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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du procès des assistants parlementaires européens du FN, avec un jugement qui sera rendu le 31 mars pour Marine Le Pen et 24 autres prévenus.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1118h21, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:14On va tout de suite prendre la direction du Tribunal Judiciaire de Paris,
00:17rejoindre Célia Barotte et Jean-Laurent Constantini.
00:19Bonsoir, ma chère Célia.
00:21Après deux mois, le procès du Rassemblement National,
00:24on l'évoquait sur le plan politique il y a un instant, touche à sa fin.
00:27La défense de Marine Le Pen aujourd'hui a tenté de convaincre le tribunal
00:31que la chef de file du parti était innocente,
00:34qu'elle ne méritait pas la mort politique programmée
00:36qui lui était promise par les réquisitions.
00:38Expliquez-nous un petit peu, parce qu'il va falloir du temps
00:40avant que le jugement ne soit rendu, Célia.
00:45Oui, Laurence, il va falloir être patient,
00:47puisque la décision sera rendue le 31 mars prochain,
00:51après la longue plaidoirie de Maître Bosselus, l'avocat de Marine Le Pen.
00:55Marine Le Pen n'a rien ajouté de plus à la barre,
00:58mais face aux journalistes en sortie d'audience,
01:00elle a déclaré que ce délai donné par le tribunal
01:03est révélateur des très nombreux sujets de droit qu'il va falloir trancher,
01:07que le tribunal va devoir trancher,
01:09et démontre que cette affaire n'est pas si simple,
01:12Marine Le Pen l'a affirmé.
01:13L'attente qu'il y aura pendant quatre mois n'aura aucune conséquence politique.
01:18Elle dit être toujours sereine et heureuse de faire à 100% son retour
01:22dans l'arène politique, notamment concernant le budget
01:25présenté par le gouvernement Barnier.
01:28Enfin, Marine Le Pen a déclaré que c'était la fin d'un procès
01:31fait par des politiques à des politiques, voire à la politique.
01:35Merci beaucoup Célia Barhaut avec Jean-Laurent Constantini.
01:38Ernaud Bénédicte, si la peine d'inégibilité, effectivement,
01:41est confirmée avant le jugement,
01:43le destin politique de Marine Le Pen est terminé,
01:46on est bien d'accord, au mois de mars, le 31 mars ?
01:49Moi, je me méfie en politique.
01:50La politique, c'est une longue vie en général, une longue carrière.
01:53L'inégibilité, ça court sur cinq ans.
01:55C'est sûr que ça handicaperait la stratégie de Marine Le Pen,
01:58c'est le moins qu'on puisse dire.
01:59Mais le gros avantage du Rassemblement national,
02:01c'est qu'en fait, il a aujourd'hui un tandem.
02:04C'est la force de ce parti, finalement, par rapport aux autres partis.
02:07Jordan Bardella ?
02:08Oui, il a Jordan Bardella, qui s'y prépare d'une certaine manière.
02:11Trente ans.
02:12On voterait pour un président de trente ans ?
02:16Il y a des aspérités.
02:17C'est-à-dire qu'on a eu un rajeunissement, quand même,
02:19de la scène politique française considérable ces dernières années.
02:22Ça commençait d'ailleurs avec Emmanuel Macron,
02:25qui est quand même le plus jeune président que la France ait élu.
02:27Trente ans.
02:28De toute son histoire, de toute son histoire.
02:30C'est-à-dire que pas seulement sur la Ve République,
02:32avec Valéry Giscard d'Estaing qui avait eu 48 ans,
02:34donc lui, il a dix ans de moins, quand il s'est fait élire.
02:37Et l'un des moins âgés était Louis-Napoléon Bollaparte.
02:43On dit 1848, mais Emmanuel Macron est quand même encore plus jeune.
02:46Non, il y a eu un rajeunissement.
02:48Mais la vérité, c'est que, oui, ça poserait un énorme problème
02:51au Rassemblement national.
02:52Il faut être clair, c'est une peine complémentaire.
02:56Parce que, d'abord, ça serait quand même un problème démocratique,
03:00sur le fond, on le voit ou non.
03:02Ça, c'est une réalité.
03:04On peut quand même être surpris que le ministère public,
03:08même s'il le peut, parce que la loi Sapin II,
03:10il faut le rappeler, l'autorise, en l'occurrence,
03:14peut demander cette...
03:16C'est-à-dire qu'elle ne pourrait pas faire appel.
03:18Elle peut faire appel, mais l'appel complémentaire d'inéligibilité
03:23est immédiat.
03:24C'est-à-dire, imaginez, vous avez des élections présidentielles
03:26au mois de mars, au mois d'avril, ou au mois de mai,
03:30en principe, sauf ressources juridiques assoupçonnées qu'on n'a pas vues,
03:34elle ne peut pas se présenter.
03:36Donc, c'est quand même une réalité.
03:39Mais quand même, elle peut faire appel, en effet.
03:41Elle peut rester vraisemblablement députée.
03:44Elle peut rester députée.
03:45S'il n'y a pas de dissolution.
03:46Même avec l'application de la peine complémentaire,
03:49elle peut rester députée, mais elle ne peut pas se représenter.
03:51S'il y a, par exemple, une dissolution au mois de juin prochain,
03:54elle ne pourra pas se présenter.
03:57Elle peut capitaliser énormément sur cette victimisation.
04:00Je veux dire, voilà, elle sera la...
04:04Jeanne d'Arc.
04:05Jeanne d'Arc, voilà, j'en perds mieux.
04:08La Jeanne d'Arc, effectivement, sacrifiée par la justice...
04:11Enfin, la mal finie, quand même.
04:12Oui, mais je pense qu'elle finira moins mal.
04:14Parce qu'effectivement, on est dans le paradigme
04:16où ça serait soit l'un, soit l'autre.
04:18Et moi, je ne crois pas du tout qu'effectivement,
04:19ça sera soit Jordan Bardella, soit Marine Le Pen,
04:21parce qu'en fait, ils font un tandem.
04:23Et que Jordan Bardella, même s'il commence à changer aussi
04:26au niveau de la base des jeunes qui lui sont dévoués,
04:28il a besoin de la machine Le Pen.
04:30La machine Le Pen, c'est une machine financière aussi.
04:33Enfin, je veux dire, c'est eux qui ont le trésor de guerre.
04:35Si Marine Le Pen voulait sacrifier Jordan Bardella,
04:38elle le pourrait aussi, mais ils n'ont aucun intérêt.
04:40Donc moi, je crois plutôt, effectivement, à un double ticket.
04:43Ça sera échangé, mais pourquoi pas ?
04:45Parce qu'elle, elle ne peut pas être élue,
04:46mais elle peut être nommée Premier ministre.
04:48Et on pourrait avoir...
04:49Ce ne sera pas, évidemment, le fillon de Nicolas Sarkozy
04:51qui est un simple collaborateur.
04:52Ça serait vraiment...
04:53Elle peut continuer à exercer le pouvoir,
04:55à être vraiment en tandem.
04:56Je citais Poutine-Medvedev,
04:59mais ça peut être un ticket à l'américaine,
05:00avec une vraie collaboration, en fait,
05:03de deux candidats qui sont complémentaires.
05:04Geoffroy Lejeune, sur cette hypothèse.
05:06Ce que je me disais en vous écoutant tous,
05:08c'est qu'il y a dix ans ou presque,
05:09je regardais la série Baron Noir de Canal+,
05:11en rigolant, en me disant,
05:12c'est sympathique, pas très crédible,
05:14mais c'est bien fait, c'est rigolo.
05:16En fait, aujourd'hui, on est quand même en plein
05:17dans un truc qui ressemble.
05:18C'est-à-dire l'atomisation absolue des partis politiques,
05:20la politique qui se fait un peu dans la rue,
05:22un peu à l'Assemblée, on ne sait pas trop,
05:23les ministères qui valsent,
05:24les présidents qui démissionnent.
05:25Enfin, toutes ces questions
05:26qu'honnêtement, on ne se posait quand même vraiment pas
05:28il y a quelques années,
05:29aujourd'hui se posent.
05:30Ça, déjà, c'est vertigineux.
05:31Et ensuite, moi, je suis désolé,
05:32je vois venir...
05:33Enfin, on est en plein, en fait,
05:34dans une crise qui est une crise,
05:36on ne sait pas si c'est une crise politique
05:37ou une crise de régime,
05:38on est un peu entre les deux,
05:39on ne sait pas comment ça va terminer.
05:40Mais je suis désolé,
05:41il y a un problème démocratique
05:42identifié d'ailleurs depuis,
05:43honnêtement, depuis quelques années,
05:45mais depuis, je pense,
05:46la présidentielle de 2017,
05:47avec déjà, à l'époque,
05:48ce qui est en train de se passer,
05:49le problème avec Marine Le Pen aujourd'hui,
05:50se pose déjà à l'époque avec Fillon.
05:52Aujourd'hui, on empêche les candidats
05:53de se présenter.
05:54Avant, on les empêchait de gagner.
05:55Bon, c'était un peu moins voyant.
05:57Et, en fait, une assemblée nationale en 2017,
05:59après l'élection de Macron,
06:00qu'on a tous cru être
06:01une page tournée,
06:03quelque chose d'un élan, etc.,
06:05en réalité, une assemblée nationale
06:06très mal élue
06:07avec une abstention importante.
06:09Et depuis, des élections, en fait,
06:10où le peuple participe de moins en moins,
06:12sauf là, au mois de juin dernier.
06:13Et quand il participe,
06:14on accouche plus d'une majorité claire.
06:16Donc, si vous voulez,
06:17ça commence à craquer un peu.
06:19Et Edouard Philippe disait,
06:20il s'amusait toujours dans cette formule,
06:22il disait la poutre travail,
06:23parce que c'était une façon de dire
06:24que les clivages entre les partis politiques bougeaient,
06:27qu'il y avait une recomposition politique.
06:28En fait, elle n'était pas en train de travailler,
06:29elle était prête à craquer.
06:30Et on est en plein dedans.
06:31On peut même remonter à avant,
06:33quasiment au référendum de 2005,
06:35où il y a eu un non clair
06:36et ensuite, on est passé dessus.
06:37Donc, moi, je pense que vraiment,
06:39le pire crime qui pourrait être fait
06:41à la démocratie,
06:42c'est de priver, encore une fois,
06:44le peuple français
06:45d'une élection présidentielle
06:46avec un vrai débat
06:48et avec les vrais acteurs.
06:50Parce que Jordan Bardella,
06:52ce n'est pas la figure de poux
06:53du Rassemblement national.
06:54Pour l'électorat du Rassemblement national,
06:56c'est Marine Le Pen.
06:57Et moi, je crois que ce serait un lourd handicap
06:59qu'elle ne puisse pas participer à la présidentielle.
07:02Parce que le tandem fonctionne effectivement
07:04en tant que tandem.
07:05Jordan Bardella parle davantage
07:06à un électorat de droite classique
07:08et Marine Le Pen, les classes populaires.
07:10Donc, ils ont besoin d'être deux.
07:11Donc, effectivement, une solution
07:12qui serait une solution bancale,
07:13serait un ticket à l'américaine.
07:15Mais ce serait quand même quelque chose,
07:17effectivement, un scénario
07:18digne de Baron Noir.
07:21Le plus sain est quand même pour la démocratie
07:24que le peuple s'exprime.
07:25Il peut très bien en décider
07:26de ne pas donner jamais de majorité
07:28à Marine Le Pen,
07:29de ne pas l'envoyer à l'Élysée.
07:31Mais c'est au peuple français.
07:32Pardonnez-moi de décider,
07:34et pas à des juges.
07:35Mais déjà, la question de la démocratie,
07:37comment se fait-il que des parlementaires
07:39aient pu voter une double peine ?
07:42C'est ça, c'est...
07:43Avec cette...
07:44Ah, mais là, on remonte un peu.
07:47Ils voulaient voter à l'origine.
07:49Clairement, c'est une double peine,
07:51alors que c'est au peuple de décider
07:53qui il va élire.
07:55Et il me semble que c'est inédit.
07:57C'est la première fois
07:58qu'un magistrat d'en ressent.
08:00La peine d'éligibilité existait.
08:02Ce qu'ils ont rajouté,
08:03c'est une exécution immédiate
08:05de cette peine d'éligibilité.
08:06C'est-à-dire qu'on attend pas la perdre.
08:07Et si ça l'aidait, Marine Le Pen,
08:08à briser le plafond de verre ?
08:12Parce que si ça se trouve,
08:13elle va pas se retrouver contre Mélenchon,
08:15qui va pas forcément être élue.
08:16Elle va de nouveau se retrouver
08:17avec un 45, etc.
08:19Donc, est-ce que, justement,
08:20un tandem...
08:21Mais un tandem, ça veut dire
08:22vraiment faire campagne.
08:23On sait que les Français savent
08:24qu'ils vont élire Marine Le Pen
08:26autant que Jordan Bardella, etc.
08:28d'additionner ses voix et ses ressources.
08:30Je sais pas si ça l'aidera.

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