🇨🇮 "Je vis bien avec ça. Il n'y a pas de souci."
Tout comme son idole, Cheick Cissé, le para taekwondoïste Michel Boli Bi rêve de rapporter une médaille en Côte d'Ivoire. Son premier combat pour les jeux paralympiques de Paris 2024 aura lieu le 30 août. Brut l'a suivi durant une journée d'entraînement avant son départ pour Paris. #Paris2024
Tout comme son idole, Cheick Cissé, le para taekwondoïste Michel Boli Bi rêve de rapporter une médaille en Côte d'Ivoire. Son premier combat pour les jeux paralympiques de Paris 2024 aura lieu le 30 août. Brut l'a suivi durant une journée d'entraînement avant son départ pour Paris. #Paris2024
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00:00Nous sommes en préparation pour les Jeux Paralympiques.
00:01Premier combat le 30 août.
00:03On se prépare pour être dans le jeu actuellement.
00:05La scène aujourd'hui, c'est le travail techno-tactique.
00:08Bonjour, Brite Afrique.
00:09Moi, c'est Boli, Michel,
00:11athlète para-técnico qualifié pour les Jeux Paralympiques.
00:13En moins de 70 kilos.
00:15Là, présentement, nous partons à l'entraînement.
00:17Suivez-moi.
00:26Oui, je me sens en pleine forme.
00:27J'ai hâte de combattre en mode concentration.
00:29Bon là, je suis 16ème mondial, premier africain.
00:32Je me suis qualifié, mais difficilement.
00:34Voilà, mais on a eu beaucoup de sacrifices à faire
00:37et on a obtenu la qualification.
00:39Bon, ça c'est un handicap dès la naissance.
00:41Mais je vis bien, je vis bien avec ça.
00:43Il n'y a pas de soucis.
00:44Des fois, quand je m'entraîne, je sens le déséquilibre.
00:47Mais au fur et à mesure, au fur et à mesure, ça avance.
00:50Je m'adapte à ce qu'on donne.
00:51Je me sens à l'aise.
00:53Et puis, moi-même, je remercie le bon Dieu
00:55de me passer grâce à l'handicap.
00:57Je suis là où je suis aujourd'hui.
00:59Ça, c'est une bénédiction, en fait, tout le monde.
01:12Sur le plan technique, il y a eu beaucoup d'améliorations.
01:15Sur le plan de la condition physique,
01:17ça a toujours été un athlète
01:18qui a quand même une très bonne condition physique.
01:20On la maintient.
01:21Sur le plan mental, il est prêt pour les Jeux olympiques.
01:24Après, c'est vrai qu'évidemment, on ne peut pas prévoir
01:27comment ça va se passer avec la pression
01:29qu'il y aura une fois sur place.
01:31Mais c'est pour ça qu'on ira quelques jours un peu avant
01:33pour s'acclimater un peu.
01:34Et puis, à partir de là, aller au charbon pour la médaille.
01:39Techniquement, il est même meilleur que certains valides.
01:43En fait, ce qui change, ce sont les règles.
01:45Si vous remarquez, lorsqu'ils échangent avec les valides,
01:47eux n'ont pas le droit de l'attaquer à la tête.
01:53Parce que chez les athlètes paralympiques,
01:55on n'a pas le droit d'attaquer à la tête.
01:56Et donc, tactiquement, le jeu est un peu différent.
02:00Les aptitudes sont les mêmes,
02:01des fois même supérieures à celles des valides.
02:03Bien sûr, il ne peut pas bloquer avec un bras.
02:06Mais ce n'est pas grave, il compense par
02:09différentes tactiques de retrait, d'esquive, d'évasion.
02:12Au lieu d'utiliser un deuxième bras pour bloquer,
02:15il utilise son seul bras pour bloquer
02:18toutes les différentes attaques.
02:19Et c'est ça qui est important parce que,
02:21contrairement à ce qu'on pense,
02:22il y a des athlètes paralympiques qui ont quand même
02:24leurs deux bras.
02:26Peut-être que la main est invalide,
02:28mais les deux bras sont là.
02:29Et eux ont la possibilité donc de bloquer les coups.
02:32Donc, il faut qu'ils s'habituent à ça déjà sur place.
02:35C'est pour ça que je les fais travailler avec les valides.
02:37Pour lui, il combat comme s'il n'avait pas d'handicap.
02:39Donc, dire que c'est une force, je ne sais pas.
02:41Mais en tout cas, ce n'est pas un handicap.
02:45L'handicap n'est pas un handicap lorsqu'il travaille.
02:47C'est une chance et un honneur.
02:48On se sent doté d'une mission,
02:51c'est-à-dire déjà sur le plan social,
02:53leur montrer que c'est possible,
02:55le fait de travailler avec les valides.
02:56Enlever toute idée que parce qu'ils sont handicapés,
03:00ils ne peuvent pas avoir leur place dans la société
03:03ou ils ne peuvent pas même pratiquer un sport
03:05comme le taekwondo avec des athlètes valides.
03:07C'est quelque chose qui vraiment me touche beaucoup,
03:11de pouvoir l'aider à s'accomplir.
03:19Je me sens très bien, un peu fatigué, mais ça va.
03:21On a l'habitude de travailler ainsi, comme ça.
03:23Ça va très bien.
03:24C'est quoi ton point fort et ton point faible alors ?
03:26Mon point fort, c'est le cardio.
03:27Mon point faible, c'est le...
03:30Il faut pas l'éduquer aux adversaires.
03:35Je suis très à l'aise quand je rentre sur le tableau.
03:36En mode concentration, toujours focus sur l'objectif.
03:39Il est beaucoup progressif.
03:41Grâce à la connaissance du coach,
03:45avec son expérience, il m'a beaucoup fait progresser.
03:47Je suis très heureux.
03:48Ce n'est pas permis à tout le monde.
03:50Avec tous les autres athlètes,
03:52si c'est moi, je suis le premier.
03:55On dit que c'est à Dieu fait, c'est lui qui donne la force à tout le monde.
03:58Donc je suis très heureux, je suis très content.
04:00Avec le volley, j'ai commencé dès le début de l'été.
04:03C'est après que mes parents m'ont lancé.
04:05Donc tu es habitué ?
04:06Oui, je suis habitué.
04:11Dès l'adolescence, j'ai toujours été soutenu par les parents,
04:14m'ont encouragé de tout.
04:16De l'école, de l'école, c'était volontairement moi.
04:18Ce n'était pas ma passion en fait.
04:20J'ai suivi Cissé, qui m'a impressionné.
04:23À partir de là, mon père m'a dit
04:25si je m'entraîne et je me concentre,
04:28c'est ce que j'ai fait l'été, comme je peux arriver loin.
04:30C'est pour ça, c'est pour ça.
04:31À partir de là où je me suis engagé,
04:34comme Cissé Cheikh a pu faire ça,
04:37moi aussi, c'est ce que j'ai pu le faire.
04:38Je suis un grand fan de Cissé Cheikh,
04:40c'est mon idole numéro un.
04:41J'ai suivi tous ses combats, impeccable.
04:43Je suis très, très, très ému.
04:46Très, très, très ému de la média qu'il a rencontrée.
04:48Moi, mentalement, je ne me vois pas handicapé.
04:50Et c'est ça qui me motive encore plus.
04:51Parce qu'il y a certains handicapés
04:52qui se croient limités au faits.
04:54Moi par contre, je ne me vois pas handicapé
04:56parce que si j'arrive à combattre contre ceux
05:00qui ont les deux bras, qui fonctionnent,
05:03bon, je ne sais pas quoi, je vais avoir peur du conflit.
05:05Tout se passe dans la tête en fait.
05:07C'est comme ça que je vis, comme ça que je pense aussi.
05:10Le fait de c'est quelqu'un sur qui nous avons parlé.
05:12Aller combattre une première fois devant un public
05:16très, très violent,
05:17les représentants de ce pays,
05:19je crois que là, c'est...
05:23Je ne sais pas comment dire au fait.
05:25Je suis très, très ému.
05:26Je suis très, très content.
05:26Je suis très, très content.
05:28Et j'ai compté me donner le maximum
05:30avec l'aide de Dieu pour des prochaines médailles
05:32pour un million de dollars.
05:33Je crois à la médaille, je suis sûr et certain.
05:35Je crois à la médaille.
05:36Vouloir, c'est pouvoir combattre.