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00:00Et 7h45, est-ce que vous continuez à venir en aide aux Ukrainiens de l'ISER ?
00:0404-76-46-45-45, appelez-nous pour en parler puisque justement, ce matin, nous prenons des nouvelles des Ukrainiens de notre département.
00:12Oui, et des ISEROI qui se mobilisent, toujours, pour leur venir en aide, plus de 1000 jours après le début de la guerre avec la Russie.
00:18La barre des 1000 jours a été franchie la semaine dernière.
00:21Pour en parler ce matin, Frédéric Vigreux, bonjour.
00:24Bonjour.
00:24Merci d'être avec nous ce matin en studio.
00:26Vous êtes pompier ISEROI, président de l'association Pompiers Humanitaires et Solidaires.
00:30Et vous revenez tout juste d'Ukraine, dans la région d'Odessa, c'est ça ?
00:33Affirmatif.
00:34Tout au sud de l'Ukraine ?
00:36C'est au sud de l'Ukraine.
00:37C'est au bord de la mer Noire.
00:39Et c'est une région qui va jusqu'à Kherson.
00:42Enfin, c'est une région à côté, mais enfin, c'est des opérations qu'on a faites jusqu'à Kherson, Mykolaïev et Odessa.
00:47Odessa, depuis le début du conflit, on supporte ces gens-là au niveau matériel de santé.
00:54Ambulance, c'est la cinquième ambulance qu'on emmène là-bas.
00:57Et là, du matériel d'incendie, on a pu justement aider les pompiers d'Odessa, parce qu'ils en ont besoin.
01:04La situation sur place que vous avez rencontrée, c'est la même ?
01:07Depuis même deux ans, la situation a beaucoup évolué.
01:10Elle a évolué dans le sens où il y a de plus en plus de marquages de bombardements sur des sites bien précis.
01:18Le paysage est de plus en plus dévasté ?
01:20Le paysage est dévasté, les cathédrales ont bien été bombardées, des immeubles, des écoles.
01:28Donc, on voit le site Odessa bien plus impacté par la guerre aujourd'hui par rapport à il y a deux ans, par rapport au début du conflit.
01:36De quoi les Ukrainiens ont besoin ?
01:38Vous dites que vous avez aidé les pompiers isérois, est-ce qu'ils ont le matériel suffisant ?
01:42Comment ça se passe ? Qu'est-ce que vous pouvez leur apporter ?
01:44Alors nous, c'est les pompiers d'Odessa qu'on a aidés.
01:48Et de la région, on amène du matériel d'incendie, notamment aussi des lots de sauvetage.
01:53Parce qu'il y a des immeubles qui ont été impactés par les bombardements, donc il y a du sauvetage à faire.
01:59Donc on les supporte là-dessus, on les supporte en matériel de santé.
02:02Les hôpitaux, notamment les protections civiles de leur pays, en matériel de santé, par des ambulances qu'ils ont besoin.
02:10Donc oui, on est dans ce domaine-là, le domaine de la santé.
02:15Et le moral, est-ce qu'ils arrivent à tenir ? On disait, la part des mille jours a été dépassée la semaine dernière.
02:21Plus de deux ans et demi, j'imagine que tout ça, ça pèse ?
02:24Et ça se voit, ça pèse et ça se voit.
02:28On voit des queues au long des immeubles de gens qui cherchent à se nourrir aussi.
02:33Notamment du côté de Tchernomorsk, je m'en souviens bien, où on leur donnait de la nourriture.
02:38Parce qu'on fait aussi notre impact, nous, d'alimentation.
02:43On achète de l'alimentation pour donner.
02:46Ce qu'on n'a pas vécu pendant la Deuxième Guerre mondiale, quelque part, nous, parce qu'on était jeunes, on n'était pas nés.
02:51Mais on le voit sur le terrain, dans ce conflit.
02:55On va revenir sur votre expérience là-bas, et puis sur les liens qui existent entre l'ISER et l'Ukraine.
03:00On vous propose d'ailleurs d'intervenir également sur le sujet au standard de France Bleu-ISER, Mathieu.
03:06Oui, on vous pose cette question. Est-ce que vous continuez à venir en aide aux Ukrainiens de l'ISER ?
03:09Est-ce que vous trouvez au contraire qu'on les a oubliés ? 0-4-76-46-45-45.
03:13Et justement, on a un témoignage avec nous.
03:16Oui, exactement. On est en ligne avec Tétiana Lupchik.
03:19Bonjour Madame Lupchik.
03:21Oui, bonjour monsieur.
03:22Merci d'être en ligne avec nous.
03:24Vous présidez l'association Ukraine-Grenoble-ISER.
03:27Vous accompagnez combien de personnes encore aujourd'hui en ISER ?
03:30Alors, il y a 1 500 personnes à peu près.
03:33Mais c'est un chiffre qui fluctue énormément.
03:36C'est un chiffre qui est flou déjà dès le départ, puisqu'il y a eu beaucoup de départs, des va-et-vient.
03:41Mais voilà, c'est à peu près le chiffre que nous avons en tête.
03:45Mais on ne peut pas garantir que c'est exactement ça.
03:48Et dans quel état d'esprit sont les personnes que vous aidez en ISER ?
03:51Loin de leur famille, deux ans et demi de guerre maintenant, comment ils vivent tout ça ?
03:56Alors déjà, on n'aide pas complètement ces personnes-là.
04:01Au troisième anniversaire de guerre bientôt, ce sont des personnes qui commencent à prendre leur autonomie.
04:07Donc si au début on s'occupait de logements citoyens et on accompagnait effectivement des personnes,
04:12on ne peut pas lui dire, ça serait trop chevanté et ça ne serait pas correct.
04:16Donc ce sont des personnes qui commencent à s'intégrer.
04:20Certaines personnes sont reparties.
04:22Donc c'est difficile aussi de s'intégrer quand on ne parle pas la langue du tout ou quand on est âgé.
04:28C'est une nouvelle époque pour eux, c'est difficile.
04:32Il y en a qui se posent la question de rester en France, de ne pas forcément retourner en Ukraine,
04:37ou le but est toujours de retourner là-bas ?
04:40Alors bien sûr il y en a, mais ça reste une très très grande minorité,
04:44puisque le but c'est de revenir et de rejoindre leurs familles.
04:47Et souvent les familles sont séparées.
04:50Les enfants rêvent d'une chose, c'est de retrouver leur papa,
04:54et les mamans rêvent de retrouver leur famille aussi.
04:58Donc en fait on veut juste retrouver ces pénètres à la maison,
05:02si elles existent encore, mais au moins la reconstruire.
05:05Ça aussi c'est notre volonté de reconstruire.
05:07Dernière question, Tatiana Lupchik.
05:09Je lisais sur votre page Facebook que les Ukrainiens avaient bénéficié en arrivant d'un statut particulier,
05:14l'APS, l'autorisation provisoire de séjour.
05:16Et je lisais sur votre page Facebook que plusieurs avaient des difficultés pour la renouveler.
05:21Oui tout à fait, il y a cette difficulté de renouveler l'APS,
05:26mais encore une fois pour moi ce sont des accessoires de problèmes.
05:33Ce sont des problèmes importants, mais des problèmes qui peuvent être retenus en profondeur en Ukraine.
05:41C'est difficile de s'intégrer.
05:43Si les papiers ne sont pas reconduits automatiquement,
05:46et si cette inquiétude s'ajoute à l'inquiétude déjà par rapport à sa famille et son pays.
05:53Je voulais juste aborder, j'ai écouté un petit peu les échanges que vous avez eus sur l'ambiance et sur les besoins.
06:01J'étais aussi en Ukraine il n'y a pas longtemps, il y a quatre semaines.
06:07Ici en Grenoble, nous avons pu participer à un projet intéressant qui s'appelle Ambulance Métraillé
06:14qui traverse toute la France, qui est un projet national.
06:18Et justement c'est vraiment dans cet obstacle de toucher, de faire partie de cet élan,
06:24de remontrer de nouveau que la guerre elle est là, qu'elle est de plein fouet,
06:28qu'elle a gagné en intensité, qu'elle est encore plus insupportable parce que les gens y sont usés,
06:33mais qu'on l'oublie.
06:34Et donc cette ambulance, c'est pour permettre de recolter du fou, pour effectivement acheter les ambulances.
06:40Je te remercie Frédéric pour cette sénitité initiative, c'était vraiment fort utile.
06:45En plus d'autres besoins, les besoins sont énergétiques également.
06:49On rentre dans l'hiver, et l'hiver c'est très dur, mais là tous les Ukrainiens vivent,
06:53on sait passer l'hiver, on va survivre à cet hiver qui est difficile.
06:57Non c'est moins difficile parce qu'il est très très très froid,
07:01là déjà il pleut et c'est difficile.
07:03On ne peut pas se chauffer, on n'a plus de l'électricité.
07:06Même pour faire le papier, envoyer des convois, souvent nos partenaires disent
07:10« si j'ai l'électricité je remplis mes pavilles, je ne sais pas quand ».
07:13Donc on a des difficultés qui nous distinguent du monde ancien des anciennes guerres,
07:17qui avait cette modernité, mais de laquelle on n'arrive pas à accéder,
07:22et on est frustré et on n'arrive pas à vivre pleinement.
07:25Pourtant mon conseil c'est la vie continue, et la dernière chose.
07:29Il y a un besoin énergétique, mais aussi… j'ai oublié ce que je voulais dire.
07:34Ce n'est pas grave, en tout cas le message est passé.
07:36Je vous coupe parce que la liaison n'est pas très bonne, Tatiana Ljupcik,
07:39en tout cas on a bien entendu le message, et nous sur France Blues Air,
07:42on ne les oublie pas, c'est l'Ukrainien effectivement.
07:44C'est peut-être important aussi pour nous d'en parler ce matin,
07:47notamment avec vous Frédéric Vigreux, je rappelle que vous êtes pompier ISERWA,
07:51président de l'association Pompiers Humanitaires et Solidaires.
07:54Je voulais vous interroger aussi sur les liens qui existent concrètement
07:57entre l'ISER et l'Ukraine.
07:58Vous par exemple, vous récupérez des dons d'entreprises ISERWA,
08:01comment vous fonctionnez ?
08:03Oui, alors on a des partenaires.
08:06On a des partenaires déjà ici sur l'ISER, mais il n'y a pas que sur l'ISER aussi,
08:10parce qu'on n'est pas que sur l'ISER.
08:12Les Pompiers Humanitaires et Solidaires, on est au niveau national quelque part,
08:15bien représentés dans l'ISER.
08:17Le siège est à Montbonneau, donc on a des partenaires au niveau institutionnel,
08:21notamment la mairie de Montbonneau, je viens de la citer,
08:23mais aussi dans le domaine privé.
08:25On essaie d'avoir des accords avec l'entreprise Galet,
08:28ceux qui font les casques de pompiers, ça va parler à ceux qui sont de la partie,
08:32aussi Petzl, les lots de sauvetage.
08:36Ça c'était par exemple quand vous disiez qu'il y avait des immeubles effondrés,
08:39il faut du matériel d'escalade pour pouvoir...
08:41Exactement, alors on avait déjà du matériel,
08:43on les a ressolicités pour ce genre de matériel,
08:45parce qu'on pense continuer,
08:47vu qu'on a des étroites relations avec le colonel des sapeurs-pompiers d'Odessa,
08:53et autres notamment,
08:55parce qu'on a maintenant, depuis le temps qu'on est impliqué,
08:57depuis deux ans et demi, on a des connaissances.
08:59Oui, on a des sociétés et des associations qui nous supportent,
09:04comme PHI, les Pharmaciens Humanitaires Internationaux,
09:07enfin je ne vais pas tous les citer.
09:08Oui, mais aujourd'hui vous avez besoin de quoi ?
09:10J'ai un message à passer ce matin.
09:11Alors, déjà, le nerf de la guerre, c'est l'argent.
09:14C'est pour ça qu'on a un lien Elo-Association.
09:16On mettra sur francebleu.fr notre application ici,
09:19un lien vers une cagnotte participative.
09:21Affirmatif, les pompiers humanitaires solidaires,
09:23on a besoin de ça, c'est le nerf de la guerre,
09:25parce qu'on y va, vous avez vu, on a cheminé par la route,
09:28il y a quand même 3000 kilomètres pour aller jusqu'à là-bas,
09:31avec des véhicules qui ne sont pas tout jeunes,
09:33parce qu'on achète ces véhicules.
09:34Ça veut dire du carburant à acheter ?
09:36Du carburant, les péages, la logistique,
09:39voilà, d'un convoi à peu près.
09:41Mais aussi, on a besoin d'être aidé,
09:43notamment par les SDIS, pour avoir des ambulances.
09:46Les services des pompiers.
09:47En fait, quand le SDIS,
09:48Service Départemental d'Incendie et de Secours,
09:50c'est d'avoir des ambulances,
09:52de manière qu'on puisse les redonner là-bas.
09:54Et nous, on les reconditionne,
09:56pour les redonner là-bas.
09:58Et voilà ce type de matériel,
09:59du petit matériel de secours à personne.
10:01Voilà ce qu'on a besoin.
10:02Le message est passé en tout cas,
10:03et on mettra le lien vers la cagnotte et l'OASO,
10:06effectivement, de pompiers humanitaires et solidaires,
10:08sur notre site francebleu.fr,
10:10et notre application ici.
10:11Merci beaucoup, Frédéric Vigreux,
10:13d'avoir parlé de votre expérience ce matin sur France Bleu.
10:15Merci de votre invitation.

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