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Brigitte Klinkert, députée EPR du Haut-Rhin, ancienne ministre déléguée à l’Insertion répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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00:007h-9h, Europe 1 Matin. Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin la députée renaissance du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert.
00:09Bonjour Brigitte Klinkert. Bonjour Dimitri. Bienvenue sur Europe 1.
00:12Pourquoi avons-nous tant de mal à renvoyer les clandestins dans leur pays d'origine, notamment ceux à qui nous avons délivré une OQTF ?
00:20Vous connaissez maintenant ces initiales, obligation de quitter le territoire français.
00:23Le taux d'exécution de ces OQTF, il est d'à peine 7,6%. Vous avez voulu comprendre Brigitte Klinkert à l'occasion du budget 2025 et à l'occasion donc d'un rapport d'avis que vous venez de rendre sur ce qu'on appelle la mission Immigration Asile Intégration.
00:39Alors cette mission en fait, c'est cette enveloppe budgétaire dédiée à ces opérations-là. On parle quand même de plus de 2 milliards d'euros.
00:45Alors on ne va pas dire à argent mal dépensé Brigitte Klinkert, mais clairement ce qui ressort c'est qu'on a un problème d'efficacité de cette dépense en matière de politique d'asile, d'immigration, d'intégration.
00:56Qu'est-ce que vous avez retenu essentiellement vous ?
00:58Oui, tout à fait. En fait, ce que j'ai vu, ce que j'ai mis en avant, c'est que l'obstacle majeur à l'exécution des OQTF, c'était la délivrance des laissés-passés consulaires, LPC.
01:10C'est quoi un laissé-passé consulaire ? Eh bien, ça concerne les personnes en situation irrégulière dans notre pays.
01:16Qui n'ont plus de papiers.
01:18Qui les ont souvent détruits eux-mêmes.
01:20Ça peut arriver. Donc des personnes en situation irrégulière et dans le cadre effectivement d'une OQTF.
01:26Pour que ces personnes puissent être réadmises dans leur pays, eh bien cela demande que le pays en question délivre un laissé-passé consulaire.
01:37En gros, qu'ils reconnaissent que c'est un ressortissant de son pays.
01:40C'est ce que j'allais vous dire, ça demande un peu de bonne foi de la part des autorités du pays d'origine.
01:44Et vous dites qu'il y a plein d'histoires où par exemple, il est arrivé à la France de renvoyer des Algériens en Tunisie ou des Tunisiens au Maroc.
01:51Des fois, on se trompe.
01:53Alors, on peut se tromper parce que justement, on ne connaît pas l'identité lorsqu'il n'y a plus de papier.
01:58C'est très compliqué et il peut y avoir des erreurs de ce type.
02:01Mais dans mon rapport, je fais un certain nombre de constats et un certain nombre de recommandations.
02:06Le premier d'entre eux, c'est qu'on voit que la politique du chiffre, entre guillemets, n'est pas la bonne solution.
02:13C'est-à-dire ? Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
02:15Alors, par exemple, on avait en 2022 restreint le nombre de visas.
02:21Oui, alors en rétorsion justement, avec les pays du Maghreb qui délivraient au jeu des autorités françaises trop peu de ces fameux laissés-passés consulaires.
02:29Et donc on s'est dit, si nous la France, on délivre moins de visas...
02:33Oui, on va leur prendre le bras d'une certaine manière.
02:36Et ça n'a pas marché.
02:38Et en plus, ça a dégradé les relations politiques entre nous et les pays du Maghreb et surtout la coopération avec ces pays.
02:46Est-ce qu'on ne peut pas se dire, Brigitte Klinkert, que peut-être on n'a pas assez tordu le bras ?
02:48Parce que vous dites finalement que la France a cédé devant des pays, notamment l'Algérie, qui a dit, puisqu'il n'y a plus de visas, il n'y a plus du tout de laissés-passés consulaires.
02:56Alors pour moi, et c'est ce que je démontre dans mon rapport, ce n'est pas une question de rapport de force.
03:01Juste pour terminer sur cette politique du chiffre, on se rend compte aussi que la politique d'émission des OQTF, donc ministères de l'intérieur, d'une part, et la délivrance des visas et titres de séjour d'autre part, qui dépendent du ministère des Affaires étrangères, ne sont pas toujours alignés.
03:19Vous voulez dire que la police et la diplomatie, parfois, ne travaillent pas suffisamment ensemble, Brigitte Klinkert ?
03:26En fait, oui, il faudrait une meilleure coordination, je le dis, entre le ministère de l'intérieur et le ministère des Affaires étrangères.
03:32Très intéressant, vous dites Brigitte Klinkert, que finalement, on devrait peut-être s'inspirer de ce que font les pays en face, et notamment l'Algérie.
03:38Vous dites, nous, la politique migratoire, c'est essentiellement le ministère de l'intérieur, tout ce qui est gestion des laissés-passés consulaires, c'est du côté des Algériens, c'est le ministère des Affaires étrangères.
03:48Et nous devrions peut-être, nous aussi, politiser les questions migratoires, vous l'écrivez de la sorte, Brigitte Klinkert, politiser, ça veut dire quoi ?
03:54Alors, politiser, ça rentre justement dans mes propositions. La première de mes propositions, c'est de mettre en place un dialogue politique, qui soit un dialogue politique structuré et pérenne avec les pays tiers.
04:08Vous voyez que c'est compliqué, quand les questions mémorielles viennent se lier à ces enjeux-là.
04:14Mais je pense, et les différentes auditions que j'ai menées m'ont montré, qu'il faut un objectif clair et partagé avec ces pays, notamment l'Afrique du Nord, pour devenir de vrais partenaires de nos politiques d'immigration.
04:28J'ai une question brûlante pour vous, Brigitte Klinkert. Le silence des autorités françaises, des officiels, à propos de Boalem Sansal, vis-à-vis des autorités algériennes, est-ce que ça s'explique justement par le dossier des OQTF et la difficulté d'obtenir des laissés-passés consulaires ?
04:41Moi, ce que je voudrais dire, c'est que ce que je remarque, c'est que depuis que le président de la République était au Maroc, je vais parler du Maroc...
04:49Et la reconnaissance du Sahara Occidental.
04:51Et la reconnaissance du Sahara Occidental.
04:53La marocanité du Sahara Occidental, comme on dit.
04:55On a réussi à rétablir un véritable dialogue politique, économique, mais aussi...
04:59Avec le Maroc.
05:01Avec le Maroc, mais aussi le retour des clandestins. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le dialogue doit vraiment se mettre en place au niveau diplomatique.
05:10Mais vous voyez bien que si vous donnez aux Marocains, vous perdez du côté des Algériens, Brigitte Klinkert.
05:15C'est pour ça que je vous pose la question autour du cas de Boalem Sansal.
05:18Alors justement, un autre point que j'ai indiqué dans mon rapport, c'est sur l'aide publique au développement.
05:26Parce qu'on peut entendre quelquefois, oui il faut supprimer, réduire nettement notre aide à un certain nombre de pays.
05:33Et bien, moi je me rends compte, dans mon rapport, suite aux auditions, que ça n'est pas efficace.
05:37Qui vous dit cela ?
05:40De jouer de l'aide publique au développement.
05:42Alors, en fait, ce qu'on constate, c'est une véritable dégradation des conditions économiques lorsque l'on met en place de telles mesures.
05:52C'est ce que j'ai constaté.
05:54Et donc, quelque part, on stimule l'immigration clandestine, c'est ça ?
05:56Exactement. Et du coup, on stimule l'immigration.
05:59Par contre, on peut soit augmenter plus légèrement, soit ralentir cette aide au développement.
06:04J'avance. On n'a pas beaucoup de temps, mais c'est très intéressant.
06:06Vous évoquez la question aussi des CRRA, des centres de rétention administratifs.
06:10Ces centres, alors on sait que la durée maximum de rétention, c'est 90 jours en France.
06:15Et il y a eu tout ce débat au moment du meurtre de la jeune Philippine, son meurtrier présumé.
06:20S'il était resté 90 jours de plus, est-ce qu'il serait passé à l'acte ?
06:25Et vous vous dites, finalement, en fait, c'est pas vraiment...
06:27Doubler la durée de rétention n'apporterait pas vraiment de solution au problème.
06:31Oui. Alors, effectivement, moi je dis qu'il ne faut pas doubler la durée de rétention,
06:35sauf pour les agresseurs, les auteurs de violences sexuelles.
06:42Parce qu'il y a le public, généralement, des CRRA aujourd'hui.
06:44Les auteurs de violences intrafamiliales, pas qu'eux, et ceux qui mettent le trouble à l'ordre public.
06:50Par contre, pour les autres, j'estime inutile, je le dis clairement, de rallonger la durée dans les CRRA.
06:56Pourquoi ? Parce qu'on se rend compte que les LPC, les laissés-passer consulaires,
07:00donc des autres pays, émanent, sortent soit dans les 15 premiers jours des CRRA,
07:05soit tout à la fin, parce que les pays savent bien que c'est 90 jours de CRRA chez nous.
07:10Merci beaucoup, Brigitte Klinkert, d'être venue ce matin au micro d'Europe 1.
07:13Votre rapport, il est facilement trouvable en ligne sur Internet, ça a une trentaine de pages.
07:17C'est passionnant, ça fourmille d'informations. Merci d'être venue nous en parler ce matin sur l'antenne d'Europe 1.
07:22Merci à vous, et pour moi, je veux faire sortir aussi dans ce rapport qu'il est important
07:27à la fois de rechercher l'efficacité, mais aussi le respect des personnes.
07:31Merci à vous, bonne journée.