• il y a 7 mois
Quand l'auteur congolais Dibakana Mankessi, lauréat du prix Orange du Livre en Afrique 2024 et Véronique Tadjo, écrivaine ivoirienne et membre du jury du concours, échangent autour de la littérature africaine, voici ce que ça donne.
Transcription
00:00Je pourrais dire qu'on est là pour célébrer la littérature.
00:03Moi, je suis une passionnée de littérature et on est là pour la célébrer,
00:07la littérature sur le continent, et je suis très optimiste quant à son avenir.
00:17Aujourd'hui, nous sommes à Rabat,
00:19nous sommes au Salon international de l'édition et du livre « Le ciel de Rabat ».
00:24C'est un salon littéraire et nous sommes là pour justement participer
00:29à la remise de ce prix orange du livre en Afrique.
00:34La vocation du prix, c'est de mettre la littérature africaine en valeur
00:38et c'est pour donner plus de visibilité à cette littérature,
00:42aussi bien à l'intérieur du continent qu'à l'extérieur.
00:46En tout cas, cette sélection a été vraiment très bonne,
00:50des ouvrages de très bon niveau et tous les membres du jury ont vraiment apprécié ces livres.
00:58Malheureusement, cette littérature, qui est pourtant très fructueuse,
01:03qui est pourtant très intéressante, n'est pas suffisamment mise en avant,
01:07en tout cas selon ce que je pense.
01:10Mais ce n'est pas la faute de quelqu'un, ce n'est pas de renvoyer la faute à X ou à Y.
01:17Il y a aussi le travail que nous, en tant qu'auteurs,
01:19on doit mener, bien évidemment aussi,
01:22mais aussi l'accompagnement qu'on doit avoir pour mener ce travail-là,
01:26ce travail de promotion.
01:27Moi, mon expérience, c'est que j'ai remarqué qu'il y avait une demande de lecture,
01:33une forte demande de lecture, en fait.
01:35Les jeunes ont envie de lire,
01:38mais tout dépend de la manière dont on leur offre cette possibilité de lecture.
01:42On doit aller vers les lecteurs, ce ne sont pas forcément les lecteurs qui viennent,
01:47mais on doit faire des efforts, trouver des solutions pour aller vers eux.
01:52Il y a quelque chose qui doit être exploité,
01:55parce que nous n'avons pas du tout atteint notre potentiel, au contraire.
01:59Moi, j'ai l'impression qu'il y en a beaucoup, il y a beaucoup d'éléments,
02:02mais j'en citerai deux.
02:04Il y a la question de la circulation du livre,
02:08qui ne circule pas suffisamment, de mon point de vue,
02:11et puis il y a le problème du coût du livre.
02:14C'est-à-dire qu'il serait peut-être bon
02:18qu'il y ait des prix spéciaux pour les livres qui sont vendus sur le continent,
02:23parce que malheureusement, souvent en Afrique,
02:27la plupart ont du mal à joindre les deux bouts.
02:31Donc, mettre de l'argent pour un livre avec des coûts calculés
02:36selon les normes de l'Occident
02:39peut quand même poser des problèmes sur la circulation du livre sur place.
02:43On souhaite aussi des politiques du livre,
02:46à chaque niveau national, beaucoup plus dynamiques,
02:51parce que je pense que la littérature est vraiment très importante
02:53dans le développement d'un pays.
02:55Donc, ce serait bien qu'on fédère les énergies
02:58et qu'on comprenne l'importance de la littérature,
03:04non seulement au niveau continental, mais au niveau national.
03:08Et ça, c'est un facteur de développement très important.
03:11Le Pola essaie aussi de remédier à ce problème
03:16grâce à la Fondation Orange.
03:18La spécificité du Pola, c'est aussi justement
03:23de faire cette promotion de la littérature
03:26et de faire que les ouvrages soient beaucoup plus visibles.
03:29Par exemple, les cinq finalistes ont passé beaucoup de temps ensemble.
03:33On fait le salon du livre ici à Rabat
03:39et on essaie de faire que les auteurs soient plus connus,
03:43parce qu'à ce moment-là, les lecteurs ont envie d'aller vers eux aussi,
03:47vers leurs ouvrages.
03:49Quand je regarde le jury, ils ont pu retenir mon livre
03:52comme étant celui qui méritait ce prix.
03:54C'est un grand honneur.
03:56Ça ajoute à l'honneur que j'aurais sans,
04:00par rapport au fait d'avoir reçu ce prix.

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