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Pour Olivier Véran, ce n'est pas "une simple rixe, […] c'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société."
Le porte-parole du gouvernement s'exprimait ce lundi à Crépol au sujet du meurtre de Thomas, 16 ans.

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Transcription
00:00Ce qui a coûté la vie à Thomas n'est ni un fait divers, ni une simple rixe en marge d'un bal de village.
00:06C'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur.
00:13Thomas avait le visage de ce fils, ce frère, cette amie, cet élève, ce jeune adulte en devenir.
00:20Certains diraient un jeune sans histoire, au contraire, il avait une histoire, elle était belle, c'était la nôtre.
00:27Celle d'une jeunesse française, libre, aimée, aimante.
00:31Son rapport aux autres était sain.
00:34L'appartenance à sa famille, à son village, à son pays, il le vivait comme une chance.
00:39Il aimait le rugby et quand on aime le rugby, on aime le respect pour soi et pour les autres.
00:45Les parents de Thomas sont envahis par la peine et la douleur.
00:48Je leur ai dit ce matin notre détermination à poursuivre sans relâche et punir ceux qui lui ont fait ça.
00:55Leur colère c'est la nôtre, leur chagrin c'est le nôtre.
00:58Ce n'est pas parce que Thomas était là, à cette fête de village, sur ce parking, qu'il a été poignardé.
01:04C'est parce qu'il y avait sur ce parking des hommes qui étaient prêts à le tuer.
01:09Ce n'est pas une bagarre qui a mal tourné, ce sont des personnes qui ont agressé gratuitement d'autres personnes qui étaient venues pour se retrouver.
01:15Je sais que vous attendez légitimement des réponses rapides et fortes, des réponses à la hauteur de la gravité des faits.
01:21La première des réponses c'est la protection des victimes, toutes les victimes, dont le statut doit être pleinement reconnu.
01:26Chaque fois qu'un drame survient, c'est la même chorégraphie qui se répète.
01:29Des bandeaux, des chaînes de télévision en continu, des commentaires et souvent des polémiques.
01:33Et puis vient le jour d'après, quand les caméras s'éteignent, quand une nouvelle actualité chasse la précédente,
01:39restent les victimes, elles qui ne sont pas passées à autre chose et qui sont toujours des victimes.
01:44La deuxième réponse c'est celle du travail efficace, rapide, intraitable de la police.
01:50Pour retrouver les coupables et pour les empêcher de nuire à nouveau.
01:54Elle a déjà conduit cette police à l'interpellation de plusieurs individus dont certains sont désormais mis en examen et en prison
01:59dans l'attente de les juger, de déterminer leur niveau de responsabilité
02:03et donc les peines auxquelles seront condamnés tous ceux qui seraient reconnus coupables.
02:08Je le dis, l'auteur du coup mortel risque désormais la prison à perpétuité puisque le procureur a retenu
02:14le motif de crime en bande organisée.
02:19La troisième réponse, tout aussi indispensable, c'est celle de la justice.
02:22C'est à la justice de rendre justice et pas aux français eux-mêmes et entre eux.
02:26La justice permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence
02:30dont se sont rendus coupables à Romand des factions d'ultra-droite animées par la haine et par leur ressentiment.
02:36Et comme la violence alimente la violence, cela a provoqué à son tour un autre drame
02:40avec un jeune homme grièvement blessé dans le quartier de la Monnaie, ce qu'il nous faut également condamner.
02:44A la violence, on ne répond pas par la violence, on répond par la justice.
02:48A la violence, on ne répond pas par la division, on répond par la détermination.
02:52Nous avons à cet égard aussi un devoir de décence.
02:55Je le dis aujourd'hui, sans aucun détour, ceux qui tenteraient de salir la dignité du deuil par la polémique
03:00et qui parasiteraient l'émotion nationale à leur profit ne le font pas au nom des victimes.
03:04Je le dis à ceux qui crient vengeance au lieu de réclamer justice.
03:07Nous sommes lucides. Lucides face à cette violence insupportable, meurtrière, qui effraie autant qu'elle met en colère.
03:13Cette violence qui déferle parfois en solitaire mais qui se conjugue souvent en meute.
03:18Qui chaque fois et partout où elle frappe, exacerbe un peu plus les tensions dans notre société.
03:23Vous n'en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus.
03:27L'ordre républicain ne tolérera ni condition, ni contestation.
03:32Il est le garant de notre démocratie, de nos libertés, de notre existence en tant que nation.
03:38Nous devons avoir le courage de sanctionner, de combattre la violence, partout où elle se trouve,
03:43avec la plus grande fermeté, pour sauver ce que nous sommes, des femmes, des hommes, libres, dans un pays libre.

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