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Avocat et président du CRSI (Centre de réflexion sur la sécurité intérieure), Thibault de Montbrial est revenu sur la guerre en Ukraine : «Il ne faut pas oublier que les Russes s'en sont déjà pris à la France».

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Transcription
00:00Alors, sur les promesses de Donald Trump, je pense que c'est à lui qu'il faut demander.
00:03Moi, je voudrais profiter de votre question pour remettre une chose en perspective
00:07dont bizarrement peu de gens parlent quand il s'agit d'évoquer les conséquences de la crise ukrainienne.
00:12C'est que, pour ce qui se concerne la France,
00:16puisque on est quand même ici à parler des conséquences de tout ça, avant tout pour la France,
00:21il ne faut pas oublier que les Russes s'en sont pris à nous,
00:25notamment en Afrique, depuis deux ans,
00:27de façon extrêmement déterminée, avec leur milice privée, Wagner,
00:32et qu'en quelques mois, nous avons été littéralement expulsés d'un certain nombre de pays
00:38dans lesquels nous avions des accords et des intérêts importants.
00:42Je pense au Niger, où il y a l'uranium, enfin il y a des enjeux très graves,
00:48et donc je pense, moi, qu'il aurait fallu déjà plutôt que de multiplier les incantations avec des lignes zigzagantes,
00:55puisque, en deux ans, la ligne de la France, tenue par Emmanuel Macron, a été faite de multiples changements de pieds.
01:02On est passé du dialogue avec Vladimir Poutine au début de la guerre...
01:06C'était pour éviter la guerre.
01:07Non, mais ce n'est pas un reproche. Je constate simplement qu'il n'y a pas de ligne.
01:11C'est-à-dire qu'on est passé du dialogue avec Vladimir Poutine
01:14à l'hypothèse, dont la rumeur a circulé, je ne sais pas jusqu'à quel point c'est vrai,
01:19mais qu'au printemps, peut-être, la France envoie des troupes en dehors d'un accord avec l'OTAN,
01:23ce qui était quand même tout à fait extrême comme position.
01:28C'est vraiment 180 degrés.
01:29Donc, je pense qu'il faut moins parler, être beaucoup plus déterminé à protéger nos intérêts.
01:34On pourrait aussi parler de l'ingérence de l'Azerbaïdjan,
01:37évidemment, avec l'aide des Russes en Nouvelle-Calédonie et sans doute en Martinique.
01:43Donc, on a...
01:44Pour des raisons commerciales, pour s'approprier la Nouvelle-Calédonie et les gisements qu'il y a en Nouvelle-Calédonie.
01:50Et les migrations politiques aussi.
01:51Bien sûr, mais les Russes ont toujours considéré qu'un conflit devait s'apprécier de façon globale.
01:57C'est-à-dire que la guerre, ce n'est pas simplement une affaire de soldats et de missiles,
02:01c'est également le champ informationnel, la déstabilisation, etc.
02:05Et il faut donc, je pense, que pour ce qui concerne la France,
02:08il faut... On verra ce qui résulte.
02:10Il va sans doute y avoir, tout le monde le dit, des négociations sur le sort de l'Ukraine.
02:15Chaque pays a sa souveraineté.
02:17Ce n'est pas la souveraineté française qui va imposer quoi que ce soit.
02:19Il faudra ensuite que le gouvernement, les gouvernements à venir français,
02:24les présidents à venir français assurent que la parole et la signature des uns et des autres soient stabilisées.
02:30Il faudra parler à la Russie dans les années à venir.
02:33La Russie, elle sera toujours là dans un an, dans deux ans, dans dix ans.
02:35Ce sera toujours une grande puissance.
02:37Les États-Unis, nous verrons où ils seront.
02:39La France aura un rôle à jouer.
02:41Je pense qu'il faut préparer l'avenir en étant extrêmement ferme contre les gens qui s'en prennent à nous,
02:47mais sans jamais rompre le champ de la discussion et en pensant toujours à long terme.

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