Alors que la France insoumise disposait de sa "niche" parlementaire ce jeudi pour proposer ses textes à l'Assemblée, le député insoumis Antoine Léaument assure avoir été menacé par son collègue du Modem Nicolas Turquois. Le président du groupe Démocrate, Marc Fesneau, a reconnu s'être mis "entre les deux hommes" pour arrêter l'altercation.
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00:00On a la séquence vidéo pour voir précisément ce qu'il s'est passé.
00:03Je vous rappelle le député modem Nicolas Turcoua,
00:05sorti de l'Assemblée nationale par les huissiers après cette altercation.
00:18Voilà les images qui sont quand même franchement étonnantes.
00:22On va retourner à l'Assemblée nationale.
00:23Naoufal El-Kawafi, vous êtes avec Antoine Léaumant
00:26qui a expliqué avoir été menacé physiquement.
00:30Oui, on vous parlait justement de cette scène surréaliste
00:32qu'on a vécue avec le député modem Nicolas Turcoua
00:35qui a donc dû être exfiltré, exclu de l'Assemblée nationale par les huissiers.
00:40On est justement aux côtés d'Antoine Léaumant, député de la France Insoumise.
00:42Vous, vous avez dit avoir été physiquement menacé,
00:46en tout cas physiquement de sa part.
00:47Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on comprenne ?
00:49Il était en train de menacer d'abord M. Boulou en tournant son doigt.
00:53Alors moi, je n'entendais pas, j'étais en bas de l'hémicycle
00:55et je lui disais « dehors maintenant, sortez, sortez,
00:58si vous êtes violents, sortez ».
01:00Il est descendu, il est venu vers moi.
01:02Il m'a dit « à cause de toi, je suis menacé », ce qui n'est pas vrai.
01:05Il a évoqué l'envoi de mail des gens qui interpellent en ce moment
01:09les députés macronistes pour qu'ils retirent les amendements
01:11pour que nous puissions aller jusqu'à un vote
01:13sur l'abrogation de cette réforme des retraites à 64 ans.
01:16Et puis ensuite, je lui ai dit « allez dehors, sortez maintenant ».
01:19Et là, il est revenu vers moi de manière assez rapide
01:24et je pense que sans l'intervention des huissiers,
01:26en réalité, il m'en aurait mis une.
01:27Pourquoi on en arrive à ce point-là ?
01:29Parce que ça paraît assez surprenant et c'est vrai qu'on a l'impression
01:32que plus le temps passe, plus on approche la fin des débats,
01:34c'est-à-dire minuit, plus on se rend compte
01:36que la tension, elle monte d'un cran.
01:37Qu'est-ce qui se passe ?
01:38Ce qui est étonnant, c'est que ça soit tendu de la part des macronistes
01:41parce qu'en réalité, nous, on est quand même plutôt calme.
01:43C'est notre journée de niche parlementaire.
01:44On a un seul jour dans l'année où c'est nous qui décidons
01:47de ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
01:48On a décidé de mettre un texte qui est l'abrogation de la retraite à 64 ans
01:52qui est demandé par les Français.
01:53Et ce jour-là, ils décident de faire de l'obstruction parlementaire.
01:56Parfois même en rigolant quand nous faisons des interventions
01:58pour parler des gens qui meurent au travail,
02:00qui se brisent le dos au travail
02:01et pour qui deux ans de plus, ça peut signifier mourir au travail.
02:04On les voit rigoler.
02:05Donc c'est nous qui, en réalité, sommes d'un calme olympien
02:08dans cette situation-là et qui pourrions nous énerver.
02:10Et pourtant, nous restons calmes.
02:12Et je pense qu'on peut nous en féliciter.
02:15Mais là, qu'un député macroniste comme ça décide de craquer,
02:18enfin de craque littéralement,
02:20et puis veuille en venir aux mains,
02:22c'est irresponsable, c'est irresponsable.
02:24Ça donne une image de notre Assemblée nationale qui est désastreuse.
02:27Qu'est-ce que vous demandez aujourd'hui des sanctions ?
02:29Moi, je demande que...
02:30Là, déjà, M. Turcoy est sorti de l'Assemblée nationale,
02:32c'est une bonne chose.
02:33Je pense qu'il faut des sanctions, oui,
02:34compte tenu du fait que c'est pas normal.
02:36Nous, nous sommes sanctionnés pour des propos que nous tenons à l'hémicycle.
02:39Moi, j'ai été sanctionné pour avoir rappelé
02:41que l'extrême droite avait été héritière de Vichy.
02:44J'ai été sanctionné pour ça.
02:45Et ensuite, un député, parce qu'il est de la majorité,
02:47ne serait pas sanctionné alors qu'il en vient à des voix de fait
02:49dans l'Assemblée nationale.
02:50Enfin, tout ça est anormal.
02:53Mais cette violence physique qui a failli s'exprimer à l'Assemblée nationale,
02:57c'est que le reflet de la violence sociale des macronistes
02:59qui veulent faire travailler les gens deux ans de plus
03:01et qui, d'une certaine manière, se fichent de savoir
03:03que des gens vont mourir au travail
03:04ou avoir le dos brisé par deux années de travail supplémentaire.
03:07Merci beaucoup pour votre réaction
03:09concernant cette altercation qu'on a vécue à l'Assemblée nationale.
03:11Allez un peu moins de 30 minutes maintenant de la fin des débats.
03:15Autant vous dire qu'il y a très peu de suspense.
03:16C'est bien, cette niche parlementaire n'aboutira pas à un vote.