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[#InterviewExclusif] Guilou Bitsutsu Gielessen, Président du MPC

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00:00Quand vous vous faites arrêter dans la rue par un policier, le Président de la République est le chef des armées.
00:06Quand vous vous faites juger par un juge dans un tribunal, le Président de la République est le président de la magistrature suprême.
00:16Quand vous allez dans un ministère pour régler vos problèmes administratifs, le Président de la République, avec cette nouvelle constitution, devient chef du gouvernement.
00:25Ça voudrait dire que les ministres font partie pratiquement de son cabinet présidentiel. Je trouve que c'est excessif.
00:32Bienvenue dans « Interviews exclusives » sur GMT TV, la web TV de Gabon Media Time.
00:48Aujourd'hui, nous recevons Gilou Bitoutou Guelfen, président du MPC, Mouvement Priorité Citoyenne, pour analyser le référendum du samedi 16 novembre 2024.
01:00Malgré la victoire du Oui, une abstention record interpelle. Pour notre invité, elle reflète une fracture sociale et politique majeure.
01:11Restons ensemble pour décrypter les enjeux de cette consultation nationale. Bonsoir, M. Bitoutou Guelfen.
01:17Oui, bonsoir. Je vous remercie de m'avoir invité sur votre plateau, de façon à ce que je puisse un peu m'exprimer par rapport à ce référendum qui a eu lieu le 16 novembre 2024.
01:30Alors commençons par la perception générale du référendum. M. Bitoutou Guelfen, le référendum du 16 novembre dernier a vu la victoire écravante du Oui,
01:39mais dans un contexte de forte abstention. Quelle est votre lecture globale de cet événement ?
01:47Déjà, doit-on se réjouir que sur quatre électeurs, un seul est allé voter ? Doit-on se réjouir que 90% des suffrages sont allés sur le Oui ?
02:02Doit-on se réjouir que près de 52% de la diaspora est votée Non ?
02:08Je pense que ces chiffres démontrent une vraie fracture politique qui s'ajoute à la fracture sociale que nous vivons déjà dans le pays.
02:22Donc ce référendum, à mon avis, a été organisé à la va-vite, parce que tous les éléments d'organisation n'ont pas été au rendez-vous.
02:35Il y a des gens qui se sont présentés avec des procurations, qui n'ont pas pu voter. Il y a eu beaucoup de quoi, quand même, en termes organisationnels.
02:45Allons-y sur la signification de cette abstention. Vous avez affirmé, à propos de cette abstention, que l'autre nom du Non, c'est l'abstention.
02:58Pouvez-vous nous expliquer en quoi ce faible taux de participation traduit, selon vous, les aveux des Gabonaises et des Gabonais envers le projet de révision constitutionnelle initié par le CETRI ?
03:10Déjà, on va d'abord regarder le projet constitutionnel qui concentre la majorité des pouvoirs au président de la République.
03:20Quand vous vous faites arrêter dans la rue par un policier, le président de la République est le chef des armées.
03:26Quand vous vous faites juger par un juge dans un tribunal, le président de la République est le président de la magistrature suprême.
03:35Quand vous allez dans un ministère pour régler vos problèmes administratifs, le président de la République, avec cette nouvelle constitution, devient chef du gouvernement.
03:44Cela voudrait dire que les ministres font partie, pratiquement, de son cabinet présidentiel.
03:49Je trouve que c'est excessif, parce que dans une démocratie, il faudrait que les différents pouvoirs soient ventilés.
03:57Il faut qu'il y ait l'aération, il faut qu'il y ait un partage de pouvoirs, tout en gardant au président de la République les pouvoirs qui lui sont dévolus.
04:06C'est-à-dire qu'il préside la République, il est le chef des armées et il est le chef de l'exécutif.
04:14Je pense que ce sont des pouvoirs déjà assez conséquents.
04:20Nous avons eu un président de la République qui a eu un AVC et qui ne s'en est pas remis.
04:28Quand on concentre les pouvoirs sur un seul homme, on concentre aussi les problèmes sur un homme.
04:37Les gens ne pensent jamais à cela quand ils pensent au pouvoir.
04:41Ils ne pensent pas que nous sommes des hommes et qu'une surcharge de travail, une surcharge de pouvoir, une surcharge de contraintes peut donner lieu à un AVC.
04:52Je ne le souhaite pas pour notre président, mais il y a des risques inhérents à ce genre de surcharge de travail.
05:01L'autre point qui a amené les Gabonais à s'abstenir nombreusement dans cette élection est le fait que les Gabonais en ont un peu ras-le-bol d'être négligés.
05:21C'est-à-dire que la situation économique et sociale du peuple Gabonais passe toujours en deuxième position par rapport à la politique qui prime sur tout.
05:33J'ai cru entendre qu'on a investi près de 25-30 milliards de francs CFA pour cette campagne.
05:39On n'arrive pas à payer l'intégralité des rappels des fonctionnaires qui sont en attente depuis des années.
05:47Mais c'est une situation qui n'honore pas l'État et qui permet aux Gabonais de s'abstraindre.
05:56On ne peut pas demander à quelqu'un d'aller voter quand il a le ventre vide, quand il a la poche vide.
06:03Ces situations économiques et sociales ne sont pas réclées, et surtout quand il en fait la demande.
06:09Je pense que le nouveau pouvoir doit tenir compte de la situation économique et sociale des Gabonais qui est à ce moment désastreuse.
06:16Parce que nous sortons de 14 ans d'inertie sous Ali Bongo.
06:20Est-ce qu'il doit tenir compte des priorités citoyennes ?
06:22Bien sûr ! Il doit remettre l'homme au cœur du développement.
06:26C'est ça notre credo.
06:27Notre credo, c'est de mettre l'homme au cœur du développement et de faire des priorités citoyennes le leitmotiv de notre développement.
06:34Et ça, on a tendance à l'oublier parce qu'on mise toujours sur la politique.
06:37Donc les Gabonais se sont dit, vous ne vous occupez pas de nous, vous ne réglez pas nos problèmes,
06:43et vous voulez qu'on aille voter, mais on n'ira pas voter.
06:46Donc je pense que c'est la deuxième particularité de cette abstention.
06:51Et la dernière particularité de cette abstention, c'est le fait des pratiques de l'ancien régime.
06:58Justement, vous l'avez souligné dans une récente sortie.
07:02Vous avez vivement, si non vertement, critiqué les méthodes employées lors de la campagne référendaire
07:09que vous comparez à celles du Parti démocratique gabonais.
07:13Quelles pratiques spécifiques avez-vous observées ?
07:17Et comment ont-elles contribué, selon vous, à désintéresser finalement les Gabonais de la participation à ce référendum ?
07:28D'abord, en ce qui me concerne personnellement, c'est l'inégalité du traitement.
07:33Moi, j'ai appelé les populations à voter, non à ce référendum, par rapport à la surcharge de travail,
07:38par rapport à la concentration du pouvoir sur le président de la République.
07:42Et je n'ai rien reçu dans ma campagne.
07:45Je n'ai pas reçu quelque chose qui me permettait de faire une campagne confortable, comme les partisans du 8.
07:52D'aucuns ont dit qu'ils revenaient à chacun des mouvements, à chacune des personnalités politiques,
07:59de s'organiser avec leurs propres moyens.
08:01Oui, mais ça n'a pas été le cas pour le camp du 8.
08:04Mais rien ne prouve qu'ils ont obtenu des finances.
08:07Mais vous savez, le président Barbourou disait, le Gabon est une maison de verre.
08:10Tout ce qui s'y fait, on est toujours au courant.
08:12Vous avez peut-être des infos ?
08:14Les infos, c'est que les gens ont battu campagne avec des moyens de l'État, pour le 8.
08:20Et nous qui avons prôné le non, on n'a rien eu pour faire notre campagne.
08:24C'est ça que je parle, l'équité de la République.
08:26Elle n'a pas été respectée.
08:27Et moi, je lui demanderai au président de la République, dans une lettre, de me rembourser mes frais de campagne.
08:34Est-ce que vous pensez que ça peut aboutir, une telle requête ?
08:38Que ça aboutit ou que ça n'aboutit pas, je vais lui faire ma requête à ce niveau-là.
08:42Maintenant, revenons au centre de la question.
08:45C'était quoi ?
08:47Les vieilles pratiques du PDG que vous dénoncez et qui seraient à l'origine du désintéressement des populations.
08:53Vous avez vu les vidéos où on remettait de l'argent aux gens pour aller voter.
08:58Vous avez vu les consignes de vote des associations.
09:01On a aussi vu des vidéos, justement, d'opposants en train de remettre de l'argent, comme c'est le cas...
09:05Oui, mais les opposants...
09:07Oui, j'ai regardé la vidéo de M. Moussavou.
09:10Mais lui, ce n'était pas pour aller voter.
09:13Il remettait de l'argent aux gens pour leur payer le taxi parce qu'ils avaient beaucoup attendu son arrivée
09:19et qu'il ne leur avait pas servi à manger.
09:22Enfin, il ne les avait pas reçus comme il fallait dans sa résidence.
09:26Et pour pouvoir régler ce problème, il leur a donné de l'argent.
09:31Mais je ne pense pas que c'était pour aller voter, comme ça a été le cas pour les partisans du Huy.
09:37Et même si ça a été le cas pour M. Moussavou.
09:40Ce sont des vieilles pratiques que nous ne voulons plus dans ce pays.
09:43Les achats de conscience, que ça soit du côté de Mme Moussavou ou du côté du pouvoir.
09:48Et ça, ça foire le jeu démocratique.
09:53Il faudrait que nous arrêtions avec ces pratiques.
09:55Il faut que les gabonais soient libres d'aller voter.
09:57Oui ou non, ils sont libres d'aller choisir le candidat qui leur correspond.
10:01Est-ce que, selon vous, il faut être intransigeant en mettant des dispositions répressives pour ce type de comportement ?
10:07Je pense qu'il faut de la transparence.
10:11Quand on organise une élection, il faut que les moyens soient équitables,
10:17comme pour le référendum, c'était un vote.
10:20Les moyens soient équitables pour ceux qui votent le non et pour ceux qui votent le oui.
10:25Pas des moyens qui sont exagérés pour le oui.
10:28Et ceux qui ont fait campagne pour le non n'ont rien reçu.
10:31C'est un déséquilibre et ça amène les gens à choisir plutôt vers le oui.
10:38Moi, j'ai vu des affiches sur le oui qui étaient dans tout Libreville.
10:42Je n'ai vu aucune affiche du non.
10:44Non, il y en avait quelques-unes quand même.
10:46Oui, mais pas assez.
10:48C'était vraiment pas équitable.
10:52Vous évoquez une fracture sociale et politique.
10:55Au-delà des résultats, vous estimez que cette fracture sociale et politique est grandissante.
11:03Quelles sont, selon vous, les causes principales de cette désaffection citoyenne ?
11:10Je pense que la cause principale est l'organisation du pouvoir du général Olligui.
11:17Parce que ce qu'il a dit dans sa prise au pouvoir,
11:21les Gabonais sont en train de se rendre compte que ce n'est pas respecté totalement.
11:28Notamment en ce qui concerne ce parti de masse qu'est le PDG,
11:32qui a gouverné le pays pendant 56 ans et qui est remis en face des Gabonais
11:38comme s'il n'y a pas eu le coup d'État.
11:41Comme si le président Olligui travaillait avec le PDG.
11:44Mais d'aucuns disent que c'est parce qu'il veut gouverner de manière inclusive.
11:50Vous savez, de manière inclusive avec un parti mastodone,
11:55qui est pratiquement un gros éléphant,
11:59qui immerge toutes les strates du pouvoir,
12:02ça va être très difficile pour lui.
12:05Et je pense que les Gabonais ont remarqué ça.
12:07Et c'est ce qui a donné un petit désaveu, malgré le capital de sympathie qu'a le général.
12:11Actuellement, les Gabonais commencent un peu à avoir un petit découragement,
12:16une petite désillusion par rapport aux attentes que le général leur avait annoncées
12:23dès lors de sa prise de pouvoir.
12:25On avait dit au dialogue national que le PDG devait être suspendu pendant trois ans.
12:29Il n'en est rien, ils ont fait un congrès.
12:31C'est une machine.
12:33Et ils ont été même le moteur du oui.
12:36Mais est-ce que c'était aux citoyens de décider de la dissolution d'un parti politique ?
12:41C'est-à-dire que la décision revient plutôt au pouvoir ?
12:44Non, ce n'était pas une dissolution.
12:47C'était une mise en quarantaine pendant trois ans.
12:51Le temps que les choses...
12:53qu'il y ait une nouvelle loi électorale qui permette au parti politique
12:57d'avoir l'autre conditionnalité, l'ouverture et le fonctionnement.
13:04Mais ce n'était pas une dissolution pure et simple.
13:06C'était une mise à l'écart pendant trois ans.
13:08Le temps qu'on remette un peu les pendules à l'heure
13:11et qu'on refasse un peu le code de création des partis politiques en République gabonaise.
13:16Ce que d'ailleurs le ministère de l'Intérieur est en train de s'atteler en ce moment.
13:20Ça n'a pas été le cas.
13:22Ils sont revenus au pouvoir comme s'ils n'avaient pas été renversés.
13:27Et ils soutiennent celui qui les a renversés.
13:30Donc ce manque de clairvoyance dans le paysage politique qui intrigue les Gabonais
13:37et qui met un peu de doute sur la gouvernance politique du général Olivier.
13:42Très bien. Merci M. Mitutsu pour ces premières analyses.
13:49Nous marquons une pause publicitaire et nous revenons juste après.
13:52Lors d'une visite dans un quartier de la capitale,
14:07les populations nous font savoir qu'ils n'ont plus d'éclairage public depuis près de cinq ans.
14:11En rapprochant alors de l'armoire électrique,
14:13constatons qu'il y a un élément qui est défaillant du contacteur.
14:16Après l'avoir changé, la lumière est revenue.
14:19Aujourd'hui, nous allons vous présenter un élément essentiel
14:21pour la gestion de vos installations électriques.
14:23Vous l'avez compris, c'est le contacteur.
14:25Un contacteur est un élément essentiel dans le cadre du comité des circuits électriques de puissance.
14:30Il est généralement utilisé pour contrôler des équipements comme des moteurs électriques,
14:35des systèmes de chauffage ou encore des systèmes d'éclairage public.
14:38Mais pourquoi choisir un contacteur pour votre installation ?
14:41Tout d'abord pour sa robustesse, pour sa résistance,
14:44tout d'abord pour sa robustesse, pour sa résistance,
14:46qu'importe les environnements auxquels il est soumis.
14:49Vous pouvez trouver cet élément dans notre magasin assis à la zone industrielle de l'OMI.
14:52N'oubliez pas, Matélec, la qualité est notre priorité.
15:15Le contacteur est un élément essentiel pour la gestion de vos installations électriques.
15:34Il m'arrive de me lever avec des imperfections.
15:37J'utilise la gamme purement de Yves Rocher.
15:40J'applique le nettoyant et le désinculsant.
15:43J'applique sur le visage toute humide,
15:46après un petit massage,
15:48et ensuite je passe à l'étape du rinçage.
15:50En étape 2, nous avons la lotion,
15:52que j'applique à l'aide d'un potent,
15:54sans pourtant toucher le contour des yeux.
15:56À l'étape 3, nous avons le sérum,
15:59que j'applique à l'aide d'une pipette
16:01sur les différents coins du visage, c'est-à-dire les joues et le front,
16:04après un petit massage.
16:07Et en étape 4, j'applique la crème
16:09pour traiter les imperfections en profondeur.
16:12Et là, je me sens clean, je me sens beau, je me sens frais.
16:15Là, je sens que l'appétit va encaisser pendant le day.
16:18Tous ces produits sont sans parabènes
16:20et contiennent au moins 96% d'ingrédients d'origine naturelle.
16:37Nous sommes de retour avec M. Bitutsu Gelsen
16:40pour poursuivre l'analyse des résultats
16:43et des défis à venir, restons ensemble.
16:46M. le Président du MPC,
16:49vous avez souligné le défi majeur
16:52auquel fait face le Général Oliguengema,
16:55donc réconcilier les Gabonais et leurs institutions,
16:57récemment dans une sortie médiatique.
17:00Quelles mesures concrètes préconisez-vous
17:02pour reléver ce défi ?
17:05C'est déjà le renouvellement de la classe politique
17:08au niveau des institutions, au niveau du pouvoir.
17:11Et nous revoyons des gens qu'on avait déjà vus
17:14et qu'on a trop vus pendant l'ancien régime
17:17qui ont réapparu et qui continuent de nous gouverner
17:20et qui continuent d'être au pouvoir.
17:23Donc on a l'impression de faire du sur place par rapport à cela.
17:26Et puis au niveau des institutions,
17:29je pense que le Sénat est une institution de trop
17:32par rapport aux petits pays que nous sommes.
17:35L'Assemblée nationale ferait l'affaire totalement.
17:38Et puis la Constitution a été votée,
17:41le Président de la République va être le chef du gouvernement.
17:44Ce que je trouve qui n'est pas très bien,
17:47mais bon, les Gabonais ont choisi, on n'y peut rien,
17:50on va s'y faire avec.
17:53Et puis il faut, comme je le répète toujours,
17:56remettre le Gabonais au cœur des développements,
17:59au centre de nos priorités.
18:02Il faut qu'il y ait une revalorisation
18:05du pouvoir d'achat des Gabonais.
18:08Cette valorisation permettrait
18:11de relancer l'économie par la consommation.
18:14Et la consommation va faire appel à l'investissement.
18:17Donc quand il y a l'investissement,
18:20l'économie redémarre.
18:23Cela passe par le paiement intégral des rappels des fonctionnaires,
18:26cela passe par une augmentation un peu conséquente
18:30des salaires de base,
18:33cela passe à une baisse des prix.
18:36C'est vrai qu'il y a une mercuriale qui a été faite,
18:39mais quand on fait une mercuriale et que les gens n'ont pas d'argent
18:42pour accéder aux produits qui font partie de cette mercuriale,
18:45il n'y a pas d'impact.
18:48Donc il faut vraiment remettre un peu, nous sommes un pays riche,
18:51nous avons d'énormes moyens,
18:54il faut que les Gabonais puissent profiter de leur pays.
18:58Qu'ils puissent s'en imprégner, qu'ils puissent en être satisfaits.
19:01Et pour ça, il faut qu'on améliore les conditions de vie des Gabonais.
19:04Une allocation chômage peut-être ?
19:07Ou une allocation pour les jeunes filles, mère qui est revalorisée ?
19:10Bien sûr, on a la possibilité de faire une allocation chômage,
19:13on a la possibilité de prendre en charge les procès des jeunes filles,
19:16on a la possibilité de leur faire de la pédagogie.
19:19On a plein d'ouvertures, plein de possibilités aujourd'hui.
19:22Et le problème dans ce pays, c'est que tout va dans le politique.
19:26Toutes les activités sont gérées par le politique,
19:29et tous les yeux sont dirigés vers l'aspect politique,
19:32au détriment des aspects sociaux qui sont primordiaux.
19:35Parce que sans les hommes, il n'y a pas de politique.
19:38Donc ce sont les hommes qui sont le moteur du développement.
19:41Et on oublie souvent l'homme au Gabon.
19:44Et c'est vraiment dommage.
19:47Il faudrait vraiment que le pouvoir en place,
19:50le général Legui puisse un peu remettre en question
19:54cette situation.
19:57Et essayer de gouverner avec d'autres personnes.
20:00On a beaucoup de cadres, on a beaucoup de nouvelles têtes,
20:03on a beaucoup de gens qui puissent assurer de nouvelles fonctions,
20:06et la prison ne les a pas appelées.
20:09Je pensais très sincèrement que le casting du moment n'est pas le bon.
20:12En tout cas, pour ma part,
20:15j'aurais préféré que le gouvernement soit totalement militaire.
20:18Ceux qui ont pris le pouvoir,
20:21ça a eu de le gérer,
20:24ça a eu de mener la transition,
20:27ça a eu de nous emmener vers des élections crédibles,
20:30de façon à ce que la Nouvelle République,
20:33notre Deuxième République,
20:36parce que ce référendum ouvre la porte à une Deuxième République,
20:39de façon à ce qu'on puisse aller dans un bon sens
20:42dans cette Nouvelle République qui a été votée le 16 novembre.
20:45Donc le casting actuellement,
20:48avec des figures lancées à régime qui sont au gouvernement,
20:51ça ne passe pas, au niveau du peuple gabonais,
20:54ce genre de casting.
20:57Revenons justement sur l'analyse des résultats électoraux.
21:00Le OUI l'a emporté à plus de 90% des suffrages,
21:03mais avec une participation d'environ 53%,
21:06et un rejet majoritaire du projet
21:09de révision consulienne par les Gabonais de la diaspora.
21:12Que disent ces chiffres ?
21:16Que disent ces chiffres sur la légitimité
21:19de cette consultation ?
21:22Quelle analyse vous faites finalement de ces chiffres ?
21:25L'analyse que je fais,
21:28c'est que les Gabonais de la diaspora,
21:31si on les considérait comme un échantillon de la nation,
21:34toutes nos ethnies,
21:37toutes nos catégories socioprofessionnelles
21:40sont représentées au sein de la diaspora.
21:44Et cet échantillon de Gabonais a voté non.
21:47Quand la majorité a voté oui,
21:50comment est-ce possible ?
21:53C'est la question.
21:56Alors soit il y a eu une campagne
21:59outrancièrement en faveur du oui,
22:02qui a un peu inondé les populations,
22:05et qui n'a pas pu rentrer dans le vrai débat
22:08de la Constitution.
22:12Et c'est ce qui a emmené à ce qu'on arrive
22:15à un score soviétique de plus de 90%.
22:18Ce qui démocratiquement ne devrait pas nous réjouir.
22:21Moi je trouve que le chiffre de plus de 90%
22:24pour une Constitution est excessif.
22:27Quand l'échantillon des Gabonais
22:30qui sont à l'étranger a voté non.
22:33Et ça marque la fracture politique.
22:36Un autre élément qui remet en cause,
22:39sinon qui questionne sur les chiffres,
22:42c'est la communication du ministère de l'Intérieur
22:45sur le taux de participation de 91% samedi soir.
22:48Et lors de la proclamation des élections
22:51ou des résultats provisoires,
22:54ce chiffre passe en dessous des 60%.
22:57Quel commentaire vous faites de cette dichotomie
23:00entre le taux de participation samedi et dimanche ?
23:03Les chiffres ne sont que les chiffres.
23:06Chacun peut manipuler les chiffres comme on le semble
23:09en fonction de ses intérêts.
23:12Donc je pense qu'il y a eu quand même
23:15une petite manipulation des chiffres
23:18au niveau de ce qui a été dit premièrement
23:21et ce qui a été conclu après.
23:24Vous en êtes sûr ?
23:27J'en suis pas sûr mais je l'imagine
23:30parce qu'on ne peut pas avoir de tel écart
23:33avec ce qu'on a à l'arrivée.
23:36Pourquoi on a eu d'abord ces chiffres-là au départ ?
23:39C'est parce qu'il y avait une constatation sur le terrain.
23:42Et pourquoi on arrive à ce dernier chiffre ?
23:45Parce qu'il y a eu une analyse dans les bureaux.
23:48Donc les chiffres, c'est fait pour être manipulé.
23:51Donc moi je pense qu'il doit y avoir
23:54une petite forme de manipulation dans ces chiffres-là.
23:57Et c'est un peu un des aveux au niveau du ministère de l'Intérieur
24:00de pouvoir avoir de tel écart
24:03entre ce qui a été dit la veille et ce qui est dit le lendemain.
24:06Et ça ne rassure pas.
24:09Pour dépasser cette crise de légitimité
24:12et redonner confiance aux citoyens,
24:15quelle réforme prioritaire proposez-vous
24:18en tant que leader du mouvement Priorité Citoyens ?
24:21Mais la réforme que je puisse proposer,
24:24c'est celle qui consiste à
24:27prendre en main le peuple gabonais.
24:30Vraiment, il faut que toutes nos actions politiques
24:33visent à améliorer les conditions de vie des Gabonais.
24:36Parce qu'on ne peut pas continuer à faire de la politique.
24:39On fait de la politique depuis près de 60 ans.
24:42Et on ne s'occupe pas assez des Gabonais.
24:45On n'y pense pas assez.
24:48Il faut qu'on arrête de les utiliser comme des moutons
24:51simplement à qui on dit, écoutez,
24:54rentrez là-bas, allez voter là-bas.
24:57Non, non, non.
25:00Je pense que le Président de la République
25:03doit prendre vraiment à cœur ce problème social
25:06que subissent les Gabonais actuellement.
25:09Et il faudrait un renouvellement de la classe politique.
25:12Un renouvellement des élites.
25:15Les anciennes élites ont fait leur temps.
25:18Elles ont échoué, il faut le dire.
25:21Parce qu'on sort de ce coup d'État
25:24avec un endettement de près de 7 000 milliards de fonds CFA.
25:27Ce qui est pratiquement 80% de notre produit intérieur brut.
25:30C'est énorme pour un pays aussi riche que le nôtre.
25:33Donc ça voudrait dire que les anciennes élites ont échoué.
25:36Il faut vraiment qu'elles puissent passer le relais.
25:39Il faut que le Président veille à cela.
25:42Et au niveau des institutions,
25:45je n'ai plus de réformes à proposer au niveau des institutions.
25:48Puisque les institutions que nous aurons dorénavant
25:51sont celles issues de la Constitution.
25:54Elles sont encadrées,
25:57elles sont ventilées par les articles
26:00au sein de cette Constitution.
26:03Donc on va voir comment elles vont s'agencer,
26:06comment le pouvoir va s'exercer avec cette nouvelle Constitution.
26:09C'est au vu de ça qu'on pourra maintenant
26:12dire ce qui ne va pas,
26:15ce qui va au niveau du fonctionnement.
26:18Mais dans l'immédiat,
26:21il n'y a rien à proposer plus que la Constitution.
26:24Il faut maintenant voir comment ça va fonctionner.
26:27Et là, au fil des expériences,
26:30au fur et à mesure de ce qui va se passer,
26:33on pourra voir ce qui ne marchera pas et ce qui marchera.
26:36Très bien. Nous arrivons au terme de notre entretien.
26:39Est-ce que vous avez un mot de fin pour les Gabonaises
26:43Je voudrais dire aux Gabonais
26:46d'être courageux, d'être déterminés.
26:49Et de penser qu'au Gabon,
26:52c'est notre pays, nous n'avons pas un pays de rechange.
26:55Et de demander au Président de la République
26:58de jeter un œil sur le peuple gabonais.
27:01Vous savez, le Président de la République
27:04est le père de la nation.
27:07Un œil de papa de façon à ce qu'il puisse
27:11s'occuper de la situation désastreuse
27:14dans laquelle se trouve le Gabonais en ce moment.
27:17Voilà, c'est ce que j'avais à dire.
27:20Merci M. Bitutsu Gelsen pour vos analyses.
27:23Vos observations sur l'obtention et la légitimité
27:26des résultats mettent en lumière les défis
27:29du Gabon en transition. Merci à nos fidèles
27:32téléspectateurs. Restez sur GMT
27:35pour d'autres débats au cœur de l'actualité.
27:38A bientôt dans Interview Exclusif.

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