Avec son dynamisme intact et sa foi fervente au cœur, Christine Boutin a encore beaucoup de choses à dire. C’est ce qu’elle fait dans sa "Lettre ouverte à qui veut s’engager en politique pour servir la France et les Français", un ouvrage très personnel qui allie témoignage sur son parcours, convictions pour l’avenir, réflexion philosophique et spirituelle et conseils pratiques pour être heureux en politique. Car après quarante années de mandats électoraux, Christine Boutin continue d’affirmer : "j’aime la politique".
L’ancienne ministre considère que l’Homme est en péril et que l’on veut faire de lui un esclave. Pour conjurer cette sombre analyse, elle détaille huit grands chantiers stratégiques et indique, à l’aide de très nombreux exemples, les leviers qu’elle a pu expérimenter pour une action politique vraiment féconde : "il s’agit de mettre son casque et commencer à rebâtir". A ceux qui verraient dans ces mémoires étonnantes et d’actualité, un testament… Christine Boutin apporte un démenti cinglant en continuant de porter le fer et la polémique. Ainsi, malgré les reproches, la femme politique s’en prend directement au président Macron : "J’affirme que Macron est possédé. Je dis cela avec mes mots, mais Macron a pactisé avec des puissances qui ne sont pas celles de la vie et du respect de la vie !".
L’ancienne ministre considère que l’Homme est en péril et que l’on veut faire de lui un esclave. Pour conjurer cette sombre analyse, elle détaille huit grands chantiers stratégiques et indique, à l’aide de très nombreux exemples, les leviers qu’elle a pu expérimenter pour une action politique vraiment féconde : "il s’agit de mettre son casque et commencer à rebâtir". A ceux qui verraient dans ces mémoires étonnantes et d’actualité, un testament… Christine Boutin apporte un démenti cinglant en continuant de porter le fer et la polémique. Ainsi, malgré les reproches, la femme politique s’en prend directement au président Macron : "J’affirme que Macron est possédé. Je dis cela avec mes mots, mais Macron a pactisé avec des puissances qui ne sont pas celles de la vie et du respect de la vie !".
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00:00En 2023, vous avez donné 150 000 euros aux Canards Enchaînés.
00:04Et vous avez donné 750 000 euros à Charlie Hebdo.
00:07Vous avez donné 12 millions d'euros au groupe Bayard qui publie le quotidien La Croix.
00:11Vous avez donné 5 millions d'euros aux Communistes de l'Humanité.
00:145,5 millions d'euros à l'ultra-gauche Télérama.
00:17Et 6,3 millions d'euros à Libération.
00:20Avec l'argent de vos impôts, l'État et Macron savent se montrer grands princes et aider les amis.
00:26Avec votre argent, on maintient la presse de Grand Chemin en soins palliatifs.
00:30Alors, pour endiguer la propagande, le mensonge, la désinformation, ce fric de dingue,
00:35il n'y a qu'une seule solution, remplacer le vieux monde médiatique
00:39par une vraie presse alternative, par TVL.
00:42Notre aide, c'est vous, et vous seul.
00:44Alors, n'attendez pas, faites un don à TV Liberté.
00:47Ensemble, remplaçons ce vieux monde médiatique.
00:50La liberté à tout prix.
01:27Ancien ministre, ancien maire, ancien député, diplômé de théologie,
01:32après son retrait de la vie politique, Christine Boutin publie un livre
01:35en forme de manuel, lettres ouvertes à qui veut s'engager en politique
01:38pour servir la France et les Français.
01:40C'est aux éditions Tecky.
01:41C'est en vente sur le site TVL.fr, dans la boutique de TVL.
01:45Bonjour Christine Boutin.
01:46– Bonjour.
01:47– Je suis très heureux de vous accueillir à un moment
01:49où la politique et ceux qui en font sont décriés, décrédibilisés,
01:53dévalorisés.
01:54Vous vous écriez dans cet ouvrage, j'aime la politique.
01:58Et pourtant, la politique ne vous a pas fait que des cadeaux
02:01pendant 40 années de mandats électoraux.
02:04– La politique, c'est le plus grand, pardon, c'est le plus bel engagement.
02:11Pidouze, je crois, disait que c'était l'exemple de la charité.
02:15Enfin, c'est le plus bel exemple de la charité.
02:18Les coups qu'on peut recevoir, les critiques qu'on peut recevoir,
02:21d'abord permettent de prendre du recul.
02:24Mais la politique, c'est vraiment s'occuper des autres.
02:27C'est d'essayer de trouver le bien commun.
02:30C'est-à-dire les orientations qui permettent à chacun
02:33de se retrouver, de vivre ensemble.
02:36C'est donc quelque chose qui vous élève.
02:38Alors effectivement, là, on est plutôt dans la fange.
02:41Honnêtement, on est plutôt dans la fange.
02:43Donc ça peut dégoûter beaucoup de gens.
02:45Mais il se trouve que 40 ans, j'ai été dans la vie politique.
02:50Et avec le recul, j'ai pu raconter, c'est ce que j'essaie de dire
02:54dans ce livre, pour encourager en particulier les jeunes
02:57à s'engager en politique.
02:59J'ai pu voir le déclin dans lequel on se trouve aujourd'hui.
03:03La France est complètement par terre.
03:07Beaucoup de gens se désolent, se demandent comment on va faire
03:10pour s'en sortir.
03:11Beaucoup de gens se désolent, se demandent comment on va faire
03:13pour s'en sortir.
03:14Eh bien moi, je vous dis, M. Albine, que la France va se relever.
03:18Et que ça dépend de chacun d'entre nous.
03:20Et qu'il faut avancer.
03:22Et nous avons déjà les semences.
03:24Nous avons une jeunesse magnifique.
03:26Elle est minoritaire, certes, mais elle est magnifique.
03:29Celle qui est formée.
03:30Tous les autres ne savent pas.
03:32Ils n'ont plus d'histoire.
03:33Ils ne savent plus rien sur notre pays.
03:35Moi, dans ce livre, je fais référence à un certain nombre
03:38de dates de l'histoire qui me semblent indispensables.
03:41Et donc, moi, je crois dans la politique qui élève l'homme.
03:45Aujourd'hui, elle est en échec, la politique.
03:49– Un message optimiste qui n'est pas partagé
03:51dans le monde politique aujourd'hui.
03:53Donc, ça fait plaisir de l'entendre.
03:55Vous écrivez, j'avais tant de choses à vous dire.
03:57Et c'est pour ça que vous avez éprouvé le besoin de parler
03:59dans un livre qui est en forme d'entretien avec l'historienne
04:02et l'écrivain Marie-Joëlle Guillaume.
04:04C'était vraiment quelque chose de nécessaire.
04:07– Écoutez, tout le monde sait mon engagement de foi.
04:11Je suis catholique fervente.
04:13Et mon père Spie me tânait depuis que j'avais arrêté
04:17pour que j'écrive ce livre.
04:19Et j'ai résisté pendant quatre ans.
04:22Parce que je savais que ce que j'allais lire dans ce livre
04:27était quand même quelque chose, pour moi en tous les cas,
04:30et je pense pour la France, très important.
04:32Donc, voilà, j'ai fini par dire oui.
04:36J'ai d'abord voulu mettre un peu de raison dans ma foi
04:40pour vraiment m'appuyer sur ce que j'avais à dire
04:43et à transmettre qui me semblait important.
04:46Et voilà, ce livre est arrivé.
04:49– Est-ce qu'on peut parler de Manuel ?
04:50J'ai dit le mot Manuel parce qu'en fait, c'est un peu étonnant.
04:52Il y a un mélange à la fois de témoignages, de convictions,
04:56des réflexions presque philosophiques,
04:57et puis aussi des conseils pratiques d'ailleurs.
04:59– Oui, parce que je comprends qu'aujourd'hui,
05:02devant le champ de ruines que présente la politique,
05:05les personnes qui sont un peu intéressées,
05:07à part le fait politique, se demandent comment faire.
05:10Donc moi, j'ai donné un certain nombre de clés
05:13et rappelé un certain nombre de fondamentaux.
05:16C'est un livre qui s'adresse aussi bien aux croyants qu'aux non-croyants,
05:21sauf le dernier chapitre où je dis ce que je crois
05:24et qui est naturellement plus directement compréhensible
05:27par les catholiques que fervent.
05:29– Je reviens sur la politique et tout particulièrement
05:31sur votre engagement personnel.
05:32Dès le début, vous ne dissociez pas cet engagement personnel
05:36de votre engagement spirituel.
05:37Vous l'avez prouvé encore à l'instant.
05:39Un succès politique dans l'ouvrage s'ajoute à une victoire spirituelle,
05:42à une épreuve éléctorale s'ajoute une épreuve spirituelle.
05:45Est-ce qu'on n'est pas au cœur, Christine Boutin,
05:47du reproche qui vous a toujours été fait
05:49de ne pas séparer votre engagement spirituel
05:51de votre engagement politique,
05:53le spirituel étant réservé selon la litanie privée,
05:57et la vie privée, vous connaissez la chanson.
05:59– Mais c'est notre drame, c'est une mauvaise interprétation
06:03du « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »
06:07qui fait qu'en France, du reste, nous sommes le seul pays au monde
06:10à avoir une laïcité comme celle que nous avons aujourd'hui
06:13qui est du reste une laïcité qui est devenue du laïcisme,
06:16c'est-à-dire l'interdiction de dire sa religion.
06:18Mais il n'y a pas d'autre pays dans le monde
06:21qui a une telle interprétation de ces versets de l'Évangile.
06:27Aujourd'hui, les théologiens de ce moment
06:31remettent les choses à l'endroit.
06:33Le « Rendez à César ce qui est à César »,
06:36la réponse de Jésus est de dire oui,
06:38ce qui est au prince, au responsable politique,
06:43à l'impôt, il faut le donner à l'impôt.
06:45Mais qu'est-ce qui est à l'image de Dieu ?
06:49Pour l'image de César, c'est l'argent, l'impôt.
06:52Mais qu'est-ce qui est à l'image de Dieu ? C'est l'homme.
06:55Et donc il n'y a pas de séparation
06:57entre la vie publique et la vie privée.
07:00Et je vous avoue que c'est une grande chance
07:03de le comprendre ça, et c'est la clé de tout.
07:05Et je pense que c'est une des raisons profondes
07:08pour lesquelles la France va mal,
07:10c'est qu'on nous a mis dans la tête depuis la Révolution,
07:13car la Révolution était là, effectivement,
07:15pour éliminer la religion, et on y arrive aujourd'hui.
07:18Notre religion qui est chrétienne,
07:20on pourra peut-être en parler tout à l'heure,
07:22l'histoire nous fait des chrétiens,
07:24nous sommes dans la matrice chrétienne.
07:26Eh bien aujourd'hui, cette séparation fait que,
07:28du reste je donne des exemples dans ce livre,
07:30où moi j'ai vu même certaines personnalités importantes
07:33de la vie politique française me dire
07:35Christine, je partage tes idées, des chrétiens,
07:38en tous les cas qui se prétendent comme tels,
07:40et qui répondaient, qui me disaient,
07:42je réponds l'inverse de ce que je crois,
07:44car je ne veux pas imposer ce que je crois à mes électeurs,
07:48ou même, je ne veux pas, comment dirais-je,
07:53non, je tiens compte, ce qu'ils me disaient,
07:55je tiens compte de ce que les journalistes qui m'interrogent,
07:59ce que va faire le journaliste dans l'interprétation
08:02de ce que je vais dire,
08:03donc je ne vais pas dire exactement ce que je crois.
08:05Enfin c'est complètement fou, enfin je veux dire,
08:07ça c'est de la folie, folie au sens propre du terme.
08:10– Christine Boutin, vous savez que la folie,
08:12et vous êtes associée par un fait qui vous a collé à la peau,
08:16c'est le fait que vous ayez brandi, c'est le terme toujours,
08:20une Bible à l'Assemblée Nationale,
08:22ça a été l'affaire Christine Boutin,
08:24est-ce que vous regrettez ce geste ?
08:26– Pas du tout, je n'ai jamais regretté ce geste,
08:28j'ai été surprise de l'effet médiatique que cela m'a donné,
08:32la notoriété, mais vous savez,
08:35ça a été très positif en définitive pour moi,
08:38à la fois pour ceux qui partageaient mes idées que mes adversaires,
08:42je suis sortie du silence, c'était au moment du Pax,
08:45donc c'était une période très tendue,
08:47ce geste, du reste je n'en parle pas dans ce livre,
08:50parce que pour moi il est sans intérêt, il est naturel,
08:54aujourd'hui on a été choqué de voir ma Bible dans l'hémicycle,
08:57mais aujourd'hui je viendrai dans l'hémicycle avec mon téléphone,
09:01j'ai également la Bible dans mon téléphone,
09:03et ça ne surprendrait personne,
09:05donc c'est un fait médiatique, anecdotique,
09:09je ne l'ai pas fait par courage,
09:11je l'ai fait parce que Mme Guigueux nous racontait des sornettes
09:14et qu'elle n'avait plus d'idées pour avoir du temps
09:18pour faire venir les socialistes dans l'hémicycle,
09:21et je lui ai proposé de bonnes lectures,
09:23et j'ai sorti ma Bible, voilà.
09:25– Les mots aussi même chez vous sont religieux,
09:27je regardais, il y a peu de temps encore,
09:29vous dites de Macron, il est possédé,
09:32ce terme-là c'est un terme qui sort d'où Christine Boutin ?
09:35– Je ne sais pas s'il sort de Christine Boutin,
09:38je l'ai pensé, peut-être, je vous ai dit,
09:41j'ai une foi fervente,
09:43mais c'est vrai que la présence de Dieu est dans mon cœur
09:45tous les jours à chaque minute.
09:46– Mais qu'est-ce que ça veut dire Macron est possédé,
09:47parce qu'on vous le reproche là aussi.
09:48– Oui mais qu'on me le reproche, on a le droit,
09:50en tous les cas, vous savez, on me reproche ce mot,
09:54parce qu'effectivement c'est un mot qui peut avoir
09:56une connotation religieuse,
09:57quoique il n'y a pas que une connotation religieuse,
10:00mais les psychiatres aujourd'hui prennent d'autres termes,
10:04qu'est-ce que l'on dit de M. Macron ?
10:06C'est un pervers narcissique,
10:08alors les psychologues, les psyches, etc.
10:11Ils utilisent leur vocabulaire, moi j'utilise le mien,
10:13mais c'est exactement la même chose.
10:15– Donc Macron est un possédé ?
10:17– Oui, je pense qu'il a vraiment pactisé, oui, avec certains,
10:22alors est-ce que c'est le diable ?
10:24On peut le penser, mais c'est avec certaines personnes,
10:27avec certaines puissances, et en tous les cas,
10:29des puissances qui ne sont pas celles de la vie,
10:31et du respect de la vie, ça j'en suis absolument convaincue.
10:34Je suis quand même très frappée de voir à quel point,
10:38du reste, depuis 2007, j'ai dit à mes proches que Macron était possédé,
10:42je n'ai jamais rencontré M. Macron.
10:44– Pourquoi en 2007 ?
10:45– C'est le début de son passage, je ne le connaissais pas avant,
10:48je ne le connaissais pas depuis qu'il a…
10:51enfin 2012, non il a commencé en…
10:53– Vous parlez de 2017, il a été après ministre avant, etc.
10:57– Non mais c'est 2017, excusez-moi, pas 2007,
11:002007 c'est quand je suis rentrée ministre, c'est différent,
11:02donc 10 ans plus tard il est devenu président de la République,
11:05dès qu'il est arrivé, j'ai dit à mes proches,
11:07mais cet homme a quelque chose qui me dérange,
11:10il est possédé, il a une certaine forme de possession,
11:13cet homme de ne sait-ce qui, mais voilà,
11:16et malheureusement ça se vérifie.
11:18Quand vous voyez aujourd'hui que le seul programme
11:20qui est vraiment proposé sous le règne de M. Macron, c'est la mort,
11:25constitutionnalisation de l'IVG, qui n'était absolument pas nécessaire,
11:30et maintenant c'est l'euthanasie,
11:32qui malheureusement va vraisemblablement passer,
11:34et tout le monde est d'accord, ils n'ont rien d'autre à proposer,
11:37sinon la mort, c'est ça l'objectif que l'on donne aux Français.
11:41Comment voulez-vous que les Français soient fiers de leur pays ?
11:44Comment voulez-vous que les Français aient de l'espérance ?
11:47Comment voulez-vous que les Français aient de la confiance ?
11:50Ce n'est pas possible, le seul horizon que l'on donne à la France, c'est la mort.
11:54Eh bien moi je suis désolée, moi je donne la vie, moi je propose la vie,
11:58et moi je suis une catholique qui propose la vie.
12:01– Vous évoquez votre parcours politique,
12:03vous amenez jusqu'à l'élection présidentielle,
12:05vous avez été candidate, votre parcours au ministère du Logement,
12:08vous avez été ministre de Nicolas Sarkozy, vos rencontres avec des belles personnes,
12:12je pense bien évidemment, là vous citez plusieurs,
12:15mais vous retenez bien évidemment la personnalité de Jean-Frédéric Poisson,
12:18quelqu'un d'important dans votre parcours politique aussi, cette rencontre.
12:22– Jean-Frédéric Poisson est un homme d'exception.
12:25Jean-Frédéric Poisson, les hasards ont fait que nous nous sommes rencontrés,
12:29alors que je faisais une conférence en Vendée, sur la bioéthique,
12:33au moment où je travaillais sur la bioéthique,
12:35et il était étudiant, il était au chômage, il m'a proposé son service,
12:39moi j'avais besoin de quelqu'un pour une campagne départementale,
12:42que vous avez oublié de citer, car j'ai été conseiller,
12:44il était départemental, et il est resté, il devait rester 15 jours
12:48pour faire ses campagnes, et il est resté plus de 10 ans,
12:51et nous avons fait un tandem absolument magnifique,
12:54parce que c'est un philosophe, c'est un chrétien enraciné,
12:58et qui a pu m'apporter un certain nombre de billes,
13:01si je puis m'exprimer ainsi, pour approfondir mon propos,
13:05et tenir bon aussi dans ce combat.
13:08– Il y a des belles rencontres, on vient de parler de Jean-Frédéric Poisson,
13:10est-ce que ça suffit néanmoins, je vous repose la question,
13:12de s'engager politiquement aujourd'hui ?
13:14Vous dites, à un moment, on n'échappe pas à la politique,
13:17vous l'avez fait en 2017, vous êtes partie, d'autres l'ont fait aussi,
13:21vous ne le regrettez pas ?
13:23– Non, on ne le regrette pas, mais il y a beaucoup de gens aujourd'hui
13:25qui hésitent à s'engager, et je comprends qu'ils hésitent,
13:28c'est la raison pour laquelle j'ai écrit ce livre,
13:31parce qu'il faut, vous savez quand on laisse une place vide,
13:34c'est d'autres qui prennent la place,
13:36à partir du moment où on voit très bien une diminution
13:39de la réligion catholique en France et de sa pratique,
13:43à partir du moment où on abandonne les choses,
13:45le terrain, la nature horreur du vide,
13:48donc ça se remplit par d'autres personnes,
13:50qui combattent justement ce qu'a fait la France.
13:53La France, elle est née du baptême de Clovis,
13:55que ça plaise ou que ça ne plaise pas, c'est ainsi.
13:58– Est-ce qu'il n'y a pas une incohérence dans cette volonté affirmée
14:01de voir une génération s'impliquer dans la vie politique,
14:03et vous le faites avec beaucoup de véhémence,
14:06mais ce propos vient se confronter à un autre propos
14:11que j'ai trouvé dans l'ouvrier, je vous le cite,
14:14j'ai été en 21 ans de mandat à l'Assemblée nationale,
14:18un des acteurs les plus convaincus et les plus tenaces de la résistance,
14:22sans succès malheureusement.
14:24– Oui.
14:25– Pour demander aux gens de s'engager, vous trouvez les mots, sans succès.
14:28– Oui parce que, si vous voulez, l'avantage lorsqu'on a la foi,
14:32c'est qu'on sait très bien que la vie c'est un chemin,
14:36et la vie d'une nation c'est un chemin,
14:39et ce n'est pas parce qu'on n'a pas les résultats immédiatement
14:42que l'on n'a pas semé, au contraire,
14:45je pense qu'il y a beaucoup de semences,
14:47et je suis très surprise de voir, alors que j'ai arrêté la politique
14:50déjà depuis un certain nombre d'années, en étant active,
14:53de voir à quel point le nombre de personnes me reconnaissent encore
14:56de la vie dans la rue, pour les combats que j'ai menés,
15:01donc voilà, il faut savoir abandonner,
15:04il faut surtout être fidèle à ses convictions, tenir bon,
15:07la cohérence elle est là, j'ai toujours tenu bon,
15:10je me suis engagée pour la vie, et jusqu'à la fin j'ai été pour la vie.
15:14– Vous évoquez dans la deuxième partie de cette lettre
15:17les pistes des chantiers de ce qu'il convient d'appeler
15:20la reconstruction de notre pays et de l'Europe,
15:22vous utilisez cette image, il s'agit de mettre son casque
15:25et commencer à rebâtir, mais j'ai envie de vous dire,
15:27mais par où commence-t-on ?
15:29– Eh bien on commence par ce que je propose,
15:31d'abord il y a des items qui sont très importants
15:36si on veut s'engager en politique, c'est prendre la conscience du temps,
15:40le temps, on ne peut pas le retenir dans ses mains,
15:44il est impondérable, une minute peut paraître dix ans
15:48et dix ans peuvent paraître une minute,
15:50ceci nous rapproche, c'est un mystère le temps,
15:54eh bien ça nous rapproche du mystère de Dieu,
15:57je crois aussi qu'il faut rétablir l'autorité dans ce pays,
16:02il n'y a plus d'autorité, et qu'est-ce que ça veut dire l'autorité ?
16:05L'autorité ça veut dire la confiance réciproque
16:08entre celui qui détient l'autorité et celui qui la met en action,
16:14et puis la liberté, il faut se rappeler ces trois items
16:18qui sont très importants, pour moi un magnifique tableau de la liberté,
16:23c'est le tableau de la croix, où on voit justement la liberté
16:28qui est incarnée par une femme qui tient le drapeau français,
16:31il y a Notre-Dame dans le fond, il y a des petits ouvriers,
16:36il y a le curé, il y a l'avocat, il y a toute la société française
16:40qui est guidée par la liberté, et la liberté elle impose
16:43la responsabilité et la cohérence.
16:45– Il y a un chapitre assez polémique dans l'ouvrage,
16:47c'est celui que vous intitulez la vraie dignité de la femme,
16:51et là, est-ce qu'il faut que je vous rappelle que vous êtes contre l'avortement,
16:55vous aviez été contre le PAX, contre le mariage homosexuel,
16:58contre la PMA, contre la GPA, vous avez soutenu même
17:01une certaine forme de gauloiserie, j'ai vu ça sur la fiche Wikipédia
17:04qui n'oublie jamais, pour les personnalités de droite,
17:07de rappeler tous leurs propos, une certaine forme de gauloiserie
17:10au moment de l'éclosion du phénomène mytho, et ma question elle est rude,
17:15est-ce que vous êtes la mieux placée pour parler de la dignité de la femme ?
17:18– Bien sûr, justement, mais bien sûr, alors en ce qui concerne la gauloiserie,
17:22elle fait partie de la culture française, et vraiment,
17:25la gauloiserie elle est française, et moi je me souviens,
17:28quand j'étais plus jeune, il y avait encore l'usage de la gauloiserie
17:31parce que les hommes n'avaient pas peur des femmes,
17:34et bien, il y avait des sourires, il n'y avait pas d'agression des hommes,
17:39et la femme ne prenait pas comme une agression,
17:42aujourd'hui, même simplement ouvrir la porte à une femme,
17:45pour un homme, c'est douteux, est-ce qu'il n'est pas en train
17:49de vouloir me violer ? Non, non, oui, je suis pour la dignité de la femme
17:54et je l'ai toujours défendue de façon importante,
17:57ce qui est plus grave, ce qui est plus important,
18:00c'est que, en fait, derrière la dignité de la femme,
18:04on est en train aujourd'hui, et ça a commencé avec la parité,
18:07le principe de parité, que moi je n'ai pas voté,
18:10la parité, pourquoi ? C'était, on nous présentait ça
18:13comme l'égalité absolue entre les hommes et les femmes,
18:16pourquoi pas, naturellement, ça fait plaisir, mais en réalité,
18:19cette parité, elle est commencée à un chemin qui nous amène
18:23petit à petit à rendre la femme, à enlever à la femme son être profond,
18:29et quelle est la différence et l'être profond de la femme ?
18:33C'est de porter la vie, c'est la grande différence avec les hommes,
18:38on a besoin des hommes pour porter la vie, mais c'est tout de même
18:41la femme qui porte la vie, c'est elle, j'ai entendu une très belle
18:45phrase d'un homme d'une quarantaine d'années, parlant de sa maman,
18:50en disant, mais regardez, nos mamans, elles sont les seules
18:54et les premières à nous connaître dès le moment zéro,
18:58et c'est ça la vérité, c'est donc profondément de l'humanité,
19:01et ce qu'on veut aujourd'hui, c'est nous, par l'utérus artificiel,
19:05par toutes les manipulations qui sont faites aujourd'hui,
19:08par le fait qu'on veut mettre les femmes uniquement
19:11dans le domaine économique et financier, pourquoi pas,
19:13si elles sont tentées par cela, mais pourquoi enlever à la femme,
19:17par l'existence, par exemple, de l'utérus artificiel,
19:20qui va être mis en place très prochainement, nous le savons tous,
19:24pourquoi lui enlever son être même, la raison par laquelle il est là ?
19:28Eh bien moi je vous le dis, c'est parce qu'on veut aujourd'hui
19:33créer un être neutre, et nous, quand on sera dépossédés
19:38de ce qui fait notre profondeur, notre identité profonde,
19:42et que nous serons devenus neutres, vous les hommes,
19:44vous serez neutres aussi, et nous serons donc des espèces de robots
19:50qui seront à la dimension de ceux qui possèdent
19:53et qui nous mettront en esclavage.
19:55Moi je pense que c'est dramatique, et c'est justement un des points
19:58les plus importants de ce livre, où je dis que ce qui est en jeu aujourd'hui,
20:03ce que nous voyons, c'est le délabrement de notre pays,
20:06l'économie qui est complètement par terre,
20:08notre budget qui est déraisonnable,
20:11eh bien, bien sûr que c'est très grave, notre agriculture,
20:15regardez ce qu'on est en train de faire de notre agriculture,
20:18regardez les agriculteurs, on est en train de les tuer,
20:22on est en train en réalité, non seulement de les tuer,
20:26mais de nous mettre dépendants, car notre souveraineté alimentaire
20:31est mise en cause aujourd'hui, ces hommes sont en train de se battre
20:35pour que nous gardions notre souveraineté alimentaire,
20:38quand on n'aura plus de quoi manger, parce qu'on nous imposera
20:41tel ou tel produit, nous serons devenus des esclaves,
20:45et en réalité, dans ce livre, ce qui est mon cri,
20:49c'est que ce n'est pas l'économie, le financier, etc. qui est en cause,
20:53même s'ils sont gravement atteints, mais c'est l'homme et son avenir,
20:57l'homme est en péril aujourd'hui, il est même en péril de mort,
21:01et c'est la raison pour laquelle j'encourage, j'engage
21:05les personnes qui sont intéressées par la chose publique,
21:09tout le monde ne l'est pas, et la chose politique, d'y aller,
21:12et je sais que nous avons les ressources dans notre pays aujourd'hui.
21:16– C'est pour ça que vous parlez aussi beaucoup de l'intelligence artificielle,
21:19de la régulation de l'IA, vous considérez comme une priorité
21:22d'agir en temps réel sur une évolution en train d'advenir,
21:25la domination du numérique sur notre vie,
21:27c'est aussi le même principe que ce que vous venez d'évoquer ?
21:29– Bien sûr, c'est la même chose, mais dans ce livre, vous verrez,
21:32c'est une progression, et on en arrive à cette réalité,
21:35et à ce cri, l'homme est en péril de mort,
21:38et la France a une responsabilité particulière,
21:41la France, elle fuit la lumière des nations,
21:44elle est fillonnée de l'Église, nous disait Jean-Paul II,
21:47nous avons une responsabilité,
21:49et parce que nous avons abandonné l'essentiel,
21:52eh bien, nous sommes par terre.
21:55Aujourd'hui, on nous propose des valeurs horizontales,
21:59et nous font retrouver le vertical,
22:02il faut nous élever, regarder plus loin, plus haut.
22:06– Voilà, vous dites que chaque GPT organise l'abandon progressif
22:09de l'usage de nos facultés essentielles,
22:11l'esprit, la sensibilité, l'imagination et la mémoire.
22:14Moi, j'arrive à voir les textes de chaque GPT maintenant aussi,
22:17ils ont leurs caractéristiques, c'est assez facile de les reconnaître.
22:20La vraie question, enfin, celle que l'on a jamais cessé de vous poser,
22:23celle que vous n'avez jamais oublié de vous poser,
22:26celle qui conclut aussi votre manuel,
22:28est la place de Dieu dans tout cela ?
22:30Est Dieu dans tout cela ?
22:32– Je pense qu'il faut que nous arrivions à renouer avec la transcendance,
22:37je pense que, et justement, à ceux qui sont chrétiens,
22:42il faut arrêter d'avoir peur de le dire.
22:45Vous savez, Solzhenitsyn nous avait dit, a écrit dans ses livres,
22:49que lorsque le totalitarisme est arrivé dans ce qu'est aujourd'hui la Russie,
22:54ils sont arrivés à faire tomber ce totalitarisme,
22:59parce qu'il y avait tellement de peur,
23:01que c'était le silence qui s'était installé,
23:03et ils ont pu reprendre le cours de leur histoire et de leur pays
23:08par les murmures qui ont commencé dans les caves de l'existence de Dieu.
23:14Il faut que les catholiques aient le courage de dire qu'ils sont catholiques.
23:18Ils ont le droit d'être catholiques,
23:20tout comme les francs-maçons ont le droit, en France, de l'être.
23:23Le problème, c'est que les francs-maçons n'ont pas peur de dire qu'ils le sont,
23:26s'ils ne le disent pas.
23:27Ils se donnent les moyens de faire en sorte que leurs idées arrivent,
23:31et c'est comme ça qu'on arrive à l'euthanasie,
23:33alors que les chrétiens ne disent plus rien.
23:36Nous devons être debout.
23:38Quand on regarde ce qui se passe dans les pays où les chrétiens sont massacrés,
23:43en Arménie, au Burkina Faso,
23:47enfin tout un tas de pays où ces chrétiens sont en train d'être assassinés,
23:52et nous, nous nous plaignons et nous courbons les Chines,
23:55eh bien, moi je dis, il faut se relever.
23:58Il faut avoir le courage de se relever.
24:00Et je pense qu'il faut renouer avec la transcendance.
24:04– Vous avez, je vous écoute, je vous connais, Christine Boutin,
24:08je sais qu'elle est votre passion, votre entêtement à défendre vos idées.
24:14Vous l'avez fait auprès de Nicolas Sarkozy,
24:16c'est vrai quand même que vous lui avez imposé, si je suis ministre,
24:19en échange de ?
24:20– Bien sûr.
24:21– En échange de quoi d'ailleurs ?
24:23– Si vous voulez, sur les problèmes bioéthiques et la manipulation de l'embryon,
24:29j'étais très claire.
24:31Et ça, je me suis engagée sur la présidentielle
24:36pour obtenir justement le mariage homosexuel.
24:40Et donc, je me suis présentée pour dire,
24:45parce que c'était la deuxième fois que je me présentais à l'élection présidentielle,
24:49et la pression sur le mariage homosexuel était devenue très forte.
24:54Et je dois dire que ceux qui ont résisté à l'époque
24:57pour ne pas le faire, sur les mariages homosexuels, ont été courageux.
25:01Et moi, j'y suis allée pour donner du courage.
25:03Or, il se trouve que la veille où je devais faire ma déclaration officielle
25:08à la présidentielle, Nicolas Sarkozy a donné une interview
25:13dans le Figaro magazine sur la bioéthique
25:16qui était encore plus exigeante que le mien, que les miennes.
25:20Si bien que j'ai dit très clairement,
25:23puisque j'ai la garantie qu'il n'y aura pas de mariage homosexuel,
25:27eh bien, j'apporte mon soutien à Nicolas Sarkozy.
25:31Et de reste, il ne l'avait pas fait la première fois en 2007,
25:34il ne l'a pas fait le mariage homosexuel.
25:36Je dois dire que Chirac, c'est pareil,
25:38j'avais négocié ça et il ne l'a pas fait.
25:41Et puis après, la pression était trop forte.
25:44Et M. Hollande est arrivé trop content naturellement de me mettre sur pied.
25:47Et ce qui est aussi déstructure notre pays, bien évidemment.
25:51Moi, je n'ai rien contre les personnes homosexuelles.
25:53Je vous le dis franchement.
25:55Mes opposants n'aiment pas que je le dise.
25:57Mais oui, j'ai des amis homosexuels.
26:00Mais la différence est l'homosexualité et la personne, c'est tout.
26:06Le mariage homosexuel amenait obligatoirement à la GPA,
26:11à la PMA, etc.
26:13et à la déstructuration du sexe dont je vous parlais tout à l'heure.
26:16– Vous n'êtes pas de ceux qui regrettent d'avoir été
26:18à la manifestation de la manif pour tous ?
26:20– Pas du tout.
26:21– Il y a beaucoup autour de vous qui étaient autour de vous à cette époque-là
26:23qu'on maintenant regrette.
26:25– Mais tout à l'heure, je vous parlais de la cohérence.
26:27Bien sûr, beaucoup ont lâché.
26:29Beaucoup ont lâché, absolument.
26:31Mais moi, je tiens bon et je tiendrai bon jusqu'à mon dernier souffle.
26:34Parce qu'il faut que les Français arrivent à comprendre ce qui est en jeu.
26:39Ils se désolent aujourd'hui de l'État de la France.
26:42Mais l'État de la France n'est qu'une conséquence
26:44de tous ces abandons essentiels.
26:46C'était évident.
26:48Que ça devienne une lumière pour eux,
26:50ce livre essaie d'être une lumière pour eux,
26:52s'ils veulent comprendre.
26:54– Cette lettre ouverte, je rappelle votre dynamisme
26:57que je viens de citer, qu'on vient de voir.
26:59Cette lettre ouverte, c'est quoi ?
27:01Ce sont quoi ? Des mémoires ?
27:03C'est un testament ?
27:05– Il paraît qu'il ne faut pas que je dise que c'est un testament.
27:07Mais j'assume, c'est une transmission.
27:09C'est une transmission.
27:11Ça répond aussi à votre question de tout à l'heure.
27:13Vous me disiez, mais vous n'avez pas réussi.
27:15Mais ça n'a aucune importance de réussir.
27:17Moi, je crois que notre passage sur Terre
27:20est un passage qui se continue dans l'éternité.
27:23Et il y aura des relais.
27:25Et c'est justement aux relais qui sont là,
27:27qui sont prêts à éclore,
27:29que j'ai écrit ce livre.
27:31Et j'espère, je suis sûre qu'il leur servira.
27:33Peut-être pas tout.
27:35Ils critiqueront peut-être certaines choses.
27:37Mais ce qui est certain, c'est que c'est basé sur mon expérience.
27:39J'ai 80 ans, je n'attends plus rien.
27:41Je n'attends plus rien, vraiment.
27:43Mais je crois qu'après mon expérience de 40 ans de vie politique,
27:47qui était de mon devoir,
27:49et j'ai résisté à le faire parce que c'était lourd,
27:51c'était difficile.
27:53J'ai des choses très lourdes, importantes,
27:55qui sont dites dans ce livre,
27:57et qui ne sont pas obligatoirement partagées par tous,
27:59même des catholiques.
28:01Mais ça ne fait rien.
28:03C'est ce que je crois.
28:05C'est ce qui m'a permis d'avancer
28:07et de prendre le flambeau.
28:09– Allez, nous sommes faits pour l'espérance, dites-vous.
28:11Lettre ouverte à qui veut s'engager en politique
28:13pour servir la France et les Français ?
28:15Eh bien, c'est sur la boutique TVN,
28:17Madame le Ministre, je vous remercie.
28:19– Merci à vous.