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"J'écris pour les autres, pour partager ces textes, partager les émotions."

On a suivi Grand Corps Malade dans les coulisses de sa tournée, en concert à Marseille.

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Transcription
00:00La la la la la la la la la la la la.
00:05Cha ya cha ya cha.
00:10C'était une période de ma vie ni joyeuse ni triste,
00:12où ma routine ne m'offrait que très peu de hormis.
00:20Je suis où, là ?
00:26Je te présente notre maison.
00:28C'est une maison qui roule à 100 km sur l'autoroute.
00:31Elle a encore quelques stigmates de la nuit d'hier, ce n'est pas très bien rangé.
00:35Petite cuisine, la théière, Narnat et Alamante.
00:39On est avec quelques musulmans qui font le ramadan,
00:42donc on profite des joies du ramadan avec des petits macroutes et le thalamante.
00:46On est trois tourbus, c'est vraiment une grosse machine,
00:48parce que la tournée des zéniths, le principe c'est que les zéniths,
00:51il y a juste un plateau, une scène, juste un plateau vide, aucun matériel.
00:54Donc c'est nous qui amenons le son, la lumière, les consoles, les projecteurs, les enceintes, tout.
01:03Évidemment, on a des nuits assez courtes,
01:05dans le bus tout ça, on ne s'endort jamais avant 2h du mat.
01:08Donc c'est vrai que le pouvoir d'arriver à faire une sieste un peu sur mesure,
01:12je la maîtrise bien celle-là.
01:14Ma vie est une succession de sorties de siestes professionnelles.
01:17Ma première scène, c'était dans un petit bar, Place Clichy à Paris,
01:22et c'était une scène slam, c'est ce qui a tout déclenché.
01:25Et c'est vrai que du coup, je ne savais même pas que j'avais envie d'être un artiste,
01:28mais au moment où je l'ai compris, j'étais déjà sur scène.
01:31Donc pour moi, la scène c'est essentiel, c'est là où tout se passe.
01:35La toute première, évidemment, j'attendais qu'on m'appelle,
01:38c'est une scène ouverte de slam, tu ne sais pas à quel moment on va t'appeler.
01:41Et puis voilà, d'un seul coup, je me retrouve, il n'y a même pas de scène,
01:44tu es devant le comptoir, dans un petit bar, devant 50 personnes,
01:48mais là tu vois tout le monde dans les yeux,
01:50il n'y a pas la lumière et le public dans le noir.
01:53Donc c'est des moments assez impressionnants.
01:55Et oui, j'avais une boule au ventre de ouf.
01:57Mon tout premier vrai concert, c'était à La Cigale à Paris, je m'en souviens bien.
02:01Pareil, un stress de ouf, un trac monstrueux, plus qu'aujourd'hui.
02:07Aujourd'hui, il y a toujours du trac, il y a toujours cette petite montée d'adrénaline.
02:10Mais depuis cette Cigale-là, on a fait, je ne sais pas, peut-être 700 ou 800 concerts.
02:13Donc on sait un peu plus ce qui va se passer.
02:16Mais oui, le premier concert à La Cigale, énorme trac.
02:19Je me rappelle, je commençais par un texte a cappella, qui s'appelait Mental.
02:22Et là, je me rappelle, pour la première scène, il y a un rideau à La Cigale.
02:25Le rideau, il s'ouvre.
02:27Et là, j'ai une grosse lumière dans mon dos pour que le public découvre mon nombre,
02:31mon silhouette à contre-jour.
02:33Ce que je n'avais pas prévu, c'est que la grosse lumière dans mon dos,
02:36elle fait que je vois toute la salle.
02:38Et là, le rideau s'ouvre, bam, je vois, je ne sais pas, il y a peut-être 900 personnes à La Cigale.
02:43Et là, je vois 900 personnes, mais éclairées.
02:45Et je suis à cappella tout seul.
02:47Et je me rappelle que j'ai pas mal bafouillé.
02:49J'ai eu une petite hésitation au milieu de mon premier couplet, de mon premier texte sur scène.
02:57Notre ingénieur du son me demande toujours de m'échauffer la voix.
03:00Il dit qu'il y a une grosse différence entre le premier morceau et le 3e ou 4e quand la voix est chaude.
03:05Je lui dis donc, échauffe-toi la voix avant de monter sur scène.
03:07Chante, fais des vocalises.
03:09Je ne le fais jamais.
03:11Il faut faire un écart d'un an, 20 minutes avant.
03:13C'est toujours au moment de monter sur scène que je le fais, histoire d'avoir l'impression que je le fais.
03:17J'ai écrit les textes pour aller tout de suite, aller la slammer dans un petit bar.
03:21Donc j'ai toujours eu ce rapport de j'écris pour les autres.
03:24Je n'écris pas dans un carnet intime pour que personne ne voie ce texte.
03:28J'écris pour les autres, pour partager ce texte, partager mon histoire, partager les émotions.
03:34Et donc c'est ça, le moment où, même là, ce soir à Marseille, il y a 5000 personnes, tu vois quand même les gens.
03:40Les 5, 6, 10, 15 premiers rangs, tu vois des regards.
03:44Et c'est ça que j'adore.
04:10América, je t'aime.

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