Le navigateur Olivier de Kersauson se dévoile dans un livre intitulé "Avant que la mémoire s'efface" publié aux éditions Le Cherche Midi.
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00:00...
00:31Euuuh, j'aurais bien aimé l'écartonner, c'est qu'on veut.
00:34Mais ça viendra, hein.
00:36Si c'est pas fait aujourd'hui, ça sera fait demain.
00:38Mais ça sera fait, ça c'est sûr.
00:40Avec Arc-en-ciel, le public l'a bien en tête,
00:42notamment pour ses grosses sorties
00:44chez Philippe Bouvard dans Les Grosses Têtes, bien senti.
00:46Si les Français l'ont adopté,
00:48c'est qu'ils se sont...
00:50D'ailleurs, paraît-il,
00:52les Français se sont peut-être reconnus un peu, finalement,
00:54dans ce personnage un peu grande gueule.
00:56Mais n'allez pas lui dire qu'il est bougon,
00:58c'est juste qu'il n'a pas les codes,
01:00l'amiral au micro de Stephen Bellery.
01:02J'suis pas bougon, en fait,
01:04c'est pas...
01:06Je devrais prendre plus soin
01:08de l'autre ou des autres,
01:10et en même temps, c'est pas mon métier.
01:12Parfois, quand je suis découragé des efforts que je fais,
01:14je me dis, bon, c'est pas de ta faute,
01:16j'ai pas reçu
01:18l'ADN de l'hôtesse d'accueil, quoi,
01:20donc, pouf,
01:22je m'en fous, en fait.
01:24On n'a pas l'habitude de le voir en costard-cravate.
01:26C'est, bien sûr,
01:28l'un des navigateurs français les plus emblématiques.
01:30Voilà, pendant 8 ans, il a été le second d'Eric Tabarly
01:32avant de prendre son indépendance,
01:34donc c'est les mots-clés, trimaran, multicoc,
01:36record du monde en solitaire, trophée Jules Verne,
01:38tour de l'Australie, traversée du Pacifique,
01:40ce livre, eh bien, c'est l'occasion
01:42de parler de l'importance du vent,
01:44des dangers de la mer, ça incite
01:46un peu à l'humilité face aux éléments.
01:48On témoigne son souvenir de son premier
01:50cyclone, on est en 1967,
01:52en Nouvelle-Cadédonie, extrait du livre.
01:54120 nœuds, ça fait 230 km heure,
01:56le bateau est à la casse,
01:58sans voile, on ne peut rien faire, c'est comme un bombardement.
02:00On reste dans la cave
02:02et on attend que ce soit fini. Mais ce qui est dingue,
02:04eh bien, c'est que, vous allez le voir,
02:06le cyclone, il en parle presque avec tendresse.
02:08Le spectacle est sidérant, quand même.
02:10Et le bruit ! J'étais sidéré.
02:14Je trouvais ça, en même temps, assez beau,
02:16parce que
02:18c'est la nature quand elle est
02:20vraiment pas contente, quoi.
02:22C'est ce côté impressionnant de la nature, de temps en temps,
02:24qui nous rappelle qu'on doit faire
02:26un ton en moins, quoi. Ça nous rappelle à nous
02:28et aux autres, aussi.
02:30Philippe, celui-là, c'est un peu le livre d'un solitaire.
02:32Oui, un loup de mer,
02:34comme on dit, qui se sent
02:36chez lui, nulle part, même pas dans la rade
02:38de Brest. Et pour cause,
02:40la liberté, elle est sur l'eau,
02:42seule, radicalement seule. C'est moi qui décide.
02:44Je suis seul maître à bord, je suis
02:46maître d'aller où le vent me porte, l'amiral.
02:48Et il reste, donc, cet animal
02:50solitaire, placé en intermat
02:52dans sa jeunesse,
02:54des années dont il a gardé des bien mauvais
02:56souvenirs. En fait, il savait que sa route
02:58du Rhum était déjà tracée.
03:00J'ai compris
03:02très jeune que j'étais seul. J'étais pas
03:04très socialisant, donc
03:06j'ai jamais aimé mes profs,
03:08j'ai jamais aimé les endroits où j'étais.
03:10Ce que j'aime
03:12dans la solitude,
03:14c'est...
03:16Elle vous permet un contact plus précis
03:18avec la nature,
03:20parce qu'il n'y a pas le bruit de l'autre.
03:22J'ai jamais eu le sentiment de chez moi.
03:24Il y a des endroits que j'ai beaucoup aimés,
03:26mais je ne me les suis jamais
03:28émotionnellement appropriés
03:30comme étant chez moi.
03:32J'étais là et c'était bien.
03:34Dans son livre, il parle aussi
03:36au réchauffement climatique, parce qu'il a vu le monde
03:38changer, bien sûr, pendant ses années de navigation.
03:40Il parle aussi des Français, il les incite
03:42à l'action et à moins
03:44de réflexion. C'est pas Christophe Barbier
03:46qui nous dira le contraire, avant que la mémoire s'efface.
03:48Olivier de Kersouzaux, aux éditions
03:50Le Cherche-Midi. Il est là, le livre.