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Dans le cadre du workshop Ville d'avenir : Les invisibles dans les jardins, conférence qui s'est déroulée mardi 5 novembre 2024 à 10h30.Par Etienne Grésillon, François Bouteau, Lucia Sylvain-Bonfanti, Delphine Arbelet-Bonnin, Patrice Meimoun, Patrick Laurenti

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00:00Je ne sais pas, mais normalement, c'est bon, donc c'est bon.
00:13Bonjour à tous, nous sommes heureux de pouvoir parler face à
00:18vous du sujet autour des organos volatiles.
00:22C'est un sujet, en fait, l'approche qu'on a,
00:23elle est volontairement et interdisciplinaire.
00:27Il s'agit ici de mélanger des compétences à la fois géographiques
00:32et biologiques autour de ces organos volatiles qui sont des
00:36molécules chimiques qu'on retrouve dans l'atmosphère.
00:39Et l'idée, c'était donc à la fois d'avoir une approche spatiale
00:43de ces organos volatiles, mais aussi une approche biologique
00:48avec un outil.
00:50L'idée, c'est qu'en fait, ce qui est compliqué, c'est comment
00:53on capte ces organos volatiles.
00:55Et là, il y a des outils, mais ils sont en voie de
00:59perfectionnement et aujourd'hui, il y a des outils très
01:03perfectionnés qui sont les spectros de masse.
01:05Mais ces outils sont lourds et sont compliqués à déplacer,
01:09sont très chers et nous, on n'a pas les moyens d'acheter
01:11ce genre d'outils.
01:12Donc, nous, on a opté pour un outil qui se déplace bien,
01:16mais qui, sur un plan de la reconnaissance,
01:20c'est moins précis.
01:21On va vous préciser ça par la suite,
01:22qui s'appelle le Tiger.
01:23Donc, c'est ce qu'on va vous présenter aujourd'hui.
01:24C'est l'utilisation de cet outil.
01:26Ça fait trois années qu'on l'utilise et on a essayé,
01:29dans différentes conditions, de voir en fait à quoi il
01:33pouvait servir, ses limites, etc.
01:34C'est ce qu'on va présenter aujourd'hui autour
01:36des organos volatiles.
01:38Donc, ces organos volatiles, ils sont, ils dégagent des odeurs
01:42dans l'air en général, alors qu'ils sont perspectives de
01:45manière différenciée en fonction des animaux, des plantes.
01:48Donc ça, on n'est pas certain comment, qui, comment on reçoit
01:52les récepteurs et tout ça.
01:53Tout ça, c'est assez complexe.
01:54Mais ce qui est sûr, c'est qu'on a des organos volatiles qui
01:57sont d'origine végétale.
02:01Alors, le PowerPoint, on peut y aller.
02:04Il y a des organos volatiles d'origine végétale et c'est
02:0690% des organos volatiles.
02:10Donc, c'est une grosse proportion de ces organos volatiles
02:12qu'on trouve dans l'air, qui sont d'origine végétale,
02:14qu'on appelle les coves S.
02:17Et puis ensuite, il y a des organos volatiles plutôt
02:21d'origine anthropique.
02:22C'est 10% des organos volatiles.
02:23Donc ça, c'est surtout lié à la consommation
02:25des hydrocarbures.
02:32OK, donc, alors concernant ces volatiles,
02:37donc c'est des odeurs.
02:39Ce n'est pas que les odeurs, parce que les odeurs, c'est ce
02:41qu'on arrive à percevoir avec nos systèmes olfactifs.
02:45Et donc, ce qu'on perçoit comme odeurs, ce sont des composés
02:48organos volatiles.
02:48Mais vous savez certainement qu'il y a aussi des composés
02:52organos volatiles qu'on n'arrive pas à percevoir avec nos systèmes
02:55de détection.
02:56C'est aussi des volatiles, mais ce n'est pas des odeurs.
02:59De fait, c'est des histoires de définition.
03:01Donc, il y a énormément de molécules volatiles.
03:04Et ce qui se passe, c'est que quand c'est libéré,
03:07c'est dans l'atmosphère et il y a un certain nombre de molécules
03:11qui vont interagir entre elles.
03:13Alors qu'elles peuvent être d'origine, comme a dit Étienne,
03:15soit anthropique, soit biogénique.
03:18Et donc, il y a toute une chimie de l'atmosphère qu'on ne va
03:21pas vous décrire ici.
03:22On a mis un schéma juste pour vous montrer un peu ce qui pouvait
03:24se passer, mais vous en entendez parler assez régulièrement quand
03:29il y a les pics d'ozone, des choses comme ça.
03:32Vous avez des molécules qui vont générer l'ozone
03:34en interagissant.
03:35Et donc, il y a tout un travail de chimie de l'atmosphère qui est
03:38fait plutôt par des chimistes et des spécialistes de
03:40ce terrain-là.
03:42Donc, sur ce monde complexe, ce n'est pas ce sujet-là,
03:45donc nous, qui va vraiment nous intéresser.
03:47Mais on voulait vous indiquer ce point-là parce que ça vous
03:50montre que finalement, vous avez un système qui est extrêmement
03:53complexe, donc qui se développe.
03:57Donc, concernant un peu les covres anthropiques, on a pris
04:01juste un petit focus sur la région parisienne que vous
04:04pouvez rencontrer.
04:06Donc, ce n'est pas des documents forcément tout à fait récents,
04:10mais les grandes proportions doivent être à peu près
04:12les mêmes.
04:13Ce qu'on voulait montrer là, c'est que vous pouvez voir,
04:17le trafic routier, c'est 33% finalement des covres qui sont
04:20émis en Ile-de-France.
04:22L'industrie, 31%.
04:24Oui, on est déjà à plus de 60%.
04:25Donc, effectivement, ces covres anthropiques,
04:27ils sont très importants.
04:28Et donc, dans une région industrielle avec beaucoup
04:32de population, c'est ça que vous allez avoir à respirer
04:35tous les jours.
04:36Et tous les organismes vivants vont être soumis à ces composés
04:40organovolatiles.
04:42On vous a mis une petite carte de l'Ile-de-France.
04:44Alors, en prenant un covre qui, en fait, sont des
04:48particules diesel.
04:49C'est quand même des covres parce que c'est des toutes
04:51petites particules, les PM10.
04:53Et c'était juste pour vous montrer que finalement,
04:55entre 2007 et 2023, ça s'améliorait.
04:58Donc, c'est en voie d'amélioration.
05:02Il y a beaucoup de politiques qui sont prises en charge.
05:05Juste pour contredire, parce que c'est ça qui est drôle.
05:07Mais donc là, ici, je viens de dire que les organovolatiles
05:10végétaux, c'était les plus importants.
05:12Mais là, on voit qu'en Ile-de-France, finalement,
05:13ce ne sont pas les plus importants.
05:14C'est à l'échelle de la planète, en fait, que les organovolatiles
05:16végétaux sont les plus importants.
05:17C'est la première chose, précision.
05:19Et la deuxième, c'est que ces cartes, c'est des moyennes
05:21sur des années et on sait que les conditions climatiques
05:24influent énormément sur la concentration
05:27de ces organovolatiles.
05:28Et 2023, il semblerait que c'était une année moins
05:30propice à ces organovolatiles que née 2007.
05:34Les années où vous avez des anticyclones qui s'installent
05:36sur l'Ile-de-France, là, c'est des années qui sont propices
05:38aux organovolatiles anthropiques.
05:41Et les années Covid, en fait, les années Covid,
05:43vous avez une diminution importante de ces organovolatiles
05:45anthropiques du fait de la baisse du trafic.
05:48Donc, voilà, c'est des éléments qui...
05:49Le climat est important aussi dans la distribution
05:52de ces organovolatiles.
05:57Donc, c'était pour faire un petit point sur le rapide,
06:00sur les coves anthropiques.
06:01Maintenant, si on regarde un peu les coves biogéniques,
06:04juste pour vous donner quelques idées.
06:07En fait, ces molécules, alors, il y en a des milliers.
06:12On considère même que les plantes seraient susceptibles de
06:14synthétiser plus de 100 000 molécules volatiles différentes.
06:17Je prends l'ensemble de toutes les plantes.
06:19Ce n'est pas une plante qui peut faire ça.
06:21Mais donc, 100 000 molécules, vous imaginez bien que ce n'est pas
06:23toutes en même temps, au même moment.
06:25Mais ce qui est intéressant chez les plantes,
06:27alors, c'est un travail qui est fait depuis une vingtaine d'années
06:30parce que, comme l'a dit Étienne, il a fallu que les outils soient
06:33disponibles pour qu'on puisse travailler sur ces volatiles.
06:35Donc, ça fait 20, 25 ans que maintenant, on a ces spectraux
06:38de masse qui évoluent de plus en plus, qui ont été mis au point.
06:40Et donc, on peut travailler sur les odeurs.
06:42Avant, on n'avait pas les outils.
06:43Donc, c'était plus difficile, même si on avait quelques
06:45idées et informations.
06:47Mais donc, ce qu'on sait maintenant, c'est que les
06:49plantes vont être capables d'utiliser des composés organo-
06:53volatiles spécifiques pour, je vais dire le mot, dialoguer avec
06:57des plantes de la même espèce.
06:59Donc, ça va être un type de molécule et elles peuvent échanger
07:03des messages volatiles avec des plantes d'espèces différentes.
07:07Et là, elles vont utiliser d'autres molécules.
07:09Alors, je parle de dialogue parce que ça veut dire quoi?
07:11Ça veut dire que la plante, elle va être capable d'émettre
07:13la molécule.
07:14C'est une première chose, mais l'autre plante va être capable
07:17de la recevoir.
07:18Et donc, le message qu'elle reçoit avec ce volatile,
07:21elle va le transformer en une information utilisée pour
07:25apporter une réponse développementale ou autre,
07:28donc qui va optimiser son développement en tout cas.
07:33Donc, c'est bien des molécules qui sont utilisées pour
07:36dialoguer, faire passer de l'information.
07:38Donc ça, je vous ai parlé entre plantes, mais si on regarde
07:40le schéma qui est à côté, ce schéma, il est là pour vous
07:43montrer que les plantes, elles vont avoir le même
07:46genre de dialogue, pas uniquement entre elles,
07:48mais elles peuvent discuter avec des insectes.
07:50Elles peuvent discuter avec des bactéries.
07:53Alors, le mot discuter est un peu surprenant, je suis
07:55bien d'accord, mais dialoguer, c'est pareil.
07:57En fait, elles peuvent échanger des informations avec tout type,
08:01finalement, d'autres êtres vivants.
08:03Donc, ça, c'est un premier point qui est surprenant, en tout cas,
08:08auquel on ne s'attendait pas.
08:09Et à l'heure actuelle, il y a même des données qui montrent
08:12que ces échanges d'informations, ça peut être pas uniquement
08:14entre deux partenaires, mais ça peut être trois partenaires.
08:17Il y a plusieurs exemples maintenant qui ont été montrés.
08:19Vous avez une plante, lorsqu'elle est agressée par un
08:23prédateur, un brouteur, en l'occurrence, vous prenez une
08:25feuille qui est broutée par une chenille.
08:27La plante va sécréter un volatil.
08:29Et en fait, elle va en sécréter plein.
08:31Mais parmi ces volatils, il y a des phéromones qui vont être
08:36les phéromones sexuels du prédateur de la chenille.
08:40Donc, en fait, le prédateur, il va percevoir cette odeur et il
08:43va venir sans trouver un partenaire sexuel.
08:46Il ne va pas le trouver.
08:47Déception, mais il va trouver une chenille et donc
08:50de la nourriture potentielle.
08:52Et donc, la plante va être débarrassée de la chenille donc
08:55par cette communication tripartite.
08:57Donc, là, c'est des exemples comme ça.
08:59On commence à en avoir plusieurs et je pense qu'on va en trouver
09:02de plus en plus et ça ne serait pas surprenant qu'on trouve
09:05des interactions qui soient encore plus complexes que
09:07avec trois partenaires.
09:09Donc là, on va vous montrer une petite vidéo.
09:14Donc, vous avez un joli plant de tomate et si vous regardez
09:17au centre, vous allez voir se développer en accéléré,
09:20bien sûr.
09:23Non, ce n'est pas celle là.
09:26Le suspense est intense.
09:29Voilà, et donc, vous voyez ce qui pousse au milieu,
09:31c'est une cuscute.
09:32Donc, c'est une croissance végétale.
09:33Le mouvement des plantes, c'est par la croissance.
09:35Donc, ce n'est pas un mouvement direct.
09:37Mais si vous regardez bien, il est dirigé quand même.
09:39Ce n'est pas au hasard.
09:41Et cette cuscute, en fait, c'est une plante parasite
09:44de la tomate et donc, elle se dirige vers la tomate.
09:49Alors, les plantes, comment elle fait pour savoir où
09:52est la tomate?
09:53En l'occurrence, ce qui a été démontré dans ce papier,
09:55c'est qu'elle est capable de percevoir les odeurs
09:59de la tomate.
10:00Donc là, vous voyez une interaction qui n'est pas du
10:02tout bénéfique pour la tomate, mais qui est bénéfique
10:04pour la cuscute.
10:05Cette plante parasite, elle capte l'odeur de la tomate et
10:07elle se dirige grâce au gradient d'odeur de volatiles vers
10:11la tomate pour l'accrocher.
10:14Alors là, c'est un autre exemple qu'on voulait vous
10:17montrer parce que les scientifiques essayent de
10:19décrypter un peu ce qui se passe avec ces volatiles.
10:22Et donc là, c'est un travail qui est fait sur Arabidopsis.
10:25C'est la plante modèle, le rat de laboratoire pour les gens
10:28qui font de la biologie végétale.
10:31Et en fait, ils ont voulu voir ce que faisait un volatile
10:33d'une plante sur Arabidopsis en utilisant, c'est l'intérêt
10:38de la plante modèle, une plante qui est transformée.
10:40Et donc, cette plante qui est transformée, on va pouvoir
10:42visualiser donc les variations de calcium dans la plante.
10:47Les variations de calcium, pourquoi?
10:49Parce que le calcium est un ion qui est utilisé dans ce qu'on
10:52appelle la signalisation cellulaire et la signalisation
10:54longue distance.
10:56C'est un peu ce qui se passe dans vos neurones quand vous
10:59faites n'importe quoi.
10:59En fait, vos neurones sont activés.
11:00Vous avez des flux de calcium et ces flux de calcium se déplacent
11:03le long des nerfs et donc, ça permet de visualiser la
11:05transmission d'une information.
11:07Et donc, si vous regardez la vidéo qui est là.
11:12Alors, vous allez voir des petites bulles qui apparaissent
11:14sur les feuilles.
11:18Si vous les voyez, vous voyez ces petites bulles, ces petites
11:22explosions dans la pression.
11:23En fait, lorsqu'ils libèrent le volatile qui est pris sur une
11:27autre plante, sur cette plante là, ils ont tout un
11:29dispositif pour ça.
11:30Eh bien, la plante, lorsque le volatile arrive sur la
11:33feuille, on voit bien que vous avez donc une signalisation
11:36calcique, donc des flux de calcium qui vont se propager.
11:40Et donc, ça, c'est une information qui est
11:41intéressante.
11:42Ça vous illustre bien que la plante, elle est capable de
11:45percevoir le volatile et que du coup, c'est transformé en une
11:49information qui va se diffuser dans la plante.
11:53Alors, on sait aussi, on ne va pas tout vous montrer ici,
11:54il y a des papiers qui montrent très bien que suite à ces
11:57interactions avec les volatiles, la plante va pouvoir
11:59synthétiser d'autres molécules, apporter une réponse
12:02développementale dont je vous parlais.
12:03Par exemple, se défendre face à un autre insecte.
12:07Donc, vous avez un insecte qui arrive, elle va le percevoir
12:10peut être par les odeurs et elle va mettre en place des
12:12systèmes de défense.
12:12Et pour les mettre en place, il faut que l'information soit
12:14perçue, transmise.
12:16Donc voilà, pour vous illustrer un peu, c'est assez récent,
12:19ces données, ce qu'on arrive à faire maintenant par rapport
12:21aux volatiles.
12:25Alors, si on revient à nos travaux, alors on n'en est pas
12:27du tout à voir ce que vous avez vu juste avant.
12:29Donc nous, comme disait Étienne, on s'intéresse à un
12:31appareil qui est simple, c'est un Tiger.
12:35Donc ce Tiger, en fait, c'est un appareil qui permet de
12:38détecter les volatiles qui a été développé pour l'industrie,
12:42en fait, c'est à dire qu'en fait, pour détecter des fuites,
12:45des choses comme ça de volatiles.
12:47Et donc, c'est un appareil qui est très intéressant parce
12:51qu'il est très sensible.
12:52C'est très sensible, ça veut dire qu'il peut détecter des
12:54quantités infimes de volatiles.
12:55Sa limite, c'est qu'il n'est pas spécifique.
12:59Donc, on vous a parlé de spectro de masse, le spectro de masse
13:01avec quelque chose qui va être très spécifique, ça va pouvoir
13:03vous dire c'est telle molécule.
13:05Nous, notre souci dans le travail qu'on veut faire,
13:07comme l'a dit Étienne, c'est on ne veut pas travailler en
13:10laboratoire sur ces questions là.
13:11L'idée, c'est d'aller faire du terrain et donc prendre un
13:13spectro de masse sur le terrain, même si on a commencé à
13:16miniaturiser ces outils.
13:17Ça reste des grosses valises et ça reste très cher.
13:21Donc nous, notre idée, c'était de voir si on ne pouvait pas
13:23utiliser cet outil designé pour l'industrie sur le terrain pour
13:27voir si on arrivait à sortir de l'information avec cet appareil.
13:32Le principe, je voulais détailler là, mais ce n'est pas
13:35très important, c'est que la molécule va rentrer dans un
13:38récepteur, le volatile, et puis il va être ionisé.
13:40Il y a un petit champ électrique et ça, ça vous permet de
13:43quantifier, c'est ça la sensibilité.
13:45Ce qui se passe, c'est que vous avez différents niveaux
13:48d'énergie que vous pouvez utiliser dans l'appareil qui
13:49vont être plus ou moins spécifiques d'une molécule.
13:53Vous n'avez pas une idée précise de la molécule, mais si
13:56vous savez à quoi vous vous attendez à trouver, vous pouvez
13:58quand même cibler un peu la sensibilité.
14:00Donc, ça vous donne une idée du volatile que vous
14:03pouvez donc détecter.
14:05Donc, à droite, là, c'est pour une liste, mais c'est juste pour
14:09montrer qu'il y en a beaucoup en gros.
14:11Mais avec ce genre d'appareil, on peut détecter 170
14:14molécules détectables suivant les fournisseurs.
14:17Il y en a qui disent que c'est même 800.
14:20Peu importe, ce n'est pas la question puisqu'on n'est pas
14:22dans une sensibilité, quelque chose d'exhaustif,
14:25une spécificité plutôt, pardon.
14:26Mais donc, on arrive quand même à pouvoir détecter
14:30plein de choses.
14:31Donc, on a fait du terrain et je laisse la parole à Etienne.
14:36Donc, avec ce Tiger qui se porte et qui a une batterie qui se
14:40déplace bien, on s'est dit tiens, on va essayer d'associer,
14:44vu qu'on savait qu'il y avait des organes volatiles végétaux,
14:45des organes volatiles anthropiques.
14:47On s'est dit on va aller dans des lieux dans lesquels les deux
14:49peuvent se croiser et donc dans des forêts
14:51d'Île-de-France.
14:52Donc, on a choisi deux terrains, un dans le bois de Vincennes et
14:55l'autre dans la forêt de Fontainebleau.
14:57Et l'idée, c'était de regarder ces volatiles.
15:00Déjà, comme leur nom l'indique, ils volent.
15:03Donc, ils peuvent aller loin.
15:05Mais l'idée, c'était de regarder par rapport à des sources
15:07qu'on connaissait, des sources effectives
15:09d'organes volatiles.
15:10Donc, la route, on sait qu'il y en a.
15:13Donc, on s'est dit tiens, on va aller sur le bord d'une route
15:15au bois de Vincennes avec un côté qui était forestier.
15:19Donc, on s'est dit du côté forestier, on aura peut être
15:21des organes végétaux et puis, on aura peut être moins ou plus
15:26d'organes volatiles anthropiques.
15:28Et puis, de l'autre côté, donc la même source.
15:30Ici, on avait une source identique de pollution,
15:33donc la route.
15:34De l'autre côté, une prairie.
15:35Donc là, on s'est dit prairie, herbacée, donc ici, peut être
15:38d'autres organes volatiles végétaux et peut être une autre
15:40diffusion de ces organes volatiles anthropiques.
15:45Donc, on a fait des transects, c'est à dire qu'on a fait des
15:47mesures à des distances qu'on avait établies,
15:50une vingtaine de mètres à chaque fois,
15:53pour mesurer ces organes volatiles, voir si plus on s'éloignait
15:56de la source anthropique, de pollution anthropique,
15:58plus il y avait moins de pollution ou plus il y avait
16:01plus de pollution.
16:02Toutes ces questions, on se les posait.
16:05Et à Fontainebleau, la question était identique.
16:07On était sur un bois.
16:08Là, ici, c'est plutôt le bord de la voie ferrée.
16:10Et ce qu'on ne voit pas sur la photo ici, en bas à droite,
16:14c'est qu'il y a Fontainebleau, qui est juste au sud
16:17de la photo.
16:18Donc, en fait, on était aussi en bordure de zones
16:20anthropiques.
16:21Donc, l'idée, c'était aussi de voir s'il y avait des
16:23différentiels qui se voyaient sur le...
16:26Donc, associé à ces mesures, vu qu'on savait qu'il y avait
16:28aussi des enjeux climatiques derrière ces organes volatiles,
16:31puisqu'ils volent et qu'ils sont liés à l'air, on a fait
16:34des mesures de température, de vent, de...
16:38Voilà.
16:39Je ne sais plus ce qu'il y avait d'autre comme mesure,
16:40mais on a mesuré plusieurs paramètres à chaque fois.
16:43Je ne sais plus ce qu'on a écrit.
16:44Donc, on a regardé les strates, les strates végétaux,
16:47les...
16:49la pression atmosphérique, l'humidité relative.
16:51Voilà tout ce qui est écrit sur la tapeau ici.
16:54Donc, on a fait ces mesures à différents temps.
16:57Alors, l'idée, c'était aussi de voir si la phénologie,
17:00la phénologie, c'est finalement la saisonnalité des plantes,
17:04elle influençait aussi ces organes volatiles.
17:05Ça veut dire que clairement, quand vous avez des feuilles
17:08et qu'il n'y en a pas, un arbre, normalement,
17:10s'il a des feuilles, il doit faire plus d'organes volatiles
17:12s'il n'en a pas.
17:12Donc, on s'est dit on va faire des mesures en printemps.
17:14Comme ça, on va voir s'il y a des différentiels qui sont liés
17:16à la présence de feuilles ou à la non-présence de feuilles.
17:19Donc, pour ça qu'on a fait des mesures entre le 21 mars
17:22et le 28 avril.
17:23C'est ce que vous voyez.
17:24On a regardé si, déjà, entre ces différentes dates,
17:27il y avait des différentiels.
17:29Et il y en a, comme on le voit ici.
17:31C'est qu'on voit qu'il y a des différentiels.
17:33Et au niveau des organes volatiles, ce qu'on voit déjà,
17:35c'est qu'à Vincennes, clairement, on est sur des organes
17:38volatiles anthropiques.
17:40Alors, il y a le méthanol qui vient ici inscrire une petite...
17:44parce que le méthanol est à la fois libéré par les plantes
17:46et par les humains, donc le méthanol.
17:47Et par contre, tous les autres, le diésel, le SO2 ou le NO2,
17:50ça, c'est des organes volatiles qui sont clairement
17:51anthropiques.
17:52Donc, déjà, on voit qu'à Vincennes, on est sur de
17:57l'organe volatile, clairement, anthropique.
17:59A Fontainebleau, il y a plus de choses, mais il n'empêche que
18:02ça reste le NO2 qui est le plus présent.
18:07Donc, on voit que les mesures sont différentes en fonction
18:09des dates.
18:10Donc là, il y a la question, pourquoi?
18:12Alors ensuite, on va regarder ici, en fonction du transect,
18:16la distance à la source de pollution.
18:19Donc ici, ça va être sur Vincennes, la route est à zéro
18:22dans les deux cas.
18:23Et puis, à Fontainebleau, ici, on est sur une...
18:26Voilà, zéro, c'est aussi anthropique.
18:28Et puis, on s'éloigne, puis on sera dans la forêt.
18:31Donc là, ce qu'on voit, c'est qu'il y a une date précise.
18:34Ici, à cette date, on est sur le début de la saison
18:37On est sur le débourrement, en fait, même pas.
18:39Je crois que je ne sais même pas si ça débourrait,
18:40mais c'était tout juste qu'il n'y avait pas encore de feuilles
18:42dans les arbres et on voit que finalement, il n'y a pas de
18:44baisse vraiment de NO2.
18:46En fait, plus on s'éloigne de la route sur Vincennes.
18:51Le 28 mars, on commençait à avoir quelques arbres en feuilles,
18:54mais ce n'était pas majoritaire.
18:57Et ce qu'on voit, c'est qu'on commence à avoir ici,
18:59dans la forêt, des diminutions du NO2.
19:02Et là, on voit qu'il y a des diminutions de la
19:05dédiminution du NO2, ce qu'on ne voit pas dans la prairie.
19:09Donc déjà, des différentiels ici qui sont liés à des
19:11différentiels paysagers, mais pas simplement paysagers,
19:13c'est vraiment des différentiels ici liés à
19:15des éléments biologiques.
19:20On voit pareil, ça se passe à Fontainebleau et à Vincennes
19:24également.
19:25Donc, on voit que ça continue.
19:26Le 11 avril, on a encore cette diminution dans les forêts,
19:29ce qui n'est pas le cas dans la prairie.
19:31Donc, on voit qu'il y a vraiment un différentiel qui se voit.
19:35Le 25 avril, et puis après, on a fait encore une mesure.
19:38Non, c'est tout.
19:40Donc là, clairement, après, en fait, à chaque fois,
19:43on a pris des photos des végétaux pour voir où ils en
19:46étaient pour corréler, en fait, finalement, la phénologie
19:49à ces mesures.
19:50Ce qu'on voit, c'est clairement que la diminution des NO2 est
19:55liée à la phénologie des arbres.
19:56Et plus on avait de feuilles, moins il y avait d'organos
20:01volatiles anthropiques dans la forêt, plus on s'éloignait.
20:04Ça veut dire qu'ici, l'arbre joue un rôle quand il en
20:08feuille, joue un rôle de filtre par rapport à ses organos
20:11volatiles anthropiques.
20:13Donc ça, c'est des mesures qui sont assez classiques,
20:16mais qui, au moins, méritent d'être faites.
20:19Ça mériterait de faire des reproductions,
20:21en fait, de ces mesures.
20:22Parce que là, on a fait ça sur une saison, mais il faudra en
20:24faire plusieurs pour que ça soit stabilisé.
20:29Voilà.
20:31Ensuite, on s'est dit, vu que les organos volatiles végétaux,
20:37on les a peu mesurés, on s'est dit qu'il y a peut-être des
20:41problèmes de concentration, quelque chose qui fait
20:43qu'on ne les voit pas.
20:45Et là, il se trouve que François, vu qu'il travaille un peu sur
20:48ces questions depuis un certain temps et qu'il travaille avec
20:50une équipe italienne, ils avaient déjà équipé les arbres
20:54pour mesurer ces organos volatiles spécifiques
20:56des végétaux.
20:57L'idée, c'était d'aller voir, d'enfeuiller les branches
21:02des arbres et comme ça, on prend tout ce que l'arbre crée
21:07en organos volatiles et on ne perd pas, il n'y a pas de
21:10dispersion de ces organos volatiles.
21:11Donc, comme ça, on a une mesure qui peut être plus précise et
21:16plus fiable de ce qui est libéré par la plante elle-même.
21:19C'est un peu moche, mais on a mis des feuilles partout pour
21:23regarder ici, en fonction de la phénologie et en fonction de
21:25différents types d'agressions.
21:27S'il y avait des évolutions d'organos volatiles.
21:30Alors, ce qui était important, c'est que vu que c'est des
21:35sacs plastiques, des sacs plastiques qui libèrent aussi
21:37des organos volatiles, on a fait des mesures contrôle sur des
21:41sacs plastiques en même temps, qui n'étaient pas dans les
21:44branches des arbres.
21:46On les mettait, ils étaient fermés au même endroit et comme
21:48ça, ça permet de faire des contrôles et de faire des
21:51différentiels entre ce qu'on mesure sur l'arbre et ce qu'on
21:55mesure dans le sac plastique.
21:57Et ce qu'on voit, par exemple, c'est qu'on voit bien que quand
21:59il y a du soleil, votre plastique libère pas mal
22:01d'organos volatiles.
22:02Donc voilà, il faut être prudent.
22:04Ici, il y avait une prudence.
22:06On a fait la suite.
22:10Et donc, associé à ça, on est quand même allé aussi parce que
22:13ça, c'est le travers des biologistes.
22:18C'est de travailler toujours aussi en laboratoire.
22:20Donc, il fallait quand même qu'on aille travailler en
22:23laboratoire et qu'on aille faire des mesures en laboratoire.
22:25Et donc, à partir de cultures hydroponiques,
22:30donc ici, avec Delphine Bonin, on a fait des mesures ici sur
22:35des organos volatiles libérés dans les boîtes.
22:42Je continue ou pas ?
22:44Si, vas-y, c'est à toi.
22:47Donc, en laboratoire, comme disait Etienne, ce qu'on a fait,
22:49c'est qu'on a mis des plantes, en l'occurrence des haricots,
22:53dans des boîtes.
22:55Des boîtes étanches et on a utilisé notre tailleur pour voir
22:58si on arrivait à détecter donc, a priori, des composés organo
23:02volatiles libérés par la plante qui était dans la boîte.
23:05Et on s'intéressait en particulier au méthanol.
23:09On en a parlé tout à l'heure, le méthanol, il peut être libéré
23:11lors de la combustion fossile, mais il est libéré par les
23:14plantes lors de la croissance des feuilles.
23:16En fait, vous allez avoir les parois des feuilles et pour que
23:19la feuille se développe, il faut distendre les parois.
23:22Et lorsque le système enzymatique distend ces parois,
23:25il libère du méthanol.
23:26Donc, en fait, le méthanol est un cove libéré par les plantes
23:30lors de la croissance, ce qui fait qu'au printemps,
23:33au-dessus des forêts, vous avez des nuages énormes
23:36de méthanol.
23:37Voilà, on ne le sait pas, mais il y a plein de méthanol au-dessus
23:39des forêts et donc, nous, on arrive à le voir
23:41en laboratoire.
23:42Et ce méthanol, en fait, c'est un polluant, ça participe
23:45en fait au mécanisme d'ozone.
23:49Toujours un sujet complexe.
23:51Donc, pour ce qui nous intéresse en laboratoire,
23:53nous, on vous a dit, sur le terrain, on a eu du mal à voir
23:55ces coves méthanol.
23:56On a vu l'impact des plantes sur les coves anthropiques,
23:59mais donc, on voulait être certain qu'avec notre appareil,
24:01on pouvait détecter ces coves, ces coves biogéniques.
24:04Donc, en labo, on se met en situation très contrôlée.
24:07Donc, on est sûr de ce qu'on fait.
24:08Et donc, on a pu voir, c'est la courbe à gauche, que lors
24:12de la croissance, vous avez libération du méthanol qui va
24:15s'accumuler dans la boîte et donc, on arrive à le détecter.
24:18On a vérifié qu'on avait bien la croissance de la plante.
24:20C'est toujours les travers de biologistes qui veulent faire
24:22plein de contrôles.
24:23Donc, on a vérifié que la plante, elle poussait bien.
24:24Donc, on pouvait corréler la libération de méthanol
24:27à la croissance.
24:28Et puis après, une autre petite subtilité, c'est que le
24:33méthanol, pour les plantes, un certain nombre de méthanol est
24:36libéré par ce qu'on appelle les stomates, qui sont des porcs
24:39qui permettent de réguler les échanges gazeux pour la plante
24:42qui sont sur les feuilles.
24:44Et donc, on s'est amusé à regarder.
24:46Non, non, c'est en bas à gauche.
24:50Et donc, on s'est amusé à regarder si en modulant l'activité
24:53de ces porcs, ces stomates, on pouvait réguler la libération
24:57de méthanol.
24:57Et donc, on a vu qu'effectivement, si on prend une
25:00molécule dont Lucia pourra vous parler longtemps,
25:02qui est un anesthésique, peu importe.
25:05Cette molécule, elle est capable de fermer, de bloquer le
25:08fonctionnement du stomate.
25:10On limite la libération de méthanol.
25:13Donc ça, ça nous a bien conforté.
25:14On s'est dit la plante, elle libère du méthanol.
25:17On peut le mesurer avec la croissance et on sait par
25:20où il sort.
25:21Donc, on s'est dit notre appareil, il est capable
25:22de détecter ça.
25:24Et ce qui a été fait, donc aussi, c'est qu'on a du coup
25:27vérifié sur les feuilles en sachet, là, c'est à droite,
25:32la production de méthanol.
25:34Et donc, effectivement, on a pu repérer au cours du temps,
25:37dans les sacs, une accumulation de méthanol lorsque les
25:39feuilles se développaient.
25:41Donc, finalement, notre tailleur, on ne peut pas trop
25:44l'utiliser à l'air libre pour détecter des choses
25:47en forêt.
25:48Mais lorsqu'on va en sachet, donc concentrer les volatiles,
25:53on arrive à détecter finalement ces volatiles.
25:59Donc, on vous a parlé du méthanol, mais je vous le disais
26:03tout à l'heure, les plantes sont capables de secréter
26:04énormément de volatiles différents.
26:06Donc, on a regardé d'autres volatiles.
26:08Donc, on a regardé l'alpha pinène.
26:11Alors, c'est le même appareil, mais l'alpha pinène,
26:14pourquoi on pense que c'est vraiment celui là?
26:15Parce qu'on a utilisé un tuyat et que c'est un terpène,
26:20l'alpha pinène, qui est assez spécifique de ce type
26:23de plante.
26:24Et effectivement, lorsqu'on en sache une partie du tige
26:28de tuyat, eh bien, on arrive à mesurer progressivement
26:31l'accumulation d'alpha pinène.
26:33Donc, sur quelques minutes, vous voulez, parce que là,
26:36la courbe, c'est en 8 minutes.
26:38Et on s'est amusé à faire, enfin, c'est un étudiant qui a fait
26:41ça, Clément Normand, il s'est amusé aussi à casser une
26:45branche de tuyat.
26:46C'est sauvage, je sais, mais il a cassé une branche.
26:49Et donc, vous voyez là un pic d'alpha pinène qui est libéré.
26:53Donc, il suggère bien que c'est bien des volatiles qui viennent
26:57bien, même là, à l'air libre de cette plante.
27:00Donc, on a continué à jouer en laissant voir si on peut
27:03détecter potentiellement d'autres volatiles.
27:05Donc, le benzaldéhyde, une odeur d'amande amère,
27:09vous le connaissez certainement.
27:10Et puis, en fait, ce benzaldéhyde,
27:11on le trouve souvent, il peut être plus ou moins modifié
27:13comme molécule, mais il est détecté de la même façon
27:16par l'appareil.
27:18Il est, c'est des odeurs qu'on trouve au niveau des fleurs et
27:21donc, de la même façon, on a regardé si sur des fleurs
27:24ensachées, on arrivait à détecter une molécule.
27:26Et bon, ben voilà, on détecte assez facilement
27:29le benzaldéhyde.
27:30Et si la fleur est fanée, on en sache, on a beaucoup moins
27:34de benzaldéhyde qui est libéré.
27:35Donc, c'est une façon de faire des contrôles.
27:37On a notre saduite, on a notre fleur fanée, on a notre fleur
27:40qui n'est pas fanée et on arrive bien à faire une
27:41discrimination quantitative.
27:43Donc, de ces molécules.
27:45Donc, ce qu'il y a à côté, c'est qu'on vous met
27:47des petites références.
27:48Je vous ai dit tout à l'heure que le méthanol, c'était
27:51lié à la croissance.
27:52L'alpha-pinène, on l'a passé un peu rapidement, mais là,
27:55c'est pareil pour le benzaldéhyde.
27:56Non, mais peu importe.
27:57En fait, c'est des molécules que les plantes utilisent pour
28:00les réponses, notamment avec les pathogènes ou alors
28:03l'attractivité des insectes.
28:04Donc, c'est vraiment des molécules qui ont une utilité
28:07pour la plante et qui peuvent aussi avoir des utilités
28:11thérapeutiques, effectivement, pour les hommes.
28:14Donc ça, c'est des sujets qu'on pourrait relier au bien-être
28:17en forêt, puisque finalement, tout ce qui est bien-être
28:19en forêt, qu'on ne s'est pas forcément expliqué, ça passe
28:22aussi par ces molécules qu'on ne détecte pas forcément
28:25très fortement, mais qui vont être donc perçues par notre
28:30organisme et qui vont apporter un certain nombre de réponses
28:33physiologiques.
28:36Alors là, c'est encore l'hexanol.
28:39En fait, encore des réponses de défense.
28:40Et vous voyez là, Clément, sur le terrain, il avait ciblé des
28:44feuilles de noisier, je pense, qui étaient attaquées
28:47donc par des pucerons.
28:49Et donc, il a ensaché des feuilles sans puceron et il a
28:52ensaché des feuilles avec puceron.
28:54Et donc, la feuille avec puceron, elle produit l'hexanol et
28:58la feuille sans puceron ne produit pas d'hexanol.
29:01Donc voilà.
29:01Donc tout ça, c'était pour en quelque sorte valider le
29:05fonctionnement de nos détecteurs.
29:06Est-ce qu'on peut l'utiliser?
29:08Est-ce qu'il fonctionne?
29:09Donc oui, il fonctionne.
29:10Maintenant, les protocoles, si on veut vraiment faire du terrain,
29:14c'est à travailler puisque l'ensachage,
29:16c'est intéressant.
29:17On consente, mais ça limite les choses.
29:20Donc nous, on est encore dans la phase, je dirais,
29:23de validation de cet outil.
29:27Donc, il est intéressant parce que pour les coves anthropiques,
29:31on a quand même pu montrer que ça permettait, les plantes
29:35faisaient une espèce de filtre.
29:36En fait, plus vous avez de feuilles, plus vous filtrez.
29:39La diffusion des coves anthropiques,
29:41c'est attendu, mais c'est quand même bien de le montrer,
29:43de le montrer avec cet outil là, parce que ça, ça veut dire
29:46que c'est des travaux qui peuvent être faits par des
29:48collectivités parce que là, elles ne vont pas mettre 150 000
29:51euros dans un spectre de masse.
29:52Elles peuvent mettre 6 000 euros dans un Tiger.
29:54Donc voilà, c'est des choses comme ça.
29:56Donc, il faut développer des protocoles avec ça pour les
29:59coves anthropiques et pour les coves biologiques, à savoir
30:02qu'il y a des papiers qui commencent à sortir.
30:04Ce n'est pas toujours bénéfique.
30:06Donc, il peut y avoir des pollutions par
30:08les coves biologiques.
30:10Si vous avez surconcentration de certaines plantes qui émettent
30:13certaines molécules, ça peut être problématique.
30:16Donc, ça peut être intéressant aussi pour les communes de
30:18mesurer ça pour éviter de concentrer des plantes qui
30:21vont être allergènes ou des choses comme ça à travers
30:24ces coves.
30:25Donc, c'est tout un sujet qui est en plein développement.
30:28En fait, il y a la trame, je ne sais pas comment on l'appelle,
30:30la trame olfactive.
30:32Voilà.
30:32Donc, vous avez tous entendu parler des trames bleues,
30:34des trames vertes, rouges et compagnie.
30:36On n'a pas encore de couleur pour la trame olfactive parce
30:38que c'est invisible.
30:40On est un peu dans le sujet.
30:42La trame olfactive, elle est invisible.
30:43Donc, une couleur invisible, ça devient compliqué.
30:46Donc, il va falloir trouver quelque chose.
30:47Mais c'est un sujet qui est en plein développement.
30:51Comme je disais, ça fait une vingtaine d'années qu'au
30:54niveau scientifique, on arrive à avoir les outils pour
30:56développer les choses.
30:57Donc, le temps de transposer vers le monde réel tout ce qui
31:03se passe, sortir des laboratoires vers le monde
31:05visible, tout ce qui se passe, ça prend un peu de temps.
31:08Donc, on est dans une phase encore de développement de
31:11tous ces outils, mais on ne doute pas qu'il y aura
31:13beaucoup de choses à faire.
31:15Oui, en fait, il y a des éléments paysagers et
31:18d'aménagement qui sont importants.
31:19Comme vous l'avez montré dans le premier travail qu'on a fait
31:21sur le bois de Vincennes, on voit finalement que les arbres,
31:24lorsqu'ils sont en feuille, jouent un rôle de filtre.
31:28Donc, on pourrait très bien décider de planter des arbres
31:31sur le bord des routes pour limiter la pollution
31:33en fait, qui est derrière.
31:36Donc, ici, ce serait plutôt des arbres qui sont pervirants,
31:38quoi, qui gardent leurs feuilles.
31:39Mais on pourrait très bien, ici, voir si des aiguilles jouent
31:42aussi bien le rôle de filtre que les feuillus.
31:45Et voilà, il y a tout un tas de questions sur le rôle de ces
31:49arbres pour le filtre des polluants des
31:50organes volatiles anthropiques.
31:52Donc là, ça, c'est des éléments qui peuvent être
31:54importants dans l'aménagement pour un géographe.
31:57Ensuite, il y a l'état de santé aussi.
32:00C'est ton sujet, mais bon, je te rattrape un peu.
32:04Je rigole, en fait, à l'état de santé des arbres.
32:06En fait, clairement, on sait que les organes volatiles sont
32:09libérés pour aussi comme un indicateur de stress.
32:12Donc, les arbres, quand ils sont stressés, ils libèrent
32:14des organes volatiles.
32:15Donc, on peut en fait, avec ça aussi, pour un gestionnaire,
32:18c'est intéressant.
32:19Ça veut dire qu'on pourrait aussi à terme dire voilà,
32:21là, les arbres sont malades parce qu'ils libèrent ces
32:24organes volatiles qui sont là, qui montrent qu'ils sont des
32:26attaques parasitaires, etc.
32:28Donc, ça pourrait être des indicateurs qui pourraient être
32:30utilisés ici par le gestionnaire pour la forêt,
32:34pour la gestion du forêt ou pour la gestion des espaces
32:36verts, en fait, dans les communes.
32:38Donc, ce tailleur, il pourrait avoir des utilités
32:40en fait, dans ce sens là.
32:43Voilà.
32:44Et puis, les trois mots collectifs, en fait,
32:46c'est juste, c'est vrai qu'en fait, on pourrait.
32:48Le truc, c'est que ces sujets sont tellement complexes.
32:51Vous voyez que ça vient convoquer la climatologie.
32:54Donc, c'est des mouvements de masse d'air, ces mouvements
32:57de masse d'air, ils sont corrélés à des anticyclones,
33:00à des dépressions.
33:01Et en fait, ces déplacements d'air, en fait,
33:03on pourrait très bien aussi travailler sur ces déplacements
33:06en ville et essayer d'accentuer ou de diminuer un certain nombre
33:11de déplacements de ces masses de covres par des
33:14constructions paysagères ou par des éléments paysagers qui,
33:18par exemple, on pourrait très bien se dire, tiens,
33:20les plantes, il faut qu'elles arrivent à communiquer via
33:23ces organes volatiles.
33:23Donc, il faut qu'on arrive à construire des couloirs devant
33:28des couloirs qui permettent à ces organes volatiles de se
33:31déplacer d'un espace vers l'autre.
33:33Ça, c'est des éléments de réflexion qu'on pourrait
33:35commencer à mettre en place aujourd'hui,
33:37se dire, tiens, vu que c'est important et que c'est des
33:39indicateurs et que la plante, grâce à ça, elle réagit à des
33:42agressions, elle réagit à des stress,
33:44ça pourrait être intéressant qu'elle puisse communiquer les
33:46unes par rapport aux autres.
33:49Donc là, en fait, on est vraiment à l'âge de pierre,
33:51en fait, dans la compréhension de ces éléments là.
33:53Mais il y a vraiment, on pense tous les deux qu'il y a quoi
33:57s'amuser pendant des années.
34:01Voilà, donc on a fini notre présentation.
34:03Donc, si vous avez des questions, n'hésitez pas.
34:22Sur le fait d'utiliser les arbres comme barrières,
34:40il n'y a rien qui a déjà été testé,
34:44barrières aux polluants anthropiques,
34:46il n'y a rien qui a été testé déjà parce que c'est quand même
34:49quelque chose qui semble être mobilisé par les pouvoirs
34:52publics au moment de réfléchir à des replantations.
34:55Ils utilisent cet argument, en fait.
34:58Et est-ce que c'est une anticipation alors qu'on n'a
35:02pas vraiment encore prouvé les choses ou est-ce qu'il y a
35:05déjà des études là-dessus ?
35:13En fait, je ne prétends pas qu'on a toute la bibliothèque,
35:15mais bien sûr, il y a déjà des études là-dessus.
35:17Et puis finalement, empiriquement,
35:19il fait une barrière végétale pour limiter le son,
35:21pour limiter la pollution.
35:23Enfin, c'est des choses déjà en place.
35:25Je dirais que l'intérêt d'avoir ce genre d'études un peu plus
35:27précises, notamment sur les questions phénologiques,
35:28c'est que tu peux évaluer, quand même quantifier.
35:32On a des graphes où on montre en fonction de la saison et en
35:34fonction de la distance.
35:36Donc, tu pourrais avoir une idée un peu plus précise de comment
35:39tu vas devoir installer ton paysage et tes plantations pour
35:44optimiser ce genre de choses.
35:46Donc, c'est vraiment un outil de plus pour une question qui est
35:49effectivement déjà largement travaillée.
35:52Ça, c'est clair.
35:54Elle est travaillée, mais là, l'intérêt,
35:56c'est qu'on a à la fois, on corrèle ça aussi avec les
35:58organophiles végétaux.
35:59En fait, souvent, c'est fait sur la pollution.
36:01Mais là, l'idée, c'était de voir en fait,
36:02entre pollution anthropique et organophiles végétaux.
36:06Là, c'est nouveau.
36:07Et cette question aussi de mettre en place,
36:09ça, c'est très bien géographique,
36:10mais de mettre en place ce transect.
36:12Ça, je n'ai pas vu.
36:13On n'a pas vu de travaux qui ont été faits de
36:14cette manière-là.
36:15Donc là, c'est le fait de faire des mesures sur le terrain
36:18à distance.
36:19Ça, je n'ai pas vu.
36:19Peut-être que ça s'est fait.
36:20On n'a pas fait la biographie exhaustive sur le sujet.
36:23Donc peut-être qu'il y a déjà des travaux qui ont été faits.
36:25Mais voilà, nous, l'intérêt, c'est qu'on était vraiment sur
36:27des mesures ponctuelles, avec différentes périodes en
36:30fonction de la phénoménologie.
36:30Donc ça, sur ces trois éléments-là,
36:32il n'y a pas d'approche paysagère.
36:34Il n'y a pas de travaux qui ont été faits.
36:36Mais c'est sûr que ça rencontre finalement.
36:38Je pense que c'est comme les îlots de fraîcheur,
36:40en fait, les îlots de fraîcheur.
36:42Aujourd'hui, les collectivités sont tous dessus en disant
36:46voilà, mais en fait, scientifiquement,
36:47on a encore de pire de la compréhension vraiment de
36:51l'effet du végétal sur les îlots de fraîcheur.
36:54En fait, voilà, ça, c'est d'autres travaux que fait
36:57le monsieur là, mais il y a d'autres qui sont dans la salle.
36:59Mais on voit qu'en fait, on n'est pas encore dans un âge où
37:03l'on a stabilisé vraiment les effets de la végétation sur le
37:06rafraîchissement de l'atmosphère.
37:10C'est sûr que je pense qu'il y a des belles perspectives
37:13sur ce sujet.
37:17Moi, c'est une question presque plus de compréhension.
37:31En fait, je n'ai pas très bien compris en quoi c'était
37:33un problème que le tiger ne soit pas spécifique.
37:36Il est exhaustif.
37:37On a la nature des coves, c'est ça ?
37:39Il prend tout, c'est juste qu'on ne peut pas cibler spécifiquement
37:42un cove en particulier, mais il est quand même,
37:44s'il est détecté, il est associé à son nom.
37:47Ou c'est à postériori que vous lui donnez un nom ?
37:55En fait, c'est a priori qu'on lui donne un nom.
38:00Ce qu'on disait, c'est que c'est un outil qui est très,
38:02très sensible.
38:03C'est son intérêt principal.
38:04Après, il n'est pas spécifique, c'est à dire que le processus
38:07de photoionisation, en gros, vous avez une molécule qui rentre,
38:10vous mettez un champ électrique qui va ioniser votre molécule
38:15et donc, vous allez comme ça détecter la quantité
38:17de molécules.
38:18En fait, quelles que soient les molécules,
38:19vous allez pouvoir les ioniser.
38:21Donc, en fait, vous allez avoir une image globale de tous les
38:24coves qu'il y a, mais très souvent, vous allez avoir
38:27des molécules dominantes.
38:29Et ce qu'on voit, c'est que ce qu'on sait, c'est qu'en fonction
38:31de l'énergie qu'on va appliquer, on va pouvoir ioniser différents
38:34types de molécules avec un signal optimal.
38:37Typiquement, ce que vous avez vu sur les graphes qu'on vous
38:39montrait tout à l'heure, c'est qu'il y a plusieurs
38:41molécules qu'on a testées en sélectionnant sur l'appareil
38:44des niveaux d'énergie différents.
38:46Et donc, on arrive à détecter à chaque fois.
38:48Mais quand on a un signal très fort, ça veut dire qu'on
38:50détecte la molécule certainement la plus présente dans le mélange
38:55de coves qu'on mesure.
38:56Et donc, typiquement, ce que disait Etienne, c'est qu'on
38:58part de bord de route.
39:00On sait très bien qu'on est dans un environnement anthropique
39:02et qu'est ce qu'on trouve comme signal le plus fort?
39:04Le NO2, qui est donc un cove anthropique par excellence.
39:08Pas de surprise.
39:08Donc, en gros, c'est vrai que je dis a priori, c'est vrai
39:10que quand on a fait les tests sur Vincennes, on a quasiment
39:13sélectionné que des coves anthropiques parce qu'on est
39:15en région parisienne.
39:16On part d'un bord de route.
39:17On a rajouté le méthanol parce que lui, il a l'avantage
39:20de faire les deux.
39:20Et notamment avec la croissance végétale, on s'était dit
39:22qu'on avait peut être, justement, on attendait une espèce
39:27d'inversion pour le méthanol, avec la phénologie qui permettait
39:31la détection de méthanol, ce qu'on n'a pas vu.
39:33Ça veut dire que les coves anthropiques restent dominants
39:36et qu'on n'arrive pas à détecter nos coves biogéniques
39:38dans ces conditions là.
39:39Il y a des choses qu'on n'a pas parlé, mais on a effectivement
39:42fait des tests en forêt pour essayer de détester
39:44les coves biogéniques.
39:45Mais dès qu'on est en plein air, il suffit qu'il y ait un tout
39:47petit peu de souffle, on mesurait, on avait notre
39:49petite anemomètre pour voir.
39:51Il suffit qu'il y ait un tout petit peu de souffle et donc
39:53vous allez diffuser les coves très facilement et donc les
39:56détecter spécifiquement, ça devient très compliqué.
39:59D'où les techniques dans le sachage, on est obligé
40:01de concentrer parce que sinon, on ne les détecte pas.
40:03Mais effectivement, quand je vous ai dit qu'on détectait
40:06l'alpha pinène, on se met sur le niveau qui va être optimal
40:10pour la détection de l'alpha pinène avec l'appareil et on n'a
40:13pas de surprise avec un tuyau, on chope ce signal
40:16très fortement.
40:17Pour une fleur, on prend le benzaldihyde.
40:19Donc, on a en fait une idée a priori du coffre qu'on va
40:22trouver avec les plantes en fonction de ce qu'on cherche.
40:25Ça ne veut pas dire qu'on est dans l'absolu, justement,
40:27parce qu'on n'a pas un spectre de masse,
40:28on ne peut pas le vérifier.
40:30Après, on s'appuie quand même sur des travaux qui ont déjà
40:32été faits en biologie où on sait quel type de coffre on peut
40:35s'attendre à trouver avec quel type de plantes,
40:36dans quelles conditions.
40:38Donc, effectivement, il y a tout un travail de réflexion
40:40par rapport à ça.
40:41Et c'est important pour designer des protocoles si on veut
40:45utiliser cet appareil pour des questions de
40:48collectivité urbaine.
40:49Donc, il faut avoir tout ce périmètre en tête.
40:51Moi, j'avais une question sur les humains et les odeurs de
41:10fleurs.
41:11Est ce que c'est purement culturel ou est ce qu'il y a
41:13une forme de coévolution de se dire ça, ça sent bon,
41:17ça, ça fait du bien, ça, ça sent mauvais, ça,
41:19ça fait du mal, c'est désagréable.
41:21Tout évoquait le bien-être en forêt qu'on pourrait relier
41:23en fait, finalement, à tous ces coffres.
41:27La plupart, on les perçoit par les odeurs.
41:30Du coup, sur le plan biologique, il se passe quoi ou est ce que...
41:39Ce n'est pas une question farfelue du tout.
41:41En fait, les odeurs des fleurs, notamment celles là,
41:47elles sont faites pour attirer des animaux parce que les
41:50fleurs, elles ont les couleurs, elles ont le nectar.
41:52Mais en fait, c'est des coffres qui sont utilisées pour attirer
41:55les animaux pour la fécondation.
41:58Et donc, elles attirent notamment les humains.
42:00Ce n'est pas qu'on va féconder les fleurs, mais en fait,
42:03les bonnes odeurs, après, il y a une dimension
42:05certainement culturelle.
42:07Mais ça reste, comme on le disait au début de la présentation,
42:11un système de communication entre plantes et animaux.
42:14Alors, la plante, elle ne va pas forcément spécifier un
42:17type d'animal.
42:18Et après, les hommes vont être attirés par des odeurs,
42:21mais on est aussi attiré par des odeurs, des fruits,
42:23des choses comme ça.
42:25Donc, c'est un système d'échange.
42:27Je ne sais pas si je réponds exactement à ta question,
42:28mais la dimension culturelle, elle se surajoute derrière
42:31parce que les hommes ont été capables d'utiliser,
42:33d'extraire des odeurs et d'en faire des
42:35applications différentes.
42:36Mais à l'origine, biologiquement, ça a un sens
42:38très certainement.
42:48Moi, c'est juste par rapport à la trame olfactive que vous
43:03essayez de créer ou du moins de faire une perspective
43:06de création d'une trame pour être transposable chez les
43:09animaux comme les insectes ou d'autres animaux
43:13comme les mammifères.
43:18Je ne suis pas sûr de comprendre bien la question parce
43:20qu'en fait, la trame olfactive n'est pas spécialement
43:23dédiée à nous.
43:23Elle est dédiée à tous les organismes vivants,
43:26je dirais.
43:27Donc, effectivement, c'est dédié parce que quand on prend
43:31l'heure, les trames bleues, trames verts, ce n'est pas
43:33dédié pour les humains, c'est pour la biodiversité.
43:36Donc, en fait, c'est un outil potentiel qui sera
43:40pour beaucoup de choses.
43:41Effectivement, on peut le relier au bien d'être humain
43:45avec ce qu'on a dit.
43:46Mais l'objectif, pour moi, il n'est pas là.
43:48C'est juste de rajouter un outil supplémentaire à la
43:50compréhension et à la création éventuellement des
43:53paysages urbains, des choses comme ça.
44:05Est-ce que vous pouvez juste expliciter les objectifs?
44:12Alors, je vais dire la question, expliciter les objectifs
44:14pour les trames.
44:15Je disais tout à l'heure, par exemple, on vient de parler
44:23de la mise en place des autres trames.
44:24Quand on fait une trame bleue, trame verte, c'est pour
44:27la biodiversité, que les espèces puissent circuler et ne pas
44:30être bloquées dans des îlots.
44:32Les trames noires, c'est pour éviter de mettre de la lumière
44:36la nuit et donc, c'est pareil.
44:38Ça va servir à la biodiversité.
44:40Les trames olfactives, ça peut être effectivement aussi
44:44pour la biodiversité.
44:45Puisque, comme on l'a dit, c'est des signaux d'échange
44:46entre les organismes, c'est juste une couche supplémentaire
44:49qui se rajoute et puis avec, qui du coup, va aussi lier tout ce
44:55qui est question des polluants, puisque les coffres,
44:57vous avez la partie biogénique et vous avez
44:59la partie anthropique.
45:01Donc, en termes d'aménagement, on pense, c'est pas encore
45:04au point, mais on pense que ça peut avoir un impact certain.
45:07C'est un outil supplémentaire qui se rajoute sur la réflexion,
45:10sur la diffusion du bon air urbain ou du mauvais air.
45:15Donc, ça peut permettre effectivement,
45:17si vous avez une zone où vous avez une forte production
45:19de covres anthropiques, vous faites des couloirs
45:21de végétation qui vont la diffuser, la canaliser.
45:24On peut imaginer beaucoup de choses.
45:25Je ne sais pas si on en arrivera là, mais c'est juste
45:27des éléments comme ça qui vont permettre de réfléchir en plus.
45:31Et si vous avez des endroits où vous avez justement un parc
45:36qui va libérer plein de covres, si vous arrivez à le signaler,
45:40déjà, à informer les gens, ça peut être intéressant.
45:43Vous avez plein de travaux.
45:45Vous allez vous y intéresser.
45:46On parlait du bien-être par rapport aux odeurs.
45:49C'est quelque chose qui se développe beaucoup
45:52depuis quelques années.
45:53Vous avez les bains de forêt, si vous avez entendu parler de ça,
45:56les bains de forêt, avec un terme qu'on ne dira pas en français
45:59parce qu'on ne l'aime pas, mais ces bains de forêt,
46:04finalement, c'est là encore du bon sens.
46:06On sait qu'on va se faire une balade en forêt.
46:07Ça nous fait du bien, ça nous détend.
46:10Il y a des études scientifiques qui montrent que ça nous détend
46:12parce qu'on récupère un certain nombre de covres et que ces
46:15covres ont une action bénéfique sur notre physiologie.
46:20Si vous avez une trame où vous pouvez identifier déjà,
46:23c'est une première chose, ces covres et puis vous
46:25pouvez éventuellement, je fantasme peut être,
46:28mais si vous pouvez faire des couloirs de diffusion,
46:32optimiser la diffusion de ces covres, vous pouvez imaginer
46:35énormément de choses.
46:37En fait, c'est la même question que sur les trames vertes ou
46:41bleues, en fait, c'est une question de continuité
46:42et de fragmentation.
46:43On est toujours sur le même truc.
46:44C'est pour ça qu'on parle de trame olfactive.
46:46C'est qu'on peut travailler sur des continuités et des
46:49continuées olfactives, donc mettre en place des couloirs
46:51et des éléments.
46:52On sait qu'il y a des éléments qui fragmentent,
46:53donc on peut fragmenter.
46:55Ça peut être utile pour les organes ovalectiques,
46:56par exemple, en tropique.
46:58C'est toute cette réflexion autour de la diffusion.
47:01Là, c'est une diffusion qui se fait par l'air,
47:02donc qui est peut être plus compliqué.
47:04Je dirais que par les trames vertes où on voit les animaux
47:07se déplacer, même si on ne les voit pas tous.
47:08Mais voilà, les plantes de même se déplacent et on ne les
47:12voit pas forcément.
47:12Mais là, en fait, ça serait travailler sur l'air et la
47:14manière dont cet air se diffuse.
47:16Et qu'est ce qu'il y a dedans?
47:17Donc là, je pense qu'il y a plein de choses à faire.
47:20Quoi?
47:22Après la diffusion des graines, Clément pourra vous en parler.
47:29Ça se déplace par l'air.
47:30Non, mais c'est un micro de l'air.
47:34T'as quelque chose à dire Clément?
47:42Moi, c'était une question plus d'interprétation de résultats
47:46sur là où vous avez quantifié les coves.
47:49Alors, puisque c'était du NO2 en faisant des transects au nord
47:52et au sud d'une route, que ce soit à Fontainebleau ou à
47:54Vincennes, je n'ai pas vu ou alors je n'ai pas fait gaffe ou
47:57je n'ai pas écouté s'il y avait le sens du vent qui
47:59a été indiqué et la part que ça a dans la réduction ou
48:02l'augmentation de la concentration en coves et le
48:05lien que vous avez fait avec la présence d'une forêt ou non.
48:07Est ce que ce n'est pas juste le sens du vent?
48:09Et juste pour aller plus loin, pour mettre une
48:10petite deuxième question.
48:11Je n'ai pas non plus bien compris comment la présence
48:14d'un bois ou d'une forêt pouvait réduire la
48:18quantité de coves qu'il y a.
48:19Est ce qu'une fois qu'une feuille détecte la présence
48:22d'un coffre et réagit, est ce que ça est transformé?
48:24Il a accumulé ou c'est juste une histoire de dilution
48:27dans l'atmosphère?
48:28C'est diffusé, mais ce n'est pas forcément transformé.
48:36Là, je te dirais qu'on a fait des mesures de vent à chaque
48:38chaque point qu'on a fait.
48:40On a essayé de corréler ça au vent et le vent n'a pas parlé
48:43dans les mesures qu'on a fait.
48:44On n'a pas vu de corrélation.
48:45Et après, comme je vous disais, ces mesures sont
48:48exploratoires et ça mériterait des reproductions.
48:51Donc ça, pour ce qui est du vent, je pense que l'avantage
48:54en forêt, c'est que tu limites le vent.
48:57Donc, d'une certaine manière, ça te permet d'avoir ce critère
49:01vent joue moins que dans la prairie.
49:03La prairie, c'est sûr que la prairie, je pense qu'il y a une
49:05diffusion qui est plus importante de ces polluants,
49:07qui fait qu'il y a une concentration qui est
49:11stabilisée du fait de cette grande diffusion.
49:14Je ne sais pas, c'est une hypothèse.
49:15Là, c'est une hypothèse, ce n'est pas un résultat
49:17que je te donne.
49:18Ensuite, après, pour ce qui est de l'effet des plantes sur les
49:21organes novatiles, là, ça peut être tout.
49:23Pour mon avis, c'est à la fois ça joue un rôle de filtre,
49:26donc ça veut dire que ça peut être juste physiologique,
49:30matériel.
49:31En fait, ta plante, elle empêche ces organes de se déplacer.
49:34Après, sur le rôle de la plante elle-même, sur ça,
49:38je ne peux pas te dire, je ne peux pas te répondre.
49:39Je ne sais pas si François a des éléments là-dessus.
49:41Non, on n'a pas beaucoup d'éléments là-dessus.
49:43Je ne pense pas que ça ait été étudié.
49:45En tout cas, le NO2, c'est utilisé par les plantes dans
49:49la fixation de l'azote et compagnie.
49:50Mais je ne pense pas que ce soit le NO2 qui vienne
49:55de l'atmosphère.
49:56Donc, je ne pense pas qu'il y ait un rôle de la plante.
49:58Après, est-ce qu'il y a des accumulations?
50:01On sait qu'il va y avoir des accumulations par les plantes
50:03de certaines molécules, mais je n'ai pas franchement
50:05d'informations sur les volatiles par rapport à ça.
50:09Parce qu'en fait, ce qu'on voit sur l'expérience
50:11sur la rabidopsie, c'est que quand la bulle de volatiles
50:14arrive sur la feuille, ça induit des effets.
50:17Mais l'accumulation, je ne sais pas.
50:20Les accumulations de particules, ça peut exister,
50:23mais c'est assez complexe parce que, comme vous disiez,
50:26les échanges, parce qu'on est sur des problèmes gazeux,
50:28les échanges gazeux, c'est par l'estomac.
50:31Il faut que ça rentre dans la feuille.
50:34C'est compliqué.
50:35Je ne pense pas qu'il y ait d'effet.
50:37Après, est-ce qu'il y a des détoxifications des molécules
50:39qui sont dégradées en surface?
50:41C'est toujours pareil parce qu'une plante,
50:43c'est un système complexe.
50:44Une feuille, ce n'est pas inerte.
50:46Vous avez tout un système microbien dessus.
50:49Est-ce que là, vous allez avoir des interactions complexes
50:52avec d'autres organismes qui font qu'il y a des dégradations?
50:55C'est des sujets entiers sur lesquels je n'ai pas
50:57de réponse du tout.
51:02C'est une simple mesure.
51:03Le NO2, nous, on voit qu'il décroît.
51:06L'attribution la plus simple, c'est de dire qu'il est bloqué
51:09par la végétation.
51:11Donc, en fait, ça se voit parce que la phénologie,
51:12ce qu'on dit, c'est qu'au cours de la saison et avec la distance
51:15à la route, on voit que ça diminue.
51:17L'explication, la corrélation la plus simple,
51:19c'est l'augmentation des feuilles et le couvrir végétal.
51:25Bon, on n'est pas couru plus loin de 100 mètres,
51:28on était fatigué.
51:40De toute façon, c'est là, on vous a dit, il y a toute une chimie
51:44de l'atmosphère qui est très complexe.
51:46Donc, ce sont des molécules qui sont extrêmement réactives.
51:49Je ne sais pas quelle est leur durée de vie, mais elles vont
51:51interagir avec beaucoup d'autres choses.
51:53Donc, effectivement, il ne va pas y avoir une accumulation
51:56d'un nuage de NO2 à cet endroit là.
51:59D'une part, parce que même s'il n'y a pas beaucoup de vent,
52:01il y a toujours du vent, ça va diffuser.
52:03Et puis là, on fait les mesures.
52:05Je ne sais plus, mais ça prenait 20 minutes, une demi-heure,
52:08le temps de faire les cinq points.
52:10Après, on n'a pas fait des mesures sur la durée.
52:12Comme vous disait Etienne, c'est assez préliminaire
52:14comme travail.
52:15On pourrait faire des mesures en allant plus loin sur la durée.
52:19Il y a beaucoup de choses, beaucoup de paramètres qui
52:21seraient nécessaires pour qu'on puisse apporter des réponses
52:23un peu plus, un peu plus claires par rapport à ça.
52:37Merci Clément.
52:37Moi, je me demandais par rapport à la trame olfactive,
52:52est-ce que vous pensez que vous, vu que certains coffres,
52:55ça induit des réponses au stress?
53:01Comment ça marche?
53:04Comme ça induit des réponses au stress, est-ce que vous pensez
53:07que s'il y a une sorte de trame volatile, ça peut induire
53:10une sorte de réaction en chaîne de stress sur plusieurs,
53:15du coup, sur le niveau de toute la continuité, alors que c'est
53:20pas forcément, il n'y a pas forcément de stress.
53:30Le stress, compliqué le stress.
53:33Une réponse un peu simple, mais il y a des mesures qui ont été
53:36faites pour regarder, pour évaluer le niveau de stress des
53:40plantes au bord des routes.
53:42Donc, en fait, il y avait des contrôles qui n'étaient pas au
53:44bord des routes sur les mêmes espèces.
53:45Ils ont montré que les niveaux d'espèces actives
53:49de l'oxygène, donc c'est des molécules qui sont toxiques,
53:54on va dire, qui participent à la vie des plantes, mais qui ont
53:57une forte concentration, sont toxiques.
53:59On se rend compte que les plantes ont des niveaux de stress
54:02occident plus importants lorsqu'elles se développent
54:05au bord des routes.
54:06Voilà certainement parce que vous avez ces signaux polluants
54:10et des choses comme ça.
54:12Bon, c'est des corrélations un peu simples parce que ça peut
54:15être beaucoup de choses.
54:15Là, on parle des odeurs, mais elles ont aussi beaucoup de
54:18bruit au bord des routes.
54:18Donc, est ce que c'est le bruit qui augmente le stress
54:21occident?
54:22Est ce que c'est les odeurs?
54:23Est ce que c'est certainement les deux ou tous les facteurs
54:25qu'ils ont en même temps?
54:27Voilà donc ces environnements urbains sont de toute façon
54:32stressants pour les plantes.
54:34On sait aussi qu'un arbre en ville,
54:37finalement, il est très beau, il nous protège, il nous fait
54:40de l'ombre, mais il est stressé.
54:40Il est stressé en permanence.
54:42Un arbre en ville, il se développe moins bien et il vit
54:45moins longtemps qu'un arbre de la même espèce qui va dans un
54:48milieu en forêt.
54:49Donc, il y a des facteurs de stress.
54:54La trame olfactive, une fois de plus, c'est un élément de plus
54:58de réflexion à accumuler avec tous les autres éléments qu'on
55:01peut avoir pour analyser ça.
55:04C'est sûr que ça renforce la communication
55:06entre les plantes.
55:07Après, est ce que ça dépend des molécules qui vont
55:09être distribuées?
55:10Ça dépend de plein de choses, mais c'est possible que ça
55:12distribue finalement des éléments d'information
55:15concernant un certain nombre de stress.
55:17Ça, c'est possible.
55:18Si c'est ça que ça répond à la question.
55:20Bon, merci, on espère que ça a éclairé votre vos travaux,
55:40que ça va permettre d'apporter un certain nombre de choses
55:43en fait, à vos différentes thématiques.
55:50Merci.

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