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Ousmane Sonko qui qualifie Adji Sarr de "guenon victime d'AVC". Pour Ndeye Khady Babou, médecin et co-coordinatrice du Réseau des féministes du Sénégal, cela s'inscrit dans "un long passif de banalisation du viol" au Sénégal. Elle nous explique pourquoi.

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Transcription
00:00Si je devais violer, je ne violerais pas une garonne qui aurait subi un accident vasculaire cérébral.
00:06Cette phrase-là, doucement, si on peut, s'inscrit dans un long passif de banalisation du voyeur dans nos contextes en Sénégalais.
00:13Si je devais violer, je ne violerais pas une garonne qui a subi un accident vasculaire cérébral.
00:16Si je devais violer, je ne violerais pas une garonne qui a subi un accident vasculaire cérébral.
00:20Aujourd'hui, en tant que leader politique qui prétend aux plus grandes instances de ce pays et qui doit être garant de la protection des femmes, des filles
00:28et de toutes les lois ratifiées par ce pays pour leur protection, c'était vraiment, vraiment malvenu.
00:35Le réseau des féministes du Sénégal vient de Kubeï et Kubeï.
00:39Quand nous avons nommé Sénégal le corps des femmes, cet objectif politique, pourquoi ?
00:45Parce que c'était un moyen pour nous, femmes féministes, de dénoncer l'instrumentalisation du corps des femmes
00:52que nous avons pu constater lors de cette affaire sud-bouddhiste
00:56et surtout dénoncer la profonde misogynie de la société sénégalise.
01:00Par rapport au traitement médiatique et à la lettre du verdict carrément de cette affaire-là qui nous a tenu en haleine pendant deux ans,
01:09nous avons une fois de plus remonté l'invisibilisation de la parole et toute l'infantilisation de la parole des femmes et des victimes de viols dans nos contextes.
01:19Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:20C'est-à-dire que depuis le début de cette affaire, nous sommes directement tombés dans cette théorie du complot.
01:26Aujourd'hui, peut-être que l'affaire du viol a été requalifiée.
01:30Le terme « requalification » apparemment est une nouveauté dans la population sénégalaise,
01:34mais pour les personnes qui travaillent et qui accompagnent les victimes et les victimes de viols,
01:41revoir des cas de viols qui est donc un crime requalifié en délit n'est pas une exception.
01:47Si nous prenons le temps, en tant qu'accompagnatrices de victimes de violences, d'aller en profondeur sur les termes juridiques,
01:56notamment sur cette notion de corruption de la jeunesse qui a été finalement rendue au début,
02:03ce n'est pas le cas de la majorité de la population.
02:06Et donc du coup, on a un amalgame entre corruption de la jeunesse qui serait du fait que Ousmane Sonko aurait une ascendance sur l'ensemble de la population,
02:15et pouvoir les pousser peut-être à sortir et manifester, et la réalité des faits.
02:21C'est-à-dire que si effectivement il n'y a pas eu assez d'éléments pour aller vers un verdict de viol,
02:28le juge a quand même rendu un verdict nous laissant clairement voir qu'il y a eu des relations illicites entre Ousmane Sonko,
02:37du fait de son âge, le double de celle d'Alissa, du fait de son statut politique libre,
02:44et comparé à celle d'Alissa qui à 19 ans était dans une précarité autant sociale qu'économique,
02:52et surtout qui était dans un lieu qui était propice à la débauche,
02:58parce que la propriété du salon également a été condamnée pour facilitation de ce type de relations-là.
03:05Le deuxième élément qui est assez important aussi, c'est que si effectivement il y a eu cet angle mort dans la parole des victimes dans ce cas-là,
03:12les conséquences pour ces conséquences.
03:14Je ne dirais pas que ça va être une nouveauté dans l'appréhensage des cas de viol,
03:19mais ça va surtout accentuer la peur que les victimes vont désormais avoir au dépourvu de cette affaire-là pour aller oser porter plainte,
03:27parce qu'en termes de chiffre ici, une femme victoire est victime de violences au cours de sa vie, violences sexistes,
03:33il n'y en a qu'une sur cinq qui ose aller porter plainte,
03:37et dans certaines études, on sait qu'on a à peine une victime sur huit qui a donné cause à la fin des victimes.
03:43Donc il y a sept victimes qui ne sont jamais crues,
03:45et c'est toujours la grande problématique du fardeau de la preuve sur le dos de la charge, sur le dos des victimes.
03:54Maintenant, si nous sommes bien d'accord que le viol a été criminalisé avec l'article 2005, voté et rectifié en 2020,
04:03il y a encore beaucoup d'efforts à faire pour leur mise en application,
04:08parce que nous sentons une certaine réticence du système judiciaire, mais pas à tout,
04:13parce qu'il y a eu beaucoup de controversés qui ont été drainées avec cette histoire.
04:17Il y a par exemple la formation des journalistes, des médias, des médecins,
04:22et toutes les professionnelles et partenaires qui travaillent toujours autour du traitement à apporter aux victimes de viols qui doivent être renforcés,
04:31parce qu'entendre aujourd'hui des collègues, médecins, la population dire qu'il n'y a pas eu de viols,
04:36parce que le certificat médical l'a éliminé, c'est juste une aberration si on connaît le process de mise en accusation,
04:45et surtout la définition du viol qui n'est pas médical, mais bien juridique.
04:50Pour toutes les personnes, femmes, jeunes filles, adolescentes ou jeunes garçons qui seraient victimes d'abus sexuels,
04:56même si la loi aujourd'hui met encore la charge de la preuve sur le dos des victimes,
05:01vous n'êtes en rien responsable et il n'y a pas de profil type de victime comme il n'y a pas de profil type d'abuseur.
05:08Votre parole compte, votre voix compte.

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