pas fait pour gouverner.
06:03Le 49.3, il est fait pour débloquer une situation.
06:06Mais c'est ce qu'on appelle le parlementarisme rationalisé.
06:09C'est quand il y a finalement un désaccord fondamental entre l'exécutif et le législateur.
06:17Mais normalement, l'architecture des institutions de la Ve République est très claire.
06:21Vous avez un président de la République qui est au-dessus.
06:23Il doit bénéficier de la confiance des Français.
06:25Ce n'est manifestement plus le cas après le résultat des élections européennes.
06:29Ce n'est manifestement plus le cas après le résultat des élections législatives.
06:32Nous, on ne veut pas voter la destitution.
06:35Bien sûr, ça n'a pas de sens pour que le président de la République assume ses responsabilités.
06:39Comme l'a fait d'ailleurs Charles de Gaulle en 1969.
06:41Puisqu'il n'a plus de majorité dans le pays pour le soutenir.
06:44Et ce qui pose problème et ce qui est décrit là,
06:46c'est l'utilisation intempestive d'un 49.3 actuel pour débloquer des situations ponctuelles.
06:51Mais pour gouverner.
06:52Et pour gouverner pourquoi ?
06:53Parce qu'on n'a plus la majorité dans le pays.
06:55On n'a plus la majorité populaire.
06:56On n'a plus la majorité, on l'avait vu pendant la réforme des retraites syndicales.
06:59Et on n'a plus non plus la majorité maintenant parlementaire.
07:03Donc ça devient un moyen d'imposer la volonté d'une minorité sur une majorité.
07:07Par ailleurs, j'insiste sur un point,
07:09la dissolution suivie de systèmes et qu'on a vécu aussi dans le territoire,
07:14mais partout ailleurs en France,
07:15de désistement absolument contre nature,
07:18où des gens finalement votaient les uns pour les autres sans vouloir travailler ensemble,
07:21eh bien se payent aujourd'hui.
07:23Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée.
07:25Donc nous on a voulu donner, non pas un chèque en blanc,
07:27mais on a voulu voir ce que donnait M. Barnier.
07:29M. Barnier n'entend pas.
07:30Merci d'être intervenu ce matin.
07:32Je suis obligé de vous couper.
07:33Vous êtes député, je le rappelle, du Rassemblement national de la deuxième circonscription du territoire de Belfort.
07:38Merci pour votre intervention.
07:40Et je précise que Michel Barnier sera l'invité ce soir des 20h de TF1 et de France 2.
07:44Bonne journée M. Bigaud.